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Pensées 218 à 222

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

218

Education des colleges

Colleges on recoit dans les colleges une education basse tout ce qu’on je n’en puis rien dire de pis si ce n’est que ce qu’on en retire de mieux c’est un esprit de bigoterie {p.240} cent petites trahisons que l’on fait faire touts les jours a un jeune home contre ses camarades ; les perfidies qu’on lui inspire peuvent bien servir a entretenir une certeine regle exterieure dans ces maisons mais elles perdent le coeur de touts les particuliers

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Main principale M

219

On ne veut pas qu’un fripon puisse devenir home de bien mais on veut bien qu’un home de bien puisse devenir fripon

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Main principale M

220

[Passage à la main D] Quelques

Ouvrage de l’auteur sur les devoirs

morceaux qui n’ont pû entrer dans mes Pensées morales.[1]
Les

J’ay mis presque tout cela dans ce que j’ay donné a l’académie sur les devoirs[2] :

actions humaines sont le sujet des devoirs. C’est la raison qui en est le principe et qui nous rend propres a {p.241} nous en acquitter ; ce seroit abaisser cette raison que de

Devoirs

dire qu’elle ne nous a eté donnée que pour la conservation de notre etre, car les bêtes conservent le leur tout comme nous ; souvent même elles le conservent mieux, l’instinct qui leur laisse toutes les passions necessaires pour la conservation de leur vie les privant presque toujours de celles qui pourroient la detruire, au lieu que notre raison ne nous donne pas seulement des passions destructives, mais même nous fait faire souvent un tres mauvais usage des conservatrices.
Comme il y a des principes qui ralentissent anéantissent en nous l’esprit du citoyen en nous portant au mal se peut dire de même de ceux qui il y en a aussi qui le ralentissent en nous detournant {p242}

Quietisme

de faire le bien, tels sont ceux qui inspirent une espece de quietisme qui derobe un home a sa famille et a sa patrie.

Moyen de devenir juste

Le moyen d’acquerir la justice parfaite c’est de s’en faire une telle habitude qu’on l’observe dans les plus petites choses et qu’on y plie jusqu’a sa maniere de penser, en voici un seul exemple : il est tres indifferent a la societé dans laquelle nous vivons qu’un homme qui habite a Stokolm ou a Leipsic fasse bien ou mal des epigrammes ou soit un bon ou un mauvais phisicien ; cependant si nous en portions notre jugemt il faut le chercher a le porter juste, afin de nous preparer a en agir de même dans une occasion plus importante 

Lois de l’habitude

Nous avons tous des machines qui nous somm soumettent eternellement aux loix de l’habitude, notre machine accoutume {p.243} notre ame a penser d’une certaine façon, elle l’accoutume a penser d’une autre ; c’est ici que la phisique pourroit trouver place dans la morale en nous faisant voir combien les dispositions pour les vices et les vertus humaines dependent du me mechanisme.

- - - - -

Passage de la main M à la main D

221

C’est l’amour de la patrie qui a donné aux histoires grecques et romaines cette noblesse que les nôtres n’ont pas, elle y est le ressort continuel

[trois mots biffés non déchiffrés] :

de toutes les actions, et on sent du plaisir a la trouver par tout cette vertu chere a tous ceux qui ont un coeur.
Quand on pense a la petitesse de Quand

Petitesse de nos motifs

on pense a la petitesse de
nos motifs, a la bassesse de nos moyens, a l’avarice avec laquelle nous cherchons de viles recompenses, à cette ambition si differente de l’amour de la gloire, on est {p.244} etonné de la difference des spectacles ; et il semble que depuis que ces deux grands peuples ne sont plus, les hommes se sont racourcis d’une coudée[1].

- - - - -

Main principale D

222

De

Parole affreuse de Sylla

toutes les paroles des anciens je n’en sache pas qui marque plus de barbarie qu’une parole de Sylla, on lui presenta un pescheur de la ville *** qui lui portoit un poisson ; aprés tout ce que j’ai fait, dit il, y a t’il encore un homme dans la ville de ***[1], cet homme funeste admiroit que sa cruauté eût pu avoir quelques bornes.

- - - - -

Main principale D


220

n1.

Voir la note en marge de l’article nº 57.

220

n2.

Le 1er mai 1725, Montesquieu a lu les premiers chapitres de son Traité des devoirs devant l’académie de Bordeaux (OC, t. 8, introduction, p. 431).

221

n1.

Cf. nº 1268. Le chapitre XI du Traité des devoirs établissait un parallèle entre l’abaissement de l’homme dans la conquête espagnole de l’Amérique et la grandeur des Anciens (OC, t. 8, p. 438 ; Robert Shackleton, « La genèse de L’Esprit des lois », Revue d’histoire littéraire de la France, LII, nº 4, 1952, p. 434). Sur cette comparaison, voir Marco Platania, Montesquieu e la virtù, Rappresentazioni della Francia di Ancien Régime e dei governi reppublicani, Turin, UTET, 2007, p. 73-77.

222

n1.

Il s’agit de la ville d’Halès ou Ales (Plutarque, Vie de Sylla, XXVI, 7).