Georges GUILLET DE SAINT-GEORGES

Né à Thiers en 1624 et décédé à Paris en 1705, Georges Guillet de Saint-Georges est plus connu comme auteur de récits descriptifs et historiques sur l’Empire ottoman, dans la première moitié du XVIIe siècle, que lexicographe de termes de marine. Il est un homme de Lettres. Étroitement lié au théâtre, l’homme a peut-être été comédien lui-même. Il apparaît, en 1661, dans la mouvance de la troupe de l’Hôtel de Bourgogne et semble avoir exercé des fonctions de décorateur ou de souffleur. En 1682, Guillet de Saint-Georges est nommé historiographe à l’Académie royale de peinture et de sculpture.

Il publie en 1678 un ouvrage sur la « chose » militaire, Les Arts de l’homme d’épée, ou le Dictionnaire du gentilhomme, qui comporte de nombreux termes de marine. En fait, pour reprendre Jacques Picard qui a écrit une notice particulièrement pertinente sur l’auteur, Guillet de Saint-Georges s’est intéressé « aux compétences techniques nécessaires pour parfaire la formation militaire et stratégique de l’homme d’épée, c’est-à-dire du noble en tant qu’homme de guerre accompli ». Ce dictionnaire est composé de trois parties distinctes : l’art de monter à cheval, l’art militaire et l’art de la navigation. L’art de la navigation constitue une compétence inhabituelle parmi celle exigées jusqu’à présent du parfait gentilhomme. Cette compétence nouvelle reflète bien l’air du temps, où Richelieu cherche à faire de la France une puissance navale européenne. Pour réaliser son ouvrage, Guillet de Saint-Georges s’est appuyé sur ses expériences personnelles et ses lectures, tout en faisant appel à des spécialistes avec lesquels il s’est entretenu.

Élisabeth Ridel-Granger