Séance du 5 février 1790
Assemblée du Comité
tenue le 5 février 1790, présidée par M.
de Warville.
Membres
présensprésents :
M.M.
de
Bourge, Gallois, de Valady, Raymond, Pigot,
Chauvau, Le Page,
Lanthenas.
M. de Warville a ouvert
la séance par la lecture du dernier
procès verbal.
Le même a fait part que lundi dernier, la cause
de l’abolition
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{f.164}
de la traite avait été discutée au Club des
Jacobins1 .
M. Le Page a
fait part à l’assemblée que sous huit jours
paraîtrait la première
planche de la gravure du vaisseau négrier
et la seconde épreuve
sous quinze.
M. le président a communiqué et présenté au
Comité son
adresse au public et aux municipalités ; arrêté qu’il en
serait
distribué le plus promptement possible par la voie des
journaux.
Le même a fait part que M.M. les gens de couleur
ont
été présentés à la Commune, où ils ont été très accueillis, que
leur
cause a été ajournée à une autre séance2 .
M. de Warville a rendu
compte de divers journaux qui
parlaient favorablement de l’abolition de la
traite.
Arrêté qu’il serait
écrisécrit à
M.lle Kéralio, en
remerciemensremerciements
de
ce qu’elle a écrisécrit
en faveur de la Société dans son Mercure national3 .
On a lu de même l’extrait des séances de la
Chambre des
communes d’Angleterre, relativement à l’abolition de la
traite.
M. de Warville a fait
part que M. Clarkson a fait une
réponse à M. Monéron, qu’il va
faire imprimer4 .
Le même a fait part à la Société d’un écrit de
M. Marc
Mazois, négociant de Bordeaux, contre la
Société5 .
Il a rendu compte d’un autre mémoire des
négociansnégociants de
RheimsReims, sur
le prétendu abandon des colonies.
M. le président a proposé la question de savoir
si l’on
convoquerait une assemblée générale avant la publication de
l’adresse à l’Assemblée nationale6 . L’assemblée, considérant que la
question de l’abolition de la traite devait être agitée lundi
prochain
au Club de la
Révolution, que le pacteparti des Planteurs y était
considérable, qu’il était urgent urgent, pour contre balancer leur
influence, d’y retourneréclairer les esprits, et en conséquence de
publier
l’adresse à l’Assemblée nationale et de
l’evoquerenvoierenvoyer
au Club de la
Révolution où cette question serait agitée avant
d’être portée à
l’Assemblée nationale par M. Pétion de
Villeneuve, qu’il est urgent
de publier cette adresse
par mille considérations, que cette adresse
a été lue dans
plusieurs séances du Comité, lequel était
constamentconstamment
ouvert à tous les membres, et que si on différait sa publication,
on pouvait perdre le fruit de cette adresse, a arrêté que le
président prendra toutes les mesures
nécessaires pour publier le
plutôtplus
tôt possible cette adresse à l’Assemblée
nationale, sans être obligé
de convoquer une assemblée
générale.
M. le président a fait lecture du projet de son
discours
à l’Assemblée générale des
représentansreprésentants
de la Commune, en faveur
des hommes de couleur7 .
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L’assemblée a arrêté de décider vendredi
prochain quel jour
elle fixerait pour convoquer une assemblée
générale.
1. | Référence à la séance où Mirabeau prononça un discours rédigé en partie par Dumont et Clavière (UNESCO, 1998). |
2. | Après cette séance du 1er février et un nouvel ajournement lors de la séance du 6 février, leur adresse sera effectivement présentée le 11 février 1790. |
3. | Référence au compte-rendu très élogieux, dans le n° 6 du 31 janvier 1790, de l’ouvrage de Brissot « Mémoire sur les noirs de l’Amérique septentrionale », avec un résumé bienveillant du programme de la Société des Amis des Noirs (UNESCO, 1998). |
4. | Le patriote françois, n° CLXXXIX du samedi 13 février 1790, p. 3 et supplément. |
5. | Marc-Antoine Mazois, Réponse de M. Marc Mazois, négociant de Bordeaux, à une lettre d’un ami des noirs, insérée dans le journal de Paris, le 13 janvier 1790 , Bordeaux, P.G. Calamy, 1790. |
6. | Adresse à l’Assemblée nationale, pour l’abolition de la traite des Noirs, Paris, L. Potier de Lille, 1790. |
7. | Bibliothèque Mazarine, Ant Ms 13/3/1/9. Selon M. Dorigny (UNESCO, 1998°, ce discours n’a en fait jamais été prononcé. |