chapitre 31

capitulum XXXI

Guiscard marche contre son frère Guillaume avant de célébrer ses noces

Guiscardus super Guillelmum fratrem suum, antequam nuptias celebret, vadit

En l’an 1058 de l’incarnation du Seigneur1Malaterra date de 1058 le mariage de Robert et Sikelgaite, mais Guillaume de Pouille (II, 387-405) le situe après le concile de Melfi d’août 1059. Selon Houben 1996, 85-86, n. 21, le mariage eut lieu dans la première moitié de 1059, avant le concile de Melfi., Robert, après ses fiançailles à Salerne, confie la jeune femme à son frère Roger, pour qu’il veille sur elle avant leur mariage, tandis que lui-même, afin d’agir selon la promesse faite à Gisolf2Gisolf, prince de Salerne (1052-1077), a succédé à son père Guaimar V., frère de la jeune fille, part détruire les deux châteaux3Le nom des deux châteaux n’est pas précisé par Malaterra. D’après Chalandon 1907, 154, n. 1, la guerre a lieu en « Lucanie, notamment dans la vallée de Briziana ». que son frère Guillaume, le comte du Principat, avait édifiés sur les terres héréditaires du prince et au moyen desquels il se montrait extrêmement menaçant4Guillaume du Principat avait reçu l’appui de Gui, oncle et ennemi de Gisolf. Selon Aimé IV, 21, Guillaume épousa la fille de Gui, et les deux hommes s’allièrent contre Gisolf.. Puis, de retour à Melfi, il célébra des noces solennelles5Guillaume de Pouille (II, 436-441) s’attache à montrer l’immense prestige (nobile nomen) que Robert acquit, grâce à son mariage avec Sikelgaite, auprès des populations lombardes (Coniugio ducto tam magnae nobilitatis) et comment il fut revêtu dès lors d’une autorité qui n’était plus imposée par la contrainte. Robert se distingue désormais des autres Normands (Tramontana 1986, 60), et il peut plus facilement s’attirer les faveurs du pape (Manselli 1991)..

Anno ab incarnatione Domini MLVIII [+] [MLVIII C Z : 1048 B. [-]] MLVIIIMLVIIIMLVIII1048, hanc apud Salernum desponsatam, antequam convenirent, Rogerio fratri procurandam committens, ipse, ut Gisulfo fratri [+] [gisulfo (-sulpho Ca) fratri C B Ca : gisulfum (gisulphum ed. pr.) fratrem Z ed. pr. gisulfi fratris Pontieri. [-]] Gisulfo fratriGisulpho fratriGisulfum fratremGisulphum fratremGisulfi fratris puellae [+] [puellae — frater C Ca : om. ZB ed. pr. [-]] puellaepuellae...  ad [+] [ad del. Pontieri. [-]] [del.] votum ageret, duo castra quae GuillelmusGuilielmusWillelmus fraterfraterfrater suus, comes [+] [suus comes C : suum comitem Z ed. pr. suum comitatum B. [-]] suus, comessuum comitemsuum comitatum Principatus, in hereditate illius firmaverat, quibus ipse [+] [ipse C B : ipsi Z ed. pr. ipse tamen Pontieri. [-]] ipseipsiipse tamena'Le référent du second ipse de la phrase prête à équivoque. Le premier ipse, sujet du verbe principal, renvoie nécessairement à Robert, illius à Gisolf, mais le second ipse, substitut de l’anaphorique, représente Guillaume. plurimum infestus erat, dirutum [+] [dirutum C : diritum Z dirictum B. [-]] dirutumdirutumdiritumdirictum vadit. Inde [+] [ante inde add. ipse B. [-]] IndeIndeIndeIpse inde Melfam regressus, solemnes nuptias celebravit.

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1Malaterra date de 1058 le mariage de Robert et Sikelgaite, mais Guillaume de Pouille (II, 387-405) le situe après le concile de Melfi d’août 1059. Selon Houben 1996, 85-86, n. 21, le mariage eut lieu dans la première moitié de 1059, avant le concile de Melfi.

2Gisolf, prince de Salerne (1052-1077), a succédé à son père Guaimar V.

3Le nom des deux châteaux n’est pas précisé par Malaterra. D’après Chalandon 1907, 154, n. 1, la guerre a lieu en « Lucanie, notamment dans la vallée de Briziana ».

4Guillaume du Principat avait reçu l’appui de Gui, oncle et ennemi de Gisolf. Selon Aimé IV, 21, Guillaume épousa la fille de Gui, et les deux hommes s’allièrent contre Gisolf.

5Guillaume de Pouille (II, 436-441) s’attache à montrer l’immense prestige (nobile nomen) que Robert acquit, grâce à son mariage avec Sikelgaite, auprès des populations lombardes (Coniugio ducto tam magnae nobilitatis) et comment il fut revêtu dès lors d’une autorité qui n’était plus imposée par la contrainte. Robert se distingue désormais des autres Normands (Tramontana 1986, 60), et il peut plus facilement s’attirer les faveurs du pape (Manselli 1991).

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a'Le référent du second ipse de la phrase prête à équivoque. Le premier ipse, sujet du verbe principal, renvoie nécessairement à Robert, illius à Gisolf, mais le second ipse, substitut de l’anaphorique, représente Guillaume.