Procès de sorcellerie sur l’île de Guernesey du 16e siècle et leur contexte normand

Découvrez les légendes et les réalités du monde de la sorcellerie à travers les procès en sorcellerie sur l’île de Guernesey au 16^e siècle.

Qui étaient les sorciers et sorcières en Normandie et sur les îles anglo-normandes et pourquoi l’imaginaire de la sorcellerie est toujours vivant aujourd’hui ?

En 1563, le registre Crime I de la première collection des pièces de procès sur l’île anglo-normande de Guernesey s’ouvre sur les procès de quelques sorciers et sorcières accusés de crimes qui s’articulent autour de la sphère domestique et celle d’agriculture. Ce texte a été mis à disposition via le portail TXM du laboratoire CRISCO dans le cadre du projet MICLE. Suivant directement la publication de l’acte contre les sorciers de la reine Elizabeth I (The Witchcraft Act) en 1562 et reflétant la vie de tous les jours sur l’île dépendante de la couronne anglaise mais soumise au droit normand, le registre n’est pas écrit en latin ni en anglais mais en français très proche de la langue régionale partagée par les habitants de l’île avec les Normands en cette deuxième moitié du 16e siècle.

Partant de ce cas précis, les deux conférenciers ouvriront ensuite leur propos à l’ensemble de la région, afin de voir si les pratiques attestées à Guernesey sont représentation de celles connues en Normandie en d’autres lieux et en d’autres temps. À travers ces sources, nous percevons la définition de la sorcellerie selon les critères de l’époque et également leurs représentations de ce que doit être un sorcier ou une sorcière. Ces documents judiciaires sont les outils de l’historien pour comprendre les phénomènes sociaux de l’époque dans cette île anglo-normande en pleine mutation sociale et religieuse.

Cette conférence sera présentée en lien avec l’exposition “Autour d’un procès de sorcellerie : cheminement de traitement d’une source historique” proposée par les conférenciers en collaboration avec les collègues des projets Parole de Normands (MRSH, Unicaen), MICLE et High-Tech (CRISCO, Unicaen). Cette recherche a pu être menée grâce à l’aide des employés des Archives du Tribunal de l’île de Guernesey (Guernsey Greffe Strongroom) et Guernsey Museums.