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Pensées 719 à 723

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

719

{p.483} Nous Je pense que nous somes jaloux par une douleur secrete du plaisir des autres lors que nous n’en sommes ny la cause ny la fin :

Jalousie
V p 404
417

Ou a cause d’une certeine pudeur c’est a dire la honte de nos imperfections qui nous a obligés de derober aux yeux de certeines choses ; d’ou il est arrivé qu’un mary a regardé les secrets de sa femme come les siens

Nous avons J’ay mis quelque chose d’aprochant dans le chap. 14. du livre des loix sur la servitude domestique[1]

Ou par une conoissance que chacun a du peu d’étendüe des passions trop aisement satisfaites et de cette imbecillité de la nature qui fait que le coeur partagé entre deux persones se donne tout entier a l’une ou se detache de toutes les deux :
Ou a cause d’une proprieté donnée a un mary des enfans qui naissent d’une certeine femme proprieté que l’on cherche toujours a rendre la moins incerteine qu’il est possible :
{p.484} Ou par une certeine creinte du ridicule que les mauvais plaisans de touttes les nations ont versé sur cette matiere chacun s’estant toujours plu a toucher une passion qui remuée dans un home aboutit a touttes les autres
Parlés de la veng[e]ance vous ne toucherés que celui qui sera penetré d’un affron qu’il aura reçu touts les autres seront de glace mais parlés de l’amour vous trouverés touts les cœurs ouverts et et touttes les oreilles attentives[2] :
Ou enfin par un certein desir d’estre aimé des persones que l’on aime, lequel est dans la substance de l’ame c’est a dire dans sa vanité et n’est point different de celui que {p.485} nous avons d’estre considerables a tout le monde, surtout a ceux qui ont le plus de relation avec nous un François aime mieux estre estime en Allemagne qu’au Japon, en France qu’en Allemagne ; et come rien ne touche de plus près que les persones que nous aimons aussi sont ce celles dont nous souhaitons davantage d’estre aimés : voy p 96 444 496 et [un signe biffé non déchiffré] la p 489

Main principale M

720

Mathematiques

Les pr mathematiques propositions de mathematiques sont reçues come vrayes parce qu’il n’importe a persone qu’elles soyent parce que persone n’a interet quand a present qu’elles soyent fausses : et quand on y a eu interest c’est a dire quand quelqu’un a voulu en en doutant se faire chef de party, et entrainer en les renversant toutes les autres verités on en a douté : temoin les hipotiposes de Sextus Empiri Pirrhon.[1]

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Main principale M

721

Langue françoise

Quand quelqu’un me demend[e] si un mot est francois j’i puis repondre ; quand on me demande si une diction est bonne je n’y puis repondre, a moins qu’elle ne choque la grammaire car je ne puis scavoir {p.486} le cas ou elle sera bonne ny l’usage qu’un home d’esprit en pourra faire car un home d’esprit est dans ses ouvrages createur de dictions de tours et de conceptions il habille sa pansée a sa mode la forme la crée par des façons de parler eloignées du vulgaire : mais qui ne paroissent pas estre mises pour s’en eloigner un home qui écrit bien, n’ecrit pas come on a écrit mais come il ecrit ; et c’est souvent en parlant mal qu’il parle bien[1] :

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Main principale M

722

Savant

Je scay un home tres ignorant qui s’il avoit employé a estudier le temps et la peine qu’il lui a falu pour se faire passer pour l’estre scavant seroit un des plus scavans homes de l’Europe… l’abé [une lettre biffée non déchiffrée]

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Main principale M

723

Ce furent les mahometans (maures d’Espagne) qui porterent les sciances en Occident depuis ce temps la ils n’ont jamais voulu reprendre ce qu’ils nous avoint donné :
Sous le 27e calife Almamoum les Arabes comencerent a etudier les livres grecs et fonderent plusieurs academies en Affrique[1].

Je crois que la destruction du califat[2] a detruit les sciences chez les mahometans

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Main principale M


719

n1.

Dans le livre XVI (et non XIV) de L’Esprit des lois consacré à l’esclavage domestique, le chapitre XIII sur la jalousie ne reprend aucun passage de cet article.

719

n2.

Cf. nº 507.

720

n1.

Une traduction latine des Hypotyposes de Sextus Empiricus est contenue dans le volume qui figure au catalogue de La Brède : Adversus mathematicos et pyrrhoniarum hypotheseon, Paris, [Martinus Juvenis], 1569 – Catalogue, nº 1559.

721

n1.

La diction renvoie ici au style, comme choix des mots et de leur agencement dans la phrase, se distinguant des contraintes de la grammaire ; voir Académie, 1718, art. « Diction ».

723

n1.

Le rôle des Arabes et du calife Almamoun ou Almamon dans la diffusion des sciences est développé par d’Herbelot (Bibliothèque orientale […], Paris, Compagnie des libraires, 1697, art. « Elm », La Science, p. 313 – Catalogue, nº 2487) et synthétisé dans la partie « La langue, la science et l’ère des Arabes » de l’article « Arabie » du dictionnaire de Moreri (1704 – Catalogue, nº 2504). Al-Ma'mūn ('Abd Allâh, 786-833) est le septième (et non « 27e ») calife des Abbassides, qui régna de 813 à 833 (d’Herbelot, Bibliothèque orientale […], art. « Mamon ou Al Mamon », p. 545-546). Chardin oppose l’ignorance des Arabes de son époque à leur ancienne prééminence en ce domaine (Chardin, t. VIII, p. 33-34).

723

n2.

La « destruction du califat » correspond à la prise de Bagdad (« Bagdet ») par les Tartares en 1258 av. J.-C. (d’Herbelot, Bibliothèque orientale […], Paris, Compagnie des libraires, 1697, art. « Holagu », p. 454 et Moreri (1704), art. « Arabie »).