Les témoins cités et leur sigle

Principes d’établissement du texte

Contenu d’une unité critique

Chapitres et segmentation

Normalisation

Conventions d’édition

Les témoins cités et leur sigle

La présente édition s’appuie essentiellement sur les quatre manuscrits primaires, répartis en deux branches α (A et C) et β (Z et B), et sur les deux éditions qui ont marqué l’histoire du texte : la princeps de Gerónimo Zurita (ed. pr.), publiée à Saragosse en 1578, et celle d’Ernesto Pontieri, publiée à Bologne en 1927-1928 dans les RIS2 (2 vol., t. V, 1, fasc. 211 et 218-219).

D’autres témoins peuvent apparaître, mais de manière non systématique : l’édition de Caruso (Ca), publiée à Palerme en 1723, reproduite l’année suivante par Muratori, signale en note certaines leçons relevées sur A avant la perte des feuillets. De même, l’exemplaire de l’édition princeps, conservé à la bibliothèque universitaire de Messine (Me), comporte des marginales, datant du XVIIIe siècle, apportées peu après la publication de l’édition de Caruso, d’après la collation du manuscrit A. Deux autres manuscrits peuvent être utilisés : Be (inconnu de Pontieri), copie de B, et D, copie de Be. On signale une leçon du manuscrit D quand la variante de Pontieri a été empruntée à ce manuscrit (dans ce cas, Pontieri est suivi de la mention praeeunte D). Be se substituera à B, dans le second volume, pour les chapitres des livres III et IV correspondant au bifeuillet perdu. Enfin, les corrections proposées par Edoardo D’Angelo et Olivier Desbordes seront suivies du nom de leurs auteurs.

A Palermo, Biblioteca centrale della Regione siciliana Alberto Bombace, ms. X. A. 16.
CCatania, Biblioteca regionale universitaria Giambattista Caruso, ms. Vent. 016.
ZBarcelona, Biblioteca de Catalunya, ms. 996.
BPalermo, Biblioteca della Società siciliana per la storia patria, ms. I B 28.
BeBesançon, BM, ms. 675.
DPalermo, Biblioteca comunale, ms. Qq. E. 165.
ed. pr. : editio princepsÉdition princeps de Zurita1.Nous renvoyons à la rubrique Bibliographie pour les références complètes des éditions.
CaÉdition de Giovanni Battista Caruso.
MeExemplaire de l’édition princeps conservé à la Biblioteca regionale universitaria Giacomo Longo de Messine.
PontieriÉdition d’Ernesto Pontieri.

Principes d’établissement du texte

Les principes méthodologiques qui ont présidé à l’établissement du texte sont les suivants :

Contenu d’une unité critique

Les règles adoptées pour la rédaction de l’apparat critique s’inspirent de celles des éditions publiées aux Belles Lettres (CUF) ou à l’École nationale des chartes. Le lemme (ou leçon retenue) est suivi de ses témoins regroupés, le cas échéant, au sein de leur famille et dans l’ordre de leur ancienneté (A précède C, et Z précède B) ; les témoins d’une même classe ou famille sont séparés de l’autre famille par un espace ; la classe α précède la classe β ; Ca et Me sont cités après les manuscrits. Les éditions ne figurent dans la partie réservée au lemme que si l’on a retenu la correction qu’elles ont proposée. Pour les variantes, l’ordre de présentation est a priori le même, mais la leçon d’un manuscrit de la branche β peut précéder celle d’un manuscrit de la branche α si elle est plus proche du lemme. Dans cette partie apparaissent aussi les variantes des éditions, placées toujours en fin d’unité critique, à moins qu’elles ne s’accordent avec la leçon d’un manuscrit, dont elles sont alors rapprochées. Pour indiquer les variantes des différentes mains intervenues dans un même manuscrit, on utilise le code proposé par l’École nationale des chartes2Bourgain & Vielliard 2002, 85. : B est le texte primitif, B1 est la correction de la main du copiste lui-même3La correction de la première main, surtout quand elle n’a pas de valeur critique, n’est que rarement notée dans l’apparat., B2 est celle d’une seconde main, Bx celle d’une main non identifiée (qui peut être B1 ou une autre). Une unité critique peut contenir deux termes qui ne sont pas juxtaposés s’ils sont syntaxiquement liés ; dans ce cas, on a utilisé les points de suspension pour neutraliser les termes qui n’étaient pas concernés par la variante ; au contraire, le tiret long sépare les deux termes extrêmes du lieu variant4Voir André 1972, 18-19 et 24..

Chapitres et segmentation

La répartition des livres en chapitres remonte aux manuscrits, et la délimitation de chaque chapitre donne un contenu qui correspond presque toujours aux lemmes du sommaire, sauf dans le manuscrit B, qui a ajouté quelques alinéas ou, plus souvent, a réuni plusieurs chapitres en un seul, tandis qu’une main du XVIIe siècle a introduit la capitulation de Zurita. Ce dernier s’était fié à Z dans cette délimitation, et Pontieri n’avait apporté à cette présentation que de légères modifications5Pontieri 1927-1928, LVIII., afin de corriger les rares discordances qui apparaissaient entre le sommaire et le contenu. En voici la liste : au livre I, le chapitre 18, dans Z, commence à Tanta itaque pecunia, placé par Pontieri à la fin du chapitre 17 (voir 17, 6). Quant à B, seul autre témoin primaire de cet extrait, il sépare le fragment 17, 6 du chapitre 17 comme du chapitre 18. Une modification plus importante concerne les chapitres 34 à 36. Dans les manuscrits C et Z, en effet, le chapitre 34 ne correspond qu’au fragment 34, 1, tandis que la fin de 34 constitue le chapitre 35 et que les chapitres 35 et 36 sont réunis en un seul chapitre, qui porte le numéro 36. Au livre II, le Proemium équivaut au premier chapitre de Z, provoquant ensuite un décalage d’un chapitre dans toute la numérotation du livre. En outre, le chapitre 35 de Z (qui correspond au chapitre 34 de la présente édition) se prolonge avec le début du chapitre suivant, si bien que le chapitre 36 de Z commence en 35, 3 (Unde), à l’endroit où la main secondaire de B a également placé une marque de distinction. Dans C, les chapitres 10 et 11 constituent une seule unité, de sorte que le chapitre 11 de C correspond au chapitre 12 de la présente édition ; de même, le chapitre 12 de C réunit les chapitres 13 et 14 annoncés dans le sommaire. La numérotation des chapitres y est donc décalée de deux numéros. Aux numéros de chapitres nous avons ajouté des numéros de segments, afin de faciliter la référenciation, mais nous n’avons pas modifié la délimitation des chapitres, qui constituent des unités discursives.

Normalisation

Pour les facilités de lecture que ces choix offraient à un public non spécialiste et conformément à ceux qui avaient déjà été faits dans cette collection, nous avons adopté la ponctuation moderne qui correspond à celle de la traduction française, opté pour l’écriture ramiste, normalisé l’orthographe conformément à l’usage classique, développé les diphtongues et restitué dans leur intégralité les termes abrégés. Le lecteur curieux de connaître toutes les variantes, les graphies et la ponctuation des différents témoins sur lesquels nous avons travaillé pourra consulter leurs images numérisées.

L’italique est réservé aux mots empruntés à une langue étrangère. Les chevrons < > signalent qu’un mot ou un morceau de phrase a été perdu par la tradition manuscrite : ils encadrent soit le mot suppléé soit des points de suspension, quand la lacune ne peut être comblée. Les crochets droits [ ] signalent un mot considéré comme apocryphe par l’éditeur.

Nous avons adopté le i aux dépens du y dans les termes clipeus, hiemo, hiems, hilaris, Siciliam, etc., et le y de préférence au i dans les mots asylum, Byzantium, crypta, presbyter, rhythmus, typus, etc. Les consonnes c et t devant i sont distinguées (servitium, superstitio, avaritia, audacia, etc.), le groupe ct est distingué du groupe tt (factus) et restitué dans le cas d’une simplification (audacter) notamment après n (sanctus, injunctum). De même le groupe sc est distingué du groupe ss ou de s, qui sont des variantes graphiques de /s/ : on note discessit, lacessentes. On écrit aussi aestuabat (et non extuabat). En revanche, on a maintenu l’opposition des termes concilium vs consilium, qui semblent avoir été confondus par Z. Les géminées simplifiées sont restituées (c’est le cas notamment pour les mots composés : summatim ; attrectare ; mais aussi porro) ou supprimées, quand elles sont indûment utilisées (acies, oculus). Le h est noté ou non selon l’usage classique (christianus, cohortor ; abeuntes, catena, italus). La dentale sonore à la finale absolue (velud, capud) est supprimée au bénéfice de la sourde (velut, caput) ou inversement (sed et non set ; inquit et non inquid). Il en est de même pour la labiale en position intérieure ou finale : splendidus (et non sblendidus), apud (et non abud), propatulo (et non probatulo). On peut encore noter quelques variantes graphiques que nous n’avons pas signalées dans l’apparat critique : on note subsecutus (et non subsequutus) ; jucundus (et non jocundus) ; francigena (et non francimgena ou frangigena) ; impugnans (et non impugnams) ; ignominia (et non inominia) ; nihil (et non nichil), etc.

L’apparat critique est positif ; il contient toutes les variantes qui affectent le sens. Quand le sens n’était pas douteux et compte tenu de la manière irrégulière de noter les u et les v dans certains manuscrits (notamment C), les oppositions n’ont pas toutes été retenues (voir par exemple I, 16, 4 vos A ZB : nos C ; I, 27, 6 et I, 40, 6 sive ZB : sine C ut vid.). En outre, certaines singularités n’ont pas été signalées, comme I, 26, 1 proverbium ZB : prourbium C. Les variantes graphiques ont été écartées, y compris celles des noms propres les plus fréquents, qui ne sont pas toujours justifiées. La graphie de ces derniers a été uniformisée d’après les indications de la branche α : certains d’entre eux ont fait l’objet d’une note, placée à la première occurrence, visant à justifier le choix graphique et éviter ensuite la répétition d’unités critiques semblables. Ainsi on ne note pas la variante Syracusa vs Siracusa, ni celles qui affectent le nom Sicilia, parfois graphié avec un y, parfois Scicilia, parfois Cicilia. On peut utiliser les parenthèses pour hiérarchiser les variantes des noms propres (ainsi frensendis (frenscen- C) AC : fransen- Z ed. pr. frendensis B).


1.Nous renvoyons à la rubrique Bibliographie pour les références complètes des éditions.
2.Bourgain & Vielliard 2002, 85.
3.La correction de la première main, surtout quand elle n’a pas de valeur critique, n’est que rarement notée dans l’apparat.
4.Voir André 1972, 18-19 et 24.
5.Pontieri 1927-1928, LVIII.