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Pensées 269 à 273

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

269

Ce

Espag.

qui fait que les marchands anglois francois et autres ont perdu dans le comerce du Bresil les annees depuis 1723 jusqu’en 1730 c’est que l’Espagne a deffendu le transport des piastres de Potosi a Buonos Aires on leur envoyoit des marchandises au Bresil pour les faire passer par Buonos Aïres dans l’Amerique mais come elles n’y trouvoint point d’argent l’Espagne ayant fait pendre quelques marchants qui contre les ordonances avoint fait passer des piastres par le continent au lieu de les faire passer par Panama et Porto Bello les marchands d’Europe qui ont eu des marchandises a Buonos Aires ont trouve le pais denué d’argent[1].

Main principale M

270

{p.282}

Trieste

Je suis fermement persuadé que l’empereur pourroit faire par Trieste le comerce des Indes orientales a beaucoup moins de frais que les autres nations d’Europe[1] il faudroit qu’il eut des mains du Turc par echange achat ou autrement Ercokko ou Quoquen[2]ou une autre place sur mer Rouge de celles qu’il qu’il a conquis sur les Abissins ou quelque autre place sur la mer Rouge qui fut le centre de son comerce entre l’Oriant et l’Occident, sinon Sués[3] suffiroit parce que l’empereur par ses forces en Occident est en estat de se faire respecter en Orient et d’obtenir les meilleures capitulations[4] qu’aucun prince de l’Europe et meme le traité de Carlovits Passarovits[5] lui donne assez d’avantages il faudroit seulement stipuler une diminution ou extinction de droits pour les marchandises qui ne se consomeroint point en Turquie et passeroint de bout[6] pour aller a Trieste Naples Sicille Italie :
{p.283}

Abyssins

Il faudroit que l’empereur tachat de faire un traité de comerce avec l’empereur des Abissins et s’ouvrit pour ainsi dire une entrée dans ce grand empire dont les autres nations ne font le comerce que d’une maniere indirecte car il est difficille de faire de grands profits dans le comerce fait concurrament avec les Anglois et les Holandois
Ce qui a fait que le comerce fait par le cap la route du cap de Bone Esperance a paru plus avantageuse c’est que pour lors une seule nation qui estoit la venitienne faisoit ce comerce ce qui faisoit qu’elle vendoit au prix qu’elle vouloit qu’elle n’acheptoit pas de la premiere main qu’elle souffroit mille avanies des Turcs beaucoup plus barbares et beaucoup moins timides qu’aujourd’hui
Ce ne peut estre la comodité et facilité du transport qui a ruiné le comerce des Indes par l’Egipte car les marchandises et la difficulté de l’isthme de Sués car ce trajet est si court qu’il n’a pas pu faire une si prodigieuse difference d’autant mieux qu’on transporte encore par Bassora  {p.284}

Commerce

des marchandises d’Oriant a Smirne des Indes a Alep Alep ce qui fait une distance prodigieuse par terre.
Les Isles des epiceries[7], les tributs que les Portugais exig[e]oint des princes de l’Inde avec les quels ils fixoint les conditions arbitraires qu’ils mettoint dans le comerce avec les Indiens l’exclusion presque universelle qu’ils leur donnoint de la navigation, les droits qu’ils levoint lors qu’ils navigoint les immenses profits du comerce du Japon les epiceries qui leur donnoint tenoint lieu d’arg[e]ant pour les achapt qu’ils faisoint aux Indes qui leur coutoint peu qu’ils leur vendoint au prix qu’ils vouloint firent absolument tomber le comerce des Indes par l’Egipte, et come les Portuga Holandois ont succedé aux maximes et a la puissance des Portugais c’est encor ce qui leur donne et leur donera la superiorité dans le comerce sur les autres nations soit qu’elles fassent le comerce par la voye de l’Egipte ou celle du cap de Bone Esperance
{p.285} Come les Holandois sont obliges d’entretenir de grands grand nombre de forteresses beaucoup de forces de terre et de mer leur comerce aux Indes n’est pas a beaucoup pres si lucratif qu’il pourroit estre d’autant mieux que pour degouter ruiner le comerce des autres nations ils font souvent des pertes volontaires qui font que eux ny et les autres ne tirent pas de leur comerce tout l’avantage qu’ils en pourroint tirer. Avec tout cela les Holandois font de tres grands proffits et les autres nations en font de tres grands aussi
On croit pouvoir assurer que la depense seroit beaucoup moindre par le detroit l’Egipte que par le cap de Bone Esperance tant le tour de l’Affrique il faudroit avoir est long a faire tant on est arresté par les vens alisés tant une longue navigation fait perir de matelots
Enfin le comerce par a Trïeste est bien autrement avantageux qu’a Ostande par la facilité de distribuer les retours en Italie et dans les pais hereditaires.
On pourroit aisement porter les marchandises {p.286} des pais autrichiens a Alexandrie ou Liv meme Trieste.
Peut estre il faudroit il tacher d’avoir un entrepot la au dela du detroit de Babel Mendel[8] affin de deposer les marchandises lors que le detroit est difficille a passer.
Dans l’entrepot qui seroit choisi deca ou dela le detroit il y auroit des petits vaisseaux legers toujours occupes d’aller du lieu de l’entrepo la mer Rouge aux Indes et revenir des Indes a la mer Rouge come aussi pour aller du lieu de l’entrepot a Sués et de Sués au lieu de l’entrepot.

- - - - -

Je ne dis pas que ceci fut impossible pour quelque autre puissance, mais cela ne l’est pas pour l’Empereur a qui Trieste est absolument inutile. Il n’y a ni hommes ni marchandises a Trieste ou dans tous ces paÿs là et il faudroit faire un trajet immense par terre pour mener les marchandises et en raporter d’autres.

Main principale M

271

{p.287}

Mis cela dans les Romains

Ce qui fait les forces de la France c’est qu’elles se communiquent si bien qu’il semble qu’elles soyent rassemblées en un point

Forces de la France se communiquent

l’armée de Flandre est tout pres de celle du Rhein celle du Rhein de celle du Dauphiné celle du Dauphiné de celle du Roussillon celle de Roussillon de celle de Guienne seuls endroits par lesquels le royaume (d’ailleurs deffendu par des montagnes de grandes rivieres ou par la mer) peut estre attaqué par terre ces armées peuvent se transporter en tout ou en partie d’un de ces lieux dans un autre voisin dans huit jours de temps et les ordres s’envoyent dans un jour ou un jour et ou deux enfin si vous en aviés besoin dans trois semeines de temps vous pourriés joindre touttes vos armées ainsi vous ne c ainsi vous avés pour ainsi dire vos forces par tout et vous ne creignés aucune des desseins entreprises qui ont besoin de plus de quinze jours {p.288}

Sur les Romains

ou trois semeines pour estre executées. Que si et presque touttes les grandes entreprises ont besoin d’un temps beaucoup plus long.
C’est la mediocre grandeur du royaume de France qui lui donne ces avantages grandeur proportionée et a la vitesse que la nature a donné aux homes pour se transporter d’un lieu en un autre et a la faculté que l’on a longueur du temps necessaire pour l’execution des entreprises ordinaires des homes[1]. Ainsi si une puissance ayant detruit battu l’armée de Flandre alloit que si vous consi assieger Paris premierement les debris de l’armée se rassembleroint aisement parce que les retraites en seroint prochaines et que le soir ou le lendemain un nouveau corps seroit formé au lieu qu’il est impossible qu’une armée dispersée et qui n’a de retraite qu’à cent lieues de la puisse jamais se rassembler ou au moins dans tres long temps
2º Une partie de nos troupes recevroit les ordres de venir au secours de Paris dans un deux a trois jours elles seroint arrivées arriveroint partie {p289} huit jours partie quinze jours appres et il faudroit que l’enemi embarrassé d’une grand siege occupé d’ailleurs des difficultes

Mis cela sur les Romains

de faire vivre son armeê dans un pais ennemi et de faire venir tout ce que demende une grande entreprise essuyat de grandes batailles et touts les obstacles infinis que l’on mettroit a ses desseins en coupant les vivres brulant touts les bateaux ottant la communication des rivieres.

La Perse

Examinons a present un grand et vaste royaume prenons celui de Perse c’est un royaume d’une si prodigieuse etendue qu’il faut des deux ou trois mois pour que des troupes se puissent communiquer remarques meme que l’on ne force pas des troupes dans leur marche pendant trois mois come on fait pendant huit ou quinze jours

C’est un joueur qui a son argent a deux cens lieues[2] de lui

supposons l’armée de Candahar detruitte dispersée un[e] parti[e] de l’armée victorieuse s’avance a grandes journées ne trouve point de resistance va se saisitr des postes avantageux de la ville capitalle et remplit tout de consternation le veinqueur {p290}

Sur les Romains

est arrivé devant Hispaham et en forme le siege avant que les gouv lors qu’a peine les gouverneurs des provinces frontieres sont avertis d’envoyer du secours ces gouverneurs qui voyent une revolution prochaine et que la capitalle sera prise et le prince aussi avant qu’il qu’ils ne puissent arriver hattent et determinent la revolution en n’obeissant pas et song[e]ant a leurs interets particuliers des gens acoutumes a obeïr parce que la punition est extremement proche n’obeissent plus lors qu’ils la voyent extremement loin l’empire se dissout la capitalle est prise et le conquerant disputte les provinces avec les gouverneurs. C’est ainsi que l’Empire de la Chine a esté plusieurs fois detruit par les chefs de voleurs et plusieurs fois par les Tartares.
Enfin il faut qu’il pour qu’un estat soit dans une situation permanante de la vitesse qu’il y ait un raport de la vitesse avec laquelle on peut executer contre lui une entreprise avec celle q la vitesse que l’on peut employer pour la rendre veine
{p.291} Remarqués que les princes des grands estats ont ordinairement peu de pais voisins qui puissent estre l’object de leur embition

Mis cela sur les Romains

s’il y en avoit eu de tels ils auroint esté engloutis dans la q rapidité de la conquette ainsi ce sont ordinairement de vastes deserts des mers ou des montagnes des pais enfin que leur pauvreté fait mepriser[3] ainsi un vaste estat fondé par les armes ne se soutient plus par les armes mais tombe dans une profonde paix mais et come lors que le trouble et la confusion est quelque part on ne peut immaginer coment la paix y peut rentrer de meme lors qu’une pleine paix et obeissance y regne on ne peut immaginer coment elle peut cesser un pareil prince gouvernement si il paroit qu’il n’y neglige donc necessairement la milice et les troupes parce qu’il croit n’avoir rien a esperer ny rien a creindre des ennemis elle ne peut estre que contre l’estat ainsi le prince cherche plutost a l’afoiblir il est donc la proye du premier accident[4].

- - - - -

Main principale M

272

{p.292}

Beauté

Le Pere Buffier a deffini la beauté l’assemblage de qu’il y a de plus comun[1] quand sa deffinition est expliquée elle est excellente parce qu’elle rend raison d’une chose tres obscure parce que c’est une chose de gout.
Le Pere Buffier dit par exemple que les beaux yeux sont ceux dont il y en a dun plus grand nombre de la même facon de meme la bouche le nes et cétera ce n’est pas qu’il n’y ait un nomb beaucoup plus grand nombre de vileins nes que de beaux nes mais c’est que les vileins sont de bien differentes especes mais chaque espece des vileins est en beaucoup moindre nombre que l’espece des beaux inf c’est come si dans une foule il y a de cent homes il y a dix homes habilles de vert et que les quatre vints dix restants soyent habillés chacun d’une couleur particuliere c’est le vert qui domine :
{p.293} Enfin il me paroit que la difformité n’a point de bornes les grotesques de Calot[2] peuvent estre estre variés a l’infini mais la regularité des traits est entre certeines limittes.
Le principe du Pere Buffier est excellant pour expliquer coment une beaute francoise est horrible a la Chine et une chinoise horible en France
Enfin il est excellent peut estre pour expliquer touttes les beautés de gout meme dans les ouvrages d’esprit mais il faudra penser la dessus

Main principale M

273

{p.294}

Jansénistes

Il est dangereux que la grand l’authorité du pape ne soit quelque jour ebranlée par les jansenistes, les persecutions qu’on leur a fait en France leur a fait prendre a quelques uns le parti de se retirer en Holande ou ils ont pris des principes contre une authorité qui les condamnoit sans cesse[1]. Or il est impossible que les jansenistes de France et de Holande ne se communiquent beaucoup. Come les jesuites par leur credit par leur industrie par leurs fatigues arment toujours cette puissance contre eux, il ne leur est guere possible de se deffaire des jesuittes qu’en ebranlant cette puissance

Depouiller l’Eglise

Et si un prince se met jamais dans la teste de s’emp depouiller l’eglise de ses biens il ne faut pas douter que le parti des jansenistes en heine de la cour de Rome ne soit pour lui et s’il employe ces biens au soulagement des sujets il ne faut pas douter que le peuple n’y soit encore
Quoy que je n’approuve nullement une pareille entreprise voicy coment je {p.295} m’immagine qu’elle sera executée si elle l’est jamais.

Suppression d’abayes &c

On supprimera touttes les abaies couvents de moines prieures chapelles catedrales et collegiales et on ne gardera que les eveches et cures hopitaux et universités.
On laissera chacun dans la paisible possession de son bien mais a mesure qu’un benefice vaquera il sera supprimé et les biens qui en dependent meme les maisons vendues au profit de l’estat
Les religieux et moines resteront aussi dans la possession de leurs biens mais a mesure qu’ils mouront ceux qui n’ont point fait de veu de stabilité[2] seront transportes des couvents des villes dans les couvents des campagnes et les couvents vides et biens en dependants seront vendus au profit de l’estat et quand aux moines qui auront fait veu de stabilité la portion des morts accroitra a l’estat et sera vendue a mesure
Les eveques seront priés et les de ne point faire d’eclesiastiques jusques a ce que ceux deja faits tant seculiers que reguliers soyent pourvus de benefices. Et s’ils en faisoint quelqu’un celui qui sera fait sera exilé hors du royaume idem pour les moines outre que le prieur qui {p.296} aura recu un novice sera aussi exilé avec lui la vente des biens vaquans se fera au plus offrant et ce en papiers royaux[3] ou contrats les dits biens seront sujets aux mem charges et impots des lieux ou ils seront situés et on retranchera des charges du clergé ce que ces biens payoint lors qu’ils estoint ecclesiastiques[4] on fera chaque année le calcul des rentes esteintes et on diminuera a proportion les quelque impost onereux come par exemple on pourra abolir la gabelle
Il faudroitt bien se donner de garde de rien changer dans la relligion et sur tout de s’ecarter de ce qui a esté deffini par le st concile de Trente voila pourquoy j’immagine qu’un prince pareil s’il est sage ne permettra point aux moines de rompre leurs veux ny de sortir de son cloitre

Main principale M


269

n1.

L’argent de Potosi devait être officiellement acheminé vers la mer des Antilles à Panama, puis à Porto Bello. Dès le XVIe siècle, malgré les interdictions des autorités espagnoles, le métal est dérouté clandestinement vers l’Atlantique et Buenos Aires (Fernand Braudel, « Du Potosi à Buenos Aires : une route clandestine de l’argent », Annales. Économies, sociétés, civilisations, vol. 3, nº 4, 1948, p. 546-550).

270

n1.

En 1719 Trieste est proclamé port franc par l’empereur d’Autriche Charles VI qui y crée la Compagnie impériale orientale. D’autres instructions impériales en 1725 tenteront de développer l’activité du port et de concurrencer Venise (Jean Georgelin, Venise au Siècle des Lumières, Paris, Mouton, 1978, p. 101 et suiv.). A l’occasion de sa visite de la Sérénissime en 1728, Montesquieu remarquera : « L’Empereur veut un port : Tryeste ne vaut rien » (Voyages, p. 108).

270

n2.

Erquicco, Arquicco, Ercocca, Ercoco : port abyssin sur la côte occidentale de la mer Rouge, au sud de Massaouah, dont s’emparèrent les Turcs ottomans en 1577 ; Quoquen ou Suâkin aux noms très variables (Cuaquem, Soachem, etc.), île à l’ouest de la mer Rouge, capitale de la côte d’Abex et port d’où les Turcs contrôlaient la mer Rouge ; le lieu (Suaken) est mentionné par Bernier dans ses Voyages dont Montesquieu a fait un extrait (Geographica, p. 344, l. 507). La région, Nouvelle Arabie, avait été décrite par Olfert Dapper (Description de l’Afrique contenant les noms, la situation et les confins de toutes ses parties, leurs rivières, leurs villes et leurs habitations, leurs plantes et leurs animaux, les mœurs, les coutumes, la langue, les richesses, la religion et le gouvernement de ses peuples, Amsterdam, Wolfgang, Waesberge, Boom & Van Someren, 1686, p. 406-408 et carte, entre les p. 410 et 411).

270

n3.

Le port de Suez.

270

n4.

Les Capitulations étaient des conventions de commerce passées par les puissances commerciales européennes avec l’empereur ottoman ; voir Jacques Savary des Bruslons, Dictionnaire universel de commerce, [Amsterdam], Jansons, 1726-1732, t. I, art. « Commerce du Levant », p. 999 et suiv.

270

n5.

Le traité de Passarowitz (juillet 1718), passé entre le sultan Achmet, l’empereur d’Autriche et la république de Venise, concédait aux marchands autrichiens la liberté de commercer dans les territoires ottomans (Christophe-Guillaume de Koch, Histoire abrégée des traités de paix entre les puissances de l’Europe depuis la Paix de Westphalie, Bruxelles, Meline, Cans et Compagnie, 1838, t. IV, p. 374).

270

n6.

« Sans payer aucun droit » (Académie, 1694, art. « Debout »).

270

n7.

Toutes les îles des Indes orientales d’où proviennent les épices, « comme la cannelle, la muscade, le poivre, mais encore le sucre, le miel & toutes les drogues medicinales » (Académie, 1718, art. « Espicerie »).

270

n8.

Aujourd’hui Bâb Al-Mandab ou Bab El-Mandeb. Le lieu (« Bebel Mandel ») est mentionné dans l’extrait qu’a fait Montesquieu des Voyages de Bernier (Geographica, p. 343, l. 469 ; p. 344, l. 508) ; voir aussi Olfert Dapper, Description de l’Afrique contenant les noms, la situation et les confins de toutes ses parties, leurs rivières, leurs villes et leurs habitations, leurs plantes et leurs animaux, les mœurs, les coutumes, la langue, les richesses, la religion et le gouvernement de ses peuples, Amsterdam, Wolfgang, Waesberge, Boom & Van Someren, 1686, p. 408.

271

n1.

Cf. Réflexions sur la monarchie universelle en Europe (OC, t. 2, p. 360-361) ; cet ouvrage devait initialement être incorporé aux Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence, ce qui explique les notes biffées (voir l’introduction aux Réflexions sur la monarchie universelle en Europe, OC, t. 2, p. 323). Cf. Pensées, nº 152 ; EL, IX, 6.

271

n2.

Cf. nº 630.

271

n3.

Cf. Romains, XVI, p. 221, l. 161-164.

271

n4.

Cf. nº 688.

272

n1.

Claude Buffier, « Traité des premières vérités et de la source de nos jugements » [1724], reproduit dans le Cours de sciences (Paris, P.-F. Giffart, 1732, p. 587 et suiv.).

272

n2.

Jacques Callot (1592-1635), le célèbre graveur et dessinateur français.

273

n1.

Montesquieu, à la suite de son séjour à Utrecht, donnera tort aux jansénistes français de s’être rapprochés de ceux de Hollande, ce qui permit au pape, selon lui, de les déclarer schismatiques (Voyages, p. 474-475). Cf. nº 1226.

273

n2.

Par le vœu de stabilité, certains moines s’engageaient à rester attachés à leur communauté dès le moment de leur entrée (Académie, 1718, art. « Vœu »).

273

n3.

Papiers créés par le roi, gagés sur son domaine, pour payer ses sujets.

273

n4.

Les biens fonciers du clergé, de mainmorte, ne pouvant donner lieu ni à succession ni à mutation, privaient les seigneurs et l’État de revenus. À la place des droits payés par les individus, les établissements religieux s’acquittaient en France d’une indemnité au seigneur d’une terre et au roi (DAR, art. « Mainmorte »). Montesquieu reviendra dans L’Esprit des lois sur les dangers de la mainmorte, qui favorise l’accroissement indéfini de propriétés inaliénables (EL, XXV, 5, 6).