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Le Mammobile sillonnera la Normandie pour dépister le cancer du sein

L’unité ANTICIPE cherche comment réduire les inégalités socio-territoriales de participation au dépistage organisé du cancer du sein. Pour rapprocher l’offre de dépistage des femmes les plus éloignées des cabinets de radiologie, un camion de radiologie mobile « Mammobile1 » sillonnera la Normandie pendant deux ans. Les résultats de cet essai expérimental randomisé seront évalués pour définir la politique nationale de dépistage et de réduction des inégalités sociales de santé.

« Le cancer du sein est le plus fréquent chez la femme en France (65 000 environ chaque année) et représente la première cause de décès par cancer chez la femme, rappelle le professeur Guy Launoy, président du cancéropôle Nord-Ouest et directeur d’ANTICIPE, l’unité interdisciplinaire de recherche pour la prévention & le traitement des cancers. Comme le dépistage précoce a montré son efficacité, il est important d’élargir l’offre de soins en région et de faciliter l’accès au dépistage des Normandes, âgées entre 50 et 74 ans, qui en sont les plus éloignées. »

Grâce à l’implication de médecins généralistes et de radiologues, au soutien de l’ARS Normandie et à l’implication financière des départements à hau­teur de 660 000 euros, un « Mammobile », camion équipé d’un mammographe et d’un échographe va parcourir, dès cet automne, la Normandie (sauf l’Orne) à la rencontre des femmes concernées. À bord, elles seront prises en charge par un médecin, un manipulateur radio et une secrétaire. « Nous avons voulu que la qualité du dépistage dans le Mammobile soit identique à celui réalisé dans un cabinet de radiologie, assure Guy Launoy. D’une durée de 15 minutes environ, l’examen sera gratuit et consistera en une radiographie des deux seins (examen à réaliser tous les deux ans). »

Réduire les inégalités sociales et territoriales

Afin de lever les freins qui empêchent encore les Nor­mandes de se faire dépister, ce véhicule s’installera plusieurs jours dans une commune après que toutes les femmes concernées aient reçu une invitation par courrier pour en bénéficier. Le consentement éclairé de toutes les participantes sera recueilli pour que toutes les données épidémiologiques, sociales et médicales de cette expérience soient analysées par les médecins et les épidémiologistes de l’unité ANTICIPE afin d’évaluer l’efficacité de cette nouvelle organisation du dépistage du cancer du sein et sa capacité à réduire les inégalités sociales et territoriales. « L’évaluation scientifique de cet essai prospectif proposera à terme des organisations innovantes de la prévention et des soins capables de réduire les inégalités sociales sur l’ensemble du territoire national », indique Guy Launoy. Ce projet s’inscrit dans la mise en œuvre du Ségur de la santé, et constitue un enjeu majeur de la stratégie décen­nale 2021-2030 de lutte contre les cancers.

1Ce programme de recherche est financé par l’INCA « Recherche interventionnelle en santé des populations : agir à tous les temps du cancer ».