Chapitre 25

Capitulum XXV1caput 23 1536.[Prüss1/vue 13]

Cocodrillus [le crocodile1Dans les textes de l’Antiquité et du Moyen Âge, le terme cocodrillus (ou crocodil(l)us, corcodil(l)us et corcodril(l)us) renvoie toujours au crocodile du Nil (Crocodylus niloticus Laurenti, 1768), la plus grande espèce de la famille des crocodylidae après le crocodile marin.] [+][VB 17, 106 De crocodilo [-]][+] [+][VB 17, 107 Idem de eodem [-]][+] [+][VB 17, 108 De medicinis ex crocodilo [-]][+]

Cocodrillus2crocodilus 1536 ut saepe. [+][VB 17, 106 De crocodilo [-]][+] [+][VB 17, 107 Idem de eodem [-]][+] [+][VB 17, 108 De medicinis ex crocodilo [-]][+]

Lieux parallèles : TC, De cocodrillo (6, 7) ; AM, [Cocodrillus] (24, 32 (24)).

poisson

[1] [] VB 17, 106, 1Isidore. [] Isid. orig. 12, 6, 19-20Le crocodile est ainsi nommé de sa couleur jaune safran. Il naît dans le Nil. C’est un quadrupède puissant sur terre et dans l’eau, long en général de vingt coudées, armé de dents et de griffes énormes, et sa peau est si dure que son dos renvoie, sans qu’il sente rien, les pierres dont on le frappe, si grosses soient-elles. Il dort la nuit dans l’eau et le jour à terre. Il couve ses œufs dans la terre : le mâle et la femelle les gardent tour à tour. Certains poissons à nageoire dorsale en dents de scie le tuent en cisaillant les parties molles du ventre. C’est, dit-on, le seul des animaux dont la mâchoire supérieure soit mobile2Cette affirmation, erronée, provient d’Hérodote (Hdt. II, 68, 13-14) et a été relayée par Arist. PA 691 a 5-6..

[1] [] VB 17, 106, 1Isidorus. [] Isid. orig. 12, 6, 19-20Crocodillus, a croceo colore dictus, gignitur in Nilo, animal quadrupes in terra et in aquis ualens, longitudine plerumque uiginti cubitorum, dentium et unguium inmanitate armatum, tantaque cutis duritia ut quamuis fortium ictus lapidum tergo repercutiat. Nocte in aquis, die humi quiescit. Oua in terra fouet : masculus et femina uices seruant. Hunc pisces quidam serratam habentes cristam tenera uentrium desecantes interimunt. Solus ex animalibus superiorem maxillam mouere dicitur.Cocodrillus3crocodilus VB ut semper. a croceo colore dictus est. Gignitur in Nilo4milo Prüss1., et est animal quadrupes, in terra et in aquis valens, longitudine plerumque cubitorum XX5viginti cubitorum VB., dentium et unguium immanitate armatum, tantaque cutis duritia ut, quamvis fortium ictibus lapidum tergo repercussus sit, non sentiat. Nocte in aquis, die humi quiescit. Ova in terra fovet. Masculus et femina vices servant. Hunc quidam pisces6piscis Prüss1. serratam habentes cristam tenera ventrium desecantes7densecantes 1491 Prüss1 1536. interimunt. Solus ex animalibus superiorem maxillam movere dicitur8Toute la notice d’Isidore de Séville vient de Sol. coll. 32, 22-24..

[2] [] VB 17, 107, 1D’après le Liber de natura rerum. [] TC 6, 7Le crocodile n’a pas de langue. Il a une gueule large et béante, dont l’ouverture va jusqu’aux oreilles. Le jour, il dort à terre sans faire le moindre mouvement, si bien que, si vous ne connaissez pas ses mœurs, vous pouvez croire qu’il est mort. Les yeux fermés, il fait semblant de dormir et sa bouche grande ouverte est pour les oiseaux une invitation à se repaître ; et quand ils s’y sont posés pour manger, il les tue et les avale. Certains ont cru que sa croissance était continue, comme celle de l’ourse. Près des rives du Nil, vit sur une île un peuple de petite taille, mais valeureux3Voir Plin. nat. 8, 92-93. Il s’agit des Pygmées. Dans l’iconographie antique (fresques pompéiennes, mosaïques nilotiques), les Pygmées sont souvent représentés en train d’attaquer crocodiles et hippopotames., qui fait la guerre à ces monstres. Ce sont en effet les seuls à oser nager dans le fleuve où habitent les crocodiles, et ils sautent sur leur dos et les harcèlent.

[2] [] VB 17, 107, 1Ex Libro de naturis rerum9Vincent de Beauvais ne reprend qu’une petite partie de la longue notice de Thomas de Cantimpré.. [] TC 6, 7Cocodrillus lingua caret. Os patulum et apertum habet et hiatum usque ad aures. Per diem in terra quiescit adeo immobiliter ut, nisi consuetudinem ejus praecognoscas, mortuum illum credas. Oculis clausis dormire se simulat10similat 1536 VBd. et aves hiatu suo pabuli gratia invitat ; quas11quasi 1536. ad escam descendentes perimit et transglutit. Quidam hoc animal sicut ursam sem[1491/vue 16] per crescere crediderunt. Circa Nili ripas habitat in insula gens hominum parva quidem sed animosa, his beluis inimica. Soli enim innatare flumen audent in quo cocodrilli habitant saliuntque supra dorsa eorum et illos inquietant12inequitant VBd.13Inquietant est une mélecture de l’Hortus sanitatis pour le inequitant (« les chevauchent ») de Vincent de Beauvais. Voir aussi Plin. nat. 8, 93 : dorsoque equitantium modo impositi..

[3] [] VB 17, 107, 2Aristote. [] Arist. HA 487 a 14 MSLe crocodile vit habituellement dans l’eau. Cependant, il n’aspire pas d’eau, mais de l’air ; et il pond ses œufs sur la rive. [] Arist. HA 502 b 29 - 503 a 1 MSC’est un animal sanguin, qui a deux pattes plus grandes que les autres et une queue ; et tous les animaux de ce genre, sauf le crocodile, sont fissipèdes, ont plusieurs doigts et possèdent tous les organes sensoriels dans la langue4Le texte grec d’Arist. HA 502 b 35 est plus cohérent : « En outre tous possèdent les organes sensoriels et une langue, sauf le crocodile d’Égypte » (Louis 1964, 49). Cette fausse croyance, qu’on retrouve plus loin (Arist. PA 690 b 20), vient d’Hérodote (Hdt. II, 68, 12).. [] Arist. HA 503 a 6-14 MSCet animal n’a pas non plus d’oreilles, mais seulement des orifices, qui sont les conduits auditifs. Il n’a ni mamelles, ni testicules, ni verge externes, mais ces organes sont internes. Il n’a pas de poils, mais, sur tout le corps, une peau couverte d’écailles. Il a de grandes dents, pointues et écartées ; il a aussi des yeux semblables à ceux du porc, et il a des défenses5Le terme culmus a ici le sens de « défense », comme on peut le déduire de ce passage de Barthélemy l’Anglais (De proprietatibus rerum, livre XVIII, De animalibus, ch. 32, De crocodilo, 1650, p. 1050) : Nullum animal habens dentes recurvos, sive culmos, ut aper, habet cornua, quia materia illa transit in culmos. Culmus enim et cornua simul non conveniunt, « Aucun animal à dents recourbées ou défenses, n’a de cornes parce que la matière en est passée dans les défenses. En effet, défenses et cornes ne sont pas compatibles ». La traduction de Michel Scot est donc ici fautive : les termes et habet culmos figurent là où l’on trouve dans le texte grec : « des ongles puissants et une peau impénétrable grâce aux écailles qui la couvrent » (Louis 1964, 50).. Il voit mal dans l’eau, parce qu’elle est plus épaisse que l’air. Le jour, il séjourne plus longtemps sur terre, et la nuit dans l’eau, parce que la nuit, l’eau est plus tiède que l’air extérieur. [] Arist. HA 612 a 21-25 MSL’oiseau trochile6Ernout 1952, 54, reconnaît dans l’oiseau trochilos le pluvier d’Égypte. pénètre dans sa gueule ouverte, lui nettoie les dents et se nourrit des débris d’aliments qui s’y sont coincés. Et le crocodile, conscient de l’aide qu’il lui apporte, ne lui fait pas de mal, mais quand il veut le faire sortir, il remue le cou au lieu de le manger.

[3] [] VB 17, 107, 2Aristoteles. [] Arist. HA 487 a 18 MSMansio eorum et nutrimentum est in aqua, set non recipiunt aquam intra se, inmo aerem, et pariunt extra sicut animalia que vocantur Grece andris, latius et temcheah.Cocodrillus in aqua conversatur. Non tamen recipit aquam intra se, sed aerem ; et parit extra14Voir aussi Arist. HA 589 b 26.. [] Arist. HA 502 b 29 - 503 a 1 MSEt quod illorum est quadrupes, habet duos pedes maiores et membrum simile animalis quod generat sibi simile, et habet caudam in quibusdam magnam et in quibusdam parvam. Et omnia sunt fissi pedis, multorum digitorum, et participant instrumentorum sensuum in lingua preter tenchea, que est in Egypto, quoniam lingua eius similis est lingue quorundam piscium.Habet sanguinem duosque pedes majores et caudam, omniaque talia sunt fissi pedis multorumque digitorum et participant instrumentum sensus in lingua praeter cocodrillum. [] Arist. HA 503 a 6-14 MSEt hoc animal quod diximus non habet aures, set habet foramina tantum, que sunt vie auditus, nec habet mamillas neque testiculos neque virgam aparentem extra, set intra, nec habet pilos, set per totum est squamosi corii et est acutorum dentium et distinctorum […] Thencha autem habet oculos similes occuli porcorum, et est magnorum dentium, et habet culmos. Et ipse videt in aqua visione debili et quia aqua spissior aere et visus eius extra aquam est acutus valde. Et maior mansio eius in die est super terram et in nocte in aqua, quoniam aqua est calidior de nocte quam extra aer.Hoc etiam animal non habet aures, sed foramina tantum, quae sunt viae auditus. Nec habent15habet VB2. mamillas nec testiculos nec virgam apparentem extra, sed intra. Nec habet pilos, sed per totum corpus est corii squamosi. Habetque dentes magnos et acutos et distinctos ; habet etiam oculos similes porcorum, et habet culmos. In aqua quidem debiliter videt, quia spissior est aere. Major est ejus mansio in die super terram, et nocte in aqua, quoniam aqua calidior est de nocte quam aer extra. [] Arist. HA 612 a 21-25 MSTemchea autem aperit os, et intrant animalia volatilia et que dicuntur tasogilo, et mundifficant eius dentes et cibantur ex illorum sordibus. Et temchea sentit iuvamentum in hoc et non nocet eis ; et cum vult extrahere eos, movet collum, ita quod non comedat eas.Trochillos16trochilos 1491 1536 VB. avis os ejus apertum intrat et ejus dentes mundificat illorumque sordibus se cibat. Cocodrillus autem in hoc sentiens juvamen17juvamentum VB. non nocet eis, sed cum vult eas extrahere, movet collum, nec eas comedit.

Propriétés et indications

Operationes

[4] [] VB 17, 108, 1A. Pline au livre 28. [] Plin. nat. 28, 107Les dents de la mâchoire droite des crocodiles – de l’espèce de ceux dont l’existence se partage entre l’eau et la terre –, attachées au bras droit, passent pour aphrodisiaques.

[4] [] VB 17, 108, 1A. Plinius18idem in VB. libro vicesimo octavo. [] Plin. nat. 28, 107[…] uita in aqua terraque communis. Duo enim genera eorum. Illius e dextra maxilla dentes adalligati dextro lacerto coitus, si credimus, stimulant […].Cocodrillorum19crocodilum 1536. genus20generi 1536. cujus21cui VB. vita est in aqua et in terra communis : dentes e maxilla dextra dextro lacerto adalligati coitus stimulare dicuntur.

[5] [] VB 17, 108, 1B. [] Plin. nat. 28, 107À ce qu’on raconte, les petites pierres7L’estomac des crocodiles est divisé en deux parties ; dans la première, on trouve des pierres, nommées gastrolithes qui, sous l’action des muscles, broient la nourriture et facilitent ainsi sa digestion ; dans la seconde se trouvent les acides gastriques qui complètent l’action des gastrolithes. retirées du ventre du crocodile sont efficaces contre les frissons survenant au début des fièvres.

[5] [] VB 17, 108, 1B. [] Plin. nat. 28, 107Idem pollere uentre exemptos lapillos adversus febrium horrores uenientis tradunt.Lapillos etiam in ventre illius exemptos adversus horrores febrium venientes pollere22pellere 1491 Prüss1 expellere 1536. tradunt.

[6] [] VB 17, 108, 1C. [] Plin. nat. 28, 108Et c’est pour cette raison que les Égyptiens enduisent leurs malades de sa graisse.

[6] [] VB 17, 108, 1C. [] Plin. nat. 28, 108Eadem de causa Aegyptii perungunt adipe aegros suos.Et ob hoc Egiptii suos aegros ipsius adipe perungunt.

[7] [] VB 17, 108, 2D. Dioscoride. [] Diosc. 265 GVLes excréments du crocodile terrestre, ramassés et employés secs, embellissent le visage et donnent un teint de neige, surtout s’ils sont clairs et lisses, et si, mélangés à l’eau, ils se dissolvent rapidement8Horace évoque ce fond de teint employé par une prostituée (Hor. epod. 12, 10-11 : colorque / stercore fucatus crocodili, « et le teint, fardé d’excréments de crocodile »). Voir aussi Plin. nat. 28, 184 : Fimo taurino malas rubescere aiunt, non ut crocodileam inlini melius sit ; foueri frigida et ante et postea iubent, « On dit que la bouse de taureau rend les joues vermeilles, si bien que les onctions de crocodilée ne font pas mieux, et l’on prescrit de se laver à l’eau froide avant et après » (Ernout 1962a, 84). Selon Pline, les excréments de crocodile serviraient donc à colorer le teint et non à le blanchir. Voir encore Plin. nat. 28, 108 : Alter illi similis, multum infra magnitudine, in terra tantum odoratissimisque floribus uiuit ; ob id intestina eius diligenter exquiruntur iucundo nidore referta ; crocodileam uocant, oculorum uitiis utilissimam cum porri suco inunctis et contra suffusiones uel caligines. Inlita quoque ex oleo cyprino molestias in facie nascentis tollit, ex aqua uero morbos omnes, quorum natura serpit in facie, nitoremque reddit ; lentigines tollit ac uaros maculasque omnes, « La seconde espèce de crocodiles ressemble à la première mais est beaucoup plus petite, elle ne vit que sur la terre et parmi les fleurs les plus odorantes. Aussi ses intestins sont-ils très recherchés en raison de l’odeur agréable dont ils sont imprégnés ; cette substance appelée crocodilée est très efficace dans les affections oculaires, on l’emploie en onctions avec du jus de poireau contre la cataracte ou les obscurcissements de la vue. Appliquée aussi avec de l’huile de cyprus, elle efface les taches qui naissent sur le visage ; avec de l’eau elle guérit tous les maux serpigineux de la face, et lui rend son éclat ; elle efface les taches de rousseurs, les boutons et toutes les taches » (Ernout 1962a, 57). .

[7] [] VB 17, 108, 2D. Dioscorides. [] Diosc. 265 GVCrocodilli terreni fimus collectus et siccus ut afronit<r>um facit. Adhibitus gratum vultum et niveum facit, maxime si albus et lenis fuerit sicut anulum et missus in aquam citius solvitur.Fimus cocodrilli terreni collectus et siccus23siccus correximus ex Diosc. : succus 1491 Prüss1 1536 VB. adhibitus gratum vultum ac niveum facit, maxime si albus ac lenis24levis VB2. fuerit et in aqua25aquam 1536. missus cito se solverit.

[8] [] VB 17, 108, 3E. Avicenne au livre 2. [] Avic. canon 2, 2, 609Les excréments de crocodile sont efficaces contre la taie blanche de l’œil.

[8] [] VB 17, 108, 3E. Avicenna in secundo libro. [] Avic. canon 2, 2, 609Stercus stellioni et lacerti et crocodilli valet albugini oculi.Stercus cocodrilli valet albugini oculi.

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1Dans les textes de l’Antiquité et du Moyen Âge, le terme cocodrillus (ou crocodil(l)us, corcodil(l)us et corcodril(l)us) renvoie toujours au crocodile du Nil (Crocodylus niloticus Laurenti, 1768), la plus grande espèce de la famille des crocodylidae après le crocodile marin.

2Cette affirmation, erronée, provient d’Hérodote (Hdt. II, 68, 13-14) et a été relayée par Arist. PA 691 a 5-6.

3Voir Plin. nat. 8, 92-93. Il s’agit des Pygmées. Dans l’iconographie antique (fresques pompéiennes, mosaïques nilotiques), les Pygmées sont souvent représentés en train d’attaquer crocodiles et hippopotames.

4Le texte grec d’Arist. HA 502 b 35 est plus cohérent : « En outre tous possèdent les organes sensoriels et une langue, sauf le crocodile d’Égypte » (Louis 1964, 49). Cette fausse croyance, qu’on retrouve plus loin (Arist. PA 690 b 20), vient d’Hérodote (Hdt. II, 68, 12).

5Le terme culmus a ici le sens de « défense », comme on peut le déduire de ce passage de Barthélemy l’Anglais (De proprietatibus rerum, livre XVIII, De animalibus, ch. 32, De crocodilo, 1650, p. 1050) : Nullum animal habens dentes recurvos, sive culmos, ut aper, habet cornua, quia materia illa transit in culmos. Culmus enim et cornua simul non conveniunt, « Aucun animal à dents recourbées ou défenses, n’a de cornes parce que la matière en est passée dans les défenses. En effet, défenses et cornes ne sont pas compatibles ». La traduction de Michel Scot est donc ici fautive : les termes et habet culmos figurent là où l’on trouve dans le texte grec : « des ongles puissants et une peau impénétrable grâce aux écailles qui la couvrent » (Louis 1964, 50).

6Ernout 1952, 54, reconnaît dans l’oiseau trochilos le pluvier d’Égypte.

7L’estomac des crocodiles est divisé en deux parties ; dans la première, on trouve des pierres, nommées gastrolithes qui, sous l’action des muscles, broient la nourriture et facilitent ainsi sa digestion ; dans la seconde se trouvent les acides gastriques qui complètent l’action des gastrolithes. retirées du ventre du crocodile sont efficaces contre les frissons survenant au début des fièvres.

8Horace évoque ce fond de teint employé par une prostituée (Hor. epod. 12, 10-11 : colorque / stercore fucatus crocodili, « et le teint, fardé d’excréments de crocodile »). Voir aussi Plin. nat. 28, 184 : Fimo taurino malas rubescere aiunt, non ut crocodileam inlini melius sit ; foueri frigida et ante et postea iubent, « On dit que la bouse de taureau rend les joues vermeilles, si bien que les onctions de crocodilée ne font pas mieux, et l’on prescrit de se laver à l’eau froide avant et après » (Ernout 1962a, 84). Selon Pline, les excréments de crocodile serviraient donc à colorer le teint et non à le blanchir. Voir encore Plin. nat. 28, 108 : Alter illi similis, multum infra magnitudine, in terra tantum odoratissimisque floribus uiuit ; ob id intestina eius diligenter exquiruntur iucundo nidore referta ; crocodileam uocant, oculorum uitiis utilissimam cum porri suco inunctis et contra suffusiones uel caligines. Inlita quoque ex oleo cyprino molestias in facie nascentis tollit, ex aqua uero morbos omnes, quorum natura serpit in facie, nitoremque reddit ; lentigines tollit ac uaros maculasque omnes, « La seconde espèce de crocodiles ressemble à la première mais est beaucoup plus petite, elle ne vit que sur la terre et parmi les fleurs les plus odorantes. Aussi ses intestins sont-ils très recherchés en raison de l’odeur agréable dont ils sont imprégnés ; cette substance appelée crocodilée est très efficace dans les affections oculaires, on l’emploie en onctions avec du jus de poireau contre la cataracte ou les obscurcissements de la vue. Appliquée aussi avec de l’huile de cyprus, elle efface les taches qui naissent sur le visage ; avec de l’eau elle guérit tous les maux serpigineux de la face, et lui rend son éclat ; elle efface les taches de rousseurs, les boutons et toutes les taches » (Ernout 1962a, 57).

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1caput 23 1536.

2crocodilus 1536 ut saepe.

3crocodilus VB ut semper.

4milo Prüss1.

5viginti cubitorum VB.

6piscis Prüss1.

7densecantes 1491 Prüss1 1536.

8Toute la notice d’Isidore de Séville vient de Sol. coll. 32, 22-24.

9Vincent de Beauvais ne reprend qu’une petite partie de la longue notice de Thomas de Cantimpré.

10similat 1536 VBd.

11quasi 1536.

12inequitant VBd.

13Inquietant est une mélecture de l’Hortus sanitatis pour le inequitant (« les chevauchent ») de Vincent de Beauvais. Voir aussi Plin. nat. 8, 93 : dorsoque equitantium modo impositi.

14Voir aussi Arist. HA 589 b 26.

15habet VB2.

16trochilos 1491 1536 VB.

17juvamentum VB.

18idem in VB.

19crocodilum 1536.

20generi 1536.

21cui VB.

22pellere 1491 Prüss1 expellere 1536.

23siccus correximus ex Diosc. : succus 1491 Prüss1 1536 VB.

24levis VB2.

25aquam 1536.

Annotations scientifiques

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