Après avoir étudié l’histoire, Nicolas occupe aujourd’hui un rôle clé dans celle de la ville de Caen ! En charge de l’élaboration de la programmation des temps forts du Millénaire, il partage son expérience et revient sur un parcours, entre relations internationales, valorisation du patrimoine et transmission.
Quel a été votre parcours à l’université de Caen Normandie ?
Après le BAC, j’ai intégré une classe préparatoire en économie mais je me suis rapidement rendu compte que je ne souhaitais pas passer les concours pour les écoles de commerce. J’ai donc requestionné mon orientation. Je me suis orienté vers la licence d’Histoire de l’université de Caen Normandie. J’étais assez curieux, et je me suis vite intéressé à l’histoire contemporaine, la géopolitique et les sciences politiques. En troisième année, j’ai donc choisi une spécialisation en sciences politiques. Cette formation m’a permis d’aborder un large spectre de domaines comme le droit, les relations internationales ou encore la théorie politique.
En troisième année de licence, j’ai eu l’opportunité d’effectuer une mobilité Erasmus à l’université de Cardiff, au Royaume-Uni. C’était à la fois un moyen de renforcer mon anglais, de gagner en autonomie et de m’ouvrir au monde. Cette expérience a confirmé mon intérêt pour les relations internationales. J’ai par la suite intégré un master en Relations internationales et interculturelles à Rennes.
Quels souvenirs gardez-vous de vos années d’études à UNICAEN ?
Étant Caennais d’origine, j’ai toujours gardé un attachement particulier à la ville. Chaque fois que je reviens sur le campus 1, je m’y sens bien ! L’ambiance me fait penser à celle des campus américains. Je me souviens de certaines salles, notamment les amphithéâtres Laplace ou Tocqueville, un peu vintage, avec leur atmosphère particulière. Je repense aussi à la salle de la galerie vitrée, qui nous offrait une belle vue durant nos examens.
D’un point de vue professionnel, ma licence m’a apporté une méthodologie solide, notamment pour structurer mes idées et m’organiser. Ma formation influence encore aujourd’hui ma manière de travailler.
Quels ont justement été vos premiers pas dans le monde du travail ?
Au fil de mon parcours, j’ai d’abord effectué un stage à Bruxelles grâce à une bourse Erasmus, au sein d’un think tank européen, où j’ai contribué à l’organisation d’événements et découvert l’écosystème institutionnel. J’ai ensuite rejoint le Parlement européen, où j’ai travaillé sur la préparation et l’analyse des séances et des votes. De retour à Caen, j’ai intégré le Centre Europe Direct Normandie Vire (CREAN) pour sensibiliser le public aux actions de l’Union européenne. J’ai travaillé au sein du cabinet du Maire de Caen, puis j’ai eu la responsabilité des relations internationales. J’y ai notamment développé des partenariats Erasmus avec l’Europe du Nord pour faciliter la mobilité des écolières et écoliers caennais. J’ai également travaillé avec un réseau d’établissements supérieurs, dont l’université de Caen Normandie, pour renforcer leurs relations internationales.
Quel est votre poste actuel, et en quoi consistent vos missions ?
Depuis 2023, je suis chef de projet en charge des grands événements du Millénaire de Caen, au sein du GIP Millénaire de Caen qui réunit la ville de Caen, Caen la Mer, la Région Normandie, le Département, la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) et l’université de Caen Normandie. Mon rôle est de construire et piloter les temps forts de la programmation culturelle et artistique pour révéler le patrimoine, l’identité et la fierté de Caen à travers cette célébration des 1 000 ans de la ville. Le Millénaire représente un moment clé pour affirmer ce qu’est Caen aujourd’hui : une ville qui a su se réinventer, et qui a trouvé des manières de renaître au cours de son histoire. L’image du Phénix incarne bien cette idée.
C’est un projet transversal, porté par une équipe soudée, et qui me touche personnellement : je suis né à Caen, j’y ai grandi, puis étudié… Contribuer à ce projet dans ma propre ville est une expérience incroyable. L’adrénaline fait partie de mon quotidien : c’est ce qui le rend passionnant, tout en étant aussi l’un des plus grands défis. Vouloir répondre aux attentes, y faire face… Cela implique de prendre du recul, tout en anticipant au maximum ce qui peut l’être.
Quels sont les temps forts qui vous ont le plus marqué, où que vous attendez particulièrement ?
L’inauguration du Millénaire a été un moment particulièrement marquant pour moi. J’ai travaillé à la sélection des compagnies et à la conception du spectacle de feu et de la fresque sur les remparts. C’était un équilibre entre l’extraordinaire et l’intime, une manière d’inviter les Caennais et Caennaises à (re)découvrir le château de Caen. J’étais particulièrement ému devant la traversée pyrotechnique entre l’église Saint-Pierre et le Château, en voyant le public se rassembler. J’avais aussi à cœur que cette inauguration s’étende jusqu’à l’Université, sur le campus 1, qui est une partie intégrante du patrimoine de Caen.
La tournée estivale sera un autre temps fort. Depuis le 21 juin, un parcours d’œuvres en plein air invite le public à découvrir le patrimoine artistique de Caen et des communes de Caen la Mer. Travailler avec toutes ces communes pour proposer un événement par territoire, c’est un vrai défi !
Un grand moment reste à venir : le spectacle Aquanauts, sur le Port de Caen, du 19 au 21 septembre. Ce sera un événement de nuit, sur le quai Vendeuvre, juste en face de la bibliothèque : une quarantaine d’acrobates vont investir l’espace, avec l’Abbaye aux Dames en toile de fond. Enfin, la clôture du Millénaire est prévue le 21 décembre… mais je préfère garder la surprise !
Un conseil pour les futurs étudiants et étudiantes qui s’apprêtent à débuter une licence d’Histoire ?
Je leur conseille de chercher à acquérir de l’expérience professionnelle pendant leur parcours universitaire. Les petits boulots sont formateurs : ils permettent de découvrir le monde du travail et d’apprendre à travailler en équipe. Je recommande également les échanges ERASMUS !
Aussi, quand on étudie l’histoire, il est intéressant de faire des liens avec la ville dans laquelle on vit. J’invite les étudiants et étudiantes à profiter des musées, de la richesse de la programmation culturelle à Caen. Cela peut les mener à faire de belles rencontres et à développer leur réseau dès la licence.