chapitre 17

capitulum XVII

Les nôtres livrent un combat contre les Sarrasins

A nostris cum Sarracenis proelium conficitur

<1> C’est alors que Belcawet, qui avait rassemblé une foule immense d’Africains et de Siciliens1L’information de Malaterra est confirmée par Ibn al-Aṯīr (BAS, I, 448). Celui-ci rapporte, en effet, que les Arabes de Sicile (les Sicilienses de Malaterra), malgré leurs réticences, ont fait appel au prince Zīride, préférant une tutelle arabe à la domination normande. Les difficultés économiques contraignaient l’Afrique du Nord à importer des ressources de Sicile. Aussi le nouveau prince Zīride, Tamīm, fils et successeur d’al-Mu’izz, envoie-t-il ses deux fils en Sicile, avec des forces importantes. Ayyūb prend la direction des troupes envoyées à Palerme, tandis qu’‘Alī conduit les siennes à Agrigente. Le but de l’entreprise est donc à la fois politique et économique, comme le souligne ironiquement le chroniqueur en II, 33 (voir Amari 1933-1937, III/1, 83-85 et 94-97 ; Rizzitano 1977, 208-209 ; Loud 2000, 156)., engage contre ses ennemis le combat qu’il avait préparé depuis longtemps, en l’an 1061 de l’incarnation du Seigneur. Alors, le duc, répartissant son armée – ils n’étaient en effet que sept cents2Les Normands étaient deux mille selon Aimé V, 23 : « mille chevaliers et mille pedons ». – et formant deux lignes de bataille3Une telle répartition de l’armée normande se retrouve à la bataille de Cerami (II, 33, 7), pour faire face aux Arabes, eux-mêmes placés sur deux lignes., en confie une à son frère, afin qu’il frappe l’ennemi le premier selon son habitude, tandis que lui, haranguant ses hommes avec ardeur4Aimé V, 23, rapporte la harangue de Guiscard à ses hommes, dont voici le début : « L’esperance nostre est fermee plus en Dieu que en grant multitude de combateors. Non aiez paor quar nous avons Jesu Crist avec nouz, […] »., le suit sans tarder à la tête du second rang. De la même façon, Belcawet, qui disposait de quinze mille hommes en armes5Aimé V, 23, compte quinze mille chevaliers et cent mille fantassins. Il précise que ces hommes sont conduits par « Balchaot [Ibn al-Hawwās], liquel estoit plus fort et plus sage de bataille, o autre official liquel se clamoient caÿti »., les rangea sur trois lignes, avec lesquelles il engagea le combat, affrontant l’ennemi, au début du moins, avec une rare intrépidité. <2> Les nôtres, cependant, grâce à la vigueur dont ils font preuve dès le premier choc, selon leur habitude, terrassent une multitude d’ennemis et mettent en fuite tous les autres ; et, les poursuivant de leurs coups en direction de Castrogiovanni, ils en tuèrent environ dix mille6Aimé (V, 23) insiste sur l’impossibilité de dénombrer les victimes parmi les Sarrasins, tandis qu’aucun Normand ne périt : « Et fu une cose merveillouse et qui jamaiz non fu oïe ; quar nul de li chevalier né de li pedon non fu occis né ferut. Mès de li Païen tant en furent occis que nul home non puet savoir lo nombre ».. Ayant ainsi remporté la victoire, ils s’enrichirent à tel point des dépouilles, assurément, que celui qui avait perdu un cheval dans la bataille, comme il en récupérait dix pour un <de perdu>, ne pouvait hésiter à rallier une semblable armée, pour faire un semblable profit. <3> C’est pourquoi le lendemain, ils se rapprochèrent de la forteresse, bivouaquant une seule nuit au bord du lac7Il s’agit probablement du Lago di Pergusa, situé à quelques kilomètres au sud d’Enna, bien connu des Anciens pour être le lieu du rapt de Perséphone. situé entre Castrogiovanni et Naurcium8Les manuscrits ne s’accordent pas sur le nom de cette localité, qui n’a pas été identifiée de façon certaine. Sebastiano Sedi (Gruppo archeologico « L. Villari », Piazza Armerina), rapprochant Naurcium et Marcium, propose de l’identifier avec le site archéologique de Montagna di Marzo, situé au sud du Lago di Pergusa et au nord-ouest de Piazza Armerina (http://www.archeoplatia.org/content/view/18/48/)., et le jour suivant, ils installèrent leur campement sur le mont appelé Calascibetta9La forteresse de Calascibetta (prov. Enna), située à près de 700 m de hauteur, se situe à 3 km au nord-ouest de celle de Castrogiovanni, à laquelle elle fait face.. Mais, comme le mont était trop étroit et n’offrait pas l’espace suffisant pour que l’armée s’y établît, ils poussèrent jusqu’à la plaine des « Sources »10La plaine dite des « Sources » par Malaterra pourrait se situer du côté de l’actuel Lago Nicoletti, lac artificiel, formé par un barrage sur le Dittaino, au nord-est de Calascibetta. Vers ce lieu, en effet, et jusqu’au fleuve Bozzetta coulent les torrents Girgia, Valguarnera, Crisa, qui se rejoignent et alimentent le Dittaino.. <4> Alors le comte Roger, qui ne pouvait supporter le repos et était toujours sur la brèche, prenant avec lui trois cents jeunes gens, va jusqu’à Agrigente11Agrigente ou Girgenti, chef-lieu de province, se trouve à environ 90 km, au sud-ouest de Calascibetta. pour y faire du butin et inspecter la région, dévastant tout le pays en y mettant le feu. À son retour, il combla toute son armée de dépouilles et de butin. <5> Restant un mois12Le siège dura un mois selon Malaterra, deux, selon Aimé V, 23, au bout desquels Robert regagna Messine. en ce lieu, ils frappèrent ainsi tout le pays, semant la dévastation par des raids menés en divers lieux ; cependant, ils ne purent jamais triompher de Castrogiovanni. La même année, le duc fit construire la forteresse de San Marco <d’Alunzio>13La forteresse de San Marco, construite (fecit) par Guiscard pour commander le Val Demone, correspond à l’actuel San Marco d’Alunzio (prov. Messine), situé sur la côte septentrionale de l’île, à environ 5 km à l’ouest de Frazzanò. Aimé V, 25, fait aussi mention de l’édification de cette forteresse, dont il précise le lien avec San Marco Argentano..

<1> Belcawet [+] [belcawet AC : belcavet B beatame Z bechamet ed. pr. belcamet Pontieri praeeunte D. [-]] BelcawetBelcavetBeatameBechametBelcamet*belcamet Pontieri praeeunte D igitur, numerosa multitudine [+] [multitudine post africanorum transt. Z ed. pr. [-]]  Africanorum [+] [africanorum iter. Z. [-]] multitudine Africanorummultitudine Africanorummultitudine AfricanorumAfricanorum Africanorum multitudineAfricanorum multitudine et Siciliensium [+] [siciliensium (syc- A) AC Z : siculorum B. [-]] SiciliensiumSiciliensiumSyciliensiumSicilienciumSiculorum coadunata, bellum quod diu disposuerat hostibus offert [+] [offert AC Z : offerre B. [-]] offertoffertoffertoffertoffere, anno ab incarnatione [+] [ab incarnatione AC Z : incarnationis B. [-]] ab incarnationeab incarnationeab incarnationeab incarnationeincarnationis Domini [+] [domini om. A. [-]] DominiDominiDominiDomini[om.] MLXI. Porro dux, exercitum semipartiens – erant enim tantummodo septingenti – et ex ipsis duas acies ordinans, unam fratri [+] [fratri AC Z : frater B. [-]] fratrifratrifratrifratrifrater, ut [+] [ut AC Z : sicut B. [-]] ututututsicut prior [+] [prior AC ZxB : priori Z edd. [-]] priorprior [+] [Zx : prior [-]] priori – sicuti [+] [sicuti C Z : sec- A om. B. [-]] sicutisicutisicutisecuti[om.] sibi moris erat [+] [erat AC B : erant Z. [-]] erateraterateraterant – in [+] [in AC ZB : ut in Zx ut edd. [-]] ininin [+] [Zx : ut in [-]] ut hostem feriata'La construction prépositionnelle de ferire est attestée aux époques tardive et médiévale ; voir Du Cange 1937-1938, s.v., et Niermeyer 1997, s.v. Chez Malaterra, sur les deux autres occurrences de ferire, la première présente la construction directe classique (I, 40, 4) ; quant à la seconde (voir II, 33, 7), qui se trouve dans un contexte similaire à celui-ci, elle est employée de manière absolue., delegat [+] [delegat om. B. [-]] delegatdelegatdelegatdelegat[om.], ipse cum altera suos [+] [suos AC Z : quos B. [-]] suossuossuossuosquos alacriter verbis exhortando subsequi non tardat. Similiter Belcawet [+] [belcawet AC : belcavet B becamet Z belcamet Pontieri bechamet ed. pr. [-]] BelcawetBelcavetBecametBelcametBechamet, cum quindecim milia armatorum haberet, tres acies instituit [+] [instituit AC Z : instruit B. [-]] instituitinstituitinstituitinstituitinstruit, cum quibus primo [+] [primo AC Z : prior B. [-]] primoprimoprimo [+] [Z1 : primo [-]] prior[om.] quidem [+] [quidem AC B : quidam Z. [-]] quidemquidemquidemquidemquidam audacissime hostibus occurrens certamen iniit. <2> Porro nostri, ex more [+] [ex more post primo transt. Z ed. pr. [-]] in primoex more in primoex more in primoex more in primoin primo ex more congressu fortiter agendo plurimos sternentes [+] [sternentes C B : strenetes A externentes Z. [-]] sternentessternentessternentesstrenetes [+] [Z1 : externentes [-]] externentes quos, reliquos [+] [post reliquos add. occiderunt reliquosque B. [-]] reliquosreliquosreliquosreliquosreliquos occiderunt reliquosque in fugam vertunt [+] [vertunt AC ZB : verterunt Pontieri. [-]] vertuntvertuntvertuntvertuntverterunt ; quos caedendo versus Castrum [+] [castrum AC B : castra Z. [-]] CastrumCastrumCastrumCastrumCastra Johannis persequentes [+] [persequentes AC Z : pros- B. [-]] persequentespersequentespersequentespersequentesprosequentes, usque ad [+] [ad — sunt om. B. [-]] adadadad... decem milia occiderunt. Sicque victoriam adepti, spoliis quidem [+] [quidem AC Z : -dam ed. pr. [-]] quidemquidemquidemquidam suntsuntsuntsuntsunt ditati in tantum ut qui equum unum in proelio [+] [in proelio (pretio C) post perdiderat transt. B. [-]] perdiderat [+] [perdiderat AC B : -rit Z edd. [-]] in pretio perdideratperdiderat in proelioin proelio perdiderit, pro uno decem recipiens [+] [recipiens AC Z : capiens B. [-]] recipiensrecipiensrecipiensrecipienscapiens, causa similis lucri [+] [causa similis lucri C B : c. siml’ l. A consimilis l. Z consimili lucro edd. [-]] causa similis lucricausa siml’ lucriconsimilis lucriconsimili lucro ad similem [+] [similem Z : -le AC B. [-]] similemsimilemsimile exercitum [+] [exercitum om. B. [-]] exercitumexercitumexercitumexercitum[om.] accedere [+] [accedere ZB : -ret AC. [-]] accedereaccedereaccedereaccederet non dubitaret [+] [dubitaret AC Z : -tant B. [-]] dubitaretdubitaretdubitaretdubitaretdubitant. <3> In crastino itaque [+] [itaque AC B : enim Z ed. pr. [-]] itaqueitaqueitaqueenim propius [+] [propius ed. pr. : proprius AC ZB Pontieri. [-]] propriusb'C’est une erreur récurrente des manuscrits C et Z d’écrire proprius pour propius (III, 8 [Pontieri, p. 61, l. 10] ; III, 12 [Pontieri, p. 64, l. 16] ; IV, 16 [Pontieri, p. 95, l. 20] et IV, 17 [Pontieri, p. 96, l. 22]) ; voir Desbordes 2007, 58, n. 15. En revanche, D’Angelo 1998, LXVI, signale que le manuscrit M du Chronicon Beneventanum adopte toujours la graphie propius pour proprius. La construction de propius avec le datif n’était pas inconnue des Anciens (voir Hofmann & Szantyr 1965, 245, § 133), et on la retrouve en III, 8 (Pontieri, p. 61, l. 10) : ripae propius accedentes. castro [+] [castro AC ZB : castrum edd. [-]] castrocastrocastrocastrum progredientes, ad lacum [+] [lacum AC Z : locum B Pontieri. [-]] lacumlacumlacumlocum qui est inter Castrum [+] [castrum AC B : castra Z. [-]] CastrumCastrumCastrumCastrumCastra Johannis et Naurcium [+] [naurcium AC : nar- B naucuum Z irancuum ed. pr. [-]] NaurciumNaurciumNarciumNaucuumIrancuum sola nocte [+] [nocte post hospitati transt. B. [-]] hospitatinocte hospitatinocte hospitatinocte hospitatinocte hospitatihospitati nocte, die sequenti in monte qui Calatasibet [+] [calatasibet A : -taxibet C edd. -tasibeth B colataxibet Z. [-]] CalatasibethCalata [EP/p.30-31] xibetColataxibet dicitur tentoria [+] [tentoria AC Z : tin- B. [-]] tentoriatentoriatentoriatentoriatintoria figunt [+] [figunt AC Z : fignant B. [-]] figuntfiguntfiguntfiguntfignant. Sed quia mons strictior erat [+] [erat om. B. [-]] eraterateraterat[om.] et minus ad hospitandum exercitui [+] [exercitui AC ZB1 : -tum B. [-]] exercituiexercituiexercituiexercitui [+] [B1 : exercitui [-]] exercitum sufficiens, ad planiciem Fontium transierunt. <4> Comes vero Rogerius, quietis [+] [quietis AC Z : qui victis B. [-]] quietisquietisquietisquietisqui victis impatiens et laboris assiduus [+] [assiduus AC Z : avidus B Pontieri. [-]] assiduusassiduusassiduusavidus, trecentos juvenes secum ducens, usque [+] [post usque add. ad B. [-]] usqueusqueusqueusqueusque ad Girgentum [+] [girgentum ego : gergentum AC Z agrigentum B Pontieri girgenttum Me grigentum ed. pr. [-]] GergentumAgrigentumGirgenttumGrigentumc'À l’époque normande ont coexisté deux toponymes latins pour désigner Agrigente : Agrigentum, issu du grec ᾽Ακράγας et employé à l’époque classique, et Girgentum, courant à l’époque byzantine et transcrit en arabe Ğ.rğ.nt (voir Maurici 2001, 106). Partout ailleurs Malaterra emploie Agrigentum ou Agrigentina urbs. praedatum et terram inspectum vadit, totam provinciam incendio [+] [incendio C ZB : -di A. [-]] incendioincendioincendioincendioincendi concremando devastans. Cum redit [+] [redit A : rediit C B reddit Z. [-]] reditreditrediitreddit, spoliis et praeda [+] [et praeda AC Z : et praedam B post replevit transf. [-]] totum exercitum abundanter replevitet praeda totum exercitum abundanter replevitet praeda totum exercitum abundanter replevitet praeda totum exercitum abundanter replevitet praeda totum exercitum abundanter replevittotum exercitum abundanter replevit et praedam. <5> Per mensem itaque ibi perdurantes, totam provinciam diversis [+] [diversis om. B. [-]] diversisdiversisdiversisdiversis[om.] incursionibus lacerantes afflixerunt [+] [afflixerunt A ZB : afflexerunt C. [-]] afflixeruntafflixeruntafflixeruntafflixeruntafflexerunt ; sed Castro [+] [castro AC Z : castri B. [-]] CastroCastroCastroCastroCastri Johannis [+] [johannis A ZB : -ni C. [-]] JohannisJohannisJohannisJohannisJohanni minime praevaluerunt [+] [praevaluerunt A : -voluerunt C -valerunt ZB. [-]] praevalueruntpraevalueruntpraevolueruntpraevalerunt. In ipso anno dux castrum Marci fecit.

~

1L’information de Malaterra est confirmée par Ibn al-Aṯīr (BAS, I, 448). Celui-ci rapporte, en effet, que les Arabes de Sicile (les Sicilienses de Malaterra), malgré leurs réticences, ont fait appel au prince Zīride, préférant une tutelle arabe à la domination normande. Les difficultés économiques contraignaient l’Afrique du Nord à importer des ressources de Sicile. Aussi le nouveau prince Zīride, Tamīm, fils et successeur d’al-Mu’izz, envoie-t-il ses deux fils en Sicile, avec des forces importantes. Ayyūb prend la direction des troupes envoyées à Palerme, tandis qu’‘Alī conduit les siennes à Agrigente. Le but de l’entreprise est donc à la fois politique et économique, comme le souligne ironiquement le chroniqueur en II, 33 (voir Amari 1933-1937, III/1, 83-85 et 94-97 ; Rizzitano 1977, 208-209 ; Loud 2000, 156).

2Les Normands étaient deux mille selon Aimé V, 23 : « mille chevaliers et mille pedons ».

3Une telle répartition de l’armée normande se retrouve à la bataille de Cerami (II, 33, 7), pour faire face aux Arabes, eux-mêmes placés sur deux lignes.

4Aimé V, 23, rapporte la harangue de Guiscard à ses hommes, dont voici le début : « L’esperance nostre est fermee plus en Dieu que en grant multitude de combateors. Non aiez paor quar nous avons Jesu Crist avec nouz, […] ».

5Aimé V, 23, compte quinze mille chevaliers et cent mille fantassins. Il précise que ces hommes sont conduits par « Balchaot [Ibn al-Hawwās], liquel estoit plus fort et plus sage de bataille, o autre official liquel se clamoient caÿti ».

6Aimé (V, 23) insiste sur l’impossibilité de dénombrer les victimes parmi les Sarrasins, tandis qu’aucun Normand ne périt : « Et fu une cose merveillouse et qui jamaiz non fu oïe ; quar nul de li chevalier né de li pedon non fu occis né ferut. Mès de li Païen tant en furent occis que nul home non puet savoir lo nombre ».

7Il s’agit probablement du Lago di Pergusa, situé à quelques kilomètres au sud d’Enna, bien connu des Anciens pour être le lieu du rapt de Perséphone.

8Les manuscrits ne s’accordent pas sur le nom de cette localité, qui n’a pas été identifiée de façon certaine. Sebastiano Sedi (Gruppo archeologico « L. Villari », Piazza Armerina), rapprochant Naurcium et Marcium, propose de l’identifier avec le site archéologique de Montagna di Marzo, situé au sud du Lago di Pergusa et au nord-ouest de Piazza Armerina (http://www.archeoplatia.org/content/view/18/48/).

9La forteresse de Calascibetta (prov. Enna), située à près de 700 m de hauteur, se situe à 3 km au nord-ouest de celle de Castrogiovanni, à laquelle elle fait face.

10La plaine dite des « Sources » par Malaterra pourrait se situer du côté de l’actuel Lago Nicoletti, lac artificiel, formé par un barrage sur le Dittaino, au nord-est de Calascibetta. Vers ce lieu, en effet, et jusqu’au fleuve Bozzetta coulent les torrents Girgia, Valguarnera, Crisa, qui se rejoignent et alimentent le Dittaino.

11Agrigente ou Girgenti, chef-lieu de province, se trouve à environ 90 km, au sud-ouest de Calascibetta.

12Le siège dura un mois selon Malaterra, deux, selon Aimé V, 23, au bout desquels Robert regagna Messine.

13La forteresse de San Marco, construite (fecit) par Guiscard pour commander le Val Demone, correspond à l’actuel San Marco d’Alunzio (prov. Messine), situé sur la côte septentrionale de l’île, à environ 5 km à l’ouest de Frazzanò. Aimé V, 25, fait aussi mention de l’édification de cette forteresse, dont il précise le lien avec San Marco Argentano.

~

a'La construction prépositionnelle de ferire est attestée aux époques tardive et médiévale ; voir Du Cange 1937-1938, s.v., et Niermeyer 1997, s.v. Chez Malaterra, sur les deux autres occurrences de ferire, la première présente la construction directe classique (I, 40, 4) ; quant à la seconde (voir II, 33, 7), qui se trouve dans un contexte similaire à celui-ci, elle est employée de manière absolue.

b'C’est une erreur récurrente des manuscrits C et Z d’écrire proprius pour propius (III, 8 [Pontieri, p. 61, l. 10] ; III, 12 [Pontieri, p. 64, l. 16] ; IV, 16 [Pontieri, p. 95, l. 20] et IV, 17 [Pontieri, p. 96, l. 22]) ; voir Desbordes 2007, 58, n. 15. En revanche, D’Angelo 1998, LXVI, signale que le manuscrit M du Chronicon Beneventanum adopte toujours la graphie propius pour proprius. La construction de propius avec le datif n’était pas inconnue des Anciens (voir Hofmann & Szantyr 1965, 245, § 133), et on la retrouve en III, 8 (Pontieri, p. 61, l. 10) : ripae propius accedentes.

c'À l’époque normande ont coexisté deux toponymes latins pour désigner Agrigente : Agrigentum, issu du grec ᾽Ακράγας et employé à l’époque classique, et Girgentum, courant à l’époque byzantine et transcrit en arabe Ğ.rğ.nt (voir Maurici 2001, 106). Partout ailleurs Malaterra emploie Agrigentum ou Agrigentina urbs.