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[…1037, 24 mars-1046…]

Mauger, archevêque de Rouen, Hugues, évêque d’Évreux, Robert, évêque de Coutances, et les membres du concile, constatant que, parmi eux, certains n’ont pas une connaissance suffisante des bonnes décisions, rappellent ce que les saints pères ont transmis : (1) Le symbole de la foi catholique et apostolique doit être respecté. (2) La détestable coutume consistant, pour beaucoup, à amasser des présents, qui servent à corrompre le prince du royaume et ses proches, afin de recevoir l’honneur d’un évêché, non par humilité mais par ambition, doit être éradiquée. (3) Un évêque d’une cité pour laquelle il a été nommé et ordonné ne doit pas chercher à accéder à de plus grands honneurs. (4) Aucun moine ne doit rechercher un honneur pour de l’argent, sauf sur [le conseil] commun des frères. (5) Un évêque ou un abbé ne doit pas s’approprier l’honneur d’un autre évêque ou d’un autre abbé. (6) Un évêque ne doit pas ordonner un prêtre, un diacre ou un clerc d’un ordre mineur pour de l’argent. (7) Aucun officier de l’évêque, archidiacre ou notaire, ne doit exiger des présents pour ordonner les clercs. (8) Personne ne doit recevoir les ordres sacrés s’il n’est pas assez instruit et s’il n’est pas de naissance légitime. (9) Un évêque ne doit pas ordonner de clercs d’un autre diocèse, à moins qu’il n’ait été délégué ou légitimement autorisé à cela. (10) Un évêque doit accorder aux laïcs le moins possible de revenus ou de terres des églises. (11) Un archidiacre ne doit pas s’approprier l’archidiaconé d’un autre. (12) Un clerc ne doit pas se saisir de l’honneur d’un autre clerc. (13) Un prêtre ne doit pas usurper l’église d’un autre prêtre. (14) Personne ne doit vendre le saint chrême. (15) Personne ne doit exiger de présents pour dédicacer les églises. Seuls les dons spontanés des fidèles sont permis. La consécration des églises ne peut être ajournée pour cette raison. (16) Personne ne doit réclamer d’argent pour le baptême des catéchumènes. Seuls les dons spontanés sont permis. (17) Pour l’aube d’un baptisé, ne doivent être données qu’une chandelle et la tunique chrismale, outre ce qui aura été donné en privé par bienveillance. (18) Personne ne doit alourdir ou alléger les pénitences par avarice. La pénitence doit être mesurée selon la faute et selon les possibilités de la nature. Ceux qui enfreindront cette règle seront sanctionnés selon leur grade. (19) Ceux qui ont reçu le baptême dans une église paroissiale doivent se présenter dans cette église pendant chacun des huit jours [suivant leur baptême] en aube et avec des cierges allumés.

Tableau de la tradition

Original

  • A. Original perdu.

Édition(s)

Dissertation critique

Le terminus a quo correspond au début possible de l’archiépiscopat de Mauger (qui souscrit un acte que M. Fauroux, Recueil des actes des ducs de Normandie, nº 95 date de 1037 / v. 1040 ; D. Spear, The Personnel of the Norman Cathedrals…, p. 196). Le terminus ad quem est donné par la première apparition de Guillaume Fleitel, successeur d’Hugues, comme évêque d’Évreux (vers 1046, d’après M. Fauroux, Recueil des actes des ducs de Normandie, p. 265, n. 1).
acdef citent tous la même source : un manuscrit de Jacques Sirmond, un jésuite, reprenant le texte figurant dans un manuscrit (aujourd’hui inconnu) du Mont-Saint-Michel. En réalité, on peut douter que tous ceux qui ont publié le texte aient réellement vu le manuscrit de Jacques Sirmond. Le rapprochement des différentes versions du texte fait clairement apparaître deux familles. Ces deux familles ont entre elles des variantes significatives, tandis que les différentes versions d’une même famille n’ont entre elles que très peu de variantes, consistant presque toujours en corrections de détails sur la langue latine (par exemple, la présence d’un c dans auctoritas). Manifestement, a est la source de def (chacun des ouvrages portant ces éditions se présentant comme une somme d’ajouts au travail de Labbé et Cossart ou comme une version augmentée de ce travail), tandis que b est la source de c (dont l’éditeur a cependant vu au moins une autre version du texte, pour pouvoir en citer la source initiale – le manuscrit de Sirmond – que B ne mentionne pas). Dans ces conditions, seuls a et b sont retenus comme témoins utiles. Le manuscrit de Sirmond présentait probablement des lacunes ou des mots illisibles, puisque toutes les éditions signalent les mêmes passages manquants, également signalés ici.
a et b divergent dans le canon 11, l’un proposant archidiaconum, l’autre archidiaconatum. Archidiaconum seul n’ayant pas de sens, archidiaconatum doit être préféré. Toutefois, compte tenu de la structure des autres canons posant la même interdiction (d’usurper les biens et fonctions de ses égaux) pour d’autres catégories d’hommes d’Église, on attendrait plutôt archidiaconi au génitif complétant un terme renvoyant au bénéfice, archidiaconatum ou honorem.

a corrigé de b

a corrigé de b
AdresseFratribus nostris acaet bet comprovincialibus episcopis et cæterisbceteris bceteris orthodoxis fidelibuscmanquant b,
IntitulationMalgerius sanctæ Rotomagensis ecclesiæ præelectus episcopus, Hugo EbroicensisdEbroicacensis aEbroicacensis sedis episcopus, RotbertuseRobertus bRobertus ConstantiæfConstancicæ bConstancicæ sedis episcopus et omne concilium,
Salutin Domino salutem.
PréambuleQuoniam, sanctissimi fratres, sanctam matrem ecclesiam a primo sui honoris et tranquillitatis statu penitus immutatam videmus, partim sublatis e vita bonis principibus, partim ignaris et imbecillibus successoribus, sed et magis peccatis nostris exigentibus : placuit sacerdotalem inter nos fieri conventum, ut salutifera collatione, in quantum divina nobis gratia inspiraverit, quod male a nobis erratum est, corrigamus ; etgmanquant a quod recte et sobrie factum, stabiliter teneamus. Incumbebat enim nobis et necessarium consiliumhconcilium bconcilium tractare super his, quæ nostris temporibus ab inimicis ecclesia sanctaisancta ecclesia bsancta ecclesia patitur. Sed quia, ut ait beatus Gregorius, ordo erectionisjdirectionis bdirectionis in bono iste est, ut primum contra nos, et postmodum contra malos erigamur : quod a nobis constat admissum, a nobis quoque primum judiciali sententia expietur. Et licet de re hujusmodi, quam salubri ordinatione constituere volumus, præcedentium patrum prisca autoritas nequaquam silverit.
DispositifTamen quia multi inter nos sunt, qui aut exiguam, aut pene nullam rectækmanquant b eruditionis notitiam contigerunt, necessarium duximus ea quæ a sanctis patribus nobis tradita sunt in medium recensere, videlicet :
(1)
In primis ut catholicæ et apostolicæ fidei symbolum firmiter teneamus.
(2)
Ut illa perniciosa consuetudolmanquant b et inexplebilis avaritiæ corruptela funditus eradicetur, qua multos perniciosampecuniosa bpecuniosa munera undecumque collegisse audivimus, quibus principem regni et familiares ejus corrumpere valeant, ut ad episcopatus honorem valeant pervenire, quod nulla quidem humilitate, sed ambitiosa dominatione fieri non dubium est ; unde hanc pestem a finibus Ecclesiæ repellendam judicamusnjudicavimus bjudicavimus, ne gratiam sancti Spiritus vilis mercaturæ compendiis appretiabilemoappreciabilem bappreciabilem facere videamur.
(3)
Ut nullus episcoporum depin illa bin illa civitate in qua denominatus et ordinatus est, ad aliam ampliorisqhonoris bhonoris causa transire præsumat ; sicut de quibusdam auditum est, qui putabant evangelico exemplo posse tueri cupiditatem suam, per quod ex occasione persecutionis apostolici prædicatores jubentur transire de civitate in civitatem, quod omnino prisca sanctorum patrum ____­ .
(4)
Similis sententia de monachorum ordine ____­ nullus per pecuniam nisi communi fratrum ____­ sancti Benedicti ad hujusmodi honorem adspiretraspiret baspiret.
(5)
Ut nullus epicopus sive abbas alterius episcopi vel abbatis honorem supplantare præsumat.
(6)
Ut nullus episcopus, presbyterum aut diaconum, necsvel bvel aliquem inferioris ordinis clericum per pecuniam ordinare præsumat.
(7)
Ut nullus ex officialibus episcopi, archidiaconus videlicet aut notarius, pro ordinandis clericis munera exigat.
(8)
Ut ad sacros ordines nisi eruditi et ætate legitima non promoveantur.
(9)
Ut episcopus alterius diocesistmanquant b clericum, nisi sub legatione aut probabilibus signis, ordinare præsumat.
(10)
Ut episcopus clericorum ecclesiæ stipendia aut terras laicis beneficiare minime præsumat.
(11)
Ut nullus archidiaconus alterius archidiaconatumuarchidiaconum aarchidiaconum supplantare præsumat.
(12)
Similiter clericus alterius clerici honorem non invadat.
(13)
Presbyter quoque alterius presbyteri ecclesiam temeraria usurpatione quærere non audeatvpræsumat bpræsumat.
(14)
Ut sacrum chrisma nullus vendere præsumat.
(15)
Ut in dedicandis ecclesiis, nullus coacta munera exigat, nisi sponte a fidelibus donentur. Sed ne hac occasione dilatio ulla consecrandis ecclesiis ingeratur.
(16)
Ut pro baptizandis catechumenis nullus quoque pecuniam, nisi sponte quoque donetur, quærere præsumat.
(17)
Ut in albis baptizatorum solummodo candela et chrismale capitium donetur, nisi quid benignitas humana privato concesserit.
(18)
Ut pœnitentes occasione avaritiæ gravare aut levare nemo præsumat, sed juxta modum culpæ vel possibilitatem naturæ moderetur pœnitentia. Tales namque si hujus sanctionis transgressores inveniantur, gradus sui periculo subjaceant.
(19)
Ut baptizati in eadem ecclesia in qua regenerationis gratiam acceperunt, et in qua parrochianiwparochiani aparochiani existunt, per octonosxoctavos boctavos dies in albis repræsententur cum cereis ardentibus. Octavo ____­ .ymanquant b
(a) et b. — (b) ceteris b. — (c) manquant b. — (d) Ebroicacensis a. — (e) Robertus b. — (f) Constancicæ b. — (g) manquant a. — (h) concilium b. — (i) sancta ecclesia b. — (j) directionis b. — (k) manquant b. — (l) manquant b. — (m) pecuniosa b. — (n) judicavimus b. — (o) appreciabilem b. — (p) in illa b. — (q) honoris b. — (r) aspiret b. — (s) vel b. — (t) manquant b. — (u) archidiaconum a. — (v) præsumat b. — (w) parochiani a. — (x) octavos b. — (y) manquant b.