Assemblée générale du 22 avril 1788

Séance tenue le mardymardi 22 avril
N° 2 Rue de Grammont.
M. É. Clavière, président.

Membres présensprésents :

MM.MM.
  • le duc de Charost
  • du Rouvrai
  • Carra
  • le marquis de Condorcet
  • Bréban
  • de Bourges
  • de Blair
  • le comte de Coustard SaintSt. Lo
  • Valady
  • Le duc de la Rochefoucauld
  • D’Hières
  • Du Chesnai
  • Cuchet
  • L’abbé Colin
  • Pampelune
  • de Montcloux
  • Esmangard
  • Desfaucheret
  • Brack
  • Blot
  • de la Villeneuve.

- 68 - {f.68}

M. de Warville a ouvert la séance par la lecture de la traduction
d’une lettre que la Société de Londres lui a adressé et dont suit la
teneur

Monsieur

Le Comité me charge de vous accuser la réception de votre intéressante
lettre du 19 mars. Les détails qui regardent votre Société nous sont très
agréables, et nous espérons beaucoup de son zèle et de sa modération.
Nous ne pouvons qu’approuver votre plan judicieux concernant la traduction
des ouvrages anglais. Nous vous envoyons comme supplément des livres
que vous avez précédemment reçus, une nouvelle édition des Recherches de Bénézet
sur la Guinée1. On y a joint un appendix avec une courte notice
sur l’auteur. Vous recevrez aussi une nouvelle édition de l’essai de
Clarkson2, et une autre de la lettre du docteur Nikoll3, toutes deux considérablement
augmentées.

Vous avez très bien fait d’expliquer au public les intentions de votre Société, nous
serons fort aises de recevoir les exemplaires que vous nous annoncez.
Nous vous donnerons, de grand coeur, tous les renseignemensrenseignements possibles
sur la constitution de notre Société. Nos règlemensrèglements se bornent en ce moment,
aux assemblées hebdomadaires du Comité, et aux affaires indispensablement nécessaires
qu’on a coutume de distribuer entre divers comités.

Le prix de notre souscription est de deux guinées ; beaucoup de souscripteurs
en ont donné davantage, chacun d’eux etest reconnu membre de la Société.

Ces fonds ont déjà servi à imprimer et répandre les livres et pamphlets,
que nous avons jugé les plus propres à éclairer le public impartial, et
nos succès ont surpassé nos espérances. Une partie de ces fonds est aussi
destinée aux dépenses qui deviendront nécessaires lorsque la rédaction sera
portée à la Chambre des Communes, ce qui ne peut plus tarder longtemslongtemps.
Comme des souscripteurs sont dispersés en divers endroits, il y a quelque
difficulté à former une assemblée générale et nous n’avons encore arrêté
aucune disposition ; mais nous en sommes essentiellement occupés.

Quelque puisse être la décision du Parlement d’Angleterre,
- 69 - {f.69}
nous joindrons cordialement nos efforts aux vôtres pour faire connaître
et sentir
aux autre spuissances européennes l’iniquité de la traite
des Nègres ; vous pouvez compter que nous éviterons scrupuleusement tout
ce qui pourrait compromettre notre bonne intelligence. Attirés par le même
objet nous vous regardons comme partie de même sistêmesystème. Mais des
circonstances locales nous forcent à n’embrasser la cause commune que
comme alliés, plutôt que d’être une seule et même Société. Peut-être toutefois
,n’avons-nous pas bien compris le sens de ce mot affiliation*
* Le mot affiliation étant étranger à la langue anglaise, il n’ont pu s’empêcher de le prendre dans son sens primitif qui n’est plus noté en français

Ceux de vos compatriotes que nous aurons l’honneur de
recevoir parmi nous devront, à plus forte raison, être membre de votre
Société.

Nous vous remercions des détails relatifs aux fraudes mises en
usage par quelques anglais pour obtenir les primes proposées à vos
négociants par votre gouvernement. Vous nous ferez plaisir d’ajouter
quelques éclaircissemenséclaircissements ultérieurs sur ce chapitre, ainsi que sur les
cause de la décadence de votre commerce, si pourtant vous pouvez
le faire sans indiscrétion.

Le marquis de La Fayette est certainement une excellente acquisition
pour votre Société. Son activité et son zèle unis à l’influence que lui
donnent, parmi toutes les classes de citoyens, ses aimables qualités
ne peuvent que produire les effets les plus désirables.

Nos adversaires nous attaquent de toutes parts. Un de leurs principaux
argumensarguments est que l’abandon de la traite fera grand tord à l’Angleterre,
sans produire le bien général qu’on en attend, parce que, disent-ils, les autres
États s’empareront de cette branche de commerce ; ce que nous sommes
bien éloignés de penser. La manière péremptoire de détruire cette objection, est
de prouver que personne n’a un véritable intérêt à la traite des esclaves.
C’est ce que M. Clarkson se propose d’établir dans un essai qu’il prépare sur
l’impolitique de ce genre de trafic4. Sitôt que l’ouvrage sera prêt, nous
nous empresserons de vous en envoyer un exemplaire. Peut-être aussi
aurez-vous quelques lumières à nous communiquer sur cet intéressant sujet.

Je suis avec un grand respect, Monsieur, votre très obéissant et très fidèle
serviteur. Signé Graville Sharp.

- 70 - {f.70}

P.S. Nous vous remercions de la notice concernant les Nègres des
îles de France et de Bourbon. Elle n’est point arrivée assez tôt pour être mise
sous les yeux du Comité.
Vous recevrez, par la première occasion, les livres aannoncés cy-dessus.

M. le président a ensuite fait lecture d’une lettre de la Société de Londres
en dattedate du 8 avril 1788 contenant une recommandation en faveur de M. de
Warville
adressée par ladite Société de Londres aux Sociétés établies tant à
New York qu’à Philadelphie pour l’abolition de l’esclavage, dont la
teneur suit.

Extraits des registres de la Société instituée à Londres pour
l’abolition de la traite des Nègres.
8 avril 1788

Au Comité tenu en conséquence de l’ajournement à 5 heures
et demie du soir.

PrésensPrésents :
MM.

  • Robert Barclay
  • Georges Harrisson
  • Samuel Hoare
  • Jacques Phillips
  • Richard Phillips
  • Jean LLoyd
  • Dr Huoper
  • Guillaume Dillivyn
  • Philippe Samson
  • Josiah Wedgwood
  • le Révérend M. Clarkson
  • Joseph Wood
  • Guillaume Meston Pitt
  • Joseph Smith

M. Brissot de Warville, membre honoraire de notre Société et l’un des
secrétaire d’une semblable institution établie à Paris, se proposant de faire
un voyage dans l’Amérique septentrionale, où il désire se procurer
tous les renseignemensrenseignements relatifs à l’esclavage pratiqué dans les
- 71 - {f.71}
colonies.

Résolu que le Comité recommande le dit M. Brissot de Warville
à la réception amicale, et aux bons offices du comité de la Société de
PensilvaniePennsylvanie
instituée pour étendre l’abolition de l’esclavage et pour venir
au secours des Nègres libres illicitement retenus en esclavage et à la
Société établie à New York pour l’affranchissement des esclaves, et
les prie de vouloir bien l’aider dans les recherches qu’il se propose de
faire.

Signé en l’absence du président Samuel Hoare, trésorier.

Londres 15 avril 1788.
Monsieur,

Le Comité a reçu votre lettre du 2 courant, avec les extraits qui
l’accompagnaient, et qui renfermaient des détails trop utiles pour que la Société
n’en reçoive pas toujours de semblables avec plaisir. Nous tâcherons
d’en tirer parti avec la suite de cette affaire ; pour la faire réussir parmi
nous et icyici. Il est bien à souhaiter qu’on puisse recueillir la plus
grande quantité possible de faits bien authentiques dérivant du
commerce de l’espèce humaine, et nous souhaitons sincèrement que
Mr de Warville puisse, après un heureux voyage en Amérique, réussir
dans cet objet de ses recherches. Nous vous remercions du dessein
où vous êtes de nous communiquer les renseignemensrenseignements qu’il pourra
recueillir, et de le recommander aux Société de Philadelphie et de
New York. Ci-joint une copie de notre résolution pour ce dernier objet
arrêtée à notre dernier Comité

Nous recevrons avec plaisir de M. du Rouvray les détails que
vous nous annoncez sur vos transactions par rapport à l’intéressant
objet de notre institution. ils n’est pas encore en notre pouvoir de vous informer
du temstemps où finira l’examen des témoins qui se fait devant le
conseil privé sur la traite des esclaves, mais nous espérons que
ce bill sera présenté au Parlement dans le cours de ce mois et
nous ne manquerons pas de vous informer de tous les événemensévénements qui
pourront affecter nos vues générales. Je suis sincèrement tout à vous.

Signé en l’absence du président. Samuel Hoare, trésorier.
A M. Etienne Clavière.

- 72 - {f.72}

Étant opiné sur les pièces ci-dessus, arrêté qu’elle seront enregistrées
dans les registres de la Société. Et qu’en général, toutes les lettres qui
pourront être adressées à l’avenir à notre Société par celles de Londres ou
d’Amérique devront toujours être consignées dans nos registres, sans
qu’il soit besoin à cet effet d’une résolution expresse.

Les commissaires chargés dans l’assemblée précédente de porter
à celle-ci une indication au nombre double pour les places de secrétaire,
de trésorier et de cinq membres du Comité ont fait un rapport écrit de
ce qui concerne ces trois objets.
Comme suit.

Rapport des commissaires nommés par la Société instituée pour
l’abolition de la traite des Nègres dans la séance du 15 avril
à l’effet d’indiquer les personnes les plus propres à remplir les places
de secrétaire, de trésorier et de cinq membres du Comité.

Les Commissaires, avant de passer à l’examen des diverses personnes
qui pouvaient être nommées à la place de secrétaire, ont observé que ce
choix était tout à la fois difficile et important, que les fonctions de
cette place étaient nombreuses, qu’elle exigeait beaucoup de qualités, et
qu’en conséquence, les honnoraireshonoraires fixés par la Société étant très
modiques, elle devait dédomagerdédommager celui qui serait élu secrétaire par toutes
les prérogatives et les honneurs qu’elle pourrait lui accorder. L’objet
entrepris par la Société exige qu’elle entretienne une correspondance
suivie avec celle de Londres ; il s’en établira bientôt une avec celle
d’Amérique. Les recherches que la Société se propose de faire dans
les colonies françaises sur l’état des Nègres, sur leur nombre
leur population et dépopulation, sur notre commerce en Guinée,
l’engageront nécessairement dans des correspondances très nombreuses,
correspondances qui seront entretenues par son secrétaire.

Il est une autre branche de travaux qui lui demandera
beaucoup de soins encore, c’est de recueillir dans les papiers
anglais et français tout ce qui sera relatif soit aux Nègres de tous
- 73 - {f.73}
les pays, soit aux succès des Sociétés formées pour les
affranchir. Il devra même porter une attention continuelle pour
faire imprimer dans les journaux et papiers publics français,
après les avoir présentés au Comité, tous les avis, lettres, mémoires,
arrêtés des Sociétés, qui pourront être utiles au bien de la cause.
Les travaux aux séances du Comité et aux assemblées générales
devront être préparés par lui. Les résultats seront également
rédigés par lui ; pour le détail de tous ces travaux, le Comité se
réfère au discours prononcé par l’ancien secrétaire à la séance
du 4 mars. La Société de Londres, dont l’existence remonte
à un temstemps plus éloigné que la nôtre, partage ces différensdifférents
travaux entre plusieurs comités, et il sera nécessaire de suivre
cet exemple lorsque les correspondances se multiplieront,
lorsque les divers ouvrages entrepris par la Société seront commencés.
Jusqu’à cette époque, tout le fardeau doit peser sur le secrétaire
seul. Pour le soutenir avec succès, il faut qu’il réunisse beaucoup
de qualités, qu’à la connaissance familière de la langue anglaise,
il joigne le talent de s’exprimer dans la sienne avec facilité,
de rédiger avec clarté, il faut que, si l’on ne peut avoir un homme
de lettre célèbre, il faut au moins que le secrétaire soit versé
dans les lettres et surtout dans la politique, enfin il faut
qu’il ait une activité constante, et qu’il soit embrasé de cet amour
du bien public qui seul produit une énergie soutenue et au-dessus
de tous les obstacles.

La réunion de ces qualités étant très rare et la Société ne pouvant
assurer à celui qui, les possédant, se dévouerait au succès de la bonne
oeuvre qu’elle a entrepris, un sort digne de lui, elle doit bla balancer
la modicité de son traitement par les honneurs, d’autant plus que le
secrétaire est, pour ainsi dire, la cheville ouvrière de toute notre machine.


- 74 - {f.74}

Le Comité croit donc qu’on doit s’attacher à modifier l’article
18 des règlemensrèglements provisoires et à en écarter tout ce qui pourrait
allarmeralarmer la délicatesse des candidats.

Telles sont les considérations que les Commissaires ont
eu sous les yeux en s’occupant de l’indication qu’ils étaient chargés
de faire. Leur choix est tombé d’abord unanimement sur M.
Volney. Ceux des Commissaires qui devaient le voir et lui proposer cette
place n’ont pu le rencontrer qu’hier lundi ; malgré toutes les instances
qu’ils ont emploiéesemployées, pour l’engager à accepter, il leur a déclaré
que des circonstances décisives l’empêchaient d’accepter l’honneur
qu’on voulait bien lui faire. Ce refus, auquel la Commission ne s’était
pas attendu, a conduit les Commissaires à de nouvelles réflexions
sur l’extrême importance de cette place, surtout à l’époque si
intéressante où se trouve la Société, sur la difficulté qu’il y a de
se former une idée juste de la capacité des diverses personnes
qui pourraient être présentées à cette place et du degré d’attention qu’elles
pourraient y consacrer et en conséquence, ils ont résolu de proposer
à cette assemblée une prorogation des pouvoirs de la Commission
pour l’indication d’un secrétaire pendant le terme d’un mois
au plus afin de lui donner les moyens de fixer ses idées à cet
égard d’une manière vraiment avantageuse à la Société.

Passant ensuite à l’indication ou choix à faire pour la place de
trésorier, le Comité a indiqué
MM. de Bréban et Brack.

Enfin le Comité a terminé par le choix de dix personnes pour
être membres du Comité, il a observé que ce choix exigeait dans les
personnes qui seraient élues, de l’assiduité à suivre les séances du
Comité, de la bonne volonté, du zèle pour se charger d’une partie
des travaux, des connaissances pour les faire réussir et c’est encore
- 75 - {f.75}
dans ces vues que la Commission a indiquéeindiqué.
MM.

  • de Blaire
  • de Charost
  • Colins
  • de Condorcet
  • Cuchet
  • Gallois
  • de Gramagnac
  • de la Rochefoucault
  • Moreau
  • de Piles

Lecture faite dudit rapport étant opiné sur ce qui concerne la 1ère partie
par laquelle les commissaires demandent prorogration pour le terme d’un
mois relativement à l’indication du secrétaire. Arrêté par les
motifs énoncés audit rapport, d’accorder ladite prorogation.

Il a été ensuite procédé par scrutin à l’élection d’un trésorier
sur l’indication de MM. Bréban et Brack faite par le Comité.
M. de Bréban a été élu trésorier à la pluralité des suffrages.

Étant procédé ensuite par scrutin, à l’élection des cinq
membres du Comité, les suffrages se sont remis en faveur
de MM.

  • Le duc de la Rochefoucauld
  • Le marquis de Condorcet
  • Cuchet
  • Le duc de Charost
  • De Blair

Ensuite, sur la motion faite par Monsieur du Rouvray
- 76 - {f.76}
que vu l’impossibilité de rien terminer à la prochaine assemblée
pour les règlemensrèglements et la nécessité de ne point différer leur entière
confection, il y a lieu de décerner dès à présent par voyevoie de scrutin
une commission composée de 7 membres présensprésents de la Société
à l’effet de recueillir les observations des membres de la Société
sur le projet de règelemensrèglements lus à l’assemblée par le Comité et de
dresser un projet qui soit porté à l’assemblée générale dans le
terme de 15 jours.
Cette proposition a été approuvée à la pluralité.

Avant que de procéder à l’élection des 7 membres de ladite
commission, il a été résolu, sur la proposition de M. le
duc de Charost que le président et le secrétaire seront
membres nés de ladite commission et qu’ils devront l’être dans
toutes les commissions qu’on pourra décerner à l’avenir

Étant ensuite procédé par scrutin à l’élection des membres qui
devront composer ladite commission. Le choix est tombé sur
Messieurs

  • Le marquis de Condorcet
  • Le duc de la Rochefoucauld
  • Du Rouvray
  • De Blair
  • Le duc de Charost
  • De Bréban
  • De Montcloux

Et comme le prochain départ de M. du Rouvray l’empêche
d’assister à la Commission dont il est membre, Met qu’un autre membre
pourrait également être obligé de s’absenter on a
5 indiquér pour les remplacer comme ayant après les
élus le plus grand nombre de suffrages. MM. Brack et Duchesnai.

M. du Rouvrai a ensuite proposé qu’il soit arrêté que, par suite
- 77 - {f.77}
des délibérations des précédentes séances, pour faciliter à chacun des
membres de la Société la connaissance du projet des règlemensrèglements
proposés par le Comité et la remise des observations, ceux des membres
qui ont reçu copie dudit projet seront priés de vouloir bien les
communiquer aux membres qu’ils ont présentés et introduits dans la
Société et que les uns et les autres feront parvenir leurs observations
à Mr le président ou Mr le secrétaire, entre six et huit jours
et que dans le cas où ils ne pourraient pas le faire, ils seraient
tenus d’en prévenir le secrétaire pour avoir de nouvelles copies.
Cet arrêté a été approuvé.

L’assemblée prenant en considération le prochain départ de M.
Jacques PierreJ. P. Brissot de Warville, secrétaire actuel de la Société, pour l’Amérique
septentrionale, où il se propose de recueillir les informations les plus
exactes relativement au commerce et à l’esclavage des Nègres,
elle a résolu de recommander de la manière la plus pressante,
la personne dudit M. de Warville à qui notre Société a les plus
grandes obligations, et le but qu’il se propose, à l’amitié et aux
bons offices des diverses sociétés établies pour le même objet que la
nôtre en Angleterre, en Amérique et partout ailleurs où la Providence
pourra l’adresser. Résolu de plus, que ledit M. Brissot de Warville sera
chargé d’établir entre lesdites sociétés et la nôtre une relation de
fraternité et une correspondance mutuelle, offrant d’accueillir de
même toutes les personnes qui pourraient nous être recommandées de
leur part.

Résolu enfin que vu la difficulté d’assembler assez tôt le Comité de
la Société, l’on charge la commission de sept membres déjà décernée
dans cette séance, d’expédier audit M. Brissot de Warville les lettres
nécessaires, avec copie de la présente résolution et Mr le président
de les signer.


- 78 - {f.78}

Monsieur de Warville a présenté ensuite des exemplaires imprimés
du discours par lui prononcé à cette Société le 19 février, lesquels ont
été distribués entre les différents membres : avec invitation de le répandre
dans le public.

Sur la motion faire par M. de Bréban que les règlemensrèglements
contenant un article qui ne permettait pas au secrétaire de refuser les
honnoraireshonoraires de sa charge, il fallait arrêter que monsieur de Warville
qui, dès la naissance de la Société a rempli cette fonction, recevrait
le prix de ses services en proportion des appointemensappointements fixés par la
décision de l’assemblée.

M. de Warville a supplié M. de Bréban de lui laisser dans les
services qu’il a rendurendus à la Société, le mérite et la satisfaction de les
avoir rendus gratuitement, et comme il a témoigné que ce serait lui
faire une peine sensible que d’insister sur une motion qui gênait sa
délicatesse et pourrait faire suspecter le dévouement désintéressé avec
lequel il s’était livré aux travaux qu’exigeait l’enfance de la Société, il
a été arrêté qu’il serait fait mention dans le registre, de la motion
de M. de Bréban, et du refus de M. de Warville.

M. de Bourges a fait observer qu’on n’avait pas encore déterminé
sous quel titre l’assemblée avait été tenue jusqu’ici, que l’on semblait
distinguer l’assemblée générale qui aura lieu mardi prochain de celle
actuellement convoquée, qu’il lui paraissait cependant que comme tous
les membres de l’assemblée ne l’étaient pas du Comité, il fallait
à leur convocation un titre qui donnadonnât aux suffrages et aux arrêtés
la force législative, et qu’il n’y en avait pas d’autre que celui
d’assemblée générale. Étant délibéré sur ladite motion, il a été arrêté que jusqu’à
présent, les membres avaient siégé en assemblée générale.

Sur la proposition faite par M. de Warville, il a été arrêté de
révoquer la résolution de la précédente assemblée portant qu’on
suspendra d’admettre dans les assemblées aucun nouveau membre
jusqu’à ce qu’il ait été définitivement statué par l’assemblée générale
sur les règlemensrèglements.


- 79 - {f.79}

M. Brack a dit qu’ayant été ci-devant authoriséautorisé par la Société
à louer un appartement propre à y tenir les séances des divers comités,
il en avait trouvé un qui pourrait remplir cet objet et de plus recevoir le secrétaire
et le sous secrétaire, qu’il était situé à l’hôtel de Lussans, rue Croix
des petits champs, qu’il était question d’en passer le bail avec le propriétaire
qu’il serait nécessaire d’y sacrifier environ 300 livres£ tant pour le papier que pour
acheter différentes choses laissées par le précédent locataire et de garnir cet
appartement des meubles nécessaires pour la tenue des séances. Sur
quoi ayant été délibéré, il a été arrêté que M. Brack et M. Bréban
étaient authorisésautorisés à passer le bail aux conditions les plus avantageuses
pour la Société, à faire tous les achats et réparations nécessaires à
garnir cet appartement de meubles comme chaises, tables, etc.&a.
En observant néanmoins que tout cet ameublement serait le plus simple
possible.

Arrêté que les engagemensengagements contractés à cet égard par MM. Brack
et de Bréban lient la Société de façon à ce qu’elle en sera entièrement
responsable et qu’elle garantira de tout événement MM. Brack et
de Bréban qui n’agissent ici que comme ses mandataires.

M. le marquis de Condorcet a présenté

  • M. le baron de Diétrick

M. de Montcloux a présenté
  • M. Lavoisier, membre de l’Académie des sciences, fermier général
    demeurant à l’Arsenal

M. Carra a présenté M.6
  • Monsieur Bergerot, directeur des Fermes, Hôtel des Fermes

M. du Rouvray a présenté
  • M. Bidermann, négociant à Bruxelles

Ajourné en assemblée générale à mardi prochain.

Brissot de Warville É. Clavière

1. Bénézet, Some historical account of Guinea, its situation, produce, and the general disposition of its inhabitants : with an inquiry into the rise and progress of the slave trade, its nature, and lamentable effects, London, 1788.
2. Thomas Clarkson, An essay on the slavery and commerce of the human species, particularly the African, 2nd ed., London, 1788.
3. Robert Boucher Nickolls, Letter to the Treasurer of the Society Instituted for the Purpose of Effecting the Abolition of the Slave Trade, London, 1788.
4. Thomas Clarkson, An essay ont the impolicy of the African slave trade..., London, 1788.
5. Un espace laissé en blanc après le « M. » a été utilisé pour l’ajout de texte.
6. Espace laissé en blanc.