Après une licence de Droit privé à l’université de Caen Normandie, Étienne Delavaquerie a gravi les échelons dans le milieu de l’assurance à travers toute la France. À présent à la retraite, il se consacre à la transmission de son expérience professionnelle au sein de l’Entente des générations pour l’emploi et l’entreprise (EGEE), une association intergénérationnelle.
Quelle formation avez-vous suivie à l’université de Caen Normandie ? Que vous a-t-elle apporté dans votre parcours ?
Mon parcours de formation a été assez atypique. Sans BAC, j’ai pu intégrer l’université de Caen par le biais de l’Examen spécial d’entrée à l’université (ESEU), l’équivalent du Diplôme d’accès aux études universitaires (DAEU) aujourd’hui, qui permettait aux personnes salariées depuis plusieurs années de reprendre des études. À cette période, j’étais aide-comptable, et j’avais aussi acquis de l’expérience en tant que correspondant de presse.
Reprenant mes études, le droit m’est apparu comme un domaine aux débouchés professionnels ouverts. J’ai mené mes études en étant père de famille et salarié de l’éducation nationale comme surveillant d’externat. J’ai obtenu une licence de Droit privé, et j’ai poursuivi avec une maîtrise en Droit privé que je n’ai cependant pas présentée, ayant commencé à travailler juste avant l’obtention du diplôme. Cette 4e année m’a tout de même permis d’approfondir mes connaissances. Malgré un rythme soutenu, et seulement 2 jours par semaine à l’université, j’ai créé des liens avec de bons amis qui font encore partie de mon entourage aujourd’hui.
Ma formation m’a principalement apporté de la méthode, une capacité de travail, la rigueur du raisonnement dans un environnement réglementaire. Dans un secteur où le droit occupe une grande place, maîtriser le langage juridique est nécessaire. Ma formation de juriste a donc été essentielle pour réussir en tant qu’assureur.
Comment s’est construit votre parcours professionnel ? Quelles ont été vos principales missions ?
Après l’université, j’ai débuté comme inspecteur dans une société de crédits, avant de m’orienter vers l’assurance des entreprises et de valider une formation d’agent d’assurance. J’ai exercé comme fondé de pouvoir dans une agence spécialisée en risque d’entreprise pendant trois ans. Une période très formatrice ! J’ai ensuite poursuivi dans les assurances collectives d’entreprise en tant qu’inspecteur spécialisé en protection sociale. J’ai débuté comme chargé de mission stagiaire, avant d’évoluer vers un poste d’inspecteur du cadre, puis de prendre la responsabilité d’une délégation régionale basse Normandie de la compagnie d’assurances qui m’employait. Cela a été mon premier poste de management. J’ai ensuite encadré plusieurs régions regroupées en inter-région incluant les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Languedoc Roussillon et Corse, avant de piloter le petit et moyen courtage Paris et Île-de-France.
Enfin, ma compagnie d’assurances d’origine a fusionné avec 2 autres compagnies. Cette fusion m’a conduit à de nouvelles fonctions de management. J’ai ainsi évolué de fonctions régionales terrain vers des postes au siège, de dimension nationale, d’abord comme responsable d’un département marketing pour le réseau des Agents Généraux. J’ai ensuite été nommé Directeur du Réseau des Agents Généraux, regroupant 2 800 agents et 3 000 agences. Ma mission après cette fusion était de créer un réseau unique. Dans cette fonction j’ai intégré le Comité de Direction du pôle Agents généraux.
Qu’est ce qui fait la singularité de votre parcours ?
Mon parcours est marqué par une évolution régulière, avec de nouvelles responsabilités tous les trois ans environ, et de la mobilité géographique. J’ai accepté le risque et le challenge de prendre des missions de Direction éloignées de mon métier d’origine, assureur. Après plus de 6 ans de fonctions structurelles siège j’ai finalement souhaité revenir au cœur de mon métier d’assureur en protection sociale qui me passionnait. Un nouveau défi ! J’ai rejoint une nouvelle compagnie d’assurances pour retrouver ce métier, les clients, et diriger l’activité grands comptes clients et courtage pour assurer des grands risques. J’y ai découvert la technicité des montages d’assurance pour de très grandes entreprises ainsi que la réassurance, en France et à l’international. J’ai ensuite pris la direction du Développement d’une société de courtage au sein d’une association d’assurés pour structurer et développer son activité.
Après une carrière bien remplie, vous avez choisi de rejoindre une association. Qu’est-ce qui a motivé cet engagement ?
La retraite a marqué une nouvelle étape de ma vie, marquée une forte envie de transmettre ce que j’ai appris et de me rendre utile. Mon objectif ? Être en retraite sans être en retrait ! Plus jeune, j’avais eu l’opportunité de rencontrer des membres de l’association EGEE (Entente des générations pour l’emploi et l’entreprise). J’ai donc décidé de rejoindre l’association en tant que conseiller. J’interviens sur le terrain, notamment par des actions de formation dans des lycées et à l’IAE de Caen, entre autres. Je pars à la rencontre d’élèves, d’étudiants et d’étudiantes pour parler de mon métier dans les assurances, et des savoir-être nécessaires en entreprise. J’accompagne également les entreprises au cours de leur réflexion lorsqu’elles ont besoin de travailler notamment à de nouvelles orientations stratégiques ou d’organisation.
Qu’aimeriez-vous partager aux étudiants et étudiantes d’aujourd’hui ?
J’aimerais tout transmettre ! Et partager ce que j’ai appris, y compris de mes erreurs. Je dirais aux étudiants et étudiantes que rien n’est jamais figé : si ce que l’on fait ne nous correspond pas ou plus, il faut avoir le courage d’aller chercher autre chose. Il est toujours possible de rebondir. La satisfaction du chemin parcouru trouve en grande partie sa source dans la prise de risques, l’effort et la remise en question ! L’important est de commencer quelque part, de tenter et prendre des risques avec l’idée qu’il y a toujours quelque chose à apprendre, et à apporter.
