Séance du 1er avril 1788
Séance tenue le 1er avril 1788
Rue de Grammont n° 2e
Mr Clavière,
président
Membres de la Société
présensprésents :
- M. Le marquis de La Fayette
- M. de Montencloux
- M. de Villeneuve
- M. de Blaire
- M. du Rouvray
- M. de Trudaine Fonda
M. de Warville a lu un
discours sur un nouveau plan
de travail dressé par le Comité, à la
pluralité des voix.
Il a été :
Arrêté que l’examen en sera renvoyé à un Comité
dont les membres sont cyci-après nommés, pour en donner
les opinions, dresser leur rapport et le
placerplan dans lequel
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devrait s’exécuter le travail proposé.
Arrêté que les commissaires sont les mêmes personnes
qui sont déjà
chargées des traductions, qu’ils examineront
le discours et
détermineront s’il doit être enregistré, en tout, ou
en partie, ou
avec des changements. M. Blaire a été
invité
à se joindre au Comité pour cet objet, à quoi il veut bien
se prêter.
M. de Warville a dit
ensuite que le discours du 19 février
dernier, a après avoir subi
de nouvelles corrections des commissaires
était sur le point d’être
mis sous presse ; mais qu’avant il était
nécessaire d’indiquer la
personne qui serait dénommée pour
donner des renseignements au
public et recevoir les contributions,
que cette nomination ne
pouvant avoir lieu que postérieurement
à l’approbation des
règlements, il était nécessaire pour ne pas
faire languir le
public, d’imprimer à la fin du discours
l’avertissement suivant,
après que l’arrêté qui le prend aura
passé au Comité.
Arrêté qu’à la fin du discours du 19 février, on imprimera
l’avis
suivant :
Les personnes qui désireront avoir des renseignements sur
la Société, adresseront leurs lettres pour le Comité à Le Jay je,
libraire rue de
l’Echelle.
Sur quoyquoi ayant été délibéré
en deux tours il a été
arrêté que la résolution
cycy-dessus est renvoyé
à mardymardi prochain.
M. de Warville a lu
ensuite le modèle de la lettre suivante
à M. Graville Sharp.
Monsieur,
M. Brissot de
Warville se préparant à nous quitter
vers la
fin de ce mois pour faire un voyage dans les États-
Unis de
l’Amérique, nous croyons devoir profiter de cette
occasion,
pour faire affilier notre Société à celle établie auen
Amérique dont l’objet est le même que le nôtre et pour
recueillir
sur le grand objet de nos travaux une foule
d’instruction dont
nous avons besoin, indépendamment des
lettres et des pouvoirs
dont nous chargerons M. Brissot
de WarvilleB. d.
W., nous désirerions que le
Comité de Londres voulut bien lui en donner une de
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de recommandation pour ces
diverses sociétés avec lesquelles vous
êtes sans doute en
correspondance, et vous nous
obligerésobligerez
de nous
l’adresser le plustost
plus tôt qu’il vous sera possible,
attendu la proximité
du départ de cet ami ; nous nous
empresserons de vous faire part
dans le
temstemps de
tous les renseignements que M. Brissot
de WarvilleB. d.
W. aura
rassemblé sur cette
matière. Si d’ailleurs vous avez des instructions
particulières ou des commissions à lui donner pour le
nouveau
continent, il se fera un vrai plaisir de s’en
charger.
Nous voyons par les
papiers publiés que le
raportrapport
du Bureau
du Conseil privé sur la traite des Nègres est
prestprêt à
paraître.
Vous nous obligerez de nous en faire passer un
exemplaire à
l’adresse de M. le comte de Mirabeau
sous le couvert de
M. le comte de
Montmorin.
Nous
chargerons M. du Rouvray
ancien procureur général
de Genève,
aujourd’huyaujourd’hui
naturalisé Irlandais, un des membre de
notre Société qui
retourne en Irlande, de vous rendre compte
en passant à
Londres des progrès de notre Société et du succès
de
l’assemblée que nous avons
tenutenue
aujourd’huyaujourd’hui.
Cyci-joint
quelques faits qui peut être ne seront pas
inutilsinutiles
à vos travaux.
Nous vous prions d’adresser
doresnavantdorénavant
vos lettres à mon
adresse
cyci-dessous
que M. de
WarvilleW.
vous a déjà
donnédonnée.
Après avoir été délibéré sur cette lettre, il a
été arrêté qu’elle
serait envoyée à M. Granville Sharp et
signée par le président.
Arrêté qu’on insèrera dans
la même lettre les faits
dont lecture a été faite dans la séance de
mardymardi dernier
ainsi que le suivant :
Passage tiré d’un
Essai nouvellement publié sur
l’administration des colonies
françaises et
particulièrementparticulièremt
d’une partie de
SaintSt.
Domingue 2
volumesvolu. in
8° MinoryMonory 1788
Paris.1
Si on appliquait, y est-il dit, à l’encouragement de la
population des Nègres, les mêmes primes que le
gouvernement
accorde pour leur traite, il en résulterait
sans doute deux
grands biens ; le premier serait d’avoir
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partout et peu à peu des nègres créoles
et acclimatés, le second
la suppression du commerce et de
la navigation des côtes
d’AffriqueAfrique
qui est si destructive de l’espèce humaine.
N.B. L’auteur parait avoir résidé longtemslongtemps à SaintSt. Domingue.
Arrêté que cet article sera consigné dans le registre des documensdocuments.
Arrêté d’envoyer
l’articleart. cyci-dessus
à la Société
de Londres
accompagné des observations faites à ce
sujet dans la Société.
Ces observations se réduisent à
cecyceci, que cet
ouvrage paraissant
avoir été écrit par un auteur qui n’est pas
l’ami de la liberté des
Nègres, le passage cité n’en devient que
plus concluant, pour
prouver que, quand les gouvernements voudront
y prêter les
mains, il sera très facile d’augmenter la population
des
Nègres dans les colonies, de n’avoir plus recours à la traite
et que les Créoles
sont préférables aux Nègres transplantés.
M. de Warville a dit ensuite
Vous devésdevez vous
rappellerrappeler,
Messieurs, qu’il a paru dans
Le Mercure, ou dans
d’autres journaux de l’année dernière
des lettres relatives aux
fers, aux mentonnières de fer et à
d’autres instruments, qu’on
expédiait de Bordeaux pour
punir, c’est à
direc. a. d. martiner les pauvres
Nègres ; l’objet de la Société
étant de rassembler tout ce qui a
paru propre à éclairer
cette grande cause, il importe d’arrêter
qu’il sera fait des
recherches des
dittesdites lettres
pour être ensuitteensuite
insérées dans
le registre des matériaux,
documensdocumentsetc.&.a et d’autoriser
le secrétaire
à écrire à Bordeaux pour avoir des renseignements.
Arrêté que M. le M. le
secrétaire prendra des informations
non seulement à Bordeaux, mais aussi dans les autres ports
qui
arment pour la traite tels que Le Havre, La Rochelle
et Nantes.
M. de Warville a lu des
extraits relatifs à l’état des
Sociétés instituées dans les
États-Unis de l’Amérique pour
l’abolition de la traite des Nègres
tirés en partie de l’ouvrage
publié en Angleterre par un anonyme
sous le nonnom
d’Africanier2 .
Il a été arrêté que cet extrait serait inséré dans l’AnaliseAnalyse
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des papiers
anglais et envoyé aux autres journaux, comme
ayant été lus dans la présente Société et comme pouvant
être très
utile à la cause des Nègres.
M. le président a demandé ensuite aux membres
s’ils n’avaient rien, chacun à leur tour, à proposer.
M. le marquismis
de la Fayette a dit
qu’il avait entendu
parler d’un planteur de
SaintSt. Domingue
nommé M. de Galifet
qui rendait des Nègres tellement heureux qu’il était passé
en
proverbe de dire, heureux comme un Nègre de
Galifet, qu’il
serait utile de savoir, s’il existait
encore, quels procédés il avait
suivi.
M. Blaire
a répondu qu’il existait encore, M. Galifet,
qu’il était lié avec lui, qu’il prendrait des renseignements.
M. de Warville a
observé que ce M. Galifet n’était
pas le même que celui cité dans le
proverbe, qu’il en
était l’héritier et qu’on l’avait assuré que
l’habitation était
conduite sur d’autres principes et avait décliné
entre ses
mains3 .
SurquoySur quoi il a été arrêté
que M. du Rouvrayde
Blaire serait invité à
faire
des recherches et à les communiquer.
M. deu Rouvray a dit
que retournant en Angleterre
il offrait d’y faire pour la Société
ce qu’elle désirerait.
M. du Rouvray a été
invité de voir M. Sharp et
quelqu’autres membres du Comité
de Londres, pour leur
faire part des progrès de
l’établissement en France qu’il en
serait fait mention dans le
lettre à écrire à M. Sharp.
M. de la
Villeneuve a observé qu’il avait entendu lire
dans
cette séance une note du discours du 19 février 1788 qui
doit être
mis sous presse, laquelle contenait une expression
dure pour les
planteurs qu’il croyait nécessaire d’adoucir.
La note a été relue par M. de Warville ; elle
se trouve
à la page 28 en ces termes quand nous disons tous nous
n’excluons pas
même de cette bonne oeuvre les planteurs.
SurquoiSur quoi ayant été
délibéré ; il a été arrêté que M. le
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secrétaire
serait prié de substituer à ces expressions d’autres
par lesquelles
les planteurs seraient invités à se joindre à la
bonne oeuvre.
Le marquismis
de la Fayette a
présenté pour membres
de la Société
- M. le duc de La Rochefoucauld
- M. le duc de Charost
- M. Short.
M. Blaire a
présenté
- M. Bouteiller colon.
M. Brak a présenté
- M. du Cabrol
Toutes ces personnes ont été admises unanimement.
Ajourné à mardymardi prochain
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1. | Charles-Joseph de Bleschamp, Essai sur l’administration des colonies françoises, et particulièrement d’une partie de celles de Saint-Domingue, Paris, Monory 1788. |
2. | William Leigh, Remarks on the slave trade, and the slavery of the Negroes, London, 1788. |
3. | Simon-Alexandre-Jean, marquis de Galliffet, avait hérité de Louis-François de Gallifet du majorat constitué par l’oncle de ce dernier Joseph de Galliffet, capitaine au régiment de Champagne, puis commandant de l’île de la Tortue et gouverneur de 1’île Sainte-Croix, passé ensuite à Alexandre de Gallifet, son frère et père de Louis-François. |