Chapitre 9

[1491/vue 6] [Prüss1/vue 5] Capitulum IX1caput 8 1536.

Arburcium [l’athérine1La séquence placée dans l’Hortus sanitatis sous l’entrée arburcium est la reprise du chapitre consacré par Albert le Grand (AM 24, 9 (10)) à l’abarenon. Ce poisson est également traité au chapitre 1 (Abremon), mais à partir d’une notice empruntée au Speculum naturale. La dénomination arburcium, qui justifie l’introduction d’une nouvelle notice par l’éditeur de l’Hortus sanitatis, est cependant étonnante, car le passage chez Albert le Grand, tel qu’édité par Stadler 1920, 1520, se trouve bien sous l’entrée abarenon.], amnis [la bonite à dos rayé2La rubrique amio d’Isidore de Séville (Isid. orig. 12, 6, 33) est la source des descriptions de l’amnis / amius qu’on peut lire dans les œuvres d’Albert le Grand (AM 24, 11 (10)) et de Thomas de Cantimpré (TC 7, 11). Le terme (h)amio n’est pas attesté en latin classique et se rencontre pour la première fois dans la notice que lui consacre Isidore de Séville et dont on ignore l’origine. Pour De Saint-Denis 1947, 45, le poisson amio / amius / amnis d’Isidore de Séville et des encyclopédistes médiévaux, ne doit pas être confondu avec le poisson amias qui désignait le sarde (Scomber sarda Bloch, 1793). Si De Saint-Denis ne propose pas d’identification pour l’amio, André 1986, 201, note que le TLL propose de reconnaître dans l’(h)amio / (ha)mius l’épinoche. Stadler 1920, 1520, suivi par Kitchell & Resnick 1999, 1663, n. 51, identifie l’(h)amio / (h)amius avec la bonite à dos rayé (Pelamys sarda Cuvier, 1831). ?] ahaniger [l’orphie3La description de l’hamger / haniger chez Albert le Grand (AM 24, 12 (10)), comme chez Thomas de Cantimpré (TC 7, 12), renvoie très précisément à l’orphie commune (Belone belone Linné, 1761), caractéristique par ses maxillaires très allongés en avant, par sa chair savoureuse et surtout par son arête verte. Kitchell & Resnick 1999, 1663, n. 52, donnent l’appellation Belone acus Risso, 1827.], afferus [le poisson-écume : le lançon équille4La source à laquelle remontent les notices d’Albert le Grand (AM 24, 13 (11)) et de Thomas de Cantimpré (TC 7, 13) est Isidore de Séville (Isid. orig. 12, 6, 40). Il faut admettre avec André 1986, 205, n. 385, comme avec Kitchell & Resnick 1999, 1663, n. 54, que l’afferus est un nouvel avatar de l’aphros, le poisson-écume (voir s. v. Alphoram). ?] et astralus [« le poisson austral »5Cette séquence, comme celle de Thomas de Cantimpré (TC 7, 14), remonte à Isidore de Séville (Isid. orig. 12, 6, 32) et contribue à assurer la postérité d’une « énorme bévue » de cet encyclopédiste, bien analysée par André 1986, 200, n. 375. Isidore de Séville a ici confondu la constellation du Poisson austral avec un animal marin.] [+][AM 24, 9 (10) [-]][+] [+][AM 24, 11 (10) [-]][+] [+][AM 24, 12 (10) [-]][+] [+][AM 24, 13 (11) [-]][+] [+][AM 24, 14 (11) [-]][+]

Arburcium, amnis, ahaniger, afferus et astralus [+][AM 24, 9 (10) [-]][+] [+][AM 24, 11 (10) [-]][+] [+][AM 24, 12 (10) [-]][+] [+][AM 24, 13 (11) [-]][+] [+][AM 24, 14 (11) [-]][+]

Renvois internes : Arburcium : cf. Abremon, ch. 1.
Amnis : cf. Hamius, ch. 43.
Afferus : cf. Alphoram, ch. 1 ; Alforam, ch. 6 ; Asturam, ch. 7.

Lieux parallèles : Arburcium dans TC, De abarenon (7, 9).
Amnis dans TC, De amio (7, 11).
Ahaniger dans TC, De hanigero (7, 12).
Afferus dans TC, De aforo (7, 13).
Astralus dans TC, De australi (7, 14).

poisson

[1] Selon Albert le Grand dans le De animalibus. [] AM 24, 9 (10)L’arburcius [l’athérine ?] est un poisson prolifique, mais il n’expulse ses œufs qu’en se frottant le ventre contre un sable rugueux au contact : c’est sur ce sable qu’il dépose ses petits et finit de les féconder.

[1] Albertus in libro De naturis animalium inquit. [] AM 24, 9 (10)Arburcium2abarenon AM. piscis est multis ovis fecundus ; sed non ejicit ova nisi ventrem confricet ad arenam tactu3contactu AM. asperam ; et in illa pullos educit4educat AM. et complet.

[2] Dans le même livre que ci-dessus. [] AM 24, 11 (10)L’amnis [la bonite ?] est, comme on dit, un poisson saxatile6L’adjectif saxatilis s’emploie par référence à l’habitat des poissons et qualifie les poissons de roche. Mais, comme le font remarquer Kitchell & Resnick 1999, 1663, n. 51, Albert le Grand, comme Thomas de Cantimpré, emploient clairement le terme dans une autre acception : qui lapidem gestat interius, « qui porte une pierre à l’intérieur », et sans doute par une allusion aux otolithes, organes d’équilibration stués de chaque côté du cerveau., c’est-à-dire qui contient une pierre dans la tête. Il est très beau, avec des bandes pourpres sur les flancs, tandis que tout le reste de son corps est diapré et revêtu de couleurs variées.

[2] In eodem libro ut supra. [] AM 24, 11 (10)Amnis5amius AM. piscis est, ut dicunt, saxatilis, qui lapidem gestat interius. Est autem valde speciosus, in lateribus virgulas6virgultas Prüss1 1491 1536. habens puniceas, toto autem corpore reliquo diversis7post diversis hab. et gratis AM. coloribus est distinctus ac depictus8depinctus Prüss1..

[3] Dans le même livre que ci-dessus. [] AM 24, 12 (10)L’orphie est, à ce qu’on dit, un poisson qui ressemble assez à l’amnis [la bonite ?]. Il est long et rond ; il s’appelle gwich en allemand. Il est blanc, bon à manger, plus court que l’anguille avec, en guise de bouche, un bec d’oiseau effilé, allongé et rouge ; son arête, à l’intérieur, est verte.

[3] In libro ut supra. [] AM 24, 12 (10)Ahaniger9hamger AM. piscis est, ut dicunt, qui10quae 1491 Prüss1. amio11amno 1491. propemodum similis est. Et est12post est hab. et 1536. longus et rotundus ; qui13quae 1491 Prüss1. Germanice gwich14gervisch AM. vocatur. Et est albus, bonarum carnium, brevior anguilla, rostrum avis habens pro ore subtile et longum et rubeum, et viridem interius habet spinam.

[4] Albert le Grand, dans le même livre que ci-dessus. [] AM 24, 13 (11)L’afferus est un poisson trop petit pour être pêché à l’hameçon.

[4] Albertus in libro ut supra. [] AM 24, 13 (11)Afferus15afforus AM. piscis est qui propter exiguitatem hamo capi non potest.

[5] Dans le même livre. [] AM 24, 14 (11)Le poisson austral est un poisson qui avale le flot des eaux, et s’il apparaît quand les Pléiades se couchent, c’est parce qu’il s’agit de la saison des pluies7Le contresens d’Isidore de Séville sur le nom de la constellation du Poisson austral, pris à tort pour le nom d’un animal, semble venir d’une mauvaise compréhension du commentaire de Servius sur les Géorgiques de Virgile (Serv. auct. georg. lib. 4, comm. ad versum 234) : aut eadem sidus fugiens ubi Piscis aquosi / tristior hibernas caelo descendit in undas, « lorsque la même [Pléiade] fuyant la constellation du Poisson aqueux descend, affligée, du ciel dans les eaux hivernales ». Servius a glosé l’expression virgilienne Piscis aquosi par : Australem Piscem significat, qui Aquarii undam ore suscipit, « c’est le Poisson austral qui est désigné, lui qui avale dans sa bouche l’eau du Verseau ». Le Poisson austral est, en effet, traditionnellement représenté comme accueillant dans sa bouche les flots répandus par le Verseau, Aquarius. La double bévue d’Isidore de Séville, qui n’a reconnu ni la constellation du Poisson, dans l’expression sidus Piscis aquosi, ni celle du Verseau, dans Aquarii undas, dans un contexte pourtant suggestif, avec l’évocation du coucher des Pléiades, est très curieuse, surtout de la part d’un érudit familier des textes astronomiques latins..

[5] In eodem libro. [] AM 24, 14 (11)Astralus16australis AM. piscis est qui aquarum undas17unda 1491 undam AM. ore suscipit. Et oritur quando Pliades18pleades 1491 Prüss1 pleiades AM. occidunt, eo quod tunc tempus est pluviarum.

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1La séquence placée dans l’Hortus sanitatis sous l’entrée arburcium est la reprise du chapitre consacré par Albert le Grand (AM 24, 9 (10)) à l’abarenon. Ce poisson est également traité au chapitre 1 (Abremon), mais à partir d’une notice empruntée au Speculum naturale. La dénomination arburcium, qui justifie l’introduction d’une nouvelle notice par l’éditeur de l’Hortus sanitatis, est cependant étonnante, car le passage chez Albert le Grand, tel qu’édité par Stadler 1920, 1520, se trouve bien sous l’entrée abarenon.

2La rubrique amio d’Isidore de Séville (Isid. orig. 12, 6, 33) est la source des descriptions de l’amnis / amius qu’on peut lire dans les œuvres d’Albert le Grand (AM 24, 11 (10)) et de Thomas de Cantimpré (TC 7, 11). Le terme (h)amio n’est pas attesté en latin classique et se rencontre pour la première fois dans la notice que lui consacre Isidore de Séville et dont on ignore l’origine. Pour De Saint-Denis 1947, 45, le poisson amio / amius / amnis d’Isidore de Séville et des encyclopédistes médiévaux, ne doit pas être confondu avec le poisson amias qui désignait le sarde (Scomber sarda Bloch, 1793). Si De Saint-Denis ne propose pas d’identification pour l’amio, André 1986, 201, note que le TLL propose de reconnaître dans l’(h)amio / (ha)mius l’épinoche. Stadler 1920, 1520, suivi par Kitchell & Resnick 1999, 1663, n. 51, identifie l’(h)amio / (h)amius avec la bonite à dos rayé (Pelamys sarda Cuvier, 1831).

3La description de l’hamger / haniger chez Albert le Grand (AM 24, 12 (10)), comme chez Thomas de Cantimpré (TC 7, 12), renvoie très précisément à l’orphie commune (Belone belone Linné, 1761), caractéristique par ses maxillaires très allongés en avant, par sa chair savoureuse et surtout par son arête verte. Kitchell & Resnick 1999, 1663, n. 52, donnent l’appellation Belone acus Risso, 1827.

4La source à laquelle remontent les notices d’Albert le Grand (AM 24, 13 (11)) et de Thomas de Cantimpré (TC 7, 13) est Isidore de Séville (Isid. orig. 12, 6, 40). Il faut admettre avec André 1986, 205, n. 385, comme avec Kitchell & Resnick 1999, 1663, n. 54, que l’afferus est un nouvel avatar de l’aphros, le poisson-écume (voir s. v. Alphoram).

5Cette séquence, comme celle de Thomas de Cantimpré (TC 7, 14), remonte à Isidore de Séville (Isid. orig. 12, 6, 32) et contribue à assurer la postérité d’une « énorme bévue » de cet encyclopédiste, bien analysée par André 1986, 200, n. 375. Isidore de Séville a ici confondu la constellation du Poisson austral avec un animal marin.

6L’adjectif saxatilis s’emploie par référence à l’habitat des poissons et qualifie les poissons de roche. Mais, comme le font remarquer Kitchell & Resnick 1999, 1663, n. 51, Albert le Grand, comme Thomas de Cantimpré, emploient clairement le terme dans une autre acception : qui lapidem gestat interius, « qui porte une pierre à l’intérieur », et sans doute par une allusion aux otolithes, organes d’équilibration stués de chaque côté du cerveau.

7Le contresens d’Isidore de Séville sur le nom de la constellation du Poisson austral, pris à tort pour le nom d’un animal, semble venir d’une mauvaise compréhension du commentaire de Servius sur les Géorgiques de Virgile (Serv. auct. georg. lib. 4, comm. ad versum 234) : aut eadem sidus fugiens ubi Piscis aquosi / tristior hibernas caelo descendit in undas, « lorsque la même [Pléiade] fuyant la constellation du Poisson aqueux descend, affligée, du ciel dans les eaux hivernales ». Servius a glosé l’expression virgilienne Piscis aquosi par : Australem Piscem significat, qui Aquarii undam ore suscipit, « c’est le Poisson austral qui est désigné, lui qui avale dans sa bouche l’eau du Verseau ». Le Poisson austral est, en effet, traditionnellement représenté comme accueillant dans sa bouche les flots répandus par le Verseau, Aquarius. La double bévue d’Isidore de Séville, qui n’a reconnu ni la constellation du Poisson, dans l’expression sidus Piscis aquosi, ni celle du Verseau, dans Aquarii undas, dans un contexte pourtant suggestif, avec l’évocation du coucher des Pléiades, est très curieuse, surtout de la part d’un érudit familier des textes astronomiques latins.

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1caput 8 1536.

2abarenon AM.

3contactu AM.

4educat AM.

5amius AM.

6virgultas Prüss1 1491 1536.

7post diversis hab. et gratis AM.

8depinctus Prüss1.

9hamger AM.

10quae 1491 Prüss1.

11amno 1491.

12post est hab. et 1536.

13quae 1491 Prüss1.

14gervisch AM.

15afforus AM.

16australis AM.

17unda 1491 undam AM.

18pleades 1491 Prüss1 pleiades AM.

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