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Musique et neuropsychologie : portrait de Élodie Fraile, en lice pour le concours MT180

  • Dernière modification de la publication :24 avril 2024
  • Post category:Recherche / Vie de campus

La recherche scientifique : un monde complexe et clos ? Avec des projets trop sophistiqués et difficilement accessibles aux non-spécialistes ? Le concours MT180, coordonné par le CNRS et France Universités, s’inscrit dans une ambition de vulgarisation des travaux de recherche. L’objectif est de permettre aux doctorants de présenter de manière synthétique et accessible leur thèse devant un auditoire « profane et diversifié » dans un temps limité : 3 minutes. Top chrono !

Portrait d’une doctorante caennaise, candidate à Ma Thèse en 180 secondes

portrait de Élodie Fraile, doctorante en neuropsychologie

Ce concours national, dont la demi-finale est prévue en avril à Paris, réunira des étudiants issus de différents centres de recherche universitaires français. Le CNRS Paris-Normandie et Normandie Université organisent la sélection des candidats normands, lors d’une finale régionale organisée le jeudi 23 mars au Havre. Élodie Fraile est doctorante en neuropsychologie au laboratoire de recherche Neuropsychologie et Imagerie de la Mémoire Humaine (NIMH). Candidate à l’édition normande du concours, elle présentera sa thèse sur « Les effets neuropsychologiques des pratiques artistiques et culturelles sur le trouble de stress post-traumatique ».

Bien qu’impliquée dans la recherche scientifique aujourd’hui, Élodie Fraile se destinait à l’origine à des études littéraires. D’abord étudiante en classes préparatoires hypokhâgne-khâgne, puis en triple licence en journalisme, communication et économie, elle entreprend une réorientation en réussissant le concours de l’école d’orthophonie de Lyon. C’est en suivant cette formation, couplée à un parcours « recherche en neurosciences et neuropsychologie » que naît son intérêt pour la recherche. Elle exerce le métier d’orthophoniste pendant six ans tout en suivant un master de recherche. C’est en 2021 qu’elle obtient un financement de la Région Normandie pour un doctorat, qu’elle entreprend sous la direction d’Hervé Platel et de Mathilde Groussard, enseignants-chercheurs en neuropsychologie.

Une thèse en neuropsychologie intégrée au programme 13-novembre

La thèse sur laquelle travaille Élodie Fraile s’inscrit dans le programme 13-Novembre, un programme transdisciplinaire dédié à la construction et à l’évolution de la mémoire individuelle et collective après les attentats du 13 novembre 2015. Cristallisé autour de cet objet d’étude, le programme entrecroise différents prismes d’analyses. La thèse d’Elodie Fraile entre dans l’étude Remember, le volet biomédical du programme qui s’attache à étudier les troubles de stress post-traumatique. Les données de cette étude et celles de l’étude 1000 (une étude qui recueille les témoignages de 1 000 personnes volontaires exposées et non exposées à ces attentats) sont les éléments principaux à partir desquels Élodie Fraile travaille.

Au cœur de la thèse d’Élodie : déterminer si les pratiques artistiques et culturelles — et en particulier la musique — peuvent contribuer au processus de résilience des personnes exposées aux attentats du 13 novembre. « J’étudie les pratiques antérieures de ces personnes, et le lien potentiel entre certaines de leurs activités et leur résilience face à des sources de stress, » explique Élodie. Pour ce faire, elle recueille les témoignages, au travers notamment d’un « Questionnaire des pratiques artistiques et culturelles », qu’elle met en lien avec les données des symptômes des personnes exposées aux attentats. Au sein du laboratoire, Élodie alterne entre des temps de travail collectifs et des temps de travail personnel. « L’échange avec les membres du laboratoire — notamment les autres doctorants et les encadrants — occupe une place importante et indispensable. » Sa première étude descriptive, centrée sur le questionnaire des pratiques culturelles, présente déjà des résultats, pointant une majorité de musiciens parmi les « personnes exposées ». Actuellement en deuxième année de thèse, Elodie pense pouvoir la soutenir en octobre 2024.

MT 180, un moyen d’« aller au cœur du sujet »

C’est une amie ayant déjà participé au concours qui l’a incitée à s’inscrire. « C’est un bon entraînement pour parler devant un public, m’avait-elle dit ! » Elodie voit dans ce concours le moyen de rendre son étude accessible au plus grand nombre. « Le temps restreint aide à aller au cœur du sujet et à en extraire la substantifique moelle. Je suis très contente de participer, c’est important de faire de la médiation scientifique et d’aller à la rencontre du public. »

À propos de MT 180

En région, le concours est organisé par Normandie Université et le CNRS Paris-Normandie, en partenariat avec Le Dôme et avec le soutien de Science Action Normandie. Pour cette 10e édition, la finale normande aura lieu en mars 2023 au Havre. Les lauréats (le 1er prix du jury et le prix du public), représenteront la Normandie à la demi-finale.