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La fondation “FACE” soutient les initiatives inclusives et innovantes

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Chapman University, Californie, et l’INSPÉ Normandie Caen obtiennent un financement de la fondation américaine FACE pour un projet commun d’échanges virtuels sur l’analyse comparée de la représentation de l’enfance et de l’éducation dans nos deux cultures.

La Fondation américaine FACE, en partenariat avec l’Ambassade de France aux États-Unis et l’Ambassade des États-Unis en France, a pour vocation de faciliter les échanges culturels franco-américains dans les domaines de l’enseignement et de l’art.
Chaque année, elle soutient financièrement des dispositifs culturels et éducatifs destinés à élargir les champs de la coopération universitaire franco-américaine au travers de projets inclusifs et novateurs.

La mobilité virtuelle comme alternative pour l’internationalisation des formations

Avec la crise du COVID et son impact significatif et potentiellement durable sur la mobilité internationale, la Fondation FACE s’est tout naturellement tournée vers le virtuel pour son appel à projets 2021 intitulé  “Transitioning to Virtual Exchange“.
Sollicitée par deux universités américaines partenaires dans le cadre du réseau ISEP Study Abroad, l’université de Caen Normandie a ainsi co-déposé deux projets d’échanges virtuels, l’un avec Chapman University et l’INSPÉ Normandie Caen sur la représentation de l’enfance, et l’autre avec Nebraska Weslayan University et l’IAE – pôle Finance autour de projets tutorés bi-nationaux dans le domaine des marchés financiers.
Le projet Chapman/INSPÉ a retenu l’attention de la fondation FACE et a fait partie des 16 projets retenus au niveau national pour l’obtention d’un financement destiné à faciliter leur mise en place.

Depuis janvier 2021, ce programme réunit sous forme de binômes 6 étudiants américains en formation avancée de langue et littérature françaises à Chapman et 6 futurs professeurs des écoles et professeurs d’anglais de l’INSPÉ. Entre échanges informels et Masterclasses, les étudiants travaillent sur la comparaison des représentations que nous nous faisons de l’enfance et de l’éducation dans nos deux cultures, notamment au travers de la littérature et du cinéma.

À l’origine du projet, le Dr Véronique Olivier, Associate Professor au Département Langues et Cultures du Monde de Chapman et diplômée en Littérature française et Études cinématographiques à l’université de Wisconsin à Madison. “Ce projet est né d’une envie de faire découvrir à mes étudiants d’autres moyens d’apprendre que la simple salle de classe et son professeur. Cet échange avec les étudiants de l’INSPÉ apporte un enrichissement à la fois linguistique et culturel et, surtout, apporte une motivation supplémentaire de parler des œuvres étudiées (livre de jeunesse, enfance dans le cinéma, éducation parentale) puisque les étudiants forment de vraies connexions”.

La première Masterclasse, avec Sébastien Lifshitz, réalisateur du documentaire Adolescentes, a permis une discussion sur le rôle de l’éducation parentale, la scolarité en France et également la découverte pour la plupart des étudiants de l’art de créer un documentaire et des différences de financement en France et aux Etats-Unis. La seconde, avec l’illustrateur de la maison d’édition l’École des loisirs Matthieu Maudet, portait sur l’art de l’illustration par rapport à leur propre projet de création d’un livre de jeunesse bilingue.

Pour Magali Jeannin, maîtresse de conférences en langue et littérature françaises en charge des relations internationales à l’INSPÉ“ce programme est particulièrement intéressant car il est très équilibré en termes d’échanges linguistiques. D’habitude, sur ce type de dispositifs collaboratifs, nous échangeons exclusivement en anglais. C’est certes formateur pour nos apprenants d’anglais mais forcément moins stimulant en terme de réciprocité. Cette fois, les étudiants que nous avons en face sont francophiles et cela créé un contexte de travail pleinement interculturel”.
À l’issue du projet, chaque binôme rendra un devoir commun rédigé pour chacun dans sa langue d’apprentissage. À l’INSPÉ, le programme est encadré par 3 enseignants.

Si une mobilité courte sur la période d’été avait été envisagée lors du montage de projet, il faudra attendre l’été 2022 et une potentielle poursuite du dispositif hors-financement FACE pour concrétiser ce volet en présentiel.

Le projet de l’IAE reste quant à lui d’actualité même sans le financement FACE. Les enseignants français et américains engagés dans le montage du dossier restent mobilisés pour une collaboration probable sur l’année universitaire 2021/22.

Les Community Colleges au coeur de la stratégie des mobilités franco-américaines

En 2018 déjà, UNICAEN avait répondu à l’appel à projets “Community Colleges in France” destiné à encourager la mobilité internationale au sein des Community Colleges (établissements publics postbac offrant des formations de qualité en deux ans beaucoup moins onéreuses que les universités).

Bootcamp 2019

Le Carré international avait ainsi accueilli en juillet 2019 une quinzaine d’étudiants ayant reçu une bourse FACE pour un bootcamp – programme court – sur le thème de la citoyenneté numérique, organisé en partenariat avec l’Institut international des droits de l’homme et de la paix – 2IDHP. L’une des participantes s’y était ainsi trouvée une véritable vocation pour les causes défendues et a intégré le jury international du Prix Liberté 2021 organisé par le 2IDHP dans le cadre du Forum Mondial Normandie pour la Paix.

Traditionnellement tournés vers des publics locaux aux revenus modestes, les Community Colleges ont vu le profil de leurs étudiants évoluer ces dernières années avec une augmentation significative des inscriptions d’étudiants dit “traditionnels”, rattrapés par la réalité économique de formations universitaires américaines dont le coût sans cesse croissant ne permet plus, pour beaucoup, d’être amorti au cours d’une carrière. Ils sont donc désormais nombreux à utiliser ces formations qualitatives et professionnalisantes en deux ans, similaires à nos DUT et BTS, comme passerelle vers les formations universitaires de Bachelor. Ce tournant important fait aujourd’hui des Community Colleges un acteur incontournable du paysage de l’enseignement supérieur américain et, par extension, a fait de la coopération et de la mobilité internationales un enjeu majeur et stratégique pour ces établissements.

Si beaucoup sont encore novices en matière d’internationalisation, d’autres, comme Lane Community College, dans l’Oregon, ont toujours su valoriser l’international dans leurs offres de formations. Partenaire unilatéral d’UNICAEN depuis le début des années 2000, Lane CC envoie régulièrement ses apprenants francophiles dans nos programmes d’apprentissage du français et de découverte culturelle. Et cette collaboration de longue date a bien entendu facilité la signature en 2019 de l’un des tous premiers partenariats bilatéraux entre une université française et un Community College. Les étudiants américains continueront à venir approfondir leurs connaissances en langue, littérature et civilisation françaises à UNICAEN. Et ce sont les étudiants de l’IUT MMI de Saint-Lô qui bénéficient du partenariat et peuvent désormais effectuer une année d’études en DUETI à Lane, au sein de leur très moderne département multimédia. Cette coopération permet notamment aux étudiants caennais d’obtenir une double-diplômation DUT/Associate Degree (avec possibilité de travailler un an aux Etats-Unis à la fin de la mobilité grâce au visa F-1 sponsorisé par Lane). Cette année, et malgré le contexte pandémique, Mathilde a été la première étudiante caennaise à s’envoler pour Eugene, Oregon. Et même si la crise sanitaire ne lui aura pas permis de profiter pleinement de son expérience et des infrastructures high-tech de Lane CC, nul doute qu’elle a ouvert la voie à de nouvelles opportunités de mobilité pour nos iutiens.

Les États-Unis ont toujours eu une place importante dans la stratégie de développement à l’international de l’université de Caen Normandie. Avec une quinzaine de partenariats bilatéraux et 140 universités américaines accessibles via le réseau ISEP, les Etats-Unis sont le pays offrant le plus d’opportunités de mobilité à nos étudiants en dehors du programme Erasmus+. L’évolution récente, accélérée et contrainte, de la mobilité internationale fait d’un tel bassin partenarial le terrain idéal pour expérimenter de nouvelles formes de collaborations et de mobilités. Grâce au renforcement du distanciel, nous collaborons aujourd’hui avec des établissements et pour des publics jusqu’alors situés en dehors des cartes “stratégiques”, participant ainsi activement à une internationalisation des parcours de formations, partout et pour tous.