chapitre 8
capitulum VIII
Afin d’empêcher les nôtres de passer en Sicile comme ils le voulaient, les Palermitains gagnent le Faro par la mer
Panormitani, ut nostris transire volentibus prohibeant, in Farum navigio veniunt
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1Concernant les richesses en bois de la Calabre, qui permirent aux Normands de construire des vaisseaux, voir Noyé 2000, 213. Guiscard profite de l’expérience des Calabrais pour armer les navires, comme l’indique Guillaume de Pouille à propos du siège de Bari (Guil. Ap. II, 486).
2Aimé V, 13 : « Li duc ala devant, li Normant lo securent sans nombre ». Selon Aimé V, 12, les habitants de Reggio avaient subi de lourdes pertes en menant une bataille contre les Siciliens pour plaire au duc.
3Aimé V, 13, situe le rassemblement de l’armée de Guiscard à « Sainte Marie de lo Fare » (Santa Maria del Faro), qu’il faut identifier à Catona, à 10 km au nord de Reggio. Le lieu, plus favorable pour faire passer la flotte, était utilisé habituellement par les Byzantins ; voir Givigliano 2003, 27 et n. 77 ; voir aussi II, 10, 1-2.
4Ibn al-Hawwās contrôle Palerme, depuis qu’il a vaincu Ibn al-Thumna (Muhammad b. Ibrāhīm) à Castrogiovanni. C’est donc lui qui envoie une flotte au secours de Messine quand Robert Guiscard veut prendre la ville (Eddé et al. 1990, 109). Selon Aimé V, 13, il s’agit de « Sausane, liquel estoit amiral en Palerme ».
5Le mot cattus ou gattus (gath chez Aimé V, 10) désigne un navire de guerre, particulièrement large, dont le nom est peut-être issu de l’arabe qit’a. Il est connu par les informations qu’en donnent Albert d’Aix et Guillaume de Tyr ; voir Cohn 1910, 91-92 ; Stanton 2011, 237-238.
6À propos de la flotte normande, voir Bennett 1993.
7Selon Aimé V, 13, l’émir de Palerme envoya à Messine « XXIV nez, liquel se clamoi[en]t gath, manda lo artifice, et lor manda autresi da vivre. Et, pour delivrer la terre, manda VIII C chavaliers ».
8Jal 1848, 780-781, n’a recensé le terme germundus que chez Malaterra. Bennett 1993, 49, émet l’hypothèse d’une altération du grec dromon (voir infra), mais préfère y reconnaître l’arabe djerma, qui désigne un navire de transport.
9Les premières occurrences de ce nom de bateau en latin apparaissent chez Aimé du Mont-Cassin, Guillaume de Pouille et Geoffroi Malaterra. Il désigne des navires de transport légers et rapides, imités des navires byzantins nommés γαλέαι ; voir Cohn 1910, 92-95 ; Stanton 2011, 232-237.
10Le terme golafrus ou golabus vient de la latinisation de l’arabe ghurāb, qui signifie « corbeau ». Ce nom fut donné par les Arabes à un navire de la famille des galères, pourvu de voiles et de rames (voir Jal 1848, 787 et 782 ; Cohn 1910, 95 ; Stanton 2011, 36).
11Le dromon est un navire de guerre byzantin, qui occupe la Méditerranée de la fin du Ve siècle au début du XIIe siècle. Au IXe siècle, le dromon ordinaire (δρόμων) était un navire de quarante mètres de long et de six de large, à cent rames, ayant deux étages de cinquante rameurs superposés, si bien qu’il pouvait atteindre la vitesse de cinq à six nœuds (Bragadin 1978, 395). Il pouvait aussi être équipé de voiles. Pour d’autres détails, notamment sur l’armement de ces navires, et des croquis, voir Pryor 1988, 58 ; Stanton 2011, 228-232. Le terme dromundus est un dérivé de dromo ou dromon, lui-même calqué sur le terme grec (Jal 1848, 604-605 ; Cohn 1910, 89-91).