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Pensées 42 à 46

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

42

37

{p.48} Les Espagnoles. Le pays d’Espagne est chaud et les femmes sont laidesainsi le climat est fait en faveur des femmes, mais les femmes sont faites contre le climat[1].

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Main principale D

43

38

Ce que c’est que les choses qui font chés nous les distinctions les plus personelles, le relachement de deux ou trois fibres auroit pû rendre Madame de Mazarin une femme trés degoutante[1].

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Main principale D

44

39

Voyés le 33e Journal des sçavans de l’an 1720. in 4º p. 516[1]. ou on fait la description des differens lits et couches de terre qui se trouvent dans le territoire de Modene au nombre de sept ou huit et une ville a 14 pieds {p.49} et à 50 pieds un fleuve souterrain dont on entend le bruit ; quand on creuse jusqu’au lit de sable un peu trop bas souvent il penetre le sable et au grand danger des ouvriers il remplit l’excavation et va jusqu’au toit des maisons voisines. Je crois qu’il pourroit se faire que le fleuve souterrain enflé par quelque accident se soit fait de tems en tems quelques ouvertures par ou les eaux ayant passé, se soient elevées et couvert le pays et fait successivemt les nouvelles couches ses eaux se retirant ou le passage se bouchant lorsque la cause qui faisoit enfler les eaux souterraines a cessé.
Non le terrain s’est affaisse voyes mon itineraire sur Viterbe ou aupres[2].
Voyes la dessus mon extrait Bernardi Ramazini De fontium mutinensium admirandâ scaturigine[3]

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Main principale D

45

40

{p.50} Les richesses consistent en fonds

Mis dans les loix

de terre ou en effets mobiliers[1] ; les fonds de terre sont ordinairement possedés par les regnicoles[2], chaque etat ayant des loix qui degoutent les etrangers de l’acquisition de ses terres, ainsi ces sortes de richesses appartiennent a chaque etat en particulier : pour les effets mobiliers tels que sont l’argent, les billets lettres de change ou actions sur les compagnies toutes les ces marchandises ils sont en commun au monde entier qui par ce raport ne compose qu’un etat dont les autres etats sont les membres ; l’etat qui possede le plus de ces effets mobiliers du monde est le plus riche ; la Hollande et l’Angleterre en ont une immense quantité ; chaque {p.51} etat en acquiert par ses denrées, par le travail de ses ouvriers, par son industrie, par ces ses decouvertes, par le hazard même, et l’avarice des nations se dispute les meubles[3] de l’univers ; il se peut trouver un etat si malheureux que non seulement il sera privé de tous les effets des tou autres etats, mais aussi de presque tous les siens mêmes, de maniere que les proprietaires des fonds de terre ne seront que les colomnes[4] des etrangers. Cet etat sera miserable manquant de tout et etant privé de tous les moyens pour acquerir : il peut arriver quelquefois que des etats ou le commerce fleurit voyent pour quelque tems leur argent s’evanoüir ; mais il revient aussi tôt, parce que les pays qui par quelque raison d’interêt l’ont pris le doivent et sont obligés de le rendre. {p.52} Mais dans les pays dont nous parlons l’argent ne revient jamais parce que ceux qui le prennent ne leur doivent rien.

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Main principale D

46

[Passage à la main M] 41

Il ne faut pas s’estoner que touttes les relligions fausses ayent toujours eu quelque chose de bas et d’a puerille ou d’absurde il y a cette difference entre les relligions et les sciences humeines que les relligions viennent du peuple de la premiere main et passent de la aux gens eclairés qui les redigent en sistheme au lieu que les sciences naissent chez les gens eclaires d’ou elles se peuvent rependre dans le peuple.

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Passage de la main D à la main M


42

n1.

Mme d’Aulnoy avait publié dans sa Relation du voyage d’Espagne une description des dames madrilènes, maigres, brunes et plates (Paris, C. Barbin, 1691, t. II, p. 242-243) ; voir aussi, sur la rareté des beautés espagnoles, Saint-Simon, IV, p. 544.

43

n1.

Hortense Mancini, duchesse de Mazarin (1646-1699), dont la beauté exceptionnelle a été soulignée par ses contemporains ([Marquis de La Fare], Mémoires et réflexions sur les principaux événements du règne de Louis XIV, Rotterdam, G. Fritsch, 1716, p. 151 – Catalogue, nº 2989).

44

n1.

Le Journal des savants du 26 août 1720 (p. 513-520) rend compte de l’ouvrage de Nicolas Madrisio, Voyages d’Italie, de France et d’Allemagne (Venise, G. G. Hertz, 1718), contenant l’observation « vraiment curieuse » que l’auteur fait de terrains près de Modène. Celui-ci s’est intéressé aux questions hydrauliques posées par ce phénomène, présentées par Bernardino Ramazzini (1633-1714) dans De fontium mutinensium admiranda scaturigine tractacus physico-hydrostaticus (Modène, Suliani, 1691).

44

n2.

Sur une ville engloutie, localisée à la sortie de Viterbe, voir Voyages, p. 241.

44

n3.

Bernardino Ramazzini, De fontium mutinensium admiranda scaturigine tractacus physico-hydrostaticus (Modène, Suliani, 1691). De ce célèbre médecin modénois mentionné dans les Voyages (p. 370), Montesquieu possède les Opera omnia (Genève, Cramer et Perachon, 1717 – Catalogue, nº 1184), ouvrage dont il aurait fait un extrait aujourd’hui perdu (Spicilège, nº 15).

45

n1.

Ce passage constitue le noyau central du chapitre 23 du livre XX de L’Esprit des lois.

45

n2.

« […] Se dit de tous les habitants naturels d’un Royaume, par rapport aux privilèges dont ils sont en droit de jouir […] » (Académie, 1718, art. « Regnicoles »), terme remplacé dans L’Esprit des lois par celui d’« habitans » (EL, XX, 23).

45

n3.

Au sens de : biens meubles.

45

n4.

Le mot sera corrigé en « colons » par le secrétaire L dans le manuscrit de L’Esprit des lois (OC, t. 4, p. 515, l. 26). Le terme, au sens de « celui qui cultive une terre » n’est pas attesté dans les dictionnaires avant 1762 (Académie), sinon dans l’article « Métayer » de celui de Ménage (Dictionnaire étymologique, Paris, J. Anisson, 1694). Dans l’Empire romain et au Moyen Âge, le colon est esclave, non du maître, mais de la terre qu’il doit cultiver à perpétuité, lui et sa descendance (Derathé, t. I, p. 489-490, note 4).