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Pensées 400 à 404

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

400

Fogini

Statues

estoit boiteux et contrefait[1] ; ce qui fait que ses ouvrages n’ont pas toutte la perfection qu’on pourroit desirer car quand on fait une statue il ne faut pas estre toujours assis en un lieu ; il la faut voir de touts les cotés de loin de pres en haut en bas dans touts les sens on ne voit les tablaux que d’un point de vüe mais les statues se voyent de plusieurs ce qui fait la difficulté des sculpteurs

Main principale M

401

Vous

Ecole de Venise

ne scauriés presque trouver un tableau du Dominiquain[1] du Guide[2] ou du Carrache[3] mal dessigné, vous ne scauries trouver un tab ils sont come Rousseau[4] qui ne put jamais mal versifier vous ne scauries presque trouver un tableau de l’ecole de Venise ou il n’y ait quelque chose a redire du coté du dessein[5] :

Main principale M

402

Je

Contours

sens bien quatre sortes de contours ceux des fames qui sont ronds pleins de chair et point ressentis; ceux des homes nobles qui approchent de ceux des fames et sont come ceux de l’Apollon grands ronds peu ressentis. Ceux des homes puissans come ceux de l’Hercule qui sont ressentis mais pleins de chair grands ronds et dominent sur d’autres moindres ; ceux des vieillars qui sont ressentis secs et aigus ceux des homes rustiques qui sont pleins de chair mais grossiers confus incerteins {p371} en grand nombre et qui n’ont dan n’ont rien les uns plus que les autres ce sont ceux des homes de travail d’un coté les sucs grossiers de leur nourriture les rendent epaix et d’un autre coté la fatigue et le travail done des plis a leurs parties ainsi on voit leurs mains et leur visage ridés marqués divisés en petites parties et ces memes p idem du reste de leur corps le petit faune de la galerie de Florance admirable done une bone idée de ces sortes derniers contours[1].

Main principale M

403

Ordre rustique

Lors qu’on met dans un batiment un ordre rustique[1] il faut prendre garde qu’il y ait une espece de degradation de facon que les pierres de dessous soyent plus materielles que celles de dessus et que les entredeux des bossages soyent toujours moindres en effet quand cela ne seroit pas ainsi cela devroit paroitre de meme parce que ce qui est plus haut doit estre vu sous un plus petit angle on voit un bel exemple de cette degradation dans le palais Strozzi a Florance qui est rustique dans touts les etages
Que s’il n’y a que le premier ordre de rustique il faut que le second soit toscan dorique et avec le moins d’ornemens qu’il soit possible car l’oeil ne peut passer de la grossiereté du toscan rustique a la gentilesse de quelque ordre de l’ionique ou du chorinthien.

Main principale M

404

Quand une fenestre est plassée trop haut on peut faire sortir beaucoup une console en avant corps, ce qui la fera paroitre

(1)

Ainsi quand une fasse de batiment est sur une rue large l’autre face sur une r [...]

 {p.372} plus basse : quand un zocle est trop bas il faut le tenir sans ornement et tout d’une venüe pour le faire paroitre plus haut. Quand une rüe est trop etroite il ne faut pas de grands avant corps, car on ne pourroit pas les voir : quand une eglise est etroite il ne faut point mettre d’avant corps aux pieds destaux des colones qui sont le long du mur come tores tores reglets et autres : (1)

Main principale M


400

n1.

Jean Ehrard suppose que cette information vient d’un des guides de Montesquieu, Piamontini (Montesquieu critique d’art, Paris, PUF, 1965, p. 49). Jean-Baptiste Foggini (1652-1725), architecte et sculpteur florentin, restaurateur de statues antiques, avait été envoyé à Rome par le Grand-duc Cosme III pour étudier, former des élèves et rétablir la sculpture à Florence (Voyages, p. 545, note de l’auteur (e) ; ibid., p. 226, 549, 558). La remarque revient sur les appréciations des notes de voyage qui mentionnent, du même sculpteur, la « statue admirable » du « paisan qui en eguisant son couteau ecoutte une conjuration », érigée en modèle par les connaisseurs (ibid., p. 573), et les « bone[s] sculpture[s] » de la chapelle Corsini (ibid., p. 589).

401

n1.

Surnom de Domenico Zampieri (1581-1641), élève des Carrache : voir Voyages, p. 244, 264, 279, 325, etc.

401

n2.

Guido Reni (1575-1642) ; voir Voyages, p. 244, 250, 264, etc.

401

n3.

Probablement Annibal Carrache (1560-1609) de « l’ecole de Lombardie » (Spicilège, nº 461), qui a réalisé, avec son frère Augustin, la décoration du palais Farnèse, les peintures « admirables » de la villa Montalte (Voyages, p. 209, 237, 264, 286, 325, 356), plutôt que son cousin Louis (1555-1619) dont les tableaux et fresques énumérés suscitent moins de commentaires de la part de Montesquieu (ibid., p. 357, 363, 364 ; voir Jean Ehrard, Montesquieu critique d’art, Paris, PUF, 1965, p. 108-109).

401

n4.

Jean-Baptiste Rousseau, le poète (1671-1741). Première trace d’un parallèle entre peintres et écrivains : cf. nº 1198 et 1215.

401

n5.

Les peintres vénitiens excellent « dans le coloris », auquel Montesquieu semble moins sensible qu’au dessin (Spicilège, nº 461 ; Jean Ehrard, Montesquieu critique d’art, Paris, PUF, 1965, p. 26, 28). À Padoue il critique Tintoret (« Lintoret ») pour des « attitudes forcées » (Voyages, p. 150).

402

n1.

Parmi les sculptures canoniques admirées par Montesquieu en Italie (Voyages, p. 548-549), l’Apollon, dit du Belvédère, se trouvait au Vatican (ibid., p. 274), l’Hercule, dit Farnèse, était conservé, à l’époque, à Rome, dans le palais du même nom (ibid., p. 266, 323), le « petit faune », aujourd’hui Satyre aux cymbales, se trouvait dans la Galerie du Grand-duc, statue pouvant servir d’« exemple pour les muscles grossiers et confus » (ibid., p. 572-573).

403

n1.

En architecture, à côté des cinq ordres canoniques (dorique, corinthien etc.), le rustique désigne une forme de colonne « avec des refends et des bossages » (Thomas Corneille, Le Dictionnaire des arts et des sciences, Paris, J.-B. Coignard, 1694, art. « Ordre »).

404

n1.

À lire après l’appel (1) de la page suivante.