Chapitre 50

[1491/vue 30] [Prüss1/vue 25] Capitulum L1caput 49 1536.

Leviathan [le léviathan]1Il s’agit du monstre marin biblique. et ludolachra [le loup2Ce poisson semble être le loup (Dicentrarchus labrax Linné, 1758). Kitchell & Resnick 1999, 1687, voient dans le mot ludolachra une déformation du nom labrax dont parle Aristote, qui mentionne ses quatre nageoires, devenues deux ailes et deux nageoires. La traduction d’Aristote par Michel Scot (Arist. HA 489 b 28 MS) permet de saisir partiellement comment on est arrivé au poisson fabuleux ludolachra : Animalia vero aquosa natabilia habent alas, sicut piscis. Et ex eo est quod habet quatuor alas, duas in facie et duas in dorso ejus sicut piscis qui vocatur harchea kidolatra, « Mais les animaux qui vivent dans l’eau et nagent ont des nageoires, comme les poissons. Et parmi eux certains possèdent quatre nageoires, deux sur le devant et deux sur le dos comme le poisson qu’on appelle harchea kidolatra » : le texte grec porte χρύσοφρυς καὶ λάϐραξ (la dorade et le loup) ; Michel Scot garde bien lachra, dans lequel on reconnaît le λάϐραξ du texte grec, le καὶ est peut-être à reconnaître dans les syllabes ki ou kido ; quant au reste du mot, qui ne rappelle rien du grec, il semble très déformé. Le passage ensuite à ludolachra reste mystérieux.] [+][VB 17, 119 De leviathan et ludolachra et loligine [-]][+]

Leviathan et ludolachra [+][VB 17, 119 De leviathan et ludolachra et loligine [-]][+]

Renvois internes : Ludolachra : cf. Lupus marinus, ch. 54.

Lieux parallèles : Ludolachra dans TC, De ludolacra (6, 33) ; AM, [Ludolacra] (24, 69 (38)).

poisson

[1] [] VB 17, 119, 1 Nota HSIsidore. [] VB 17, 119, 1Le léviathan, ou levim, est un poisson à forme de serpent Nota HSdont nous avons parlé ci-dessus, dans la section consacrée aux animaux, au chapitre 843Hortus sanitatis, De animalibus, ch. 84 : Leviathan. Actor. Leviathan Hebraice dicitur draco. Fertur autem quod draco et in terra serpit et in aquis natat et in aere volat. Unde in Asia tribus nominibus appellatur, scilicet serpens et cetus et leviathan. Loquens enim in spiritum de diabolo sub leviathan typo ita dicit propheta : « In die illa visitabit Dominus in gladio suo duro et grandi et forti super Leviathan serpentem tortuosum et occidet cetum qui in mari est » [Is. 27, 1]. Jorath : levin et leviathan pisci aspectu id est ceto frequenter insidiatur et pugnat cum eo. Omnesque pisces maris qui pugnam vident inter illos subito ad caudam ceti confluunt. Et si, quando cetus ab illo devictus fuerit, morietur, et ipsi statim ; quos enim cauda cinxerit, mox deglutit. Quod si cetus superari non potuerit, tunc levin a faucibus suis fetidissimum odorem cum aqua emittit. Cetus autem e contrario aquam haurit et respuit et odorem fetidissimum repellit. Et sic se suosque salvat et defendit, « Léviathan. En hébreu, draco se dit Léviathan. On rapporte que le draco rampe sur terre, nage dans les eaux, et vole dans les airs. C’est pourquoi en Asie on l’appelle de trois noms, serpent, cète et léviathan. En effet, parlant en esprit du Malin sous l’apparence du Léviathan, le prophète dit ainsi : “Ce jour-là, Yahvé châtiera, avec son épée dure, grande et forte, Léviathan, le serpent fuyard, Léviathan, le serpent tortueux ; il tuera le cète qui habite la mer”. Jorath : Le Levim tend souvent des pièges au Léviathan sous son aspect de poisson, c’est-à-dire au cète, et il se bat avec lui. Et tous les poissons de la mer qui voient le combat se réunissent tout à coup et se dirigent vers la queue du cète. Et si le cète meurt, quand il aura été vaincu par le Levim, ceux-ci meurent aussi ; en effet, le Levim avale bientôt tous les poissons qu’il avait entourés de sa queue. Et si le cète ne peut être vaincu, alors le Levim exhale, des profondeurs de sa gorge, une odeur extrêmement repoussante, qu’il mêle à l’eau. Mais le cète, de son côté, avale cette eau, la recrache et rejette cette odeur fétide. Et c’est ainsi qu’il se défend avec les siens et qu’il assure leur salut commun ». Notons que l’auteur de l’Hortus sanitatis déforme la citation originale de Iorach, qui assimilait levim et léviathan..

[1] [] VB 17, 119, 1 compil.Isidorus2isidorus non hab. VB.3Le marqueur Isidore n’apparaît pas chez Vincent de Beauvais mais a été ajouté par l’auteur de l’Hortus sanitatis. Isidore de Séville parle cependant bien du léviathan : Ipse est et Leuiathan, id est serpens de aquis, quia in huius saeculi mare uolubili uersatur astutia. Leuiathan autem interpretatur additamentum eorum (Isid. orig. 8, 11, 27). Vincent de Beauvais s’est contenté de présenter le léviathan en une phrase reprise par l’auteur de l’Hortus sanitatis, dont la fin a cependant été modifiée pour adapter le renvoi interne.. [] VB 17, 119, 1Leviathan4leviathan — levim : levim sive leviathan VB2 leviathan VBd. – sive levim – est piscis serpentinus, de quo compil.scilicet5scilicet — capitulo LXXXIIII (capit. 84 1536) : inferius dicetur in tractatu de serpentibus VB. supra dictum est in tractatu De animalibus capitulo LXXXIIII.

[2] [] VB 17, 119, 1 Nota HSIsidore. [] TC 6, 33La ludolachra est un animal remarquable par sa nature et sa configuration : elle a deux ailes sur le devant et deux sur le dos, dont elle se sert avec une étonnante rapidité pour aller partout où elle en a envie.

[2] [] VB 17, 119, 1 compil.Isidorus6isidorus non hab. VB.7Le marqueur est erroné. Vincent de Beauvais suit fidèlement Thomas de Cantimpré.. [] TC 6, 33Ludolachra est animal natura et forma mirabile, duas habens alas in facie, duas in dorso, quibus mira velocitate nititur quocumque voluntas eam impulerit.

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1Il s’agit du monstre marin biblique.

2Ce poisson semble être le loup (Dicentrarchus labrax Linné, 1758). Kitchell & Resnick 1999, 1687, voient dans le mot ludolachra une déformation du nom labrax dont parle Aristote, qui mentionne ses quatre nageoires, devenues deux ailes et deux nageoires. La traduction d’Aristote par Michel Scot (Arist. HA 489 b 28 MS) permet de saisir partiellement comment on est arrivé au poisson fabuleux ludolachra : Animalia vero aquosa natabilia habent alas, sicut piscis. Et ex eo est quod habet quatuor alas, duas in facie et duas in dorso ejus sicut piscis qui vocatur harchea kidolatra, « Mais les animaux qui vivent dans l’eau et nagent ont des nageoires, comme les poissons. Et parmi eux certains possèdent quatre nageoires, deux sur le devant et deux sur le dos comme le poisson qu’on appelle harchea kidolatra » : le texte grec porte χρύσοφρυς καὶ λάϐραξ (la dorade et le loup) ; Michel Scot garde bien lachra, dans lequel on reconnaît le λάϐραξ du texte grec, le καὶ est peut-être à reconnaître dans les syllabes ki ou kido ; quant au reste du mot, qui ne rappelle rien du grec, il semble très déformé. Le passage ensuite à ludolachra reste mystérieux.

3Hortus sanitatis, De animalibus, ch. 84 : Leviathan. Actor. Leviathan Hebraice dicitur draco. Fertur autem quod draco et in terra serpit et in aquis natat et in aere volat. Unde in Asia tribus nominibus appellatur, scilicet serpens et cetus et leviathan. Loquens enim in spiritum de diabolo sub leviathan typo ita dicit propheta : « In die illa visitabit Dominus in gladio suo duro et grandi et forti super Leviathan serpentem tortuosum et occidet cetum qui in mari est » [Is. 27, 1]. Jorath : levin et leviathan pisci aspectu id est ceto frequenter insidiatur et pugnat cum eo. Omnesque pisces maris qui pugnam vident inter illos subito ad caudam ceti confluunt. Et si, quando cetus ab illo devictus fuerit, morietur, et ipsi statim ; quos enim cauda cinxerit, mox deglutit. Quod si cetus superari non potuerit, tunc levin a faucibus suis fetidissimum odorem cum aqua emittit. Cetus autem e contrario aquam haurit et respuit et odorem fetidissimum repellit. Et sic se suosque salvat et defendit, « Léviathan. En hébreu, draco se dit Léviathan. On rapporte que le draco rampe sur terre, nage dans les eaux, et vole dans les airs. C’est pourquoi en Asie on l’appelle de trois noms, serpent, cète et léviathan. En effet, parlant en esprit du Malin sous l’apparence du Léviathan, le prophète dit ainsi : “Ce jour-là, Yahvé châtiera, avec son épée dure, grande et forte, Léviathan, le serpent fuyard, Léviathan, le serpent tortueux ; il tuera le cète qui habite la mer”. Jorath : Le Levim tend souvent des pièges au Léviathan sous son aspect de poisson, c’est-à-dire au cète, et il se bat avec lui. Et tous les poissons de la mer qui voient le combat se réunissent tout à coup et se dirigent vers la queue du cète. Et si le cète meurt, quand il aura été vaincu par le Levim, ceux-ci meurent aussi ; en effet, le Levim avale bientôt tous les poissons qu’il avait entourés de sa queue. Et si le cète ne peut être vaincu, alors le Levim exhale, des profondeurs de sa gorge, une odeur extrêmement repoussante, qu’il mêle à l’eau. Mais le cète, de son côté, avale cette eau, la recrache et rejette cette odeur fétide. Et c’est ainsi qu’il se défend avec les siens et qu’il assure leur salut commun ». Notons que l’auteur de l’Hortus sanitatis déforme la citation originale de Iorach, qui assimilait levim et léviathan.

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1caput 49 1536.

2isidorus non hab. VB.

3Le marqueur Isidore n’apparaît pas chez Vincent de Beauvais mais a été ajouté par l’auteur de l’Hortus sanitatis. Isidore de Séville parle cependant bien du léviathan : Ipse est et Leuiathan, id est serpens de aquis, quia in huius saeculi mare uolubili uersatur astutia. Leuiathan autem interpretatur additamentum eorum (Isid. orig. 8, 11, 27). Vincent de Beauvais s’est contenté de présenter le léviathan en une phrase reprise par l’auteur de l’Hortus sanitatis, dont la fin a cependant été modifiée pour adapter le renvoi interne.

4leviathan — levim : levim sive leviathan VB2 leviathan VBd.

5scilicet — capitulo LXXXIIII (capit. 84 1536) : inferius dicetur in tractatu de serpentibus VB.

6isidorus non hab. VB.

7Le marqueur est erroné. Vincent de Beauvais suit fidèlement Thomas de Cantimpré.

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