Cheval

La première collection thématique de la Bibliothèque historique du ministère de l'Agriculture contient 356 documents qui sont principalement liées aux missions afférentes des haras et à leur administration, à l'enseignement et la pratique vétérinaires, ainsi qu'à l'élevage du cheval et son usage en agriculture. Constitué à l'occasion des Jeux équestres mondiaux de 2014, ce corpus offre un regard sur les multiples facettes de cet animal dompté pour les travaux domestiques ou dressé pour la guerre. Il permet à travers une sélection bibliographique et iconographique de découvrir successivement l'anatomie et la morphologie équines, la médecine vétérinaire, les recommandations sur l'hygiène et l'élevage, les races équines, les robes et les allures, le dressage, l'administration des haras, les divers usages du cheval qu'il soit de trait, de bât, de selle ou de course.

Les différentes thématiques équines se laissent découvrir au fil des ouvrages de la Bibliothèque historique du ministère de l'Agriculture, à l'image de l'hippologie, science s'attachant à la morphologie et l'anatomie du cheval qui sont parfaitement décrites et mises en scène dans l'ouvrage d'Eugène Alix et Édouard Cuyer, Le Cheval, extérieur, structure et fonctions, races (1886). Au croisement du livre d'art et d'anatomie, les deux volumes de cette publication ont fait l'objet d'une étude commentée au pôle Document numérique de la MRSH en utilisant le standard XML-TEI. Les recommandations sur l'alimentation, les observations sur le comportement, les sens et l'âge du cheval ou encore les différentes robes constituent pour part les chapitres du Traité d'Hippologie de J. Jacoulet et C. Chomel (1894-95). Quant aux attitudes du cheval aux trois allures elles sont illustreés par les 83 chronophotographies de Maxime Guérin-Catelain dans Le Mécanisme des allures du cheval dans la nature et dans l'art (1912).

L’hippiatrie ou la science vétérinaire sont largement abordées dans les ouvrages recensés. L’un des premiers traités d’hippiatrie, le Nâcéri, a été rédigé par Abou Bekr ibn Bedr en 1333 puis traduit en 3 volumes entre 1852 et 1860. Un grand nombre de traités décrivent les maladies des équidés et les traitements à leur appliquer à l’image du Parfait Maréchal de Jacques de Solleysel (1754) ou du Nouveau Parfait Maréchal ou la connoissance générale et universelle du cheval de François-Alexandre de Garsault (1811). La médecine équine est aussi largement représentée à travers les écrits de Philippe-Étienne Lafosse l'un des premiers docteurs en médecine équine, avec notamment son Cours d'hippiatrie vétérinaire (1772), et ceux de Claude Bourgelat, fondateur de l'enseignement et de la profession de vétérinaire avec par exemple les Élémens de l'art vétérinaire. Traité de la conformation extérieure du cheval, de sa beauté, de ses défauts (1832).

Faire naître, élever, dresser sont les objectifs du bon éleveur, instruit par les écrits de Paul Fournier dit Omonde (Le Demi-sang trotteur et galopeur : théories générales, élevage…, 1907), ou encore de Félix Villeroy (Manuel de l'éleveur de chevaux, 1857). Les recommandations sur les races équines et leur amélioration forment le propos de Jean-Baptiste Huzard (Instruction sur l'amélioration des chevaux en France, destinée principalement aux cultivateurs, 1801) et du Marquis de Drée (Instruction sur l'amélioration des chevaux en France, 1831) ou encore d’Eugène Gayot (Études hippologiques, 1845). Les étalons, poulinières et poulains sont répertoriés dans les Stud Book.

Créée en 1665 par Colbert, l’administration des haras a permis d’assurer l’amélioration des races, ainsi que les besoins de l’armée. Ce sont ces aspects que développent Esprit-Paul de Lafont-Pouloti dans Nouveau régime pour les haras, ou Exposé des moyens propres à propager & à améliorer les races de chevaux (1787) ou M. de Préseau de Dompierre avec son Traité de l'éducation du cheval en Europe, contenant le développement des vrais principes des haras… (1788). La législation et les missions des haras nationaux ont évolué au fil du temps comme en témoignent Les Haras nationaux : l'élevage et la sélection du cheval en France (1947).

Traditionnellement le cheval a été utilisé pour le transport de passagers et la traction agricole mais aussi pour les armées. Tant utilitaire que militaire, le cheval est de nos jours davantage présent dans les sports équestres et les courses hippiques. Terre d’élevage, la Normandie a été le théâtre des premières courses au trot sur la grève de Cherbourg en 1836 sous l’impulsion d’Éphrem Hoüel. Cet épisode est relaté dans le Traité des courses au trot (1842).