chapitre 21

capitulum XXI

Guiscard et Roger marchent sur Reggio avec une armée

Guiscardus et Rogerius cum exercitu Regium vadunt

<1> Roger demeura ainsi chez son frère, jusqu’au moment où, sur une décision commune, une fois achevés les préparatifs nécessaires à la campagne, ils se mettent en route vers Reggio, franchissant les cimes des monts de Calabre, avec des effectifs très importants en cavalerie et en infanterie1La seconde expédition de Robert et Roger contre Reggio suit de près la première, qui avait été menée peu après l’élection du duc en août 1057 : elle date sans doute de la fin de l’automne 1057, avant que, toujours selon Malaterra, Robert se retire à Máida pour y passer l’hiver, sans avoir réussi à prendre la ville (voir I, 22, 2, et Loud 2000, 123).. <2> Mais, lorsqu’ils furent au Val des Salines, apprenant que la population de Reggio s’était mise à l’abri dans l’enceinte de la ville avec tout ce qui devait servir à son ravitaillement dans les régions avoisinantes, et qu’il ne restait rien à portée de son armée, pour préserver celle-ci des affres de la faim qui pourraient la contraindre à renoncer au siège de la place, Guiscard envoie son frère Roger avec trois cents chevaliers faire du butin du côté de la forteresse dite de Gerace2Gerace (prov. Reggio di Calabria) est située à environ 12 km au nord-ouest de Locres, sur la route qui va de cette ville, située sur la côte ionienne, à Gioia Tauro, sur la côte opposée. Sans doute Robert connaissait-il déjà la place pour y être passé lors de la première expédition. Le bourg fortifié fut attaqué à plusieurs reprises par les Arabes, avant d’être renforcé par les Byzantins. Givigliano 2003, 26, précise que, pour parvenir à Gerace, Roger emprunta sans doute la route passant par San Martino et traversa la crête des Apennins par le « Passo del Mercante »., avec la recommandation expresse de fournir à l’armée devant Reggio toutes les denrées sur lesquelles il pouvait faire main basse. De son côté, suivant la route directe3Robert emprunte la Via Popilia., il se presse d’aller mettre le siège devant la ville.

<1> Sicque cum fratre [+] [fratre C ZB Ca : om. ed. pr. [-]] fratrefratrefratrefratre[om.] moratus est, donec communi consilio, paratis his quae ad expeditionem necessaria erant, maxima manu equitum et peditum juga montium Calabriae transcendentes [+] [transcendentes ZB : transed- C. [-]] transcendentestranscendentestranscendentestransedentes, versus RegiumRegiumRegiumRegiumRegiumRhegium intendunt [+] [intendunt Z def. Desbordes : -det C incederunt B incedunt edd. [-]] intenduntintendetincederuntincedunt. <2> At cum in valle [+] [valle C ZB : vallem edd. [-]] vallevallevallem Salinarum ventum [+] [ventum C B : ventus Z. [-]] ventumventumventumventus est, Guiscardus, audiens Reginenses [+] [reginenses C ZB : rhegienses ed. pr. ut semper. [-]] ReginensesReginensesReginensesRhegienses omnia [+] [post omnia add. quae Z del. Zx. [-]] omniaomniaomnia [+] [Zx : omnia [-]] omnia quae circumquaque quae [+] [circumquaque quae Z : circumquaque C et quaecumque B. [-]] circumquaque quaecircumquaque quaecircumquaqueet quaecumque ad victum necessaria erant secum infra urbem clausisse et nihil relictum quod exercitui contiguum [+] [contiguum C Z : congruum B Pontieri. [-]] contiguumcontiguumcongruum foret, providens ne ab [+] [ab om. edd. [-]] abab[om.] obsidenda [+] [obsidenda ZB : insi- C. [-]] obsidendaobsidendaobsidendainsidenda urbe famis angustia exercitum propelleret, Rogerium fratrem [EP/p.18-19] cum trecentis militibus versus castrum quod Geracium [+] [geracium C Z : gir- B. [-]] GeraciumGeraciumGeraciumGiraciuma'Les variantes de ce toponyme portent essentiellement sur le timbre e/i de la syllabe initiale. L’accord C Z contre B sur le timbre e dans les chapitres 23 à 26 du livre II, où il est fréquemment cité, conduit à adopter la forme Geracium. B, dans la seconde occurrence de II, sommaire, 24, puis dans les chapitres 23-26, porte invariablement Girachium (tandis que Z n’utilise Giracium qu’en II, sommaire, 24 et 26), ce qui ne donne pas lieu à une mention systématique dans l’apparat critique. dicitur in praedam [+] [praedam C Z : praeda B. [-]] praedampraedampraedampraeda dirigit, summopere admonens ut quicquid ad victus [+] [victus C Z : victum B. [-]] victusvictusvictusvictum necessaria [+] [necessaria post posset transt. B. [-]] rapere posset [+] [posset ZB : possit C. [-]] necessaria rapere possetnecessaria rapere possetnecessaria rapere possitrapere posset necessaria apud RegiumRegiumRegiumRegiumRegiumRhegium exercitui [+] [exercitui C Z : -tum B. [-]] exercituiexercituiexercituiexercitum deferret [+] [deferret C ZB : deferat ed. pr. [-]] deferretdeferretdeferretdeferat. Ipse, recto itinere gradiens, urbem obsidere accelerat.

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1La seconde expédition de Robert et Roger contre Reggio suit de près la première, qui avait été menée peu après l’élection du duc en août 1057 : elle date sans doute de la fin de l’automne 1057, avant que, toujours selon Malaterra, Robert se retire à Máida pour y passer l’hiver, sans avoir réussi à prendre la ville (voir I, 22, 2, et Loud 2000, 123).

2Gerace (prov. Reggio di Calabria) est située à environ 12 km au nord-ouest de Locres, sur la route qui va de cette ville, située sur la côte ionienne, à Gioia Tauro, sur la côte opposée. Sans doute Robert connaissait-il déjà la place pour y être passé lors de la première expédition. Le bourg fortifié fut attaqué à plusieurs reprises par les Arabes, avant d’être renforcé par les Byzantins. Givigliano 2003, 26, précise que, pour parvenir à Gerace, Roger emprunta sans doute la route passant par San Martino et traversa la crête des Apennins par le « Passo del Mercante ».

3Robert emprunte la Via Popilia.

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a'Les variantes de ce toponyme portent essentiellement sur le timbre e/i de la syllabe initiale. L’accord C Z contre B sur le timbre e dans les chapitres 23 à 26 du livre II, où il est fréquemment cité, conduit à adopter la forme Geracium. B, dans la seconde occurrence de II, sommaire, 24, puis dans les chapitres 23-26, porte invariablement Girachium (tandis que Z n’utilise Giracium qu’en II, sommaire, 24 et 26), ce qui ne donne pas lieu à une mention systématique dans l’apparat critique.