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Pensées 394 à 398

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

394

J’ay

Jésuites

esté tres surpris dans mes voyages de trouver les jésuites [deux lettres biffées non déchiffrées] qui gouvernent Venise et qui sont sans aucun credit a Viene[1]. V

- - - - -

Main principale M

395

J’ay peur des jésuites. Si j’offance quelque grand il m’oubliera je l’oublieray, je passeray dans une autre province un autre royaume, mais si j’offense les jesuites a Rome je les trouvay trouvray a Paris ils m’environeront par tout : la coutume qu’ils ont de s’écrire sans cesse etend leurs inimitiés un enemi ennemy des jesuites

Voy. p 402

{p.365} est come un enemi de l’inquisition il trouve des familiers par tout : [1]

Main principale M

396

Horace[1]

Si les hommes ont dégénéré

et Aristote nous ont deja parle des vertus de leurs peres et des vices de leur temps et les autheurs de siecle en siecle ont parlé de meme s’ils avoint dit vray les homes seroint a present des ours. Il me semble que ce qui fait raisoner ainsi touts les homes c’est que nous avons vu nos peres et nos maitres qui nous corrigeoint et que nous les croyons exempts des deffauts dont ils nous corrig[e]oint...
Ce n’es Ce n’est pas tout les homes ont cru que leur corps si mauvaise opinion d’eux qu’ils ont cru non seulement qu’ils avoint degenere mais avoint degeneré que leur esprit et leur ame avoint degeneré mais aussi leur corps ; voyés mo et qu’ils estoint devenus moins grands. Et non seulement eux mais les animaux la terre moins fertile[2] ; eux moins parfaits. C’estoit l’opinion des saint Augustin stoiciens, Egiptiens voyes mon extrait de Coringius de habitu corporum Germanorum : st Cyprien, qui raisone fort mal, avertit un heretique qu’il n’y a plus tant de pluie l’hiver, tant de chaleur l’esté, moins de marbres dans les montagnes, moins d’or et d’argent ; moins de concorde dans les amitiés, moins de laboureurs dans les champs et autres sotises[3] :
De plus on voit dans les histoires les homes peins en beau et on ne trouve pas tels ceux que l’on voit… et il y a de certeins deffauts qu’il faut voir pour les sentir, tels que les habituels :

- - - - -

Main principale M

397

{p.366}

Spécilegium ouvrage de l’auteur

J’ay mis dans mon Spicilegium quelques remarques sur la peinture la sculpture et l’architecture que j’avois tirees de certeines conversations avec Mr Jacob[1] voicy les observations que j’ay faites depuis qui n’ont pu entrer dans mes divers ouvrages.

Main principale M

398

J’ay

Peinture
Ecole de Florence

trouvé dans les peintres de l’ecole de Florance[1] une force de dessein que je n’avois point sentie ailleurs ils mettent les corps dans des attitudes tres peu ordinaires mais il n’y a jamais rien de gené. Quelque fois le coloris est un peu sec mais le dessein est si bien prononcé qu’il vous surprend toujours. Les Florentins ne mettent point les corps dans l’obscurité ils n’affectent point de fausses ombres mais ils les font paroitre a la lumiere du soleil. Quel que soit leur coloris vous estes touches de la hardiesse de leur pinceau voyés les figures par le dos, de coté, en profil, la teste tournée, baissee, le corps panché tout ce que vous voyés semble vous faire voir tout ce qui est caché. Le corps est toujours dans une pondération juste, et placé come il doit estre :

Main principale M


394

n1.

Voyages, p. 120, 130, 140.

395

n1.

Le point de vue de Montesquieu, ami du jésuite Castel, sur la Compagnie de Jésus, rejoint celui du père Desmolets : « Je les crains tous en général et en respecte plusieurs en particulier » (lettre à Bouhier, 3 mai 1726, n. a. fr. 1212, fº 72) ; concernant les rapports de l’auteur avec cet ordre, voir Edith Flamarion, Dictionnaire électronique Montesquieu, art. « Jésuites » [en ligne à l’adresse suivante : http://dictionnaire-montesquieu.ens-lyon.fr/index.php?id=265].

396

n1.

Horace, Odes, III, 6.

396

n2.

Cf. nº 90.

396

n3.

Montesquieu démarque un passage de l’ouvrage d’Hermann Conring qui cite le Traité contre Démétrien (III) de Cyprien (De habitus corporum Germanicorum antiqui ac novi causis liber singularis [1re éd. 1645], Francfort-sur-le-Main, J. A. Stock, 1727, p. 115-116 – Catalogue, nº 1432 ; extrait perdu : voir nº 1918).

397

n1.

Voir Spicilège, nº 461. Montesquieu a visité Vienne et fait route de Gratz à Venise avec l’Anglais Hildebrand Jacob qui l’a initié aux beaux-arts (Jean Ehrard, Montesquieu critique d’art, Paris, PUF, 1965, p. 14-15). La réflexion et le projet d’ouvrage sur le goût mentionnés à l’article nº 108 et limités alors aux belles-lettres, sont élargis aux beaux-arts, à la suite des voyages, comme en témoigne cette séquence autographe (nº 397-407). Sur la fonction incertaine de ces remarques, voir l’introduction d’Annie Becq à l’Essai sur le goût, OC, t. 9, p. 467-468.

398

n1.

Montesquieu désigne les peintres florentins du XVIe siècle qui ont, selon Félibien, « rétabli » la peinture : Vinci, Andrea del Sarto, Bronzino, Michel-Ange et ses imitateurs, comme Rosso et Pontormo (voir Jean Ehrard, Montesquieu critique d’art, Paris, PUF, 1965, p. 51 et 56-57). Il a séjourné à Florence du 1er décembre 1728 au 15 janvier 1729 et a pu contempler leurs œuvres au palais Pitti et dans la Galerie du Grand-duc, aujourd’hui des Offices (Voyages, p. 236-237, 577-580, 586, 588-589).