chapitre 16

capitulum XVI

Comment Robert Guiscard fit élever la forteresse de San Marco et partit comme fantassin faire du butin avec des Slaves

De Roberto Guiscardo, qualiter castrum Sancti Marci firmavit et qualiter cum Sclavis pedes praedatum ivit

<1> Quant à Robert Guiscard, qui attaquait vigoureusement les Calabrais depuis Scribla, où il demeurait, il se mit en quête d’un lieu plus sain quand il eut constaté que ses gens tombaient malades du fait de l’insalubrité du lieu et des variations du climat1La forteresse était entourée d’une zone marécageuse, infestée par la malaria, appelée « Piana delle sanguisughe » ; voir Flambard Héricher 1994, 93, et Flambard Héricher 2010, 7-8., et il s’éloigna, non pas assurément en se repliant de manière à échapper à l’ennemi tel un pleutre ; mais plutôt, en se rapprochant de lui, comme s’il brûlait d’en découdre, il construisit la forteresse dite de San Marco2Robert quitte Scribla pour s’installer à San Marco Argentano (prov. Cosenza) ; voir aussi Aimé III, 7, et V, 25. Il choisit un lieu élevé, difficile d’accès et à l’écart de la Via Popilia. Ainsi, tout en continuant d’avoir la capacité de contrôler la vallée du Crati, il affermit sa position défensive (voir cartes dans Flambard Héricher 1994, 94-95).. <2> Mais, comme il ne trouvait pas, une fois la forteresse construite, de quoi l’approvisionner en vivres – en effet, les habitants des environs, redoutant les pillages, avaient transporté tout ce qu’ils possédaient dans les forteresses avoisinantes –, il se vit demander un soir par son sénéchal3Le dapifer est le « porte-plats ». Du Cange 1937-1938, s.v., le signale comme synonyme de senescallus, « sénéchal », officier chargé de la surintendance et du ravitaillement au haut Moyen Âge (voir Fédou et al. 1995, 139)., responsable de tous les services de sa maison, ce qu’ils avaient l’intention, ses chevaliers et lui, de manger le lendemain : il n’avait plus ni vivres ni même argent pour en acheter ; et aurait-il eu cet argent, il ne pourrait trouver de quoi manger dans aucun des endroits où l’on pût se rendre en toute quiétude. <3> Comme Guiscard avait à ses côtés environ soixante de ces hommes appelés Slaves4Ces Slaves sont sans doute d’anciens mercenaires de l’armée de Maniakès, venus s’établir en Calabre après l’échec de l’expédition de Sicile (voir Noyé 1998, 112). Sur la présence de Slaves en Pouille, voir aussi Martin 1993, 504-509., qui connaissaient en détail la Calabre et dont il s’était attaché la fidélité par des bienfaits et de grandes promesses, au point qu’ils étaient pour lui comme des frères, il leur demanda s’ils ne connaissaient pas un endroit facile d’accès où l’on pût faire du butin en toute sécurité. Comme ils répondirent qu’ils connaissaient l’existence d’un butin colossal au-delà de très hautes montagnes, au bout d’un sentier très abrupt, dans des vallées profondément encaissées, mais qu’on ne pouvait le sortir de là sans courir de grands dangers, voici quelle fut, dit-on, la réponse que donna Robert : <4> « Holà ! vous, les plus sûrs défenseurs de ma vie, vous laisserez ainsi Guiscard, et vous-mêmes avec lui, endurer la faim ? Pour se procurer des vivres, il faut tenter jusqu’au péril de sa vie les hasards de la fortune. De fait, si l’on entend souvent dire que des hommes entreprenants se sont tirés d’affaire victorieusement, on ne loue personne de s’être laissé mourir de faim. Allez, dit-il, pillards de la nuit ! Les Calabrais, alourdis par l’ivresse, relâchent leur vigilance : aujourd’hui étant pour eux jour de fête, selon leur habitude, ils ont mangé et bu à satiété. Partez devant ! Je suivrai avec mes chevaliers en armes ». <5> Sur ce, il se coucha dans le lit qu’il s’était fait préparer ; s’étant levé ensuite en pleine nuit à l’insu de tout le monde, il passe, pour ressembler à ceux qui s’apprêtaient à partir, un habit grossier et les sandales qui leur servent de chaussures, et se joint à leur troupe. Et ainsi, durant toute la nuit, il les accompagna incognito, sans adresser la parole à aucun d’eux. Car il ne voulait même pas se racler la gorge, pour ne pas risquer qu’on découvrît ainsi qui il était : comme ces hommes étaient d’un même peuple, il ne leur accordait pas une totale confiance. <6> Ensuite, une fois sur les lieux du butin, pendant que chacun rassemblait devant soi ce qu’il avait trouvé, Guiscard, de son côté, allant sans interruption <de l’un à l’autre> et agitant sa lance, exhortait ses compagnons à hâter leur retour. Mais, avant le jour, les victimes de cet acte de brigandage, s’étant aperçus qu’on les avait volés, se lancent avec deux cents hommes à la poursuite des pillards pour leur arracher le butin. <7> Lorsque Guiscard vit que leurs poursuivants gagnaient du terrain et entendit ses compagnons s’encourager hardiment l’un l’autre à ne pas se laisser dépouiller du butin, pour ajouter à leur détermination, il révéla qui il était : « C’est Guiscard, dit-il, je suis à vos côtés et prends part à vos difficultés ! Vous n’aurez à affronter aucun danger sans que je sois présent. Soyez intrépides et faisons face à nos ennemis ! Nous l’emporterons à coup sûr, puisque c’est Dieu qui rend la fortune propice ! ». <8> À ces mots, il se rue furieusement à l’assaut des ennemis et, dans la mêlée, il en tue un grand nombre, fait un nombre plus grand encore de prisonniers, met le reste en déroute, remporte la victoire. Puis, ayant recueilli les dépouilles, prix de son triomphe, il fit de ses hommes à pied des cavaliers. Après cela, désormais en toute sécurité, il marche en tête, emmenant à sa suite ses prisonniers, laissant derrière lui quelques hommes chargés de convoyer le butin. <9> Quant à ses chevaliers, comme le jour s’était déjà levé et qu’on les informait qu’une troupe d’hommes armés arrivait en vue de la forteresse, ayant supposé qu’il s’agissait d’ennemis et ignorant où leur seigneur se trouvait, ils se mettent à le réclamer dans toute la forteresse en criant son nom. Comme ils ne le trouvent pas, ils s’en alarment ; s’élançant néanmoins hardiment hors de la forteresse, ils se ruent ventre à terre vers ceux qu’ils supposaient être des ennemis. Alors, Guiscard, piquant des deux le cheval qu’il montait, se rue vers eux en répétant d’une voix forte « Guiscard ! ». <10> S’étant fait ainsi reconnaître d’eux, il les comble tous de joie par sa présence et sa bonne étoile. Ceux-ci en retour l’accablent alors de reproches pour avoir osé prendre de tels risques, et ils l’avertissent de ne plus rien faire de tel à l’avenir, de peur que la fortune qui, pour le coup, lui a souri ne vienne à tourner mal par la suite, s’il la tentait encore5Sur la croyance en une fortune changeante, voir « Introduction » de la version imprimée, p. 72.. Ainsi, ayant enrichi la forteresse grâce au butin et au rachat des prisonniers, il se mit à harceler sans relâche les Calabrais par des raids incessants6Sur les opérations de pillage entreprises par Robert Guiscard à son arrivée en Calabre, voir Aimé III, 9 : « Et retorna Robert a la roche soe, et aloit par les lieuz ou il creoit trover de lo pain. Et coment lui plaisoit, prenoit proie continuelment […] » ; Guil. Ap. II, 325-328 : « les Calabrais sont épouvantés à l’arrivée d’un chef plein d’une si grande sauvagerie. Robert, soutenu par une troupe nombreuse, ordonna de piller, incendier et dépouiller toutes les terres qu’il envahissait et de tout mettre en œuvre pour terroriser la population » (trad. Mathieu 1961, 151, retouchée). Voir aussi les sources documentaires mentionnées par Guillou 1966, 444, n. 6, qui renvoie à F. Trinchera, Syllabus Graecarum membranarum, Naples, J. Cataneo, 1865, p. 50, nº 40 (incendie du monastère Saint-André de Calavera), et à Robinson 1928-1930, II, 167-168, nº 7, l. 24-29 : « le commun fléau qui frappa tout le pays, avec ses vols, ses pillages, les coups donnés aux moines, les vêtements volés, les enlèvements de moines, la dispersion de ceux qui restent » ; ibid., 273, nº 8, l. 28-32. Voir encore Tramontana 2003, 19..

<1> Robertus vero Guiscardus, cum apud Scriblam [+] [scriblam A : striblam C Z xillam B. [-]] ScriblamScriblamStriblamXillam moraretur, Calabros [+] [calabros AC : -rios Z -res B. [-]] CalabrosCalabrosCalabrosCalabriosCalabres fortiter impugnans, cum videret suos propter infirmitatem loci et aeris diversitatem languescere, saniorem locum expe [A/f.9v-10r] tens, non quidem ut timidus [+] [ut timidus post devitando transt. Z ed. pr. [-]] hostes devitando [+] [devitando AC Z2B : denitrando Z. [-]] ut timidus hostes devitandout timidus hostes devitandout timidus hostes devitandohostes devitando ut timidus [+] [Z2 : hostes devitando ut timidus [-]] hostes denitrando ut timidus retrorsum vadens longius recessit [+] [recessit AC ZB : recepit Pontieri. [-]] recessitrecessitrecessitrecessitrecepit, sed potius, quasi in hostem hians [+] [hians AC ZB def. Desbordes : iens Pontieri. [-]] hianshianshianshianshiansiens, viciniorem [+] [viciniorem AC Z2 : in tumorem Z in viciniorem edd. [-]] viciniorem [+] [Z2 : viciniorem [-]] in tumoremin viciniorem se conferens, castrum quod Sancti Marci dicitur firmavit. <2> Sed cum, firmato castro, quid victus [+] [victus A B : intus C motus Z ed. pr. [-]] victusvictusintusmotus introduceret non inveniret – abstraxerant [+] [abstraxerant AC Z : ob- B. [-]] abstraxerantabstraxerantabstraxerantabstraxerantobstraxerant enim circummanentes [+] [circummanentes AC Z : circumjacentes B. [-]] circummanentescircummanentescircummanentescircummanentescircumjacentes ad [+] [ad A ZB : sed C. [-]] adadadadsed proxima castra quaeque [+] [quaeque AC Z : quae B. [-]] quaequequaequequaequequaequequae habebant, ne ab ipsis diriperentur –, quodam [+] [quodam B : quadam A quidam C quod Z. [-]] quodamquodamquadamquidamquod vesperea'Chaque occurrence de vespere donne lieu à des variantes touchant le genre de son déterminant, quodam ou eodem. Voir I, 26, 1eodem Z : eadem C B ; III, 11 (Pontieri, p. 63, l. 22) quodam ZB : quadam C ; III, 12 (Pontieri, p. 64, l. 9) quodam ZB : quadam C ; IV, 16 (Pontieri, p. 94, l. 37) quodam C : quadam Z. dapifer, qui omni domui suae praeerat, requisivit ab ipso quid [+] [quid A ZB : qui C. [-]] quidquidquidquidqui in crastinum [+] [crastinum AC Z : castrino B. [-]] crastinumcrastinumcrastinumcrastinumcastrino comesturi essent [+] [essent AC B : erant Z edd. [-]] essentessenterant ipse vel [+] [vel AC Z : et B Pontieri. [-]] velvelvelet milites sui, dicens se neque victumvictumvictumvictumvictumvictum [+] [B1 : victus [-]] , sed [+] [sed om. ZB ed. pr. [-]] sedsed[om.] neque [+] [neque om. B. [-]] nequenequenequeneque[om.] victi [+] [victi C : -tum A om. ZB ed. pr. [-]] victivictum[om.] pretium ad emendum habere, et [+] [et AC ZB : quod ed. pr. [-]] etetetetquod si pretium haberet [+] [haberet C ZB : -re A. [-]] haberethaberethaberethaberethabere, nusquam ubi [+] [ubi om. B. [-]] ubiubiubiubi[om.] cum pace [+] [pace C Z : pasce A pasti B. [-]] pacepacepacepascepasti adiri posset invenire [+] [invenire AC B : -ri Z ed. pr. [-]] invenireinvenireinvenireinveniri posse [+] [posse A ZB : posset C. [-]] posseposseposseposseposset. <3> Guiscardus, usque ad sexaginta, quos Sclavos [+] [sclavos edd. : scalanos A Z scalonos C starnos B. [-]] SclavosScalanosScalonosstarnos appellant, totius Calabriae gnaros [+] [gnaros Z2B : ganar(r)os AC Z. [-]] gnarosgnaros [+] [Z2 : gnaros [-]] ganarosganarros secum habens, quos quasi [+] [secum (secus C) — quasi AC1 Z : quos suos habere habebat ac ut B. [-]] secum habens, quos quasisecum habens, quos quasisecum habens, quos quasi [+] [C1 : secum habens, quos quasi [-]] secus habens, quos quasiquos suos habere habebat ac ut fratres fidelissimos sibi benefactis [+] [benefactis AC ZB : -ficiis ed. pr. [-]] benefactisbenefactisbenefactisbenefactisbeneficiis et majoribus [+] [majoribus AC ZB : muneribus Z2 ed. pr. [-]] majoribusmajoribusmajoribusmajoribusmuneribus [+] [Z2 : muneribus [-]]  promissis [+] [promissis Me Pontieri : praem- AC missis ZB ed. pr. [-]] promissispraemissismissisb'Bien que Desbordes 2002, 47, n. 26, ait proposé de conserver la leçon praemissis de AC, en ponctuant le texte de la manière suivante : benefactis, et majoribus, praemissis, et de traduire : « […] il se les était attachés par des faveurs – et elles étaient considérables – dont il les avait comblés auparavant », nous avons préféré adopter la leçon que seul Me donne en marge et que Pontieri, sans connaître Me, a indiquée, redressant praemissis, qu’il ne mentionne pas dans son apparat, d’après missis de l’édition princeps. Ce n’est pas la seule fois que le préfixe prae- est malmené par la tradition manuscrite (voir, pour se limiter aux deux premiers livres, les confusions prae- et pro- : I, 7, 1praefectus AC Z : prof- B ; II, 10, 2praeponere ZB : prop- C ; II, 45, 1praemiserat C Z : prom- B). Il nous paraît en outre plus probable que Guiscard se soit attaché les Slaves par des promesses, d’une part, parce que sa pauvreté ne lui aurait pas permis de faire preuve de largesses « considérables » jusque-là, et, d’autre part, parce que l’association de termes exprimant le don et la promesse de dons est récurrente chez Malaterra dans des contextes similaires. Voir, pour les livres I et II, I, 7, 8 ; II, 40, 4 ; II, 45, 2 ; et, pour le livre III, 1 (Pontieri, p. 57, l. 18) : praemiis promissionibusque illiciens ; 12 (Pontieri, p. 64, l. 13-14) : blanditiis et promissionibus ; ibid. (Pontieri, p. 64, l. 16) : molendinarium amplissimis promissionibus in sui fidelitatem arrigit ; 18 (Pontieri, p. 67, l. 20) : Dat, dare promittit ; 20 (Pontieri, p. 69, l. 33) : suos blandiri, plurima largiri, ampliora promittere. effecerat, sciscitatus est ab eis utrum locum adibilem scirent quo praeda [+] [praeda AC ZB : praedam Pontieri. [-]] praedapraedapraedapraedapraedam tuto [+] [tuto AC : voto B om. Z edd. [-]] tutovoto[om.] posset capi. Quibus respondentibus se [+] [se AC Z : esse B. [-]] seseseseesse ultra altissimos [+] [altissimos om. ZB ed. pr. [-]] altissimosaltissimos[om.] montes via praeruptissima in profundis [+] [profundis AC B : -dissimis Z ed. pr. [-]] profundisprofundisprofundisprofundissimis vallibus praedam [+] [praedam om. Z ed. pr. [-]] praedampraedampraedam[om.] praemaximam [+] [praemaximam AC B : permaximam Z edd. [-]] praemaximampraemaximampermaximamc'L’adverbe praemaxime est bien attesté dès le IXe siècle (Nithard, Nithardi Historiarum, E. Müller (éd.), MGH SS rer. Germ., t. XLIV, Hanovre, Hahn, 1907, livre III, chap. 3, p. 32, l. 19-20 ; livre IV, chap. 2, p. 42, l. 14) et l’adjectif est courant au XIe siècle. On le trouve par exemple dans le De moribus et actis primorum Normanniae ducum de Dudon de Saint-Quentin (J. Lair (éd.), Caen, F. Le Blanc-Hardel (Mémoires de la société des antiquaires de Normandie ; XXIII), 1865, livre II, chap. 7, p. 147), dans le Chronicon d’Hugues de Flavigny (G. H. Pertz (éd.), MGH SS, t. VIII, Hanovre, Hahn, 1848, livre I, p. 292 ; livre II, p. 403) ou les Historiae de Raoul Glaber (M. Arnoux (éd. et trad.), Turnhout, Brepols (Miroir du Moyen Âge), 1996, livre I, prol. ; livre I, 1). scire, sed sine magno [+] [magno AC Z : maximo B. [-]] magnomagnomagnomagnomaximo discrimine extrahi [+] [extrahi C ZB : extrati A. [-]] extrahiextrahiextrahiextrahiextrati non posse [+] [posse AC Z : possunt B. [-]] possepossepossepossepossunt, Robertus [+] [robertus A ZB : rub- C. [-]] RobertusRobertusRobertusRobertusRubertus tale fertur [+] [fertur A ZB : fecerunt C. [-]] ferturferturferturferturfecerunt dedisse responsum : <4> « Eia, tutissimi vitae meae fautores, itane patiemini Guiscardum sed [+] [sed om. C B. [-]] sedsedsed[om.] et [+] [post et add. ne Z ed. pr. [-]] etetetet ne vos ipsos [+] [ipsos om. Z ed. pr. [-]] ipsosipsosipsos[om.] fame affici ? Causa victus adquirendi dubia fortuna usque in [+] [in om. C. [-]] inininin[om.]d'C’est la seule occurrence, dans les deux premiers livres, de usque in suivi de l’ablatif. Il s’agit cependant d’un emploi qui se développe à l’époque tardive (voir Blaise & Chirat 1993, s.v.). periculo vitae temptanda est. Nam et temptantes saepe triumphaliter evasisse audivimus, neminem vero qui fame interierit laudari. Ite, inquit, nocturni praedones ! Ebrietas Calabros minus vigiles esse permittit : nam et hunc diem celebrem habentes, ex more conviviis et potationibus studuerunt [+] [studuerunt AC B : -rint Z ed. pr. [-]] studueruntstudueruntstudueruntstuduerint. Praecedite [+] [praecedite C dubitanter Z2B : -dire A praedite Z praeite dubitanter Z2 ed. pr. [-]] PraeceditePraeceditePraecedire [+] [Z2 : Praeite aut praecedite dubitanter [-]] PraeditePraeite ! Subsequar militibus armatis ». <5> Sicque, lecto parato, cum jam collocatuse'Le verbe collocare a ici le sens de « se coucher » ; voir Bonnet 1890, 286. Ce verbe est une variante synonymique de cubare, recensée par Iliescu 1987, 113, qui la signale pour le roumain, mais en la classant parmi les variantes lexicales non spécifiques à cette langue. esset, de nocte, nullo sciente, consurgens, vili veste et scarpis quibus pro calciariis utuntur ad similitudinem [+] [similitudinem C ZB : -ne A. [-]] similitudinemsimilitudinemsimilitudinemsimilitudinemsimilitudine abeuntium sese aptans [+] [aptans AC Z : actans B. [-]] aptansaptansaptansaptansactans, illis medius [+] [medius AC Z : mediis B. [-]] mediusmediusmediusmediusmediis jungitur [+] [jungitur AC B : adjun- Z ed. pr. [-]] jungiturjungiturjungituradjungitur. Sicque per totam noctem ignotus [+] [ignotus AC Z : ignarus B. [-]] ignotusignotusignotusignotusignarus comes illis factus, nulli eorum verbum effecit [+] [effecit AC Z : fecit B Pontieri. [-]] effeciteffeciteffecitfecit. Nam neque excreare [+] [excreare AC : etraerat Z ut vid. excitare se B excitare Pontieri. [-]] excreareexcreareetraerat*etraerat ut vid.excitare seexcitare volebat, ne forte ita quis esset deprehenderetur [+] [deprehenderetur AC B : -derentur Z. [-]] deprehendereturdeprehendereturdeprehendereturdeprehendereturdeprehenderentur ; quia enim ejusdem gentis erant, non ex toto sese credebat [+] [sese credebat AC Z : audebat se B. [-]] sese credebatsese credebatsese credebatsese credebataudebat se illis. <6> Porro, ubi ad locum praedae ventum est [+] [est om. AC. [-]] estestest[om.]f'Il est difficile – voire impossible – d’affirmer avec certitude que l’auxiliaire a été omis par AC plutôt qu’ajouté par ZB. Desbordes 2005, 148, a relevé un exemple de participe parfait employé comme verbum finitum (II, 37) en précisant qu’il était unique dans les deux premiers livres. Est, « petit mot » sous sa forme abrégée, n’est pas omis ailleurs dans AC, tandis qu’il l’est dans B en I, 40, 2 : sicut et pluribus aliis potentibus est ; II, 44, 4 : postquam comestum est ; II, 46, 7 : est praeconizatum ; III, 28 (Pontieri, p. 74, l. 36) : scriptum est ; dans Z en III, 1 (Pontieri, p. 57, l. 16) : adeptus est. Cependant, le verbe venire et ses composés sont couramment employés au parfait passif dans le récit de Malaterra, dans des propositions subordonnées temporelles tout à fait similaires. Voir I, 21, 2 : cum in valle Salinarum ventum est ; III, 6 (Pontieri, p. 60, l. 9) : cum Russanum ventum est ; III, 10 (Pontieri, p. 62, l. 10-11) : dum a subsequentibus usque perventum [ventum C] est ; III, 37 (Pontieri, p. 79, l. 18) : cum jam propre ventum est ; IV, 10 (Pontieri, p. 91, l. 15-16) : antequam ab utroque exercitu […] illuc perventum est., quicquid ibi [+] [ibi AC Zx : ubi Z om. B. [-]] ibiibiibi [+] [Zx : ibi [-]] ubi[om.] invenerunt ante se colligentes, ipse crebris [+] [crebris (crebis Z) A ZB : crebrius C. [-]] crebriscrebriscrebriscrebiscrebrius saltibus et vibratione [+] [vibratione AC B def. Desbordes : vibrante Z edd. [-]] vibrationevibrationevibrationevibranteg'Desbordes 2002, 40, a défendu à juste titre vibratione aux dépens de vibrante, « lecture de Z […] indûment consacrée par la tradition imprimée ». En effet, hastili est employé comme substantif (I, 39, 2 ; II, 33, 9), mais aussi comme adjectif dans l’expression hastili robore, fréquente dans le De rebus gestis Rogerii (voir I, 7, 7). hastili, ut reditum [C/f.5v-6r] accelerent [+] [accelerent AC ZB ed. pr. : -rarent Pontieri. [-]] [C/f.5v-6r] accelerent [C/f.5v-6r] accelerent [C/f.5v-6r] accelerent [C/f.5v-6r] accelerentaccelerarenth'La correction de Pontieri, rétablissant un subjonctif imparfait dans une phrase au passé, peut se justifier par un saut de r à r (voir Desbordes 2005, 136-137, pour une correction du même type à propos d’applica<ba>t). Cependant, d’autres exemples de l’entorse à la concordance des temps plaident pour le maintien de la leçon manuscrite (voir II, 29, 2 : ut eos ab urbe expellendo vel certe occidendo jugum eorum a se excutiant, oppugnare coeperunt ; II, 30, 1 : ut suis succurrat, sese hostibus medium dedit ; II, 33, 7 : ut praecedentes primo feriant, delegavit)., socios hortabatur. Sed, antequam illucesceret [+] [illucesceret C Z : lu- A B. [-]] illucesceretillucesceretillucesceretlucesceret, hi [+] [hi A ZB : vii C ii edd. [-]] hihiviiii quibus damnum illatum [+] [illatum AC Z : al- B. [-]] illatumillatumillatumillatumallatum fuerat sua ablata [+] [ablata AC B : ob- Z. [-]] ablataablataablataablataoblata perpendentes, cum ducentis [+] [ducentis AC B : ducerent Z ed. pr. [-]] ducentisducentisducentisducerent militibus ut praedam excutiant [+] [excutiant A ZB : exstimant C. [-]] excutiantexcutiantexcutiantexcutiantexstimant persequuntur [+] [persequuntur A : pros- C Z edd. perferuntur B. [-]] prosequunturperferuntur. <7> At Guiscardus, insequentes appropiare [+] [appropiare AC : approperare Z edd. appropinquare B. [-]] appropiareapproperareappropinquare videns et socios ne [+] [post ne add. et cetera C. [-]] nenenenene et cetera praeda [+] [praeda A Z : -dam B praeda — I, 19, 1 laudis om. C in lac. reliquum hujus capitis cum duobus capitibus sequentibus silicet capite XVII et XVIII cum etiam principio capitis decimi noni qui in codice unde hec descripsimus ex vetustate dilacerato quedam pagie (sic) intermedie deficiebant desiderantur quousque inveniatur codex aliquis hujus istoriae integer adscribens. [-]] praedapraedapraedapraedamreliquum hujus capitis cum duobus capitibus sequentibus silicet capite XVII et XVIII cum etiam principio capitis decimi noni qui in codice unde hec descripsimus ex vetustate dilacerato quedam pagie intermedie deficiebant desiderantur quousque inveniatur codex aliquis hujus istoriae integer... privari patiantur [+] [patiantur A Z : patiamur B. [-]] patianturpatianturpatianturpatiamur sese [+] [post sese add. ad B Pontieri. [-]] sesesesesese ad invicem audacter [+] [audacter om. B. [-]] audacteraudacteraudacter[om.] cohortari audiens, ut audaciores redderet, jam quis esset aperuit : « Guiscardus, inquit, adsum particeps laboris vestri ! Sine [+] [sine — et om. B. [-]] SineSineSine... me nil periculi patiemini. Forti animo [+] [animo A : -mi Z. [-]] animoanimoanimi estote etetetet insurgamus [+] [insurgamus ZB : sur- A. [-]] insurgamusinsurgamusinsurgamussurgamusi'Nous avons donné la préférence à ZB contre A, considérant que le préverbe in-, ordinairement graphié î- dans ce manuscrit, subissait aisément l’omission. Certes, on trouve trois autres occurrences de surgere dans l’ouvrage ; mais, d’un emploi absolu, il a le sens de « se mettre debout, se lever de son lit » (III, 27 [Pontieri, p. 73, l. 38] ; III, 38 [Pontieri, p. 81, l. 19] ; IV, 26 [Pontieri, p. 105, l. 33]). Au contraire, insurgere est d’un usage très fréquent et, bien qu’on le trouve communément suivi d’un complément prépositionnel introduit par contra ou adversus, dans le sens de « se dresser contre, faire face à », il a pour régime un datif en III, 10 (Pontieri p. 62, l. 11-12) : hostibus horribili turbine insurgunt. hostibus ! Nam Deo fortunam [+] [fortunam ZB def. Desbordes : -na A Pontieri. [-]] fortunamfortunamfortunamfortuna prosperante, facile praevalebimus ! ». <8> Haec [+] [haec A Z : hoc B Pontieri. [-]] HaecHaecHoc dixit ; et hostibus cum maximo [+] [maximo A Z : magno B. [-]] maximomaximomaximomagno furore occurrens, dum certat, multos perimit, pluriores [+] [pluriores A def. Desbordes : plures ZB edd. [-]] plurioresplures capit, reliquos fugat, victor efficitur [+] [efficitur A B : eficititur Z. [-]] efficiturefficiturefficitureficititur. Sicque, triumphalibus spoliis acceptis [+] [acceptis A Z : captis B Pontieri. [-]] acceptisacceptiscaptis, de peditibus suis equites fecit ; denique [+] [denique Z2 : domique A ZB. [-]] denique [+] [Z2 : denique [-]] domique jam securus [+] [securus A Z : -ros B. [-]] securussecurussecurussecuros, captivos secum ducens [+] [ducens A B : dedu- Z ed. pr. [-]] ducensducensdeducens, praecedit [+] [praecedit om. B. [-]] praeceditpraeceditpraecedit[om.], paucis qui praedam post se minent [+] [minent A Z : ducant B Pontieri. [-]] minentminentducant relictis. <9> Milites vero sui, cum jam lux esset et [+] [et om. Z ed. pr. [-]] etet[om.] eos ita [+] [eos ita A B : orta eos Z ed. pr. [-]] eos itaeos itaorta eos armatos versus [+] [versus A ZB : usque Pontieri. [-]] versusversusversususque castrum [+] [castrum om. B. [-]] castrumcastrumcastrum[om.] adventare [+] [adventare A B : advenire Z ed. pr. [-]] adventareadventareadvenire cognosce [A/f.10v-11r] rent, hostes suspicati, dominum suum ubi esset nescientes per totum [+] [totum om. B. [-]] totumtotumtotum[om.] castrum clamore requirunt. Non invenientes, turbantur ; audacter tamen castro prosilientes, illis quos [+] [quos A ZB : quo Pontieri. [-]] quosquosquosquo hostes suspicabantur occurrere accelerant [+] [accelerant A Bx : -rent Z -rantur B. [-]] accelerantaccelerant [+] [Bx : accelerant [-]] accelerentaccelerantur. Porro Guiscardus, equum in quo sedebat calcaribus [+] [calcaribus A B : -riis Z ed. pr. [-]] calcaribuscalcaribuscalcariis urgens, alta voce Guiscardum ingeminando occurrit. <10> Sicque, agnitus ab illis [+] [illis A Z : eis B. [-]] illisillisilliseis, de praesentia sua [+] [sua om. Z suppl. Zx. [-]] suasuasua [+] [Zx : sua [-]] [om.] et de felicitate fortunae omnes [+] [omnes ZB : omnis A. [-]] omnesomnesomnesomnis hilares reddit [+] [reddit A ZB : redit A1. [-]] redditredditredditreddit [+] [A1 : redit [-]] . Redarguitur [+] [redarguitur A Z1Bx : -guetur B -guuntur Z. [-]] RedarguiturRedarguitur [+] [Z1 Bx : Redarguitur [-]] RedargueturRedarguuntur jam [+] [jam A ZB : tamen Z2 edd. [-]] jamjamtamen [+] [Z2 : tamen [-]] plurimum ab ipsis quod talia praesumpserit et ne ulterius praesumat [+] [praesumat A Z : -mant B. [-]] praesumatpraesumatpraesumatpraesumant admonetur, ne forte [+] [forte om. Z ed. pr. [-]] forteforte[om.] fortuna, quae nunc arrisit, postmodum, si temptetur, in pejus [+] [pejus ZB : precius A. [-]] pejuspejuspejusprecius cedat. Sic castrum praeda et redemptione captivorum [+] [captivorum A Z2B : -vos Z. [-]] captivorumcaptivorumcaptivorum [+] [Z2 : captivorum [-]] captivos ditans [+] [ditans A Z : dicimus B. [-]] ditansditansditansdicimus, Calabros crebris [+] [crebris (crebis Z) A Z : multis B. [-]] crebriscrebriscrebismultis incursionibus plurimum lacessivit [+] [lacessivit A Z : -scunt B. [-]] lacessivitlacessivitlacessivitlacescunt.

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1La forteresse était entourée d’une zone marécageuse, infestée par la malaria, appelée « Piana delle sanguisughe » ; voir Flambard Héricher 1994, 93, et Flambard Héricher 2010, 7-8.

2Robert quitte Scribla pour s’installer à San Marco Argentano (prov. Cosenza) ; voir aussi Aimé III, 7, et V, 25. Il choisit un lieu élevé, difficile d’accès et à l’écart de la Via Popilia. Ainsi, tout en continuant d’avoir la capacité de contrôler la vallée du Crati, il affermit sa position défensive (voir cartes dans Flambard Héricher 1994, 94-95).

3Le dapifer est le « porte-plats ». Du Cange 1937-1938, s.v., le signale comme synonyme de senescallus, « sénéchal », officier chargé de la surintendance et du ravitaillement au haut Moyen Âge (voir Fédou et al. 1995, 139).

4Ces Slaves sont sans doute d’anciens mercenaires de l’armée de Maniakès, venus s’établir en Calabre après l’échec de l’expédition de Sicile (voir Noyé 1998, 112). Sur la présence de Slaves en Pouille, voir aussi Martin 1993, 504-509.

5Sur la croyance en une fortune changeante, voir « Introduction » de la version imprimée, p. 72.

6Sur les opérations de pillage entreprises par Robert Guiscard à son arrivée en Calabre, voir Aimé III, 9 : « Et retorna Robert a la roche soe, et aloit par les lieuz ou il creoit trover de lo pain. Et coment lui plaisoit, prenoit proie continuelment […] » ; Guil. Ap. II, 325-328 : « les Calabrais sont épouvantés à l’arrivée d’un chef plein d’une si grande sauvagerie. Robert, soutenu par une troupe nombreuse, ordonna de piller, incendier et dépouiller toutes les terres qu’il envahissait et de tout mettre en œuvre pour terroriser la population » (trad. Mathieu 1961, 151, retouchée). Voir aussi les sources documentaires mentionnées par Guillou 1966, 444, n. 6, qui renvoie à F. Trinchera, Syllabus Graecarum membranarum, Naples, J. Cataneo, 1865, p. 50, nº 40 (incendie du monastère Saint-André de Calavera), et à Robinson 1928-1930, II, 167-168, nº 7, l. 24-29 : « le commun fléau qui frappa tout le pays, avec ses vols, ses pillages, les coups donnés aux moines, les vêtements volés, les enlèvements de moines, la dispersion de ceux qui restent » ; ibid., 273, nº 8, l. 28-32. Voir encore Tramontana 2003, 19.

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a'Chaque occurrence de vespere donne lieu à des variantes touchant le genre de son déterminant, quodam ou eodem. Voir I, 26, 1eodem Z : eadem C B ; III, 11 (Pontieri, p. 63, l. 22) quodam ZB : quadam C ; III, 12 (Pontieri, p. 64, l. 9) quodam ZB : quadam C ; IV, 16 (Pontieri, p. 94, l. 37) quodam C : quadam Z.

b'Bien que Desbordes 2002, 47, n. 26, ait proposé de conserver la leçon praemissis de AC, en ponctuant le texte de la manière suivante : benefactis, et majoribus, praemissis, et de traduire : « […] il se les était attachés par des faveurs – et elles étaient considérables – dont il les avait comblés auparavant », nous avons préféré adopter la leçon que seul Me donne en marge et que Pontieri, sans connaître Me, a indiquée, redressant praemissis, qu’il ne mentionne pas dans son apparat, d’après missis de l’édition princeps. Ce n’est pas la seule fois que le préfixe prae- est malmené par la tradition manuscrite (voir, pour se limiter aux deux premiers livres, les confusions prae- et pro- : I, 7, 1praefectus AC Z : prof- B ; II, 10, 2praeponere ZB : prop- C ; II, 45, 1praemiserat C Z : prom- B). Il nous paraît en outre plus probable que Guiscard se soit attaché les Slaves par des promesses, d’une part, parce que sa pauvreté ne lui aurait pas permis de faire preuve de largesses « considérables » jusque-là, et, d’autre part, parce que l’association de termes exprimant le don et la promesse de dons est récurrente chez Malaterra dans des contextes similaires. Voir, pour les livres I et II, I, 7, 8 ; II, 40, 4 ; II, 45, 2 ; et, pour le livre III, 1 (Pontieri, p. 57, l. 18) : praemiis promissionibusque illiciens ; 12 (Pontieri, p. 64, l. 13-14) : blanditiis et promissionibus ; ibid. (Pontieri, p. 64, l. 16) : molendinarium amplissimis promissionibus in sui fidelitatem arrigit ; 18 (Pontieri, p. 67, l. 20) : Dat, dare promittit ; 20 (Pontieri, p. 69, l. 33) : suos blandiri, plurima largiri, ampliora promittere.

c'L’adverbe praemaxime est bien attesté dès le IXe siècle (Nithard, Nithardi Historiarum, E. Müller (éd.), MGH SS rer. Germ., t. XLIV, Hanovre, Hahn, 1907, livre III, chap. 3, p. 32, l. 19-20 ; livre IV, chap. 2, p. 42, l. 14) et l’adjectif est courant au XIe siècle. On le trouve par exemple dans le De moribus et actis primorum Normanniae ducum de Dudon de Saint-Quentin (J. Lair (éd.), Caen, F. Le Blanc-Hardel (Mémoires de la société des antiquaires de Normandie ; XXIII), 1865, livre II, chap. 7, p. 147), dans le Chronicon d’Hugues de Flavigny (G. H. Pertz (éd.), MGH SS, t. VIII, Hanovre, Hahn, 1848, livre I, p. 292 ; livre II, p. 403) ou les Historiae de Raoul Glaber (M. Arnoux (éd. et trad.), Turnhout, Brepols (Miroir du Moyen Âge), 1996, livre I, prol. ; livre I, 1).

d'C’est la seule occurrence, dans les deux premiers livres, de usque in suivi de l’ablatif. Il s’agit cependant d’un emploi qui se développe à l’époque tardive (voir Blaise & Chirat 1993, s.v.).

e'Le verbe collocare a ici le sens de « se coucher » ; voir Bonnet 1890, 286. Ce verbe est une variante synonymique de cubare, recensée par Iliescu 1987, 113, qui la signale pour le roumain, mais en la classant parmi les variantes lexicales non spécifiques à cette langue.

f'Il est difficile – voire impossible – d’affirmer avec certitude que l’auxiliaire a été omis par AC plutôt qu’ajouté par ZB. Desbordes 2005, 148, a relevé un exemple de participe parfait employé comme verbum finitum (II, 37) en précisant qu’il était unique dans les deux premiers livres. Est, « petit mot » sous sa forme abrégée, n’est pas omis ailleurs dans AC, tandis qu’il l’est dans B en I, 40, 2 : sicut et pluribus aliis potentibus est ; II, 44, 4 : postquam comestum est ; II, 46, 7 : est praeconizatum ; III, 28 (Pontieri, p. 74, l. 36) : scriptum est ; dans Z en III, 1 (Pontieri, p. 57, l. 16) : adeptus est. Cependant, le verbe venire et ses composés sont couramment employés au parfait passif dans le récit de Malaterra, dans des propositions subordonnées temporelles tout à fait similaires. Voir I, 21, 2 : cum in valle Salinarum ventum est ; III, 6 (Pontieri, p. 60, l. 9) : cum Russanum ventum est ; III, 10 (Pontieri, p. 62, l. 10-11) : dum a subsequentibus usque perventum [ventum C] est ; III, 37 (Pontieri, p. 79, l. 18) : cum jam propre ventum est ; IV, 10 (Pontieri, p. 91, l. 15-16) : antequam ab utroque exercitu […] illuc perventum est.

g'Desbordes 2002, 40, a défendu à juste titre vibratione aux dépens de vibrante, « lecture de Z […] indûment consacrée par la tradition imprimée ». En effet, hastili est employé comme substantif (I, 39, 2 ; II, 33, 9), mais aussi comme adjectif dans l’expression hastili robore, fréquente dans le De rebus gestis Rogerii (voir I, 7, 7).

h'La correction de Pontieri, rétablissant un subjonctif imparfait dans une phrase au passé, peut se justifier par un saut de r à r (voir Desbordes 2005, 136-137, pour une correction du même type à propos d’applica<ba>t). Cependant, d’autres exemples de l’entorse à la concordance des temps plaident pour le maintien de la leçon manuscrite (voir II, 29, 2 : ut eos ab urbe expellendo vel certe occidendo jugum eorum a se excutiant, oppugnare coeperunt ; II, 30, 1 : ut suis succurrat, sese hostibus medium dedit ; II, 33, 7 : ut praecedentes primo feriant, delegavit).

i'Nous avons donné la préférence à ZB contre A, considérant que le préverbe in-, ordinairement graphié î- dans ce manuscrit, subissait aisément l’omission. Certes, on trouve trois autres occurrences de surgere dans l’ouvrage ; mais, d’un emploi absolu, il a le sens de « se mettre debout, se lever de son lit » (III, 27 [Pontieri, p. 73, l. 38] ; III, 38 [Pontieri, p. 81, l. 19] ; IV, 26 [Pontieri, p. 105, l. 33]). Au contraire, insurgere est d’un usage très fréquent et, bien qu’on le trouve communément suivi d’un complément prépositionnel introduit par contra ou adversus, dans le sens de « se dresser contre, faire face à », il a pour régime un datif en III, 10 (Pontieri p. 62, l. 11-12) : hostibus horribili turbine insurgunt.