Assemblée générale du 29 avril 1788
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Séance du Mardi
29 avril
1788. N° 2 rue de
Grammont.
M. du Rouvrai, président pour l’absence de M. Clavière.
Membres
présensprésents :
Messieurs | Messieurs |
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M. de Warville a lu une
liste des livres envoyés par le Comité
de Londres.
- Douze exemplaires de la limitation de l’esclavage par M. Sharp1
- Six
exemplaires-
de la nouvelle édition de l’ouvrage de M. Clarkson
sur l’esclavage2 - 6
exemplairesexemp.
de la nouvelle édition de la Description de Guinée
par M. Bénezet3 . - 12
exemplairesex.
des règlemensrèglements
pour l’établissement formé à Sierra
Leona pour la culture libre du sucre4 . - 6 exemplaires de la nouvelle édition de l’ouvrage de M. Sharp, sur
l’obéissance passive, sur la loi de tétributionrétribution relative à l’esclavage etc.&c5 . - 12 exemplaires de la nouvelle édition de la lettre de M. Nikoll6
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Arrêté qu’il sera fait des
remerciemensremerciements
au Comité de Londres
pour les livres ci-dessus détaillés.
M. du Rouvray a
communiqué à l’assemblée le projet de lettre suivant
à écrire en
faveur de M. de Warville aux
Société
de Londres et
d’Amérique et à
celles des autres pays qui ont pour but l’abolition
de l’esclavage
des Nègres.
Cette lettre a été approuvée.
La Société établie à Paris à l’instar de celles d’Angleterre et d’Amérique
pour opérer
l’abolition de la traite et de l’esclavage des Nègres.
Au comité de la Société de Londres pour l’abolition de la
traite des
Nègres.
Au comité de la
Société de
PensilvaniePennsylvanie
pour l’abolition de l’esclavage et
le soulagement des
Nègres libres illégalement retenus en servitude.
A la Société établie à
NewyorckNew
York pour
l’affranchissement des esclaves et
à toutes les
Sociétés établies en Amérique dans des vues de
bienfaisance et de philanthropie, et notamment à celles
des Quakers
et des Moraves, et en général à
tous les hommes qui désirent l’affran
chissement des esclaves et les progrès de la liberté
générale et de la paix
universelle.
La conformité qui existe entre les vues de notre Société et les
vôtres
nous engage à vous informer que M. Jean-PierreJacques-Pierre
Brissot de Warville, qui
a été jusqu’à
présent notre secrétaire, et qui par ses
sentimenssentiments
d’humanité,
ses lumières et un zèle infatigable a
principalement contribué à
l’établissement et aux progrès
de notre Société, a entrepris un voyage
dans l’Amérique
septentrionale ; que dans le cours de ce voyage il
se
propose de recueillir toutes les lumières possibles sur le sort
des
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Nègres dans cette partie du monde,
sur les mesures prises, soit pour les
affranchir soit pour
mettre fin à leur importation, sur les résultats actuels de
ces mesures, tant par rapport à la culture des terres qu’au
caractère moral des
Nègres et en général sur tout ce qui
concerne cette malheureuse mais intéressante
portion de
l’espère humaine et peut servir à déterminer en sa faveur les
gouvernemensgouvernements
et les individus. Et comme le succès de cesla
recherches recherche de
M. Brissot
de
Warville dépend principalement des secours qu’il
a droit d’attendre de toutes les personnes
qui s’occupent
du même objet, nous vous prions instamment de l’aider de tout
votre
pouvoir et de lui rendre, soit personnellement en
considération de ses vertus et des
principes de
bienveillance universelle et de liberté qui règnent dans ses
ouvrages, soit
en vue du but qu’il se propose, tous les
services qu’il sera dans le cas de vous
demander et nous
vous offrons de rendre les mêmes services à ceux que vous nous
adresserez.
Nous chargeons de plus et
authorisonsautorisons
le dit sieur Brissot de
Warville de prendre en notre
nom, de concert
avec vous, toutes les mesures nécessaires pour établir entre
notre Société
et la vôtre une relation de fraternité et de
correspondance mutuelle : à quoi nous espérons
que vous ne
refuserez pas de concourir, et nous vous prions d’ajouter pleine
et entière foi
à tout ce que le dit M. de
Warville vous exposera à ce sujet de notre part.
En foi de quoi nous avons fait apposer à cette lettre le
sceau de notre Société
et la signature de notre
président
M. de Warville a lu un
discours de sa composition contenant le
précis des transactions de
la Société et un extrait de la nouvelle
lettre de M. Nikoll7 sur
l’abolition de la traite des Nègres.
Il a été arrêté que M.
de Warville serait
remercié pour ce discours
que l’on consignera dans les archives de
la Société et qu’ilqui sera
renverrarenvoyé au Comité
pour déterminer qu’ellequelle
portion de ce discours
il pourrait être convenable de communiquer
au public par la
voyevoie
de l’impression
dans les journaux.
M. Carra a fait lecture
d’une nottenote sur Las Casas, évêque de
ChipreChiapa
extrait de l’ouvrage de Bénezet sur
l’esclavage des Nègres
et ensuite d’un discours de sa composition
dans lequel il
dévelloppedéveloppe
ses idées sur les moyens de parvenir au but que se propose la
Société et
résout quelques-unes des principales objections élevées
à cet égard.
Sur quoi opiné il a été résolu, en remerciant M.
Carra de ses
communications intéressantes que les deux
pièces ci-dessus
mentionnées seront insérées dans les registres d’archivesarchives
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{f.83}
de
la Société et renvoyées au Comité pour examiner ce qu’il pourra être
convenable d’en communiquer au public par la
voyevoie de
l’impression dans
les journaux.
M. de Grammagnac a
fait ensuite lecture d’un discours de sa
composition, où il
démontre l’injustice du préjugé qui met les Nègres
au-dessous des
Blancs, et où par quelques traits
frappansfrappants il
fait voir de
quelle énergie est capable l’âme d’un Nègre
profondément ulcéré par le
sentiment de ses maux. L’arrêté
concernant Mr
Grammagnac est le même
que pour M. Carra.
M. Garail a lu une discours de sa composition où
il prouve
l’influence pernicieuse que l’habitude de commander en
despote
a sur les moeurs des colons.
Arrêté que M. Garail sera remercié pour le discours dont il a bien
voulu
faire part à la Société, et que le Comité sera chargé
d’examiner ce qu’il
sera convenable d’en communiquer au public par
la voyevoie de l’impression
dans les journaux
Sur la motion faite par M. de
Montcloux que l’on pouvait charger
le Comité de
choisir et de déterminer seul ce que l’on devrait communiquer
au
public dans les journaux, parce que les
règlemensrèglements
contenaient un article
qui soumet cet examen à l’approbation de la
Société, que la Société n’était
autre chose que l’assemblée
générale et que l’on devait en modifier cet
article ou s’y
conformer.
Il a été arrêté qu’on renverra à la
commissioncomission des
règlemensrèglements
cette
motion pour y être discutée que, provisoirement, le Comité
pourra faire
imprimer ce qu’il jugera à propos.
M. de Blair a
observé, qu’une commission avait été chargée d’examiner
les
règlemensrèglements de
la Société, qu’elle ne s’était pas encore occupée de son
objet, et
que le premier besoin d’une association quelconque étant un régime
sagement conçu et ordonné il demandait que le Comité s’en occupât
incessamment.
Arrêté que les membres de cette commission
s’assembleront
au plus tôt à cet effet.
- 84 - {f.84}
M. de
Bourge a dit que plusieurs personnes
distinguésdistinguées
par leur
talent auraient accepté et même sollicité la place de
secrétaire si le
refus qu’avait fait monsieur
de Warville des
appointemensappointements
attachés à
sa fonc
ses fonctions ne les
mettait dans l’alternative de paraître
moins délicats que lui en
les acceptant ou de consacrer gratuitement à
la Société leurs
temstemps et leur
travail, et il a fait en conséquence la
motion : que M. de Warville reçût
les honoraires qu’il avait d’abord
refusérefusées.
M. le
président a observé à M. de
Bourge que les
règlemensrèglements qui
ont fixé les
honnoraireshonoraires du
secrétaire n’existaient pas encore lors
de la
nomination de M. de Warville à cette
place, que dans l’article
qui concernait le secrétaire on avait
déterminé les
appointemensappointements
pour
l’avenir non pour le passé, enfin que les
règlemensrèglements ne
pouvant avoir un
effet rétroactif, on devait laisser M. de Warville
parfaitement libre de
suivre les
mouvemensmouvements de
sa délicatesse.
Résolu que d’après le motif qui ôte toute analogie
entre M. de
Warville et
le secrétaire qui doit être nommé, l’arrêté de la
dernière séance à cet égard doit être exécuté.
M. Brack a
observé que c’était mal à propos que M. du
Cabrol se trouvait inscrit sur le registre de la
séance du 1er avril
au nombre des
souscripteurs, qu’il n’avait point été proposé et qu’il
demandait
qu’on rectifiât cette erreur.
Arrêté que le nom de M. du Cabrol sera retranché de la liste
des souscripteurs attendu qu’il n’a pas été présenté
Sur la motion faite par M. de
Montcloux pour régler le
temstemps que
doivent durer les séances.
Arrêté après plusieurs délibérations
tant sur cette motion que
sur les
amendemensamendements
proposés, que l’heure des assemblées sera
indiquée à 5 heures et
demi, que la séance sera ouverte à
6h précises, qu’après 9h il n’y
aura plus de motion nouvelle
et que M. le président
seul pourra lever la séance.
- 85 - {f.85}
M. de Blair a
présenté M. de Pastoret,
conseiller à la Cour des Aides,
quai d’Anjou
isle Ile
Saint-St
Louis N°19.
et M.
Cotin
banquier, rue et chaussée d’Antin N° 6.
Ajourné en Comité à mardi prochain.
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1. | Granville Sharp, The Just limitation of slavery in the laws of God, compared with the unbounded claims of the African traders and British American slaveholders, London, 1776. |
2. | Thomas Clarkson, An essay on the slavery and commerce of the human species, particularly the African, Londres, 1786. |
3. | Bénézet, Some historical account of Guinea, its situation, produce, and the general disposition of its inhabitants : with an inquiry into the rise and progress of the slave trade, its nature, and lamentable effects, London, 1788. |
4. | Granville Sharp, A short sketch of temporary regulations (until better shall be proposed) for the intended settlement on the Grain Coast of Africa, near Sierra Leona, 3rd ed, London, 1788 |
5. | Cette éd., non identifiée semble rassembler deux textes de G. Sharp : Granville Sharp, The Law of passive obedience, or Christian submission to personal injuries..., London, 1776 et Granville Sharp, The law of retribution, or, A serious warning to Great Britain and her colonies founded on unquestionable examples of God’s temporal vengeance against tyrants, slave-holders, and oppressors..., London, 1776. |
6. | Robert Boucher Nickolls, Letter to the Treasurer of the Society Instituted for the Purpose of Effecting the Abolition of the Slave Trade, London, 1788. |
7. | Robert Boucher Nickolls, Letter to the Treasurer of the Society Instituted for the Purpose of Effecting the Abolition of the Slave Trade, Fourth Edition with Considerable Additions, London, 1788. |