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Michel TOMBROFF

  • Dernière modification de la publication :18 mai 2022
  • Post category:Exposition virtuelle

Michel Tombroff est né en 1964 à Bruxelles. Il a fait des études d’ingénieur à l’Université Libre de Bruxelles (1987) et d’informatique théorique à l’Université de Californie de Santa Barbara (1989). Ses intérêts couvrent les mathématiques, l’art, la théorie de l’évolution, la logique et la philosophie. L’intersection de ces disciplines est le terreau de son inspiration.

Démarche artistique

« Il faut se défaire de l’emprise de la sophistique, sortir de la finitude et du foisonnement des signes, se débarrasser des singularités naturelles, des rapports et des différences. Il faut revenir à l’universel sans céder à la tentation de l’un, de l’absolu, ou du divin. La voie à suivre, Alain Badiou l’a tracée pour la pensée : elle passe par la réconciliation avec le triplet catégoriel de l’être, du sujet et de la vérité, catégories qui ont été délaissées, destituées, déconstruites voire niées par la pensée contemporaine, au profit des jeux de langage. Cette voie suit la question du dévoilement de l’être et elle est marquée du signe « ontologie = mathématiques ». Son point de départ, seul point fixe de son parcours, c’est le vide.
Je pose la conjecture que l’art conceptuel peut emprunter une voie similaire en vue d’établir une alliance entre sujet, concept et langage, complices retrouvés, afin qu’apparaissent quelques corps de vérité. Vérité non pas au sens de faits de langue, d’énoncés véridiques ou de jugements corrects, mais vérité sans objet au sens post-événementiel, aléatoire, fidèle et indiscernable de Badiou. Le public décidera si cette conjecture aura mérité d’être nommée démonstration. Démonstration qu’en effet, dans l’art comme dans la politique, les sciences et l’amour, « Il n’y a que des corps et des langages, sinon qu’il y a des vérités » (A. Badiou).
Il fallait pour bâtir cette conjecture faire un détour par la pensée –  un détour seulement, pas une suture, j’y reviendrai – au point où celle-ci interroge l’art. Cela ne pouvait se faire ni par le biais de la pensée existentielle, celle-ci ayant déjà polarisé les expressionismes abstrait et nouveau, ni par le biais de la pensée analytique, socle des arts minimal et conceptuel. Il fallait également éviter la pensée libérale contemporaine, matrice invertébrée qui ne produit que des singularités et n’admet que des différences. Pas d’opinion donc, pas d’appel au nihilisme ou à la technique, ni de référence au climat, à la guerre ou aux autres misères du monde.
C’est donc vers le mathème, vers Platon, Georg Cantor, Kurt Gödel, Albert Lautman, Jean Cavaillès, Paul Cohen et Alain Badiou que je me suis tourné pour puiser la matière première, délaissant les autres penseurs. »

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