Citer cette page

Projet pour rendre les rentes sur l’État d’un commerce plus facile et plus fréquent

Introduction, établissement et annotation du texte par Carole Dornier

§ 1

Cet écrit fait partie d’un ensemble relatif au crédit, à la monnaie et au commerce, comprenant des mémoires sur l’établissement de banques provinciales, sur la valeur des billets de l’État, sur un bureau de change des effets royaux, contre l’augmentation des monnaies et le Projet pour perfectionner le commerce de France1. La réflexion de l’abbé de Saint-Pierre sur ces questions semble commencer en 1717 avec le rapport du duc de Noailles devant le Conseil de Régence sur la situation des finances depuis 1715 et la question des billets de l’État2. Un mémoire manuscrit, Sur un dépôt public des rentes mobiles, daté du 20 novembre 1723, mais largement biffé, témoigne d’une étape antérieure du projet : l’abbé de Saint-Pierre y reprenait le grief fait aux gouvernements monarchiques de décourager les dépôts en argent par la capacité du souverain à disposer de l’argent déposé et préconisait pour cette raison des rentes mobiles3. Ce mémoire était suivi des Réflexions par un habile banquier sur les propositions de l’abbé, que le lecteur jugeait praticables et utiles au public. Il reste peu de choses dans le projet imprimé relatif aux rentes de cette version initiale, que l’auteur paraît, par ses biffures sans équivoque, avoir abandonnée4. C’est probablement en parallèle avec la rédaction du Projet pour perfectionner le commerce de France que l’auteur compose en 17325 une version pour une diffusion publique dans le tome quatre de ses Ouvrages de politique. Il s’inspire du fonctionnement de la banque d’Amsterdam qui avait été décrit en 1722 par Jean-Pierre Ricard6. L’objectif de l’abbé, comme dans d’autres de ses mémoires, est de favoriser le commerce par la restauration du crédit public et par une circulation accrue de l’argent, idée qu’il exprime dans une métaphore parlante : il s’agit de « mettre en mouvement l’argent oisif » (Rentes, § 24). Ce projet est relié à celui sur le commerce qui concerne à la fois des mesures pour favoriser les échanges et une réorganisation de la Compagnie des Indes, pièce maîtresse du commerce extérieur, dans laquelle les rentes sur l’État jouent un rôle pour augmenter la valeur des actions7.

Note sur l’établissement du texte

Manuscrit

Projet pour rendre les rentes sur l’État d’un commerce plus facile et plus fréquent, archives départementales du Calvados, 38 F 43 (ancienne liasse 4), p. 2-7. Comporte la date de 1732 (p. 1).

§ 2

Voir, sur le même sujet, un projet abandonné, suivi de l’avis d’un lecteur :

Sur un dépôt public des rentes mobiles. Observations, archives départementales du Calvados, 38 F 41 (ancienne liasse 1), p. 1-22. P. 1, autographe : « 20 novembre 1723, il y a un exemplaire plus correct ». Corrections autographes.

Réflexions sur ce mémoire par un habile banquier, archives départementales du Calvados, 38 F 41 (ancienne liasse 1), p. [1-6]. Titre autographe.

Imprimé

Projet pour rendre les rentes sur l’État d’un commerce plus facile et plus fréquent, in OPM, Rotterdam / Paris, J. D. Beman / Briasson, 1733, t. IV, p. 215-225.

§ 3

Le manuscrit rédigé en 1732 est un exemplaire corrigé de la main de l’auteur. Ces corrections ont été intégrées dans le texte de l’imprimé que nous reproduisons.


2.Je remercie Joël Félix de m’avoir signalé ce contexte.
3.Sur l’argument de l’inaptitude des monarchies à encourager le commerce, voir Commerce, § 125, note 35.
4.Sur un dépôt public des rentes mobiles. Observations et Réflexions sur ce mémoire par un habile banquier, archives départementales du Calvados, 38 F 41 (ancienne liasse 1).
6.Jean-Pierre Ricard, Le négoce d’Amsterdam, Amsterdam, Étienne Lucas, 1722, p. 571-590.