Afficher Masquer
Passages biffés :
Sauts de pages :
Changements de mains :
Mots clés en marge
(main T) :
DistinguerIntégrer
Corrections du transcripteur :

Fermer

Accueil|Présentation du projet|Abréviations|Introductions|Texte|Index

Français|English Contacts

Volume I|Volume II|Volume III|Citer le texte et les notes| Écritures|Affichage

Pensées 1106 à 1110

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

Fermer

M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

Fermer

Pensées, volume II

1106

Pourquoy est ce que les enfans des avares avares  sont prodigues

Enfans des avares

 ; c’est que les uns ont pour object de faire une fortune, les autres d’en jouir. De plus les uns sont acoutumés a l’opulance, les autres ont esté elevés dans l’epa[r]gne ce qui est si vray que les enfans des riches négotians ne sont pas plus prodigues que leurs peres :

- - - - -

Main principale M

1107

{f.74v} Mauvaise besogne que toutes ces missions ches les infideles

Missions

. Si le roy se convertit il devient ennemy de ses peuples s’il ne se si les peuples se convertissent ils deviennent ennemis du roy

- - - - -

Main principale M

1108

Les theologiens font un chapitre De simplicitate dei et en tournant la page on voit le tittre De deo uno et trino[1] : j’ay oui faire cette refflection a Mr Coste[2]

- - - - -

Main principale M

1109

J’aime les paisans

Paysans

ils ne sont pas asses scavans pour raisoner de travers

- - - - -

Main principale M

1110

Virgile

Enéide

 : inferieur a Homere come on scait par la grandeur et la varieté des caracteres[1] par l’invention admirable, egale par la beauté de sa poesie ses six premiers livres sont beaux, j’avoue que ses six derniers ne me font que peu bien moins de plaisir[2] je croy que les raisons en sont 1º que c’est trop que six livres depuis l’arrivée en Italie il falloit expedier cela dans un car il semble que des qu’Enée est arrivé tout est fini, Homere n’a pas fait cette faute Ulisse arrivé en Itaque le poeme finit presque d’abort, quoy que le lecteur brule d’aprendre coment il sera recu[3] le mariage de Lavinie est peu interessant pour {f.75r} le lecteur Lav et ne l’est pas plus que Lavinie meme dont le caractere est froit et mort bien different de celui d’Helene si merveilleux et par les avantures et par les quereles des deesses et par sa beauté Turn. Je sens que Turnus ne devoit pas estre veincu par Ænée c’est le poete qui a eu besoin qu’Ænée veinquit non pas Ænée qui ait reelement du veincre il y a me semble bien des refflections a faire sur Virgile en lui laissant tout le merite qu’il a et qu’on lui a si justement donné[4] :

- - - - -

Main principale M


1108

n1.

« De la simplicité de Dieu » et « Du Dieu unique et trin » (nous traduisons) sont des titres inspirés par la théologie de Thomas d’Aquin (Somme théologique, 1re partie, questions 3 et 27-43).

1108

n2.

Sur Pierre Coste, voir nº 1441.

1110

n1.

Montesquieu insiste à plusieurs reprises sur la grandeur et la variété des caractères peints par Homère (voir Pensées, nº 2179 ; BM Bordeaux, ms 2526/2a, dans OC, t. 17, à paraître). Pope affirmait déjà l’infériorité de Virgile à ce point de vue : « Virgile ne nous offre point des caractères décidés d’une manière si distincte, leur variété est presque imperceptible » (Traduction de la première partie de la préface de l’Homère anglais de M. Pope [1re éd. fr. 1718-1719], dans La Querelle des Anciens et des Modernes, XVIIe-XVIIIe siècles, A.-M. Lecoq (éd.), Paris, Gallimard, 2001, p. 571). Ce grief traditionnel contre l’épopée virgilienne se trouve par exemple dans la Digression sur les Anciens et les Modernes de Fontenelle (ibid., p. 304).

1110

n2.

Le jugement de Montesquieu est conforme à une opinion courante rappelée notamment par Segrais au début de ses « Remarques sur le septième livre » : « ces derniers Livres ne sont pas si estimez que les premiers, & on les lit beaucoup moins » (Jean Regnault de Segrais, « Remarques sur le septième livre », Traduction de l’Énéide de Virgile par M. de Segrais, Paris, D. Thierry et C. Barbin, 1681, t. II, p. 1). Voir aussi BM Bordeaux, ms 2526/2d, dans OC, t. 17, à paraître.

1110

n3.

Affirmation déconcertante, comme l’a souligné Salvatore Rotta (« L’Homère de Montesquieu », dans Homère en France après la Querelle, 1715-1900, F. Létoublon et C. Volpilhac-Auger (éd.), Paris, H. Champion, 1999, p. 146), puisque le retour d’Ulysse à Ithaque a lieu au chant XIII de l’Odyssée, qui en comporte 24.

1110

n4.

C’est sans doute en rédigeant ces remarques que l’idée est venue à Montesquieu de faire des extraits de lecture de l’Énéide et des Géorgiques (voir BM Bordeaux, ms 2526/2d et 2526/2c, dans OC, t. 17, à paraître).