Cartographie d’une Nuit

Comme les chevaux noirs de la grande Histoire qui galopent à tout rompre, leurs crinières enflammées, j’arriverai décharnée sur la ligne d’arrivée où je m’effondrai devant le monde. Je veux donner mon corps en exemple, que partout dans le monde il devienne impossible de l’ignorer. Je veux écrire un poème qui sera une maison. Je veux écrire des vers à habiter, où vous pourrez souffler un peu, vous abriter quand le vent est violent et que l’orage fait rage. Si ma maison de papier prend l’eau je la soutiendrai avec ma langue, avec mes bras, avec des branches, je lui inventerais des racines.