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Nuit du Droit : Le procès de Bobigny, 50 ans après

  • Dernière modification de la publication :12 octobre 2023
  • Post category:Formation / Recherche

“Je ressens avec une plénitude jamais connue à ce jour un parfait accord entre mon métier qui est de plaider, qui est de défendre, et ma condition de femme.” Gisèle Halimi — Procès de Bobigny, 1972. En ce 4 octobre 2023, à l’occasion de la Nuit du Droit, l’amphithéâtre Pierre Daure vibrait au rythme des mots de Gisèle Halimi et de Simone Veil.

Le 4 octobre, date anniversaire de la Constitution française, est chaque année synonyme d’une nouvelle édition de la Nuit du droit. Cet événement a pour but d’informer le grand public sur des questions juridiques du quotidien. Pour cette édition, l’université de Caen Normandie a rassemblé magistrats, avocates, professionnels de santé et universitaires afin d’enrichir le débat autour de la thématique “Mémoire et avenir du droit à l’interruption volontaire de grossesse”.

Pendant plus de trois heures se sont succédés des présentations autour du droit à l’avortement, ponctuées de photos et de vidéos provenant de l’Institut national de l’audiovisuel, plongeant ainsi le public dans les mœurs et le contexte socio-politique des années 1970. Les échanges autour du procès de Bobigny et de la biographie de Gisèle Halimi et Simone Veil ont permis une première mise en contexte, en rappelant l’importance de cet évènement dans l’avancée vers la dépénalisation de l’avortement, avec la première reconnaissance de l’IVG par la justice. Ce procès, au retentissement national a, par la suite, mené à l’adoption de la loi Veil de 1975.

Pour ponctuer cette première partie, les étudiants du Collège d’Excellence de la Faculté de droit ont lu la plaidoirie de Gisèle Halimi, avocate de la défense de Marie-Claire Chevalier, jugée pour avortement lors du procès Bobigny, et le discours de Simone Veil, ministre de la Santé, à l’origine de la loi de 1975 consacrant le droit à l’avortement.

Puis, une réflexion sur l’évolution législative du droit à l’IVG en France et dans le monde et sur sa constitutionnalisation a été proposée à l’audience par les étudiants et étudiantes du Collège. Le débat a dès lors pu s’ancrer dans un contexte actuel, avec toutes les questions d’ordre médical et social qui peuvent se poser. 

Enfin, la soirée s’est conclue sur une table ronde, composée de pas moins de dix experts, comptant juristes, professionnels de santé et personnalités politiques.

Ce choix de mêler ces professionnels de différents milieux a permis de créer une discussion sur la combinaison de la médecine et du droit, sur l’importance de l’accompagnement des personnes demandeuses d’un avortement et des progrès qu’il reste à faire dans ce domaine.

C’est sur ces réflexions que s’est clôturée l’édition 2023 de la Nuit du droit. Rendez-vous l’année prochaine !

La Nuit du droit s’est également tenue à Alençon avec pour thème l’Art et l’enfermement.

Avec la participation de Dr. Raphaëlle Asselin, gynécologue ; Cindy Boudevin, bâtonnier du barreau de Caen ; Dr. Changneau, médecin ; Catherine-Amélie Chassin, professeure de droit public ; Arthur Delaporte, député du Calvados ; Armelle Gosselin-Gorand, professeure de droit privé ; Nicolas Houx, président du Tribunal Judiciaire de Caen ; Dr. Hélène Hugla, médecin ; Stéphane Leclerc, maître de conférences en droit public ; Laurence Mauger-Vielpeau, professeure de droit privé ; Lucie Robin-Lesage, magistrate au Tribunal Judiciaire de Caen ; Sandra Orus, première présidente de la Cour d’appel de Caen ; Stéphanie Yon-Courtin, députée européenne.

Cet évènement a été mis en place par le Collège d’Excellence de la Faculté de droit dans le cadre du Module Jean Monnet, en collaboration avec la Cour d’appel, le Tribunal Judiciaire, le Barreau de Caen et le CDAD du Calvados.