Le tome 16 de l'année 1811 des Annales des voyages, de la géographie et de l'histoire ou Collection des voyages nouveaux les plus estimés, fondées en 1807 par Conrad Malte-Brun, contient des relations de voyages, rédigées par des voyageurs français et étrangers.

Les Araucans est une nation indépendante du Chili dont les membres se montraient très avancés dans les domaines de la rhétorique, de la poésie, de la médecine et du commerce. La fin du tableau qui leur est consacré (p. 145-168) décrit leurs caractères et leurs moeurs.

Dans l'article Sur la lumière zodiacale (p. 317-328), l'auteur Rosenstein s'interroge sur la présence d'une lumière entourant le disque lunaire durant les éclipses et les équinoxes observés par les astronomes.

La carte "Pérou et Brésil" (p. 394) est la deuxième partie de la "Grande carte générale de l'Amérique méridionale" par Pierre Lapie, capitaine ingénieur-géographe. La première partie, intitulée "Nlle Grenade, Caracas et Guyanes", se situe p. 144. La troisième et dernière partie, "Buenos-Ayres, Chili et Patagonie", se trouve dans le quinzième tome (p. 356).

L’île de Timor, située dans l’archipel indien, est pleine de ressources commerciales. Faite de montagnes volcaniques, de rivages de coraux entre l’Asie et la Nouvelle-Hollande (aujourd’hui archipel indonésien, au nord de l’Australie), elle présente des analogies entre ces deux parties du monde et est le théâtre « d’observations nouvelles » (p. 281) et de la curiosité scientifique. Les Hollandais en chassèrent les Portugais en 1613 avec l’aide des « naturels ». Un fort a été construit sur un rocher au bord de la rivière. La ville, sur un terrain inégal, est dense d’à peine 20 maisons (sans plan régulier) construites en bois de bambous et feuilles de palmiers et surélevées pour résister aux tremblements de terre. La population se compose de métis Européens, de Chinois et de Naturels (dont le narrateur tente de déduire l’ascension uniquement en comparant leur physique à d’autres qu’il connaît). Peu savent lire et écrire, les riches commercent en recourant à des esclaves. Les habitants de l’île de Timor passent leur temps à mâcher « de la noix d’arreck avec la feuille de bétel », ce qui produit beaucoup de salive et noircit les dents et à terme les fait tomber. Ils font la sieste l’après-midi, prennent soin de leur chevelure ointe à l’huile de coco, s’habillent « à l’européenne » lors des fêtes. Ils croient en des esprits malfaisants, quelques-uns portent des amulettes. Ils travaillent à l’aide de buffles qui pétrissent la terre avant que le riz ne soit semé. Contre les oiseaux et les singes qui pourraient venir manger les cultures, des arbres fruitiers sont plantés en guise de diversion. Les « rayas », ou petits chefs de village plus ou moins puissants, ont des sujets qui travaillent pour eux, mais ont très peu de pouvoir politique et sont redevables de l’Europe car soumis à des obligations (p. 279-305).