Assemblée générale du 3 janvier 1790

Assemblée Générale
tenue le 3 janvier 1790, présidée par
M. Brissot de Warville.

Membres presensprésents :
du Comité :

M.M.
Gallois, Duchesnay, le duc de la Rochefoucault, de Bourge

de l'assemblée :M.M.
Dessissarts, Lanthenas, Croharé, de Valady, Messent, Pigot, Clarkson,
de la Mothe, de Missy, du Rouvray, marquismis de la Feuillade, Le Page,
Charton de la Terrière, l’abbé Grégoire, Pétion de Villeneuve, de
Gouvernet
, de Boullogne

Le président a ouvert la séance par la lecture d’un discours
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à la Société, sur les devoirs qu’elle a à remplir et sur les principes
qui doivent l’animer et l’engager à redoubler de zèle dans le
moment actuel. M. de Warville a lu ensuite un de ces
pamphlets aussi ridicule que calomnieux, auquel on n’a pas jugé
à propos qu’il doit être fait plus de réponse qu’aux autres.

On a parlé de quelques mouvemensmouvements dans Saint Domingue. Une
lettre qu’a communiqué M. Ogé à ce sujet, prouve que ce sont
des brigands blancs qui ont excité du désordre et non les Noirs esclaves1.

M. de Warville a fait ensuite trois propositions, 1°. Si les Amis
des Noirs devaient s’adresser immédiatement à l’Assemblée nationale
pour lui présenter une pétition sur l’abolition de la traite. 2°. Si l’on
présenterait une adresse aux représentants de la Commune de Paris,
aux villes maritimes et aux municipalités du Royaume2.

Ces propositions ayant été mises en délibération, il a été arrêté
que les Amis des Noirs ne s’adresseraient à l’Assemblée nationale
qu’après la décision de la demande des gens de couleur.

Quant à la seconde proposition, il a été arrêté que les Amis des
Noirs feraient leur adresse non seulement à la Commune de Paris,
mais encore à toutes les municipalités du Royaume et à toutes
les assemblées d’administration.

Arrêté cependant qu’on différera cette adresse hors celle de Paris,
jusqu’à ce que les municipalités et les assemblées administratives
soient formées.

Quant à la 3me proposition, il n’y a pas eu lieu à délibérer.

L’assemblée a autorisé M. de Warville à faire imprimer son
discours qu’il avait lu à l’ouverture de la présente séance3.

Arrêté qu’il fût fait par le même une adresse apologétique au
public, dans laquelle on annoncerait d’une manière claire et précise
les principes des Amis des Noirs, afin de détruire les préventions
répandues dans le public contre la Société.

M. de Warville a lu ensuite un plan de la Société de PensylvaniePennsylvanie
pour la suppression de l’esclavage dans l’Amérique septentrionale.

Le président a été chargé de répondre à la Société de PensylvaniePennsylvanie
et de faire imprimer la traduction de ce plan.

Enfin la séance a été terminée par la lecture d’une lettre
du Docteur Thornton, où il ne déploie pas moins son zèle et ses
sentimenssentiments d’humanité envers les Noirs que dans les précédentes4.
Arrêté que M. le président lui répondra d’après le projet de lettre
qu’il a lue

Brissot de Warville

1. Le patriote français, n° 150 du mardi 5 janvier 1790, p. 3.
2. Le rédacteur du procès-verbal a omis de copier la troisième proposition.
3. Le patriote français, Supplément au n° 153 du vendredi 8 janvier 1790.
4. Bibliothèque Mazarine, Ant Ms 13/2/2/31.