Le tome 1 de l'année 1808 des Annales des voyages, de la géographie et de l'histoire ou Collection des voyages nouveaux les plus estimés, fondées en 1807 par Conrad Malte-Brun, contient des relations de voyages, rédigées par des voyageurs français et étrangers et notamment trois articles.

Dans son article (p. 17-68), le narrateur Georg von Reinbeck relate de manière très personnelle son voyage en Russie en fournissant un tas de menus détails sur le comportement des autochtones, l’aspect des auberges ou encore la nourriture (qu’il trouve mauvaise au point de « dégoûter l’homme le plus affamé », p. 21). Il insiste plusieurs fois sur les brigands qui pullulent le long des routes et sur les « manières insolentes » du postillon qui le conduit. Il décrit un convoi funèbre, appelé hogarth : le cercueil, recouvert d’un tapis qui sert de couvercle, est porté par six paysans en kaftan suivis par une foule désordonnée puis par les voitures. Le narrateur dénonce la rapidité avec laquelle les enterrements sont expédiés et fait le récit d’une jeune femme enterrée vivante par son fils pressé d’hériter ! Moscou est décrite comme une ville mal pavée où tout est immense. Elle est entourée d’une muraille qui comporte 12 portes, quadrillée de 53 rues principales bien aérées, traversée par 2 fleuves et 1 ruisseau enjambés par 23 ponts. Les maisons, presque toutes à un étage, sont entrecoupées de jardins. La population, estimée à 200 000 âmes, passe à 300 000 quand les nobles et leurs domestiques s’y installent pour l’hiver. La noblesse moscovite est réputée pour son hospitalité et son manque de caractère. Les nobles possèdent tous une bibliothèque mais « il n’y a rien qui leur répugne plus que l’étude et la lecture » (p. 65). Seules les femmes lisent quelques romans français. L’article s’arrête sur cette description des mœurs de la noblesse moscovite. La fin de son voyage se trouve dans le tome 5 (p. 68-103).

L'article rédigé par Conrad Malte-Brun (p. 204-252) relate l'histoire de la Prusse et de ses dynasties depuis le XIIIe siècle.

La dissertation de Konrad Mannert (p. 345-360) sur la carte (ou table) de Peutinger compare le document originel au travail d'un copiste du Moyen Âge.