De Caen au Japon : Orelsan et Yoroï en amphi Daure

  • Dernière modification de la publication :12 décembre 2025
  • Post category: Culture/Vie de campus

Quand on demande à Orelsan si la Normandie lui a manqué lors de son tournage au Japon, la réponse est sans hésitation : “Pas trop, j’ai grandi en Normandie et je vis toujours en Normandie”. Présenter son nouveau film, Yoroï, “à domicile” devant l’amphithéâtre Pierre Daure était donc une évidence. Le 6 décembre 2025, 2 séances pleines à craquer ont permis des échanges avec le rappeur caennais.

Retour sur le grand écran

Dix ans après Comment c’est loin, Orelsan se prête de nouveau au jeu du tournage pour une sortie cinéma : une nouvelle manière de mettre en scène sa carrière musicale, cette fois par le biais de la fiction. Dans Yoroï, Aurélien, musicien français, s’installe au Japon avec sa femme Nanako, enceinte de leur premier enfant ; au cœur de la maison traditionnelle dans laquelle le couple emménage, Aurélien découvre une armure mythique (”Yoroï”) qui va réveiller des yokaï, créatures du folkore japonais qu’on associerait en occident à nos démons.

À travers cette fable, Orelsan et David Tomaszewski, réalisateur et co-scénariste, livrent avant tout un film qui aborde ce que le rappeur connait : sa vie, ses angoisses, ses doutes et ses peurs. Le tout mis en scène avec une véritable proposition artistique. Tous deux mus par le même perfectionnisme et sens du détail, Orelsan a regretté que le réalisateur n’ait pas pu être présent pour participer aux échanges : “Avec David, on a ressenti une vraie alchimie dans le processus créatif. On pouvait passer des heures à débattre tard le soir sur pourquoi une bibliothèque n’avait rien à faire dans telle ou telle scène…” Il a tout de même révélé un secret du réalisateur, qui se serait inspiré de l’œuvre d’Hector Guimard – grand maître de l’art nouveau et créateur des célèbres entrées vertes du métro parisien – pour concevoir le design de l’armure.

Un hommage au Japon

Très attaché au Japon et à son imaginaire, Orelsan tenait à partager l’écran avec une actrice franco-japonaise ; le choix de Clara Choï, normande comme lui, a même influencé le scénario. Afin de coller au plus proche à ses origines, le film a d’ailleurs en partie été tourné dans la préfecture d’Osaka.

Comme Orelsan, l’actrice a dû s’entraîner aux arts martiaux. Pour préparer ce rôle très personnel, Orelsan raconte avoir suivi un régime et un entraînement physique. Un parallèle qui a fait sourire les fans habitués à l’entendre dans l’anime One Punch Man, où il incarne Saitama, un jeune homme blasé devenu le super héros le plus fort du monde après avoir suivi un entraînement physique intense. L’occasion aussi pour le public de débattre avec Orelsan de la troisième saison actuellement en cours de diffusion.

Pour finir, l’artiste a partagé un autre secret de tournage à son public : Yoroï s’ouvre sur une scène librement inspirée du début de Mon voisin totoro, de Hayao Miyazaki, lorsque la voiture du couple, débordant de valises, traverse un Japon idyllique, sur fond de rizières et de Mont Fuji. Amateurs et amatrices de culture japonaise, fans d’Orelsan ou néophytes, Yoroï a de quoi faire rêver toutes et tous !

Les 2 projections-rencontres de Yoroï ont été organisées par les salles Art et Essai de Caen la Mer, le Café des Images et le Cinéma Lux. Les échanges du public avec Orelsan et Ablaye ont été animés par le Banc des nôtres.