Chapitre 22

Capitulum XXII1caput 20 1536.

Conchae [les coquillages1Concha est un terme générique désignant toute sorte de coquillages.] [+][VB 17, 44 De conchis [-]][+]

Conchae [+][VB 17, 44 De conchis [-]][+]

Renvois internes : Conchae : cf. Cochleae, ch. 23 ; Eceola, ch. 31.

Lieux parallèles : TC, De conchis (7, 22) ; AM, [Concha] (24, 30 (21)) (avec des différences notables entre les chapitres).

poisson

[1] [] VB 17, 44, 1Pline au livre 9. [] Plin. nat. 9, 102Les différents coquillages sont pourvus d’une coquille très résistante ; ils démontrent la grande variété des jeux de la nature tant il y a de différences entre les couleurs et tant il y a de formes ; [] Plin. nat. 9, 106les margaritae [les coquilles perlières] occupent le premier rang.

[1] [] VB 17, 44, 1Plinius, libro nono. [] Plin. nat. 9, 102Firmioris iam testae murices et concharum genera, in quibus magna ludentis naturae uarietas tot colorum differentiae, tot figurae.Concharum genera2generis VBd. firmioris sunt testae, in quibus magna varietas apparet ludentis naturae, tot colorum differentiae, tot figurae ; [] Plin. nat. 9, 106Principium ergo columenque omnium rerum pretii margaritae tenent.inter quas principatum tenent margaritae.

[2] [] VB 17, 44, 2Isidore. [] Isid. orig. 12, 6, 48-49Les coquillages et les escargots tirent leur nom du fait que, quand la lune décroît, ils se creusent, c’est-à-dire qu’ils se vident. De fait, tous les animaux marins fermés et les coquillages grossissent quand la lune croît, mais se vident lorsqu’elle décroît ; en effet, la lune, dans sa phase d’accroissement, provoque une augmentation de leur eau, mais, sur son décours, elle entraîne sa diminution. Le mot concha est une forme de premier degré, mais cochlea est un diminutif comme conchula [petit coquillage]. Il existe de nombreuses espèces de coquillages parmi lesquels les margaritae [les coquilles perlières], qu’on appelle aussi les celeae.

[2] [] VB 17, 44, 2Isidorus. [] Isid. orig. 12, 6, 48-49Concae et cocleae hac ex causa uocatae, quia deficiente luna cauantur, id est euacuantur. Omnium enim clausorum maris animalium atque concarum incremento lunae membra turgescunt, defectu euacuantur. Luna enim cum in augmento fuerit, auget humorem, cum uero in defectum uenerit, humores minuuntur ; hoc enim Physici dicunt. Concae autem primae positionis nomen, cocleae uero per diminutionem, quasi concleae. Concarum multa genera sunt ; inter quas et margaritiferae, quae oceloe dicuntur.Conchae et cochleae inde vocatae sunt, quia deficiente luna cavantur, id est evacuantur3André 1986, 210, n. 404, note le caractère erroné de l’étymologie proposée par Isidore de Séville, qui explique conc(h)a par concavus, « creux ». Il faut poser un étymon grec pour conc(h)a : κόγχη ; sur le modèle de la série κόγχη, κογχύλη, κογχύλιον, le latin présente conc(h)a, conchula, « petit coquillage », et conchylium, « coquillage ». En revanche, cochleae, dont Isidore de Séville fait abusivement un diminutif de conc(h)a comme conchulae, doit être rapproché du grec κοχλίας.. Omnium enim clausorum maris animalium atque concharum incremento4incrementa 1491 Prüss1 1536. lunae membra turgescunt, defectu evacuantur. Nam luna cum in augmento fuerit, auget humorem, et cum in defectum venerit, humores minuuntur. Conchae autem primae positionis nomen est, cochleae vero per diminutionem quasi conchulae. Concharum multa genera sunt, inter quas et margaritae5margaritae — dicuntur : margaritifera quae eceloa (ecelola VB2) dicitur VB. quae celeae esse dicuntur6Pline (Plin. nat. 2, 109) ou Aulu-Gelle (Gell. 20, 8, 3-5, à propos des huîtres) délivrent des informations de même nature sur l’influence de la lune sur les coquillages..

[3] [] VB 17, 44, 3Fulgence dans le Liber mythologiarum. [] Fulg. myth. 2, 1, De VenereLa conque marine, selon les dires de Juba dans le Physiologus, s’unit pour l’accouplement en ouvrant entièrement son corps2Fulgence énumère dans ce chapitre les différents éléments codés qui entrent dans les représentations allégoriques de Vénus : « On la [Vénus] représente portée par une conque marine, parce que les animaux de cette espèce s’unissent pour l’accouplement le corps ouvert tout entier, comme le rapporte Juba dans les Physiologies » (Fulg. myth. 2, 1). La présence de la conque marine dans les attributs de Vénus doit aussi pouvoir s’expliquer par la ressemblance, déjà signalée par Plaute (Plaut. Rud. 304), entre le sexe féminin et la fente du coquillage. Nous n’avons pas trouvé d’éléments susceptibles d’éclairer la référence à un traité du roi Juba intitulé De Physiologis..

[3] [] VB 17, 44, 3Fulgentius in Libro mythologiarum7mitilogiarum VB2.. [] Fulg. myth. 2, 1, De VenereConca etiam marina portari pingitur, quod huius generis animal toto corpore simul aperto in coitu misceatur, sicut Iuba in fisiologis refert.Concha marina toto corpore simul aperto miscetur in coitum, sicut Juba refert in Phisiologis.

[4] [] VB 17, 44, 4Haly. [] Haly Abbas Regalis dispositio2, 2, 52 (531)Le meilleur sadephum, c’est-à-dire la conque marine, est le blanc.

[4] [] VB 17, 44, 4Haly8post haly (hali VBd) hab. ubi supra VB.9D’après Paulmier-Foucart 2004, 66-67, Haly serait Haly Abbas, auteur d’un Liber regalis, dont Vincent de Beauvais se serait servi dans la traduction d’Étienne d’Antioche. Nous avons repéré, en effet, dans la Regalis dispositio d’Haly Abbas, éditée par Bernardino Rizzo en 1492 la source du passage mentionné par Vincent de Beauvais. La notice relative aux médications tirées de coquilles De ostracis prend place au chapitre 52 De utilitate de membrorum animalium du deuxième livre de la seconde partie de l’œuvre : liber secundus practice de custodia sanitatis. Dans l’édition de 1492, que nous avons consultée ici, à partir du chapitre 2, 2, 32 consacré aux médications tirées des plantes, les paragraphes sont accompagnés d’une numérotation supplémentaire en continu que nous avons indiquée entre parenthèses.. [] Haly Abbas Regalis dispositio 2, 2, 52 (531)Sadefum melius est album si comburatur, elimat dentes […].Sadephum, id est concha marina, melius est album.

Propriétés et indications

Operationes

[5] [] VB 17, 44, 5A. Rhazès dans le Liber ad Almansorem. [] Rāzī ad Almansorem 3, 45On se nettoie les dents en les frottant avec de la cendre de conque marine.

[5] [] VB 17, 44, 5A. Rasi10razi VB. in Almansore11almasore VB2.12Le compilateur a fractionné la citation de Rasis trouvée chez Vincent de Beauvais. La courte notice relative aux conchae marinae figure au chapitre 45 du troisième traité du Liber ad Almansorem, le Tractatus tertius in virtutibus ciborum et medicinarum simplicibus.. [] Rasis ad Almansorem 3, 45Cochlee marine aduste abradendo purgant dentes.Conchae marinae adustae abradendo purgant dentes.

[6] [] VB 17, 44, 5B. [] Rāzī ad Almansorem3, 45Un emplâtre de coquillages obtenu sans qu’on les ait réduits en cendres ou en poudre est souverain contre les brûlures.

[6] [] VB 17, 44, 5B. [] Rasis ad Almansorem 3, 45Ex non adustis vero et tritis emplastrum factum et adustioni ignis suppositum sana [sic] eum.Ex non adustis aut attritis emplastrum factum adustionem ignis sanat.

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1Concha est un terme générique désignant toute sorte de coquillages.

2Fulgence énumère dans ce chapitre les différents éléments codés qui entrent dans les représentations allégoriques de Vénus : « On la [Vénus] représente portée par une conque marine, parce que les animaux de cette espèce s’unissent pour l’accouplement le corps ouvert tout entier, comme le rapporte Juba dans les Physiologies » (Fulg. myth. 2, 1). La présence de la conque marine dans les attributs de Vénus doit aussi pouvoir s’expliquer par la ressemblance, déjà signalée par Plaute (Plaut. Rud. 304), entre le sexe féminin et la fente du coquillage. Nous n’avons pas trouvé d’éléments susceptibles d’éclairer la référence à un traité du roi Juba intitulé De Physiologis.

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1caput 20 1536.

2generis VBd.

3André 1986, 210, n. 404, note le caractère erroné de l’étymologie proposée par Isidore de Séville, qui explique conc(h)a par concavus, « creux ». Il faut poser un étymon grec pour conc(h)a : κόγχη ; sur le modèle de la série κόγχη, κογχύλη, κογχύλιον, le latin présente conc(h)a, conchula, « petit coquillage », et conchylium, « coquillage ». En revanche, cochleae, dont Isidore de Séville fait abusivement un diminutif de conc(h)a comme conchulae, doit être rapproché du grec κοχλίας.

4incrementa 1491 Prüss1 1536.

5margaritae — dicuntur : margaritifera quae eceloa (ecelola VB2) dicitur VB.

6Pline (Plin. nat. 2, 109) ou Aulu-Gelle (Gell. 20, 8, 3-5, à propos des huîtres) délivrent des informations de même nature sur l’influence de la lune sur les coquillages.

7mitilogiarum VB2.

8post haly (hali VBd) hab. ubi supra VB.

9D’après Paulmier-Foucart 2004, 66-67, Haly serait Haly Abbas, auteur d’un Liber regalis, dont Vincent de Beauvais se serait servi dans la traduction d’Étienne d’Antioche. Nous avons repéré, en effet, dans la Regalis dispositio d’Haly Abbas, éditée par Bernardino Rizzo en 1492 la source du passage mentionné par Vincent de Beauvais. La notice relative aux médications tirées de coquilles De ostracis prend place au chapitre 52 De utilitate de membrorum animalium du deuxième livre de la seconde partie de l’œuvre : liber secundus practice de custodia sanitatis. Dans l’édition de 1492, que nous avons consultée ici, à partir du chapitre 2, 2, 32 consacré aux médications tirées des plantes, les paragraphes sont accompagnés d’une numérotation supplémentaire en continu que nous avons indiquée entre parenthèses.

10razi VB.

11almasore VB2.

12Le compilateur a fractionné la citation de Rasis trouvée chez Vincent de Beauvais. La courte notice relative aux conchae marinae figure au chapitre 45 du troisième traité du Liber ad Almansorem, le Tractatus tertius in virtutibus ciborum et medicinarum simplicibus.

Annotations scientifiques

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