Chapitre 59

Capitulum LIX1caput 58 1536.

Murena [la murène1La murène bien connue des Anciens est la Muraena helena Linné, 1758, qu’on trouve communément en Méditerranée : voir De Saint-Denis 1947, 70 ; D’Arcy Thompson 1947, 162-165 ; André 1986, 206, n. 390 ; Kitchell & Resnick 1999, 1689, n. 205.] [+][VB 17, 71 De muraena [-]][+] [+][VB 17, 72 De eodem [-]][+]

Murena [+][VB 17, 71 De muraena [-]][+] [+][VB 17, 72 De eodem [-]][+]

Lieux parallèles : TC, De murenis (7, 49) ; AM, [Murenae] (24, 74 (41)).

poisson

[1] [] VB 17, 71, 1Isidore. [] Isid. orig. 12, 6, 43Les Grecs appellent la murène myraina, parce qu’elle se love en spirale. On dit qu’il n’en existe que du sexe féminin et qu’elle est fécondée par un serpent2Cette croyance était largement répandue chez les Anciens (voir D’Arcy Thompson 1947, 163) et fut transmise au Moyen Âge, mais Albert le Grand (AM 24, 74 (41)) la dément ; voir aussi Kitchell & Resnick 1999, 1689, n. 207. : c’est pourquoi les pêcheurs l’appellent en sifflant, comme le fait le serpent, et la prennent. On la tue difficilement à coups de bâton, mais tout de suite avec une férule. Il est avéré que son principe vital réside dans la queue, car, en lui frappant la tête, on a de la peine à la tuer, mais on lui ôte aussitôt la vie en lui frappant la queue.

[1] [] VB 17, 71, 1Isidorus. [] Isid. orig. 12, 6, 43Murenam Graeci murainam uocant eo quod complicet se in circulos. Hanc feminini tantum sexus esse tradunt et concipere a serpente ; ob id a piscatoribus tamquam a serpente sibilo euocatur et capitur. Ictu autem fustis difficulter interimitur, ferula protinus. Animam in cauda habere certum est ; nam capite percusso uix eam interimi, cauda statim exanimari.Murenam Graeci mirenam2myrenam VBd. vocant, eo quod plicet se in circulos. Hanc feminini3femininum 1536. tantum sexus4sexum 1491 Prüss1 1536. tradunt et5et om. 1536. a serpente concipere : ob id a piscatoribus tamquam a serpente sibilo evocatur et capitur. Ictu fustis difficulter interimitur, ferula vero protinus. Animam eam habere in cauda certum est. Nam capite percusso vix interimitur, cauda statim exanimatur6examinatur 1491 Prüss1.7Ces informations sont empruntées à Plin. nat. 32, 14. Voir encore Plin. nat. 20, 261..

[2] [] VB 17, 71, 2Pline, livre 9. [] Plin. nat. 9, 72La murène est un poisson allongé, recouvert d’une peau souple. [] Plin. nat. 9, 57Elle reste cachée l’hiver, et on ne la pêche que l’été, comme le congre et tous les saxatiles. [] Plin. nat. 9, 71Elle vient à terre3Voir Cuvier in De Saint-Denis 1955, 121, § 71, n. 3 : « La murène peut vivre hors de l’eau comme l’anguille, ainsi que l’a déjà très bien expliqué Théophraste (De pisc. in sicco uiuentibus), par la petitesse de leurs orifices branchiaux […] ». comme le poulpe. Elle a aussi pour rivale la mustela [le chien de mer]. [] Plin. nat. 9, 73Certains poissons sont dotés de nageoires, qui leur tiennent lieu de pattes, et certains n’en ont aucune, comme les murènes, qui n’ont pas non plus de branchies4La murène possède des branchies, comme tous les poissons, mais, comme les « ouïes » (ou fentes branchiales) sont réduites à un petit pore sans opercule, les Anciens ont cru qu’elle n’avait pas de branchies. D’Arcy Thompson 1947, 164, fait remarquer à ce sujet qu’en Provence la lamproie est aussi appelée moureno, ce qui, selon lui, permet d’expliquer cet extrait de Pline : « the lack of fins happens to be true both of the Lamprey and of the true Muraena [Muraena helena Linné, 1758], but gills, which are obviously present though small in Muraena, are modified out of ordinary recognition in the Lamprey ». Le sens de lamproie est aussi enregistré dans Latham et al. (dir.) 2002, t. 6 (M), s. v. : ces dernières se déplacent dans la mer en imprimant à leur corps des mouvements sinueux, comme les serpents sur la terre ; elles rampent aussi à sec. [] Plin. nat. 9, 76La murène fraie en n’importe quel mois, tandis que les autres poissons ne fraient qu’à une époque fixe5La murène pond en été, la saison de ponte étant dépendante, comme chez tous les poissons, des facteurs climatiques qui régissent l’écosystème occupé.. Ses œufs croissent très rapidement. On pense communément que les murènes se glissent à sec sur les rivages pour être fécondées en s’accouplant avec les serpents.

[2] [] VB 17, 71, 2Plinius libro IX. [] Plin. nat. 9, 72Marinorum alii sunt plani, ut rhombi, soleae ac passeres, qui ab rhombis situ tantum corporum differunt : dexter hic resupinatis est illis, passeri laeuus ; alii longi, ut murena, conger. Voir Conger, ch. 24.Murena est piscis longus, molli cute intectus. [] Plin. nat. 9, 57[…] hieme non capti praeterquam statis diebus paucis et isdem semper, item murena et orphus, conger, percae et saxatiles omnes.Hieme latet nec capitur nisi diebus aestatis, sicut conger8post conger add. illius aemula 1536. et omnes saxatiles9Voir Arist. HA 599 b 2-6.. [] Plin. nat. 9, 71Exeunt in terram et qui marini mures uocantur et polypi et murenae.Exit in terram, sicut10post sicut hab. et VB. polippus. Huic11huic — mustela om. 1536. aemula et12est VB. mustela13Nous n’avons rien trouvé chez Pline concernant une rivalité entre la murène et la mustela.. [] Plin. nat. 9, 73Ideo pinnarum quoque fiunt discrimina, quae pedum uice sunt datae piscibus, nullis supra quaternas, quibusdam binae, aliquis nullae. […] Binae omnino longis et lubricis, ut anguillis et congris, nullae, ut murenis, quibus nec branchiae. Haec omnia fluxuoso corporum inpulsu ita mari utuntur ut serpentes terra, et in sicco quoque repunt ; ideo etiam uiuaciora talia.Quibusdam piscibus datae sunt pinnae vice pedum, quibusdam vero nullae sunt, ut murenis, quibus nec branchiae : haec flexuoso14fluvioso VBd. impulsu15in pulsu 1491 Prüss1. corporum ita mari utuntur, ut serpentes terra16L’apparat de De Saint-Denis 1955 à Plin. nat. 9, 73 fait état des variantes : terra et Detlefsen terrae codd. ; in sicco quoque repunt17Ces informations de Pline sont empruntées à Aristote (Arist. HA 489 b 28-30. Voir encore Arist. HA 504 b 33-35 ; Arist. HA 505 a 14-16 ; Arist. PA 696 a 5-9). L’extrait de Pline est également cité pour le conger (ch. 24).. [] Plin. nat. 9, 76Murena quocumque mense parit, cum ceteri pisces stato pariant. Oua eius citissime crescunt. In sicca litora elapsas uolgus coitu serpentium impleri putat.Murena quocumque mense18mensa 1536. parit, cum ceteri pisces statuto19L’apparat de De Saint-Denis 1955 à Plin. nat. 9, 76 fait état des variantes : stato DFREda statuto xlnV. tempore20tempore non hab. VBd. pariant. Ova ejus citissime crescunt21Le fait que les œufs des murènes grossissent très rapidement est encore énoncé dans Plin. nat. 9, 158. On trouve les mêmes informations chez Aristote (Arist. HA 543 a 19-21).. In sicco litore elapsas vulgus coitu serpentium impleri putat.

[3] [] VB 17, 72, 1D’après le Liber de natura rerum. [] TC 7, 49, 17-20Les murènes, à ce que dit Pline, aiment à rester entre les roseaux et les branches6Les murènes vivent au contraire exclusivement en mer dans des sites rocheux., de manière que, si elles viennent à se faire enfermer dans un filet, elles en échappent en se faufilant par de multiples détours. Leur morsure est venimeuse, mais elle se soigne avec la cendre de leur tête. [] TC 7, 49, 14-17Il est dangereux de les consommer, à moins de les avoir fait cuire auparavant dans le vin avec le plus grand soin et très longtemps, et de les avoir assaisonnées d’épices aromatiques et surtout de poivre. En effet, elles regorgent d’un liquide toxique, ce qui les rend même difficiles à cuire.

[3] [] VB 17, 72, 1Ex Libro de naturis rerum22Le texte de Thomas de Cantimpré est reproduit presque à l’identique. Cependant, la valeur de ut n’est pas claire : on ne comprend pas comment les roseaux et les racines aident la murène à s’extraire du filet. Peut-être faudrait-il corriger le texte en remplaçant ut par et ? Pline (Plin. nat. 32, 12) ne dit rien à propos de la végétation, mais explique comment la murène, consciente de ses qualités physiques, parvient à élargir les mailles du filet.. [] TC 7, 49, 17-20Murenae, sicut dicit Plinius, libenter se tenent inter harundines et ligna, ut, si forte reti concludantur, flexu multiplici evadant. Hae morsum venenosum habent, sed capitis eorumdem cinere morsus sanatur. [] TC 7, 49, 14-17Periculosum est eas in cibum sumere, nisi prius in vino optime ac diutissime decoquantur et speciebus aromaticis maximeque pipere condiantur. Venenoso namque abundant23abundat 1536 VBd. humore, unde nec de facili cedunt coctioni24Pour ces dernières remarques, Vincent de Beauvais cite le texte de Thomas de Cantimpré, presque à l’identique, n’omettant que la source que l’encyclopédiste dit avoir utilisée, à savoir Aristote..

[4] [] VB 17, 72, 1Le même. [] TC  ? Selon Basile, la vipère appelle la murène à sortir de l’eau et à venir s’accoupler sur le rivage.

[4] [] VB 17, 72, 1Item25Le texte de Thomas de Cantimpré, tel qu’il apparaît dans l’édition de Boese, ne présente pas de marqueur Basile pour la murène. Il ne semble pas non plus que la source primaire de Vincent de Beauvais soit Basile, bien que celui-ci parle de la murène dans des termes très proches de ceux d’Ambroise. En effet, dans la traduction latine – fidèle en cet endroit – de l’Haexameron Basilii d’Eustathius (VII, 5, 10), on peut lire : Vipera, cum sit saevissima serpentium, pergit ad conubium murenae, sibilisque significans se venisse, provocat eam de profundo maris ad consortium nuptiale procedere, quae mox oboediens copulatur ei, « la vipère, le plus méchant des reptiles, va, pour s’accoupler, au-devant de la murène de mer ; et, par un sifflement, annonçant sa présence, elle l’appelle des profondeurs à l’union conjugale. La murène obéit et s’accouple avec la bête venimeuse » (Giet 1950, 419). Giet 1950, 418, n. 2, se référant à Opp. hal. 1, 554, et à Ael. NA 9, 66, rappelle que cette croyance était très répandue dans l’Antiquité, mais qu’elle fut réfutée par Athénée (Ath. 7, 312 e).. [] TC  ? Murenam juxta Basilium, vipera ex aquis in siccum evocat ad coitum.

[5] [] VB 17, 72, 2Iorach, comme ci-dessus. [] AS 2, 7, 26cLa murène n’est pas fécondée par son semblable, mais par le serpent qui l’appelle sur le rivage en sifflant ; ce n’est pas pour autant un serpent qu’elle pond, mais des œufs de son espèce.

[5] [] VB 17, 72, 2Jorath ubi26ut 1536. supra. [] AS 2, 7, 26cPiscis murena non a suo simili, sed a serpente sibilo concipit nec quid [aliquid Etzkorn] gignit serpenti simile, sed sibi (Iorach cité d’après Arnold de Saxe).Murena non a suo27post suo hab. sibi VB. simili sed a serpente sibilo ad siccum28socium Prüss1. evocata concipit, nec aliquid tamen serpenti sed sibi simile gignit29Sur ce passage, voir aussi Etzkorn 2005, 436, et Draelants 2000, 259-260..

[6] [] VB 17, 72, 3Ambroise. [] Ambr. hex. 5, 7, 18, D-ELa vipère appelle en sifflant la murène à venir sur le rivage, et elle crache son venin. La murène arrive aussitôt et s’accouple avec la vipère, qui ravale ensuite son venin.

[6] [] VB 17, 72, 3Ambrosius. [] Ambr. hex. 5, 7, 18, D-EVipera, nequissimum genus bestiae et super omnia quae serpentini sunt generis astutior, ubi coeundi cupiditatem absumpserit, muraenae maritimae notam sibi requirit copulam uel nouam praeparat progressaque ad litus sibilo testificata praesentiam sui ad coniugalem amplexum illam euocat, muraena autem inuitata non deest et uenenatae serpenti expetitos usus suae coniunctionis inpertit.Vipera quidem ad litus maris sibilo murenam evocat, venenumque30venenum Prüss1 1536. suum vomit31vovit VBd.. Illa statim venit et cum ea32ea correximus ex TC : eo 1491 Prüss1 1536 VB. coit et post vipera venenum suum resumit.

Propriétés et indications

Operationes

[7] [] VB 17, 72, 4A. Pline, comme ci-dessus. [] Plin. nat. 32, 58On guérit la morsure de la murène avec la cendre de sa tête.

[7] [1491/vue 36] [] VB 17, 72, 4A. Plinius ubi supra. [] Plin. nat. 32, 58Murenae morsus ipsarum capitis cinere sanantur.Murenae morsus capitis ipsius cinere sanatur.

[8] [] VB 17, 72, 4B. [] Plin. nat. 32, 83On supprime les lichens et les lèpres avec la cendre des murènes, mélangée à trois oboles de miel.

[8] [] VB 17, 72, 4B. [] Plin. nat. 32, 83Lichenas et lepras tollit adips uituli marini, menarum cinis cum mellis obolis ternis.Lichenas etiam et lepras solvit murenarum33L’apparat de De Saint-Denis 1966a à Plin. nat. 32, 83 fait état des variantes : menarum BVRT murenarum d. cinis cum ternis obulis mellis34Chez Pline, il ne s’agit pas de la cendre des murènes, mais de celle des mendoles. Il semble que Vincent de Beauvais ait lu l’Histoire naturelle dans un manuscrit qui présentait la leçon murenarum (Parisinus 6797), rejetée par De Saint-Denis..

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1La murène bien connue des Anciens est la Muraena helena Linné, 1758, qu’on trouve communément en Méditerranée : voir De Saint-Denis 1947, 70 ; D’Arcy Thompson 1947, 162-165 ; André 1986, 206, n. 390 ; Kitchell & Resnick 1999, 1689, n. 205.

2Cette croyance était largement répandue chez les Anciens (voir D’Arcy Thompson 1947, 163) et fut transmise au Moyen Âge, mais Albert le Grand (AM 24, 74 (41)) la dément ; voir aussi Kitchell & Resnick 1999, 1689, n. 207.

3Voir Cuvier in De Saint-Denis 1955, 121, § 71, n. 3 : « La murène peut vivre hors de l’eau comme l’anguille, ainsi que l’a déjà très bien expliqué Théophraste (De pisc. in sicco uiuentibus), par la petitesse de leurs orifices branchiaux […] ».

4La murène possède des branchies, comme tous les poissons, mais, comme les « ouïes » (ou fentes branchiales) sont réduites à un petit pore sans opercule, les Anciens ont cru qu’elle n’avait pas de branchies. D’Arcy Thompson 1947, 164, fait remarquer à ce sujet qu’en Provence la lamproie est aussi appelée moureno, ce qui, selon lui, permet d’expliquer cet extrait de Pline : « the lack of fins happens to be true both of the Lamprey and of the true Muraena [Muraena helena Linné, 1758], but gills, which are obviously present though small in Muraena, are modified out of ordinary recognition in the Lamprey ». Le sens de lamproie est aussi enregistré dans Latham et al. (dir.) 2002, t. 6 (M), s. v.

5La murène pond en été, la saison de ponte étant dépendante, comme chez tous les poissons, des facteurs climatiques qui régissent l’écosystème occupé.

6Les murènes vivent au contraire exclusivement en mer dans des sites rocheux.

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1caput 58 1536.

2myrenam VBd.

3femininum 1536.

4sexum 1491 Prüss1 1536.

5et om. 1536.

6examinatur 1491 Prüss1.

7Ces informations sont empruntées à Plin. nat. 32, 14. Voir encore Plin. nat. 20, 261.

8post conger add. illius aemula 1536.

9Voir Arist. HA 599 b 2-6.

10post sicut hab. et VB.

11huic — mustela om. 1536.

12est VB.

13Nous n’avons rien trouvé chez Pline concernant une rivalité entre la murène et la mustela.

14fluvioso VBd.

15in pulsu 1491 Prüss1.

16L’apparat de De Saint-Denis 1955 à Plin. nat. 9, 73 fait état des variantes : terra et Detlefsen terrae codd.

17Ces informations de Pline sont empruntées à Aristote (Arist. HA 489 b 28-30. Voir encore Arist. HA 504 b 33-35 ; Arist. HA 505 a 14-16 ; Arist. PA 696 a 5-9). L’extrait de Pline est également cité pour le conger (ch. 24).

18mensa 1536.

19L’apparat de De Saint-Denis 1955 à Plin. nat. 9, 76 fait état des variantes : stato DFREda statuto xlnV.

20tempore non hab. VBd.

21Le fait que les œufs des murènes grossissent très rapidement est encore énoncé dans Plin. nat. 9, 158. On trouve les mêmes informations chez Aristote (Arist. HA 543 a 19-21).

22Le texte de Thomas de Cantimpré est reproduit presque à l’identique. Cependant, la valeur de ut n’est pas claire : on ne comprend pas comment les roseaux et les racines aident la murène à s’extraire du filet. Peut-être faudrait-il corriger le texte en remplaçant ut par et ? Pline (Plin. nat. 32, 12) ne dit rien à propos de la végétation, mais explique comment la murène, consciente de ses qualités physiques, parvient à élargir les mailles du filet.

23abundat 1536 VBd.

24Pour ces dernières remarques, Vincent de Beauvais cite le texte de Thomas de Cantimpré, presque à l’identique, n’omettant que la source que l’encyclopédiste dit avoir utilisée, à savoir Aristote.

25Le texte de Thomas de Cantimpré, tel qu’il apparaît dans l’édition de Boese, ne présente pas de marqueur Basile pour la murène. Il ne semble pas non plus que la source primaire de Vincent de Beauvais soit Basile, bien que celui-ci parle de la murène dans des termes très proches de ceux d’Ambroise. En effet, dans la traduction latine – fidèle en cet endroit – de l’Haexameron Basilii d’Eustathius (VII, 5, 10), on peut lire : Vipera, cum sit saevissima serpentium, pergit ad conubium murenae, sibilisque significans se venisse, provocat eam de profundo maris ad consortium nuptiale procedere, quae mox oboediens copulatur ei, « la vipère, le plus méchant des reptiles, va, pour s’accoupler, au-devant de la murène de mer ; et, par un sifflement, annonçant sa présence, elle l’appelle des profondeurs à l’union conjugale. La murène obéit et s’accouple avec la bête venimeuse » (Giet 1950, 419). Giet 1950, 418, n. 2, se référant à Opp. hal. 1, 554, et à Ael. NA 9, 66, rappelle que cette croyance était très répandue dans l’Antiquité, mais qu’elle fut réfutée par Athénée (Ath. 7, 312 e).

26ut 1536.

27post suo hab. sibi VB.

28socium Prüss1.

29Sur ce passage, voir aussi Etzkorn 2005, 436, et Draelants 2000, 259-260.

30venenum Prüss1 1536.

31vovit VBd.

32ea correximus ex TC : eo 1491 Prüss1 1536 VB.

33L’apparat de De Saint-Denis 1966a à Plin. nat. 32, 83 fait état des variantes : menarum BVRT murenarum d.

34Chez Pline, il ne s’agit pas de la cendre des murènes, mais de celle des mendoles. Il semble que Vincent de Beauvais ait lu l’Histoire naturelle dans un manuscrit qui présentait la leçon murenarum (Parisinus 6797), rejetée par De Saint-Denis.

Annotations scientifiques

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