Assemblée générale du 3 février 1789

Assemblée Générale de la Société,
tenue le 3 février 1789. Présidée par M. de Condorcet.

Membres présensprésents :
Du Comité
:
M.M.
de Warville, de Blaire, de Montcloux, le marquisM.is de Condorcet,
Gallois, Étienne Clavière, de Petitval, de Bréban, de Brack,
de Pastoret, le duc de la Rochefoucault, Duchesnay, le
duc de Charost, et Cuchet.
Membres de l’assemblée :
M.M.
Croharé, Gougenot, de Lanthenas, de Sannois,
chevalierchever de Boufflers, de SaintSt Alphonse, le comtecte de Rochechouart
- 119 - {f.119}
le marquismarqis du Châtelet, Mollien, Bergon, le vicomteVte de Ricey,
Servat, de Trudaine, de la Sablière, Jean-JacquesJ.J. Clavière,
de Fondat, Montagis, de la Mothe, le Prince de Léon,
Hocquart de Trémilly, le comtecte de Gouvernet, Fortin, de
la Villeneuve
, Bergerot, le comtecte de Lameth, M.M.
les chevalierchever de Lameth , D’Audignac, le comtecte Charles de
Lameth
, de Roman, l’abbé Guillot, Henry, le
comtecte de Crillon, et le Prince EmmanuelEmanuel de Salm.

M. le secrétaire a fait lecture des procès verbaux des
assemblées tenues le 13, le 20, et le 27 janvier et a été autorisé
à les enregistrer.

M. le président ayant lu à haute voix l’article des
règlemensrèglements qui concerne l’élection d’un secrétaire, on a formé
un scrutin, et chacun ayant été invité à donner sa voix à
deux des 4 sujets qui ont été présentés, la pluralité des suffrages
a été pour M. de Gramagnac.

M. de Condorcet a lu ensuite un modèle de lettre à
envoyer aux bailliages et sénéchaussées du royaume pour
les supplier de présenter la cause des Noirs aux États générauxgénéx
afin que l’abolition de la traite y fut prise en considération1.
Cette lecture a excité les plus grands applaudissemensapplaudissements et la
lettre a été signée des officiers et de trente-deux membres de
l’assemblée qui ont arrêtésarrêté qu’elle serait imprimée, revêtue de
toutes les signatures y apposées et de toutes celles que voudraient
y mettre les autres membres de la Société.
Des raisons particulières ayant empêché quelques
personnes de donner leurs signatures et la réflexion en ayant
déterminer d’autres à effacer celle qu’ilselles avaient déjà donnédonnées,
il a été arrêté d’après la motion de M. le président que la
lettre serait exposée sur le bureau de la Société jusqu’au
prochain Comité, afin que chacun en pût prendre lecture de
nouveau et faire ses observations.

M. de Gramagnac a déposé entre les mains de M. le
président
l’inventaire signé de lui, des livres et manuscrits
contenus dans les archives de la Société.

Ce jour même, M. Cuchet, a remis à la Société les règlemensrèglements imprimés.


- 120 - {f.120}

M. de Warville a lu ensuite le résultat de ses
recherches et de ses observations sur l’esclavage des Noirs
en Amérique et sur les progrès qu’a faitfaits dans les sociétés
de Londres
et de Philadelphie, la question de l’abolition de
de la traite des Nègres et de leur servitude.

Après la lecture de ce discours, qui a excité le plus grand
intérêt, M. de Bréban a fait une motion par laquelle il
a demandé qu’il fut arrêté qu’on l’imprimerait aux frais de
la Société, après que l’auteur y avait mis la dernière main.
Cette motion a été unanimement approuvée2.

de Condorcet Gramagnac
Docteur en médecineDM

1. Un brouillon de cette lettre est conservé dans les papiers de Condorcet (Bibliothèque de l’Institut de France, Ms 857).
2. Ce discours a été publié sous le titre de Mémoire sur les Noirs de l’Amérique septentrionale, Paris, 1789.