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Pensées 419 à 423

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

419

{p.379}

Pays qui ont ete fort habités fort mal sains

Remarques que touts les pais qui ont esté beaucoup habités sont très mal sains. Ainsi le territoire de Rome devenu très mal sain l’Egipte devenüe tres mal seine ; aparament que les grands ouvrages des homes qui s’enfoncent sous la terre, les canaux, caves souterreins recoivent les eaux qui y croupissent[1] l’Egipte est sujette a la peste ce païs se detruit peu a peu et la destruction augmente par la negligence a entretenir les anciens canaux ainsi l’Egipte a cette peste toutes les années[2].

- - - - -

Main principale M

420

{p.380}

Pascal

Le celebre argument de MrPascal[1] est bien bon pour nous doner de la creinte non pas pour nous doner de la foy. Epicure a fait des dieux pour n’estre pas traité come Socrate[2] il vouloit disoit il délivrer les homes du joug de la relligion mais la relligion payene n’estoit point un joug

Main principale M

421

N’est

Religion

il pas vray que l’autheur de la nature regarde d’un autre œil Denis le tiran qui pille les temples et Antonin et Trajan, ces princes pieux et et si zelés pour le paganisme. Donc quand la relligion chrétiene seroit fausse, il faudroit la garder guarder parce que nous plairons plairions plus a la divinité que si nous la violions.

- - - - -

Main principale M

422

Ceux

Peines et recompenses

qui disent qu’il n’y a point de peines ny recompenses dans l’autre vie ne le disent pas en faveur des bons car ils les privent des recompenses. Ils ne le establissent donc {p.381} leur sisteme en faveur des mechans qu’ils soulagent de la peine il est vray que cet argument seroit plus fort la peine cet argument que le cardinal d[e] Polignac a mis dans son Lucresse[1] seroit plus fort dans … dans la loy de nature que ou une relligion qui n’admeteroit que l’equite que dans une loy qui admettant une revelation danne ceux qui ne croyent pas parce et ou l’enfer est det le paradis est distribué entre les croyans et les non croyans :

Main principale M

423

Les Les premiers autheurs de

1ers auteurs

toutes les nations ont toujours este fort admires parce que pendant un temps ils ont este superieurs a touts ceux qui les lisoint : J’ay mis cela dans le discours sur la Difference des genies .[1]

Main principale M


419

n1.

Cf. Voyages, p. 125, 242, 259, 308 ; Réflexions sur les habitants de Rome (1732, OC, t. 9, p. 78) et Troisieme memoire sur les mines (1731, Voyages, p. 627). Les sources sur la question de la qualité de l’air et de ses effets pathogènes ont été répertoriées dans l’introduction de Sheila Mason aux Réflexions sur les habitants de Rome (OC, t. 9, p. 72-73).

419

n2.

Cf. nº 137.

420

n1.

Pascal, Pensées, L. Brunschvicg (éd.), nº 233.

420

n2.

Socrate fut accusé de ne pas reconnaître les dieux de la cité et d’introduire des divinités nouvelles. Cicéron évoque Épicure admettant l’existence des dieux pour éviter mécontentements et accusations (De la nature des dieux, III, 1, 3).

422

n1.

Sur le cardinal de Polignac (1661-1741), voir Voyages, introduction, p. 58 et p. 242-243, 246, etc ; Spicilège, nº 489a. L’Anti-Lucretius (« Lucresse »), qui visait, avec l’épicurisme, les systèmes athées qui s’en inspiraient, circula sous forme d’ébauches au début du XVIIIe siècle et demeura inachevé du vivant de l’auteur (Sylviane Albertan-Coppola, « L’anti-épicurisme », Dix-huitième siècle, nº 35, 2003, p. 309-313). Montesquieu a entendu lire le livre I à Rome le 4 juin 1729 (Voyages, p. 331-332). Deux traductions françaises paraîtront, l’une en vers préparée par Rothelin (l’abbé de Cormeilles) et publiée par Le Beau (Paris, 1747 ; Correspondance, Masson, t. III, p. 1008, 1101-1102), l’autre en prose par Jean-Pierre de Bougainville (Paris, 1749), bien après la transcription des articles nº 432, 435 et 437, écrits après le retour des voyages (1731) et avant l’intervention du secrétaire E (1734).

423

n1.

Cette idée sera réutilisée dans l’Essai sur les causes qui peuvent affecter les esprits et les caractères, rédigé vers 1734-1736, à propos des juifs (OC, t. 9, p. 258, l. 697-700). Concernant la dissertation Sur la différence des génies, voir nº 6, note 1.