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Pensées 860 à 864

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume II

860

{f.1r} [Passage à la main E] Les supplications se faisoient du provenu[1] des biens des condamnés c’est pour cela qu’on les appelloit supplicia[2] ; c’est pour cela aussi que les choses sacrées êtoient appellées tantôt venerables tantôt execrables de bonis execrandorum[3]. Ces confiscations se faisoient par le ministere du grand pontife mais par ordre du grand consul ou du magistrat

et il falloit dit le meme  [...]

* et cela nous trace encor une idée de la de la distinction des deux puissances chez les Romains dont j’ay parlé dans mon ouvrage[6].

- - - - -

Passage de la main M à la main E

861

Voiés mon extrait deLirlius Giraldus sur ces confiscations p. 72[1]

- - - - -

Main principale E

862

Les Romains voulurent que le nom latin de la ville de Rome fut inconnu comme on le voit dans Plutarque qui en cherche la raison. Giraldus cherche quel êtoit le nom du Dieu tutelaire de Rome et il croit que c’est ops conciva * et c’est une grande sotise, ce n’êtoit plus un nom des que personne ne le sçavoit

Lil. Girald.

, pour le nom de la ville on l’ignore absolument dit Giraldus[1]. * Chez les
* Chez les Hebreux le nom de l’inefable n’êtoit pas caché puisqu’il êtoit ecrit dans tous les livres il etoit seulement par respect deffendu de le prononcer[2], mais chez les Romains le nom êtoit inconnu c’est a dire ce n’êtoit pas un nom. Voyés mon extrait de Lilius Giraldus p. 73.

- - - - -

Main principale E

863

{f.1v} Les Romains dit Lilius Giraldus evoquoit les dieux

Dieux

tutelaires des villes qu’ils assiegeoient soit qu’ils ne crussent pouvoir prendre la ville autrement soit qu’ils crussent que c’êtoit un sacrilege de faire les dieux captifs[1] ; voyés ce qui est dit sur tout cecy dans mon extrait de Lilius Giraldus p. 73. * Or de tout cela je conclus que les Romains et les payens n’avoient pas cette idolatrie grossiere de croire que leurs statues fussent des dieux car quoy ils voyoient bien que quoiqu’ils en eussent evoqué la divinité les statues restoient toujours apres la prise de la ville et ils ne comptoient pas sans doute que les statues s’en allassent.

- - - - -

Main principale E

864

Lilius Giraldus p. 17 cite Festus[1] qui dit que le simulachre de la pudicité êtoit le meme que celui de la fortune[2] * est ce que les Romains croyoient que la pudeur n’êtoit pas une vertu naturelle et qu’on ne pouvoit l’obtenir que par un effet du hazard. Priape, Servius dit qu’il etoit de Lampsaque de la quelle il fut chassé a cause de la grandeur de son membre. 

- - - - -

Main principale E


860

n1.

Le provenu est le profit que l’on tire d’une affaire (Furetière, 1690, art. « Provenir ») ; il s’agit ici du profit tiré de la confiscation des biens des condamnés. Montesquieu a lu l’humaniste Giglio Gregorio Giraldi, dit Lilio-Gregorio (1479-1552), érudit, poète et mythologue, dès 1713 (Spicilège, nº 164) et il possédait ses Opera omnia (Catalogue, nº 2245-2245 bis). Les articles nº 860-870 renvoient à un extrait de lecture, actuellement perdu, du De deis gentium varia et multiplex historia (Bâle, J. Oporinum, 1548 ; édition utilisée par Montesquieu, selon la pagination donnée dans une note de L’Esprit des lois : voir ci-après nº 870, note 1). Ouvrage essentiel de mythologie ancienne, il a inspiré à Montesquieu la Dissertation sur les satyres, lue à l’académie de Bordeaux entre 1724 et 1727 (Salvatore Rotta, « Montesquieu et le paganisme ancien », CM, nº 1, 1993, Lectures de Montesquieu, p. 154-155).

860

n2.

Le terme latin « supplicium » désigne à la fois le châtiment, la supplication aux dieux et l’offrande faite au cours de la supplication.

860

n3.

« Provenant des biens de ceux qu’on doit exécrer » (nous traduisons). Giglio Gregorio Giraldi, De deis gentium libri XVII, Bâle, J. Oporinum, 1548, « Syntagma XVII », p. 694.

860

n4.

Sur Giraldi, voir ci-dessus.

860

n5.

« […] populi fieri convocata concione mos fuit, alias irritam fieri consecrationem censebatur » (« c’était l’usage de convoquer le peuple en assemblée, sans quoi on considérait la consécration comme sans effet », nous traduisons ; Giglio Gregorio Giraldi, De deis gentium libri XVII, Bâle, J. Oporinum, 1548, « Syntagma XVII », p. 694).

860

n6.

Dans sa Dissertation sur la politique des Romains dans la religion [1716], Montesquieu parle du « double caractaire » des magistrats romains qui ont gouverné l’État sous les auspices de la religion (OC, t. 8, p. 95). Cette consécration des biens des condamnés illustre dans L’Esprit des lois la façon dont les lois assurent la sûreté des particuliers en retirant au peuple la confiscation (VI, 5).

861

n1.

Les numéros de pages donnés par Montesquieu sont ceux de l’extrait et non de l’ouvrage de Giraldi.

862

n1.

Giglio Gregorio Giraldi, De deis gentium libri XVII, Bâle, J. Oporinum, 1548, « Syntagma XVII », p. 695. Pour la référence à Plutarque, voir nº 109. La divinité romaine Ops est déesse de l’Abondance ; son surnom « Consiva » signifie « protectrice des biens de la terre ».

862

n2.

Giglio Gregorio Giraldi, De deis gentium libri XVII, Bâle, J. Oporinum, 1548, « Syntagma I », p. 3. Cf. nº 109.

863

n1.

Giglio Gregorio Giraldi, De deis gentium libri XVII, Bâle, J. Oporinum, 1548, « Syntagma XVII », p. 695.

864

n1.

Sextus Pompeius Festus, grammairien latin de la fin du IIe siècle apr. J.-C., auteur du De significatione verborum, dictionnaire de la langue latine et de la mythologie romaine ; voir nº 1738, note 1.

864

n2.

Giglio Gregorio Giraldi, De deis gentium libri XVII, Bâle, J. Oporinum, 1548, « Syntagma I », p. 47.