Principes d’édition

Conformément aux intentions de Guillaume de Saint-Pair, nous avons souhaité rendre le romanz médiéval accessible aux lecteurs désireux d’en prendre connaissance dans la langue dans laquelle il a été écrit. C’est pourquoi nous l’avons adapté au système graphique du français moderne. Mais nous avons procédé à une adaptation discrète, afin que le texte puisse aussi être utilisé et étudié par des linguistes (une transcription diplomatique du texte du manuscrit A, qui permet d’avoir accès au texte originel avec ses erreurs, ses oublis et ses corrections est disponible dans le volume papier et le CD ROM).

L’apparat critique présente au lecteur la version du texte de B lorsqu’elle est divergente, y compris sur le plan graphique. Nos choix d’éditeur s’appuient le plus souvent sur la version du manuscrit A, de loin la plus fidèle au texte originel et la plus fiable. Mais nous avons constamment comparé la version de B à celle de A. Elle nous a été indispensable comme source unique pour les 7 passages qui ne figurent pas dans A et comme alternative aux leçons de A, particulièrement pour les vers dont la leçon est manifestement fautive dans ce manuscrit.

Pour alléger les indications données en bas de page, nous avons regroupé les variantes par groupes de deux vers, ce qui correspond dans la majorité des cas à un ensemble logique.

Principes de transposition

La transposition d’une œuvre littéraire dans un autre état de langue est un exercice difficile. Celui qui l’accomplit hésite sans cesse entre la volonté de rendre compte le plus fidèlement possible du document conçu par son auteur, avec ses redites, ses maladresses, ses lourdeurs, et le désir d’en proposer une version élégante qui le mette en valeur et en rende la lecture plaisante. Nous avons tenté de concilier ces deux objectifs d’exactitude et de recherche d’élégance, suivant en cela Guillaume de Saint-Pair, dont la transposition à la fois exacte et aisée en vers français du texte latin de chartes médiévales est un modèle du genre.

Conventions d’édition

Pour indiquer la prononciation ou l’évolution phonétique de mots ou de formes, nous utilisons l’alphabet phonétique international (API ). Nous employons aussi l’alphabet phonétique auquel a eu recours Patrice Brasseur quand nous citons l’Atlas linguistique et ethnographique normand (ALN).

Voyelles

se prononce comme dans

API

Alphabet ALN

a palatal

patte

a

à

a vélaire

pâte

α

á

e ouvert

mère

ε

è ; ȅ : très ouvert

e fermé

blé

e

é ; : très fermé

i

souris

i

i

eu ouvert

sœur

œ

œ̀ ; œ̏ : très ouvert

eu fermé

bleu

ø

œ́; œ̋ : très fermé

e instable

demande

ә

u

nul

y

u

o ouvert

or

ɔ

ò ; ȍ : très ouvert

o fermé

dos

o

ó ; : très fermé

ou

soupe

u

ʊ

an

pendant

ã

ã

in

fin, grain, sein

ε̃

un

un, brun

œ̃

œ̃

on

son

ɔ̃

õ

Semi-consonnes

ou consonne

foi, doué, soin

w

w

u consonne

nuit

ɥ

Consonnes

b

bras

b

b

p

poids

p

p

f

frais

f

f

v

vrai

v

v

d

don

d

d

t

ton

t

t

s

sot, basse, noce, notion

s

s

z

douze, cause

z

z

j

jaune

ʒ

j

ch

chat

є

l

île, balle

l

l

m

mare

m

m

n

nu

n

n

n palatalisé

hargne

ɲ

l palatalisé

lieu

ʎ

r apical

italien ricotta

r

r

r vélaire

mari

R

r

h expiré

anglais house

h

h