
L’ingénierie romaine
10 décembre 2025 · 9h00 – 12 décembre 2025 · 13h00
Le mot « ingénierie » est en français une création récente. Apparu dans les années soixante à l’imitation de l’anglais « engineering », il est dérivé du mot « ingénieur » relativement récent lui aussi à l’échelle de la langue française puisqu’il n’apparaît qu’au XVIe siècle avec le sens de « constructeur d’engins, de machines ». En français moderne le mot « ingénieur » s’est rapproché de sa racine latine : ingenium. Pour Vitruve, le seul ingénieur de langue latine dont nous ayons conservé les écrits, l’ingenium est en ffet le « don naturel, l’intelligence » nécessaires à l’architectus ; aujourd’hui, l’ingénieur n’est plus seulement celui qui construit des machines mais une « personne que ses connaissances rendent apte à occuper des fonctions scientifiques ou techniques actives, en vue de prévoir, créer, organiser, diriger, contrôler des travaux qui en découlent ainsi qu’à y tenir un rôle de cadre » (Grand dictionnaire encyclopédique Larousse, 1983).
Est-il donc légitime de parler d’« ingénierie romaine » ? Oui, dans la mesure où la fonction d’ingénieur a bien existé : derrière les machines, derrière les réalisations techniques que nous connaissons, il y eut des hommes pour concevoir et diriger l’exécution. Le colloque cherchera à connaître leur personnalité, leur savoir, leurs méthodes, que ce soit dans le domaine de la construction des édifices, de l’établissement et de la gestion des ports, de la fabrication des machines et des instruments de mesure, de l’ingénierie du spectacle et de tout ce qui peut étonner et distraire, de la gestion de l’eau et de la pratique thermale si importantes pour les Romains. Le colloque s’attachera aussi aux moyens permettant de transmettre au public moderne toutes ces connaissances dans le cadre très large d’une histoire des sciences et des techniques accessible à tous.
Organisé par L’Équipe de recherche « Littératures, imaginaires et sociétés » (ERLIS – UR 4254) et le Centre interdisciplinaire de réalité virtuelle (CIREVE), ce colloque s’inscrit dans l’axe de travail « Machines de l’Antiquité ». Il a bénéficié d’une aide de l’État gérée par l’Agence Nationale de la Recherche au titre de France 2030, dans le cadre du projet SPHINX (ANR 24 RSHS 0006), porté par Sorbonne Université.