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Nouveau plan de gouvernement des États souverains

Introduction par Laurent Lemarchand

§ 1

Présenter de nos jours le Nouveau plan de gouvernement des États souverains ne constitue pas une tâche facile parce que si, tout comme Castel de Saint-Pierre son auteur, il n’est pas son texte le plus connu aujourd’hui1, il a été néanmoins souvent utilisé et commenté. Cette situation paradoxale de l’auteur comme du livre nous est justement expliquée par l’un de ses principaux présentateurs, l’historien Jean-Claude Perrot, qui consacre quelque vingt pages à l’analyse du Nouveau plan dans les débuts de son Histoire intellectuelle de l’économie politique :

L’abbé de Saint-Pierre avait élaboré de nouveaux enjeux scientifiques par le truchement de la langue commune ; Condorcet leur donne la traduction que permet le langage probabiliste. Ce transfert d’expression est à lui seul une seconde découverte qui déplace et efface pour ainsi dire la première. Le retour à l’abbé de Saint-Pierre est alors devenu tout à la fois possible et inutile. Ce paradoxe est habituel : il signale le passage des œuvres de science au statut d’objets historiques2.
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En fait, cette analyse finale exprime bien les fondements de la démarche analytique de Jean-Claude Perrot : produire, dans les préliminaires explicatifs de son ouvrage initiateur d’une nouvelle méthode historique3, un exemple riche des résultats à en attendre. Ses pages nous permettent de présenter en bonne partie le Nouveau plan de gouvernement et c’est pourquoi nous invitons le lecteur à s’y reporter. Dans l’espace limité qui nous est imparti, nous nous contenterons d’en relever quelques conclusions fortes parce que caractérisant bien l’ouvrage dans ses contextes historiques avant de voir si, aujourd’hui et après une trentaine d’années de recherches, nous pouvons enrichir cette interprétation de 1992.

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Distribué en cinq parties assez hétérogènes, notamment parce qu’elles proviennent souvent d’essais et d’époques différents, le Nouveau plan de gouvernement témoigne en fait d’une unité de raisonnement et de conception. Ainsi, le sujet du Premier Discours, « Le plan d’éducation qui ferait concourir les sujets à la connaissance de la Cité n’est pas seulement le préliminaire d’une bonne administration et d’une économie florissante. Entre les mains du souverain, il se substitue aux plans de gouvernement ; il les contient tous. […] Ainsi, des plus médiocres villes jusqu’au sommet de l’État, les nouvelles institutions [éducatives] assureront le commerce et le progrès des idées »4.

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C’est ainsi que peut se diffuser dans la société, avec ce que Paul Hazard avait caractérisé autrefois comme la crise de conscience européenne5 et avec le succès du cartésianisme et du rationalisme, une conception nouvelle du monde qui procède notamment de sa mathématisation. À la fin du XVIIe siècle, cela n’est pas réservé à la nature mais touche aussi la société des hommes et cela se traduit par la naissance de sciences nouvelles, des sciences humaines comme l’économie et l’économie politique.

Conclusion : « la méthode géométrique est certainement la seule qui soit propre à former des démonstrations solides et inébranlables en Politique et en Morale ». L’extension du Discours de la méthode au champ social se justifie dès que la collecte des données numériques permet la mesure des phénomènes comme dans les sciences de la nature. […] Le savoir scientifique ne porte donc pas sur des finalités, mais sur les moyens ou leurs effets ; et comme « le train ordinaire de la nature […] est de chercher à augmenter ses biens en diminuant même de beaucoup les biens du public », le défi cognitif principal consiste à articuler la pente tendancielle des intérêts privés avec la sauvegarde de l’utilité collective optimale6.
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Comment promouvoir l’universalisation de la raison, le gouvernement des hommes les plus sages et avisés, et l’utilisation des sciences et connaissances nouvelles en la matière ? Par la méthode du scrutin et d’un règlement électoral orienté : « Le progrès des connaissances consiste à les expliciter et le progrès du gouvernement à munir la collectivité de conventions à cet effet : le suffrage doit être réglé de sorte qu’il fasse concourir les intérêts privés au bien de l’ensemble »7.

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Au total, la biographie intellectuelle de Castel de Saint-Pierre « montre un homme affronté aux désenchantements religieux, politiques et économiques, autant d’évènements qui rendent méfiant devant les égarements du cœur et de l’esprit. L’abbé de Saint-Pierre pose dès lors son expérience personnelle comme filtre a priori d’un nouveau savoir. Ses analyses refusent désormais la transcendance religieuse, elles dénient la moindre valeur à la théologie. Les hommes ne manifestent par conséquent aucun attribut qui puisse relever du discours ontologique ; ils ne se définissent que par leurs choix. La société n’a pas davantage de nature ; la vérité et l’éthique s’obtiennent par invention ; celle-ci est d’autant plus ferme qu’elle peut être contestée par un plus grand nombre d’individus : de là un plaidoyer incessant en faveur de l’instruction ou l’apologie des villes capitales qui facilitent l’échange et la réfutation »8.

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Cette présentation du Nouveau plan de gouvernement des États souverains par Jean-Claude Perrot suffit-elle et nous satisfait-elle aujourd’hui ?

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Les historiens du culturel et notamment du livre s’intéressent beaucoup à leurs aspects matériels et aux stratégies éditoriales des auteurs. Or, le Nouveau plan de gouvernement se distingue par le fait qu’il n’est point un texte neuf écrit et publié d’un seul jet au milieu des années 1730, mais un assemblage assez artificiel d’essais antérieurs retravaillés, de plus, par de nombreux remaniements successifs. Il s’agit là d’un fait habituel chez Castel de Saint-Pierre : ses chapitres d’ouvrages sont fréquemment formés de discours souvent assez courts mais fortement prolongés par divers ajouts ou retouches, surtout sous la forme d’objections et de réponses. Dans le Nouveau plan de gouvernement, cette démarche est accentuée parce que l’auteur reprend et agglomère des textes isolés avec de probables reprises de discussions sur leur sujet, en particulier au club de l’Entresol dont les débats après exposé servirent d’expérimentation et d’expertise à Castel de Saint-Pierre. Logiquement mais sans trop s’y intéresser, Jean-Claude Perrot a donc considéré que ces textes dataient pour l’essentiel des années 1730-1733, entre les derniers temps de l’Entresol et le moment de la publication des écrits préparatoires à l’édition de 17389. Ce n’est plus le point de vue de l’historiographie actuelle sur la base de recherches qui font remonter ces essais de l’abbé au temps de la Régence autoritaire ou même pour certains aux dernières années du règne de Louis XIV10. Ce qui nous fournit une première explication au fait, non relevé par l’historien de 1992 (qui considère fort peu le Quatrième discours « Sur la forme des Conseils »), que l’illustre défenseur de la polysynodie11 n’en parle même pas. Cette non-évocation de la principale expérimentation d’un gouvernement des Conseils alors que Castel de Saint-Pierre se situe justement dans cette démarche, et la focalisation de l’auteur sur le temps de Louis XIV et les minorités antérieures nourrissent ainsi les doutes sur la date des deux derniers discours du Nouveau plan de gouvernement.

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Le doute rejaillit aussi sur la préoccupation première de l’historien : celle de contextualiser, d’établir des rapports féconds entre théories et réels… Bien évidemment, Jean-Claude Perrot s’y livre, cette préoccupation constituant le principe même de sa démarche nouvelle de la biographie intellectuelle. Mais de façon incomplète peut-on estimer aujourd’hui. Ainsi, son Histoire se concentre sur les années 1730, comme nous l’avons vu : soit une période féconde pour la formation de l’économie politique notamment parce que s’y manifeste une vogue puissante pour la publication et la lecture d’ouvrages d’économie, mais qui renforce l’idée que la conception du Nouveau plan de gouvernement procède de ces mêmes années… D’autant que Jean-Claude Perrot ne présente pas ce livre mais en fait une biographie intellectuelle. Il met l’accent sur le domaine de la science économique, minorant alors d’autres domaines comme le politique et l’administratif, ce qui explique encore le peu d’intérêt qu’il accorde aux deux derniers Discours du livre.

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Il ne s’agit pas, enfin, d’une différence d’orientation du commentaire de la part d’un historien légitimement occupé à développer une histoire (forcément partielle) de l’économie politique. Depuis 1990 et en une trentaine d’années, non seulement les connaissances du passé ont pu progresser12, mais la science historique a elle aussi évolué dans ses conceptions, ses démarches, ses types d’analyse. Ainsi :

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– Nous assistons (et participons) aujourd’hui au développement du primat de l’histoire mondialisée ou globalisée et de l’histoire connectée ou des circulations, de la culture et des idées. Disqualifiant fortement l’histoire trop nationalocentrique d’autrefois, ces optiques historiques nous amènent à réestimer l’influence, l’importance et la part d’appropriation/réutilisation des expériences et pensées étrangères à l’œuvre dans le Nouveau plan de gouvernement. Nous pensons non seulement aux sources anglaises (notamment Petty, Child et North et le courant utilitariste) que Jean-Claude Perrot invoquait déjà mais qu’il minorait assez et qui tirent le Nouveau plan de gouvernement du côté de l’économie, mais aussi au domaine germanique et notamment au caméralisme, outre Leibniz (que Castel de Saint-Pierre connaît bien et avec qui il fut en contact13) ou Pufendorf peut-être. Rappelons que le « laboratoire » de Castel de Saint-Pierre, le club de l’Entresol, était très tourné vers le Saint Empire, justement objet d’étude du principal créateur dudit club, Alary. Pensons notamment à l’important juriste Thomasius (1655-1728) dont plusieurs thèses se rapprochent de celles contenues dans le Nouveau plan de gouvernement : pour lui, le prince est l’agent suprême du contrôle social et le principal éducateur de ses sujets alors que l’homme est touché par la corruption innée de la volonté et des passions humaines ; à ce prince et à son État, le caméralisme se charge de fournir un bon état-major administratif et une véritable science de la police (politique) qui le guide.

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– Reconsidérer le rôle du caméralisme dans la pensée de Castel de Saint-Pierre présente l’avantage de réaxer le traité du Nouveau plan de gouvernement vers les domaines du politique et de l’administratif / étatique (bien que le caméralisme promeuve aussi et fortement le mercantilisme), mais dérange aussi nombre de perspectives anciennes comme l’inexistence de l’absolutisme éclairé en France14, l’antériorité de l’expérience et des pensées étrangères aux Lumières françaises et au cosmopolitisme précoce que Castel de Saint-Pierre semble épouser, ou encore aux liens entre lui et ces Lumières françaises pas si postérieures que cela…

§ 13

Un des successeurs de Jean-Claude Perrot dans l’étude de la science économique au XVIIIe siècle, Arnault Skornicki, qui, évidemment, s’intéresse aussi à Castel de Saint-Pierre, le considère désormais dans le cadre d’une conception sociopolitique de l’économie politique comprise comme « une rationalisation concurrente de l’ordre politique absolutiste dirigée contre l’emprise de la Cour ». Pour l’actuelle historiographie, il s’agit avant tout de « réencastrer les théories économiques dans le réseau des relations dans lesquelles elles prennent sens »15. De la sorte, Arnault Skornicki rééquilibre, réaxe l’explication des positions et combats de l’abbé de Saint-Pierre ; il permet de donner toute leur ampleur à leurs dimensions sociales et politiques.

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De la sorte, on peut restituer à Castel de Saint-Pierre sa dimension essentielle d’intellectuel engagé. Agir par l’écriture, c’est ce que divers courants historiques nous apprennent à concevoir, tels l’école de Cambridge de Pockock et Skinner ou le Groupe de recherches interdisciplinaires sur l’histoire du littéraire, avec notamment Christian Jouhaud. Dans ce cadre, les auteurs sont aussi des acteurs politiques qui agissent par la parole ou l’écrit. Ce qui compte plus que les idées ou positions exposées, c’est la stratégie de la formulation, l’intention en action par la formulation, avec une conception dynamique de l’intercontextualité. Or ceci a une signification importante pour Saint-Pierre, notamment par rapport aux accusations dénigrantes (depuis les Lumières) d’utopisme. Déjà accusé en son temps, l’abbé s’en défend dans le Nouveau plan de gouvernement par le recours à diverses stratégies : il dénonce lui-même l’utopisme en se distinguant de ses adeptes reconnus comme Platon et Fénelon, et en les condamnant, avec l’emploi du terme toujours disqualifiant de « chimérique » utilisé par Louis XIV. Dans son Quatrième discours, le stratège recourt au procédé éprouvé par le duc Philippe d’Orléans (le Régent) en 1715-1716, au moment du train de réformes radicales de l’absolutisme : il prétend tirer ses projets des opinions et intentions du duc de Bourgogne, qui vaut alors caution pour tout réformateur de la monarchie ; il passe sous silence l’expérience disqualifiante de la Polysynodie sous la Régence. Ainsi Castel de Saint-Pierre apparaît comme un des animateurs des Lumières radicales que l’historiographie redécouvre aujourd’hui16. Le Nouveau plan de gouvernement relève bien de stratégies politiques de publication et de moyens d’action. Il s’agit bien, pour l’abbé de Saint-Pierre, de participer à l’essor de la raison universelle et à la réformation du gouvernement et de l’État de plus en plus appréciés dans leur dimension de services publics. Non-acteur officiel et se heurtant à des forces contraires (notamment aux acteurs principaux du gouvernement en place, les ministres et même le roi), l’intellectuel engagé combat par ses publications : dans le Nouveau plan de gouvernement, il emploie un style « scientifique », souvent ressenti comme malhabile parce que lourd, et comme rébarbatif parce que très répétitif, en fait pédagogique comme une leçon de science doit l’être. Et, en cohérence avec son combat pour faire aboutir et appliquer des opinions raisonnées et (jugées) scientifiques, il adopte la présentation en discours-objections-réponses qui doit parfaire la démonstration en reproduisant la démarche savante de l’auteur lorsque, auprès de divers publics avertis, il expérimentait ses thèses au feu des examens et des critiques. Cela constitue, d’ailleurs, la démarche et le but des académies et de tout son système d’éducation.

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Alors, Castel de Saint-Pierre opposant utopiste à Louis XIV ou intellectuel organique du régime absolutiste ? Homme des Lumières que l’on conçoit souvent comme divorçant de ce régime absolutiste français, ou homme de ce régime, engoncé par exemple dans la valorisation du réseau de pouvoir académique développé par Colbert et Louis XIV ? Certes, le Nouveau plan de gouvernement met en avant le système des académies dans la formation et l’exercice du pouvoir, mais celles-ci ne se conforment plus beaucoup au modèle français tant pour leurs rapports au gouvernement et à la population que dans leurs composition et activités. Contre les académies louisquatorziennes dont l’abbé a éprouvé lui-même la servilité et la faible utilité, le Nouveau plan de gouvernement les transforme en machinerie gouvernementale essentielle. C’est pourquoi, aussi, Castel de Saint-Pierre, membre actif de la République des Lettres, s’intéresse très peu à ses réseaux et aux circulations fécondes d’écrits et d’idées qu’ils engendrent. En réalité, il participe du mouvement de politisation de ladite République, qui doit se séculariser et s’engager dans les combats politiques du temps des Lumières, et ne plus rester la société des Lettres humanistes hors du temporel. Car notre intellectuel-acteur appartient bien au mouvement des Lumières : le Nouveau plan de gouvernement contient ainsi, après la crise de conscience européenne et les désenchantements qui l’alimentent, tous les thèmes et concepts ou principes et démarches de ce mouvement dont le triptyque bien/beau/bon, le progrès et la perfectibilité, la position ahistorique, la valorisation essentielle de la connaissance, la mathématisation du monde et la démarche scientifique, l’expérimentation et l’utilitarisme dominant, etc.

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Mais il s’agit là de ce que l’on appelle les « premières Lumières » : le vocabulaire scientifique de Saint-Pierre apparaît balbutiant ; des perspectives importantes comme le combat pour une constitution, la formation d’un nouvel homme, etc., manquent. Or ces premières Lumières sont essentiellement liées au régime absolutiste, même si l’on peut accepter aussi l’idée contraire d’un divorce, avec par exemple Jürgen Habermas et sa conception d’un XVIIIe siècle créateur d’une opinion publique, en fait privée parce que procédant d’une autonomisation nécessaire vis-à-vis du pouvoir absolutiste hégémonique17. Castel de Saint-Pierre a d’ailleurs souvent été vu comme un opposant et un contestataire dudit régime18 : le Nouveau plan de gouvernement contient son lot de dénonciations (en particulier le système de la vénalité des offices), de contestations (ainsi des aspects néfastes des pratiques absolutistes du secret et du machiavélisme) et de remises en cause du gouvernement et des pouvoirs royaux eux-mêmes (avec un roi écarté du gouvernement par sa position de grand horloger devenu inutile). Mais Castel de Saint-Pierre évolue aussi dans les cercles du pouvoir et de la Cour, il s’engage et participe à leurs discussions et même à leurs décisions, il milite alors pour des solutions internes au système. Pour lui comme pour les cercles « dissidents » dans lesquels il s’active (les Bourgogne, Noailles, Orléans et les salons parisiens), cercles acceptés jusqu’à un certain degré et même sollicités ou consultés par Louis XIV et Louis XV, l’État que porte l’absolutisme reste l’horizon et la solution des problèmes et conflits à résoudre. Il s’agit de le développer et de le perfectionner non de le contester et de l’amoindrir. Réformer pour obtenir un État fort et étendu, tel est aussi l’un des leitmotivs de l’absolutisme. En fait, le Nouveau plan de gouvernement témoigne et de l’essor des Lumières et de celui de l’absolutisme étatique, et de la rencontre des deux, le régime politique français ayant contribué au développement des Lumières, promouvant alors un absolutisme éclairé pas si absent de la France qu’on l’a dit, un absolutisme étatique mais qui se heurte déjà à la société de Cour qui en constitue une autre composante.


1.Il est largement distancé par le bien plus célèbre Projet pour rendre la Paix perpétuelle en Europe, tout comme l’abbé de Saint-Pierre s’efface devant Leibniz et plus encore devant les philosophes et théoriciens des Lumières, dont son contemporain Voltaire.
2.Il est largement distancé par le bien plus célèbre Projet pour rendre la Paix perpétuelle en Europe, tout comme l’abbé de Saint-Pierre s’efface devant Leibniz et plus encore devant les philosophes et théoriciens des Lumières, dont son contemporain Voltaire.
3.Jean-Claude Perrot, Une histoire intellectuelle de l’économie politique, Paris, Éd. de l’EHESS, 1992, p. 58-59. Les pages 38 à 59, évoluant entre l’analyse et le résumé, font de cette présentation un élément de référence incontournable.
4.Celle de la biographie intellectuelle.
5.Jean-Claude Perrot, Une histoire intellectuelle…, p. 39-40.
6.Première édition : Paul Hazard, La crise de la conscience européenne (1680-1715), Paris, Boivin, 1935, 2 vol.
7.Jean-Claude Perrot, Une histoire intellectuelle…, p. 42 et p. 50, avec citations de Saint-Pierre tirées de « Usage de la méthode géométrique », in OPM, Rotterdam, J. D. Beman, 1741, t. XV, p. 84 ; voir Gouvernement, § 143.
8.Jean-Claude Perrot, Une histoire intellectuelle…, p. 52.
9.Jean-Claude Perrot, Une histoire intellectuelle…, p. 56.
10.Soit le Projet pour perfectionner le gouvernement des États, les « Conférences politiques », les « Observations qui regardent le ministère général », la « Vue générale des effets merveilleux que produirait en Europe le nouveau plan de gouvernement des États » et les « Observations sur la forme des conseils de Louis XIV », publiés à Rotterdam en 1733-1734.
11.Tel est le résultat des reconstitutions menées par Carole Dornier, avec la mise en avant des manuscrits des Archives du ministère des Affaires étrangères et de la Bibliothèque municipale de Rouen ; voir Carole Dornier, Gouvernement, L’histoire du texte.
12.Avec son fracassant Discours sur la polysynodie qui entraîne son renvoi de l’Académie française.
13.Ainsi les analyses récentes de la pensée de Castel de Saint-Pierre dévoilent l’influence de Bacon et de sa démarche inductive, de sa vision des passions et de la perfectibilité, etc.
14.Par exemple, Leibniz conçoit le droit comme une science exacte, construite selon des méthodes logiques et démonstratives propres aux mathématiques.
15.Or Saint-Pierre (comme Voltaire et d’autres) peut être vu comme un partisan de cet absolutisme éclairé, à la fois théoricien et praticien par ses rôles dans les coulisses du pouvoir royal.
16.L’économiste, la cour et la patrie. L’économie politique dans la France des Lumières, Paris, CNRS Éditions, 2011, « Introduction générale », notamment p. 22-23.
17.Avec, par exemple, les études de Jonathan Israel sur les Lumières radicales autour de Spinoza et dès le XVIIe siècle hollandais (Jonathan I. Israel, Radical enlightenment. Philosophy and the making of modernity 1650-1750, Oxford, Oxford University Press, 2001) ; ou diverses recherches sur le Frühaufklärung du XVIIe siècle allemand… Ce qui bouscule, comme nous l’avons déjà signalé, les conceptions établies autrefois sur les Lumières, leurs origines et commencements, leurs contenus et évolutions de statut comme de combat…
18.Jürgen Habermas, L’espace public. Archéologie de la publicité comme dimension constitutive de la société bourgeoise, Marc Buhot de Launay (trad.), Paris, Payot, 1988.
19.Avec, en particulier, sa défense de la Polysynodie et son exclusion de l’Académie française par les pro-louisquatorziens qui, à l’instar du cardinal Fleury, le dénoncent comme « un politique triste et désastreux », un « chimérique »… Voir Alexandre Dupilet, Polysynodie, Introduction, § 20. Voir aussi Journal et mémoires du marquis d’Argenson, E.-J.-B. Rathery (éd.), Paris, J. Renouard, 1859-1867, t. I, p. 108.