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Pensées 383 à 387

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

383

{p.361}

Troupes battues

Le general B.[1] me disoit qu’on avoit pensé le mettre au service de Danemark et general en chef je lui dis vous auries fait mal je m’immagine que des troupes qui ont toujours esté batües ont un vice interieur je ne scay queloi qui produit cet effet ; de facon que celui qui les comende perd toujours sa réputation. Les Danois ont des Allemands ; mais ces Allemans ches eux sont toujours batus. Vous avés raison me dit il et je croy que le vice vient de ce qu’il y a toujours avec le general un comissaire de la cour qui a soin des vivres et de la subsistance de l’armée, qui a plus de credit que le general, de facon que c’est son ignorance ou son avarice qui conduit l’armée. Les Saxons ont de meme toujours este batus par un autre vice interieur c’est que les paisans de Saxe touts riches devenus soldats ne veulent pas se faire tuer :

- - - - -

Main principale M

384

Il

Fierté noble

y a une certeine fierte noble qui sied aux gens qui ont de grands talents[1].

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Main principale M

385

Maliabechi[1] ne vouloit pas aller voir le feu grand duc. Quand il le faisoit apeller, il le trouvoit trop mauvaise compagnie. Quand les etrangers disoint du bien de lui au grand duc, il disoit e vero ma non lo posso praticare[2] :

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Main principale M

386

{p.362}

Italie

En Italie il y a toujours un certein roy de France qui a voulu couvrir d’or un de leurs tableaux et un certein signor inglese qui a voulu acheter leur galerie vingt, vingt cinq, cinquante mille ecus[1]. Apres cela on ne peut pas leur en offrir ou les estimer peu je n’ay jamais pu rencontrer ce certo signor inglese chera pieno di denaro[2]

- - - - -

Main principale M

387

Il est

Rome

Quand je voy Rome[1] je suis toujours surpris que des pretres chretiens ay soint parvenus a faire la ville du monde la plus delicieuse et qu’ils ayent fait ce que n’a la relligion de Mahomet n’a pu faire a Constantinople ny a aucune autre ville quoy que cette celle cy ait pour baze les plaisirs et l’autre la contradiction des sens. Les prêtres de Rome sont parvenus a rendre la devotion meme delicieuse par la musique continuelle qui est dans les eglises et qui est excellante touts les chefs d’oeuvre de l’art qui sont dans les eglises. Ils ont establi les meilleurs operas et en profitent et on y vit avec une liberté sur les amours de l’un et de l’autre sexe que les magistrats ne permettent point ailleurs. Et Pour le gouvernement il est aussi doux qu’il puisse estre.

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Main principale M


383

n1.

Le comte Claude-Alexandre de Bonneval (1675-1747), fréquenté par Montesquieu à Venise en septembre 1728, livre à ce dernier ses analyses sur les soldats allemands et les armées européennes (Voyages, 132-133, 140).

384

n1.

Cf. nº 1075, 1256.

385

n1.

Antonio Magliabecchi (1633-1714), bibliothécaire du Grand-duc de Toscane, correspondant de Bayle et de Leibniz, figure majeure de la République des Lettres (Guiseppina Totaro, « Antonio Magliabecchi e i libri », dans Bibliothecae selectae da Cusano a Leopardi, E. Canone (dir.), Florence, L. S. Olschki, 1993, p. 549-570).

385

n2.

« C’est vrai, mais je ne peux pas le fréquenter » (nous traduisons).

386

n1.

Cf. Voyages, p. 153.

386

n2.

« Certain monsieur anglais, qui était plein d’argent » (nous traduisons).

387

n1.

Montesquieu séjourna à Rome du 19 janvier au 18 avril 1729 et du 6 mai au 4 juillet de la même année (Voyages, p. 240-297 ; 319-325, 343-344).