Depuis dix ans, le programme 13-Novembre étudie l’onde de choc provoquée par les attentats du 13 novembre 2015. Avec une question centrale : la construction et l’évolution, au fil du temps, de la mémoire des attentats. Ce programme témoigne de la très large mobilisation de la communauté scientifique qui, dès le lendemain des attentats, a entrepris un indispensable travail d’analyse. Cet élan collectif est au coeur de l’exposition « Que dit la science des attentats ? », présentée à la Bibliothèque Alexis-de-Tocqueville (Caen) jusqu’au 14 novembre 2025.
10 ans de recherches sur les attentats du 13 novembre 2015
« La science peut offrir, sinon des solutions, du moins de nouvelles voies d’analyse et d’action », écrit Alain Fuchs, président du CNRS (2010-2017), quelques jours après les attentats de Paris et de Saint-Denis. Son appel à la communauté scientifique est entendu : 320 propositions proviennent de la France entière et 66 projets dotés d’un montant de 800 000 euros sont retenus.
L’exposition « 13 novembre 2015 : que dit la science des attentats », présentée jusqu’au 14 novembre 2025 à la Bibliothèque Alexis-de-Tocqueville (Caen), revient sur cette mobilisation d’ampleur. Elle met en lumière dix années de recherches, au travers de quatre enquêtes : « Attentats : la recherche se mobilise », « Post-trauma, mieux comprendre pour mieux soigner », « La société française face aux attentats » et « L’antiterrorisme au prisme des sciences sociales ». Un film documentaire propose des témoignages de scientifiques, mais aussi de victimes et membres d’associations.
Programme 13-Novembre : quelles traces dans nos mémoires ?
L’exposition met notamment en lumière le programme 13-novembre sur la mémoire individuelle et collective des attentats de Paris et de Saint-Denis. Initié par l’historien Denis Peschanski et le neuropsychologue Francis Eustache (NIMH), ce programme s’appuie sur une cohorte de 1 000 volontaires, dont les témoignages sont recueillis lors de quatre campagnes d’entretiens réparties sur dix ans. Face caméra, les participants et participantes – témoins directs et indirects des attentats – racontent leur soirée du 13 novembre 2015 et l’impact du souvenir sur leur vie quotidienne. Ces récits sont recueillis et analysés par des équipes de recherche en histoire, neuropsychologie, droit, sociologie, lexicologie ou encore en mathématiques – pas moins de 27 thèses ont été initiées à ce jour.
Ces attaques terroristes, d’une violence extrême, ont entraîné chez de nombreux témoins et rescapés un trouble de stress post-traumatique (TSPT). L’étude Remember, menée au centre Cyceron de Caen, cherche à décrire très précisément les manifestations et mécanismes du TSPT. 180 personnes, dont 120 directement exposées aux attentats, sont suivies dans ce cadre, pour mieux comprendre ce qui se joue dans le cerveau et concevoir, à terme, de nouvelles pistes d’accompagnement thérapeutique.
Reproduite par l’université de Caen Normandie avec la participation de la bibliothèque Alexis de Tocqueville, cette exposition a été préparée par Science Actualités (Universcience) et est actuellement présentée à la Cité des sciences et de l’industrie (Paris).
