CATALOGUE DES MANUSCRITS ARMENIENS DE LA BIBLIOTHEQUE DU ROY,
Dressé en 1735.

Pour citer ce texte

Possesseur(s) : Paris, Bibliothèque royale.

Date : 1738 (publication de la BBMN).

Répertoire(s) : Om. BMMF. — Petitmengin 1998, p. 577, nº [82].

Analyse : Au catalogue du fonds des manuscrits de la Bibliothèque royale déjà inventoriés par Clément en 1682, Montfaucon ajoute un catalogue des manuscrits arméniens, apportés de Constantinople par l’abbé François Sevin (1682-1741) et qui ont rejoint les collections de la même bibliothèque en 1730. Comme Montfaucon l’indique lui-même en tête de la section, l’auteur de ce catalogue est l’abbé Guillaume de Villefroy (1690-1777), orientaliste, qui le lui a d’ailleurs remis en personne, en 1735, soit peu de temps avant la remise du manuscrit de la BBMN à l’imprimeur.

Source(s) : BBMN, t. II, p. 1015-1027 ().

Édition(s) : —.

Bibliographie : Petitmengin 1998, p. 577.

Rédaction : JD, 2016.

Ce Catalogue & les remarques qui l’accompagnent sont de M. l’Abbé de Villefroy, très-habile dans les Langues Orientales. C’est lui qui me l’a remis pour l’inserer dans cet Ouvrage.

Avertissement.
Après le Regne de Louis XIV. il sembloit qu’on ne dût plus se promettre de découvertes dans le monde sçavant, tant ce Prince, d’éternelle memoire, avoit poussé loin les conquêtes de la litterature. Voici néanmoins comme un nouveau monde qui va se montrer aux yeux des Lecteurs dans le catalogue que nous allons donner. C’est non-seulement l’unique recueil de Manuscrits Armeniens qui soit en France, mais peut-être le plus riche qui soit en Europe. Il est vrai que ce n’est encore qu’un commencement de Bibliotheque. On y voit beaucoup de choses peu connues jusqu’à present, mais si dignes de l’être, qu’elles font naître un juste regret de n’en pas connoître davantage. Ce regret au reste est adouci par l’esperance. Tout le monde sçait que c’est aux soins de Monseigneur le Cardinal de Fleury que la Bibliotheque du Roy doit ces nouvelles richesses, & les Gens de Lettres ont sujet de se flatter que le zele de son Eminence ne negligera rien pour favoriser le goût qu’ils prendront pour les études Armeniennes. Un jeune Gentilhomme de son choix, est déja, par ses ordres, arrivé à Constantinople, d’où il doit se rendre en Armenie même, pour en apprendre la Langue. Heureux presage qui nous annonce que les vûës de ce grand Ministre sont de continuer de nous enrichir de tout ce qui nous restoit à desirer des dépoüilles de l’Orient, sous le Regne heureux du plus sage de nos Rois.

Quelle reconnoissance ne lui devrions-nous pas, quand son amour pour les Lettres ne nous feroit rien attendre de plus que ce qu’il nous a déja procuré? Qui l’auroit cru que de ces regions desolées où les sciences & les Livres ont été les premieres victimes de la barbarie des Sarrasins, des Tartares & des Turcs, Son Eminence auroit sçu recueillir des tresors si precieux? Est-il rien, par exemple de plus curieux & de plus interessant que l’histoire de cette Monarchie si fameuse par les plus étranges revolutions? Victorieuse & subjuguée tour à tour, on voit l’Armenie maîtresse de tout l’Empire de l’Asie pendant quelque tems, soumise ensuite à differens Souverains. Elle porte ses conquêtes au-delà de l’Euphrate, elle s’empare de l’Albanie & de la Mesopotamie, & plus d’une fois aussi, des Puissances étrangeres disposent à leur gré de son sort & de sa couronne. Victorieuse sous Tiridate Prince Arsacide, elle perd bientôt après sa gloire & ses Etats. Pendant 500. ans, c’est-à-dire, depuis le cinquiéme jusqu’au dixiéme siecle, son Eglise est ravagée par les fureurs du schisme & ses peuples sont accablés sous le joug, soit des Empereurs Grecs, soit des Califes de Babylone, soit enfin des Rois de Perse. Sortie de l’esclavage en apparence, elle rentre en possession de son ancienne couronne, mais plûtôt vassale que Souveraine, elle s’est vûe contrainte de reserrer ses Etats & de se releguer en quelque sorte dans les bornes étroites de la Cilicie. Là pendant quelque tems, elle s’est soutenuë sur son Trône chancelant, à l’aide des Papes & des Princes croisés, mais totalement asservie depuis sous la puissance Ottomane, elle voit encore aujourd’hui partager avec la Perse ses nombreuses Provinces, qui rendoient autrefois sa Monarchie si florissante.

Malgré ces alternatives de courtes prosperités & de longues disgraces, les Armeniens n’ont pas laissé de cultiver les sciences & les Lettres avec une ardeur incroïable jusqu’à donner de la jalousie aux Grecs mêmes, ausquels ils étoient superieurs en érudition dans le cinquiéme siecle, si nous en croyons un celebre & respectable Auteur de cette Na-{1016}{1016}
tion. Ses grands Patriarches l’ont illustrée, non-seulement par leur profonde sagesse; mais par leur sçavoir, par leur éloquence, & souvent par leur talent pour la Poësie. Ses Rois même & ses Princes n’ont pas crû que la science & l’étude de la Theologie fussent incompatibles avec l’attention qu’ils devoient aux affaires publiques, & quelques uns d’entr’eux n’ont point rougi de se voir rangés dans la classe des Grammairiens & des Poëtes. Ce goût de toute la nation pour les productions de l’esprit & pour toutes les belles connoissances, lui a fait placer les Traducteurs mêmes parmi ses hommes de Lettres & parmi ses Patriarches. C’est par cette ressource si mal à propos dedaignée par quelques Sçavans, que les Armeniens ont trouvé le secret de devenir les dépositaires des sciences de l’Europe & de l’Asie. Leur Homere en vers hexametres, leur Eusebe plus entier que le nôtre, leur histoire des Empereurs (Livres precieux qu’on ne doit pas desesperer de recouvrer encore) justifieront l’estime de cette nation pour ses habiles interprétes, à qui souvent elle donnoit le nom de lumiere du monde.

La Poësie de toute espece, soit dans le goût des Hebreux, soit selon le genie des Arabes tant par raport à la quantité, que par raport à la rime, a été si heureusement cultivée en Armenie, qu’on ne doit pas être surpris d’y trouver des Poëtes dans tous les Etats & dans toutes les Conditions. Je ne parlerai pas ici des Peres & des Docteurs Orthodoxes de l’Eglise Armenienne. Leur éloquence, la solidité de leurs écrits & la pureté de leur morale, en font aimer la lecture & sentir tout le prix.

Je serois trop long aussi quand je ne dirois qu’un mot en passant des Theologiens, des Interpretes de l’Ecriture Sainte, des Controversistes, des Liturgistes, des Philosophes, des Historiens, des Traducteurs, des Grammairiens, des habiles compositeurs en musique & des autres especes de scavants que produit necessairement une nation qui se fait un capital de cherir les sciences & les lettres. Je me reserve à parler de la plûpart de ces Hommes Illustres dans la notice des livres Armeniens, manuscrits & imprimés à laquelle je travaille, celle des manuscrits dont je donne le Catalogue est deja faite, il ne me reste qu’à faire quelques observations sur ce Catalogue.

Observations.
I. Je n’ai pas été le maître de ranger les manuscrits ou selon lordre des matieres, ou selon la grandeur respective des volumes, je n’ai pû les examiner que par parties, à mesure qu’on me les presentoit au hasard: & pouvoit-on faire autrement? On ignoroit ce qu’ils contenoient.

II. Jai distingué les differentes acquisitions qui ont été faites de ces Manuscrits en mettant la date de l’année dans laquelle ils ont été apportés à la Bibliotheque du Roy; mais comme es deux manuscrits Armeniens qui ont été achetés avec ceux de la Bibliotheque de Monsieur Colbert, sont en France depuis long-tems, jai cru devoir les placer avant les manuscrits apportés de Constantinople en 1730.

III. Comme parmi les manuscrits dont l’acquisition a été faite en 1730. il y en a un assez grand nombre qui n’est pas relié, j’en ai fait une classe à part & je les ai marqués par les doubles petites lettres aa. bb. cc. &c.

IV. Les chiffres ou d’année ou de siécle, qui se trouvent après le mot transcrit, où ces deux lettres tr. marquent la date de la transcription du manuscrit.

V. Il y a quantité de volumes, de la transcription desquels je n’ai point trouvé de date, & je me suis contenté de la mettre par conjecture en cette maniere. Vers tel siecle.

VI. Tous ces manuscrits à la reserve de deux ou trois n’avoient point de chiffre qui en distinguât les pages. J’ai exécuté cet ennuyeux travail sur le plus grand nombre, non en marquant les chiffres au haut de la page, comme il est d’usage chez nous, mais en les plaçant au bas du feuillet selon la coutume des Armeniens.

VII. Tous les manuscrits à la reserve de 3. ou 4. & de ceux qui sont marqués aux doubles petites lettres, sont reliés en maroquin.

VIII. J’avertis Messieurs de la nation Armenienne qui sçavent le François & entre les mains de qui ce catalogue pourroit parvenir, que dans quelques endroits je me suis écarté de leur prononciation moderne. Ainsi j’ai mis Vardan pour Vartan: Charaknots au lieu de Charagnots: Machetots en place de Machedots &c. J’en use ainsi, parcequ’ayant decouvert la prononciation des anciens Armeniens par l’examen que j’ai fait de tous ces manuscrits, j’ai cru devoir m’y conformer: d’autant-plus que Monsieur Schroder qui avoit appris cette langue sous d’habiles maîtres Armeniens naturels, suit cette prononciation quant à la plus grande partie des lettres dans sa grammaire Armenienne imprimée en 1711. à Amsterdam.

IX. J’observe enfin que dans la date assignée à la transcription de chaque manuscrit, je n’ai point suivi la maniere de compter dont se servent les Armeniens modernes qui fixent l’Ere Armenienne à l’an 551. de J. C. mais que je l’ai placée à l’an 553. suivant en ce point l’autorité du celebre Ananie de Chiraka qui vers le milieu du sixiéme siecle à fixé l’Ere Armenienne à cette même année. J’ai consulté à cet effet le calendrier qu’il a dressé par l’ordre de l’Eglise d’Armenie, & je me suis fait un devoir de rétablir, d’après lui, cette celebre époque dont il est l’Auteur, comme le reconnoissent unanimement tous les Armeniens tant anciens que modernes. Cette méprise des modernes par raport à la fixation de l’Ere Armenienne à l’an 551. de J. C. deviendra sensible par l’exemple suivant. Jerusalem a été prise par Godefroy de Bouillon l’an de l’Ere Armenienne 546. Si vous demandez {1017}{1017}
à un Armenien moderne en quelle année de J. C. est arrivée cette conquête, il vous répondra qu’en ajoutant 551. ans à 546. Jerusalem a été prise l’an de J. C. 1097. Mais moi sur l’autorité d’Ananie de Chiraka & en suivant la Chronologie du Docteur Samuel qui a fixé cette date si glorieuse aux François, je repondrai, qu’en ajoutant 553. ans à 546. la prise de Jerusalem est arrivée l’an de J. C. 1099. calcul qui se trouve conforme à celui de nos historiens.

Je n’ai point encore découvert d’où le mécompte qui se trouve dans le calcul des Armeniens modernes a pris sa source, & pourquoi ils placent à l’an 551. de J. C. l’Epoque qui a été marquée à lan 553. par celui qui a dressé exprès & par ordre de sa nation un calendrier qui fixât à jamais l’Ere dont les Armeniens ont toujours dû se servir jusqu’à-present, & dont les vrais Sçavans de la nation ne se sont jamais écartés.

CATALOGUE DES MANUSCRITS ARMENIENS DE LA BIBLIOTHEQUE DU ROY, Dressé en 1735.

I.

Volumes qui se sont trouvés à la Bibliotheque sous le Regne de Louis le Grand.

A.

  • item 1. 1. Traduction Armenienne du Missel Romain faite en 1381. par un Franciscain appellé Frere Bosius. Ce manuscrit a été copié sous le Pontificat d’Urbain VIII. dans le dix-septiéme siecle, in-folio.

B.

  • item 2. 2. Recueil de pieces concernant la Religion, contenant quinze petits ouvrages dont 6. sont fabuleux, transcrit en 1554. in-4°.

C.

  • item 3. 3. Version Armenienne des Epîtres de S. Paul parmi lesquelles, après la II. aux Corinthiens, se trouve une pretenduë Lettre de l’Eglise de Corinthe à S. Paul, & une reponse de ce S. Apôtre. Cette réponse a pour titre, III. Epître de S. Paul aux Corinthiens, transc. vers le 15. siecle, in-8°.

D.

  • item 4. 4. Machetots, c’est-à-dire Rituel d’Armenie ainsi appellé de Machetots, 48. Patriarche de cette nation, qui est l’Auteur de ce Livre, & qui occupa le siege Patriarchal pendant le cours de l’année 899. transc. en 1574. in-8°.

E.

  • item 5. 5. Charaknots, ou Recueil des Cantiques qui se chantent à l’Office Divin dans toutes les Eglises d’Armenie, transc. en 1554. in-12.

F.

  • item 6. 6. Ordre des prieres publiques qui sont en usage dans les Eglises d’Armenie, transc. en 1608. in-16.

II.

Voulumes trouvés parmi les Manuscrits de M. Colbert dont le Roy Louis XV. a fait l’acquisition.

A.

  • item 7. 7. Aïsmavourq, c’est-à-dire, Menologe Armenien dans lequel se trouve la Vie des Saints, non-seulement de l’Eglise d’Armenie, mais de toutes les autres Eglises, transc. en 1689. in-fol.

B.

  • item 8. 8. Explication de plusieurs passages du Nouveau Testament. Le reste de ce volume contient des pieces de controverse, composées par differens Auteurs, transc. en 1276. in-4°.

III.

Manuscrits choisis par les soins de Monsieur l’Abbé Sevin, de l’Academie Royale des Inscriptions & des Medailles, qui, par ordre du Roi, s’est transporté jusqu’à Constantinople en 1728. pour y faire l’acquisition de quantité de Manuscrits Grecs ausquels il a réuni les volumes Armeniens qui suivent. Il a eu pour adjoint, dans son voyage, Monsieur Fourmont le jeune, Professeur en Langue Syriaque au College Royal.

Manuscrits Reliez.

A.

  • item 9. 9. D-Jarrintir, c’est-à-dire, Recueil d’Homelies pour les Fêtes des Mysteres de la Croix & de la Sainte Vierge. Ce Livre comprend aussi les actes des Martyrs les plus celebres de l’Eglise, & l’on y trouve plusieurs traités concernant les moeurs & la discipline.

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Ce manuscrit est d’un poids & d’une grandeur énorme; c’est pourquoi on a été obligé de le partager en trois volumes, que l’on a inserés dans de magnifiques cartons faits exprès pour les conserver.

On marquera le I. Volume, A. 1. le II. A. 2. & le III. A. 3. la date de ce prodigieux Manuscrit ne peut pas remonter plus haut que le 15. siecle, in-folio d’une prodigieuse grandeur.

B.

  • item 10. 10. D-Jarrintir. Manuscrit de même nature que le precedent avec cette difference qu’il est en caractere Oncial, & par consequent d’une très-grande antiquité, transc. vers le 11. au 12. siecle, très-grand in-folio.

C.

  • item 11. 11. D-Jarrintir. Ce troisiéme recueil d’Homelies est different des deux premiers en ce qu’il renferme plus de vies de Saints & moins d’Homelies, transc. dans le quatorziéme siecle, grand in-fol.

D.

  • item 12. 12. D-Jarrintir à l’usage des Armeniens qui demeurent à Jerusalem où ils ont deux Eglises. Ce volume contient des Leçons tirées de l’Ecriture, des Homelies, des Explications des Mysteres & des Fêtes qui se celebrent depuis la Nativité jusqu’à la Pentecôte. On y trouve aussi quelques homelies ou traités sur les jeûnes, transc. en l’an 1557. in-fol.

E.

  • item 13. 13. Partie considerable de D-Jarrintir contenant dix ou douze cayers en caractere Oncial, transc. vers le dix ou onziéme siecle, très-grand in-fol.

F.

  • item 14. 14. Partie de D-Jarrintir composée de huit cayers détachés les uns des autres. Elle est en caractere Oncial, transc. vers le onziéme siecle, très-grand in-fol.

G.

  • item 15. 15. Aïsmavourq, c’est-à-dire, le Livre appellé en ces mêmes jours, tel est le nom que les Armeniens donnent à leur Menologe, parce que dans ce Livre, aussi bien que dans le Martyrologe Romain, on trouve souvent ces mots: en ce même jour, on fait la fête, &c. Ce volume contient la vie non-seulement des Saints d’Armenie, mais aussi des autres Eglises, transc. en l’an 1318. in-fol.

mH.

  • item 16. 16. Aïsmavourq, c’est-à-dire Menologe, mais plus recent & par consequent beaucoup plus complet que le precedent. On trouve dans ces deux volumes plusieurs Schismatiques Monophysites mis au nombre des Saints; d’où il est aisé de conclure que cet ouvrage a été composé par un Auteur de ce parti, transo. vers le 16. siécle, grand in-fol.

I.

  • item 17. 17. Offices de l’aurore & d’après le lever du soleil, c’est-à-dire, de Laudes & de Prime. Après ces deux offices on trouve les quatre Evangiles, transc. vers le quatorze ou quinziéme siecle, in-fol.

K.

  • item 18. 18. Les quatre Evangiles. Ce volume est imparfait tant au commencement qu’à la fin. Il est en parchemin, mais l’Evangile S. Jean est sur du papier, caractere Oncial, transc. vers le onxiéme siecle, in-fol.

L.

  • item 19. 19. Les Evangiles selon Saint Mathieu, Saint Marc & Saint Luc, caractere Oncial d’un noir plus vif que le précédent, transc. vers le douziéme siecle, in-folio.

L*

  • item 20. 20. Glossaire Armenien dont les mots sont expliqués par d’autres dictions Armeniennes, transc. vers le commencement du dix-huitiéme siecle. In-folio.

M.

  • item 21. 21. Office à l’usage des Armeniens, pour les saints lieux de Jerusalem, caractere Oncial. transc. vers le douziéme siécle in-folio.

N.

  • item 22. 22. Abregé historique & chronologique depuis Adam jusqu’à l’an de J. C. 1195. composé par Michel Patriarche de Syrie, & traduit en Armenien par ordre de Constantin premier qui fut élû Patriarche d’Armenie en 1223. Cet abregé est suivi de plusieurs pieces concernant la Religion, parmi lesquelles on trouve une liste des grands Patriarches d’Armenie jusqu’à Constantin Premier. Une liste des Rois d’Armenie tirée de Moïse le Grammairien, ancien historien de ce Royaume, & une description des malheurs dans lesquels l’Armenie étoit plongée vers l’an 1250. année dans laquelle a été achevée la traduction des ouvrages du Patriarche de Syrie contenus en ce Volume. On y voit aussi la liste des Patriarches de Rome, d’Antioche, de Jerusalem, d’Alexandrie & de Constantinople, transc. en 1721. in-folio.

O.

  • item 23. 23. Homelies de Saint Gregoire l’Illuminateur, premier Evêque d’Armenie, au nombre de 23. Instruction du même Saint, dressée en faveur des Armeniens qu’il venoit de convertir en 305. de J. C. l’histoire de sa vie & de ses tourments sans nom d’Auteur, transc. en 1257. in-4°.

P.

  • item 24. 24. Charaknots, c’est-à-dire, Recueil des Cantiques qui se chantent à l’office Divin dans toutes les Eglises d’Armenie, transc. en 1382. in-4°.

Q.

  • item 25. 25. Psautier Armenien, transc. vers le quatorze ou quinziéme siécle. in-4°.

R.

  • item 26. 26. Recueil d’Homelies & de Cantiques {1019}{1019}
    pour le service Divin. transc. vers le quatorze ou quinziéme siecle. In-8°.

S.

  • item 27. 27. Recueil de sept pieces, dont trois regardent la religion, trois sont sabuleuses & une est superstitieuse, transc. en 1614. in-8°.

T.

  • item 28. 28. Recueil de pieces en faveur des Armeniens Schismatiques, composées par differents Auteurs de cette nation. Autres pieces differentes entre lesquelles on trouve une Geographie ou plutôt un denombrement de Villes & de Monasteres dressé sans aucun égard à la précision qu’exige la Geographie, transc. vers la fin du quatorziéme siécle in-8°.

U.

  • item 29. 29. Vingt-sept. Traités de pieté par Saint Ephrem. Lettre universelle de Nerses IV. lors de son avenement au Patriarchat en 1168. Cette lettre digne du public est traduite en François dès l’année 1733. Vie, ou plutôt discours édifians des Saints Solitaires par Saint Athanase d’Alexandrie. Relation d’un miracle operé par un Crucifix à Beryte. Discours de Saint Gregoire de Nareka. J’ai joint la traduction de cette piece, à celle de la lettre universelle de Nerses IV. transc. vers la fin du quatorziéme siecle. in-4°.

V.

  • item 30. 30. Six traités de Théologie Armenienne dont il n’y a d’entiers que le quatriéme & le cinquiéme, on trouvera cette Theologie complette dans la suite du Catalogue, transc. vers la fin du quinziéme siecle, in-8°.

X.

  • item 31. 31. Seize Sermons du Docteur Gregoire Tathévatsi, mort en 1410. transc. vers le commencement du seiziéme siecle, in-4°.

Y.

  • item 32. 32. Leçons tant de l’ancien que du nouveau Testament qui se disent à l’Office de l’aurore, c’est-à-dire à Laudes, transc. vers le dix-septiéme siecle, in-4°.

Z.

  • item 33. 33. Histoire très-abregée de chaque payis, traduite du Latin en Armenien, precedée de quelques petits traités sur differentes matieres historiques, qui ne regardent pas l’Armenie, transc. en 1708. in-8°.

A a.

  • item 34. 34. Traité d’Astrologie sans nom d’Auteur, transc. vers le quatorziéme siecle, in-8°.

A b.

  • item 35. 35. Recueil des Canons d’Armenie & des autres Eglises adoptés par celle d’Armenie. Ce Livre s’appelle Kanonaghirq ou Livre de Canons, transc. vers la fin du quinziéme siecle, in-8°.

A c.

  • item 36. 36. Pieces concernant la réunion de l’Eglise d’Armenie avec l’Eglise Grecque vers la fin du douziéme siecle, j’ai oublié d’examiner la date de ce Mss. in-4°.

A d.

  • item 37. 37. Autre Recueil des mêmes pieces dont il est parlé dans l’article precedent, mais augmenté de l’état des propositions que les Grecs firent aux Armeniens pour la réunion des deux Eglises, transc. en l’an 1233. in-8°.

A e.

  • item 38. 38. Homelies. Commentaire sur l’Evangile selon S. Jean. Deux Commentaires sur le Cantique des Cantiques. Histoire de la vraie Croix. Traité d’alliance entre S. Sylvestre & S. Gregoire l’Illuminateur. Vision de S. Nerses I. transc. en l’an 1664. in-8°.

A f.

  • item 39. 39. Astrologie judiciaire & recueil de prieres superstitieuses, transc. vers la fin du seiziéme siécle, in-8°.

A g.

  • item 40. 40. Abregé très-succint de l’histoire des Rois d’Armenie jusqu’en 1351. Deux petits Calendriers. Un traité d’Astrologie judiciaire. Explication des songes. Trois pieces supposées ou suspectes de faux concernant la Religion. Recueil de remedes pour differentes maladies. Questions de S. Basile avec les réponses de S. Gregoire de Nysse, transc. vers le quatorziéme siecle, in-8°.

A h.

  • item 41. 41. Recueil de pieces concernant la religion & l’histoire, transc. vers le dix-septiéme siecle, in-8°.

A i.

  • item 42. 42. Recueil de petits ouvrages en faveur des Schismatiques Armeniens, où l’on trouve les Conciles qu’ils ont assemblés en differens tems. Les pieces contenuës en ce recueil sont au nombre de 18. dont la derniere est une liste des Rois depuis l’onziéme siecle jusqu’au quatorziéme, mais sans chronologie, transc. en 1704. in8°.

A k.

  • item 43. 43. Theologie Armenienne schismatique, par Jean Orotnetsi & Gregoire Tathévatsi. Ces Docteurs vivoient sur la fin du quatorziéme siecle, transc. vers le seiziéme siecle, in-4°.

A l.

  • item 44. 44. Rituel pour l’Ordination des Prêtres & pour la reception des six Ordres inferieurs à la Prêtrise, par Arraqel Archevêque des Siouniens en Armenie. Je ne sçais en quel tems vivoit cet excellent Auteur, transc. en 1713. in-8°.

A m.

  • item 45. 45. Histoire de S. Nerses I. du nom, sixiéme Grand Patriarche d’Armenie, élû en 370. composée par Mesrop qui vivoit l’an 976. Histoire d’Armenie depuis l’an 954. jusqu’en 1083. par Matthieu Auteur contemporain, & qui a commencé à écrire en 1063. {1020}{1020}
    transc. vers le seiziéme siecle, in-8°.

A n.

  • item 46. 46. Explication de plusieurs passages des Epîtres de S. Paul, & entr’autres de quelques uns de la prétendue III. Epître aux Corinthiens par Jean Orotnetsi, Docteur Schismatique, transc. vers le seiziéme siecle, in-8°.

A o.

  • item 47. 47. Charaknots, ou Recueil de Cantiques qui se chantent à l’Office dans les Eglises d’Armenie, transc. en l’an 1644. in-8°.

A p.

  • item 48. 48. Psautier Armenien, transc. en l’an 1686. in-8°.

A q.

  • item 49. 49. Version Armenienne de 81. Homelies de S. Jean Chrysostome, sans nom de Traducteur, transc. vers le dix-septiéme siecle, in-8°.

A r.

  • item 50. 50. Vie du Pape Pie V. traduite en Armenien d’après l’original Latin, par Gregoire de Dzoridzor Ministre de la parole de Dieu, transc. vers le dix-septiéme siecle, in-8°.

A s.

  • item 51. 51. Recueil de 20. Homelies. Explication de quelques passages de l’Ecriture Sainte. Legende de Sainte Marie-Magdeleine, transc. l’an 1399. in-8°.

A t.

  • item 52. 52. Histoire de S. Nerses I. par Mesrop; & d’Armenie depuis l’an de J. C. 954. jusqu’à l’an 1111. par Matthieu. Ce sont les mêmes ouvrages que ceux de la lettre A m. à la reserve que l’histoire d’Armenie est portée ici 28. ans plus loin que dans le ms. A m. qui ne va que jusqu’à l’an 1083. transc. vers le seiziéme siecle, in-8°.

A u.

  • item 53. 53. Homelies du S. Docteur Gregoire de Naréka au nombre de 95. Relation du transport d’une partie de la vraie Croix apportée de Constantinople en Armenie. Cette relation est aussi de S. Gregoire de Naréka, de même que les deux discours qui la suivent. Ce celebre Docteur vivoit sur la fin du dixiéme siecle, transc. vers le quatorziéme siecle, in-8°.

A x.

  • item 54. 54. Commentaire attribué à Gregoire Tathévatsi sur les Proverbes, l’Eclesiaste & la Sagesse. Commentaire du Docteur Vardan sur le Cantique des Cantiques. Vardan vivoit dans le treiziéme siecle, & Tathévatsi dans le quatorziéme & le quinziéme, transc. l’an 1418. in-8°.

A y.

  • item 55. 55. Questions de S. Athanase & reponses de S. Cyrille de Jerusalem, transc. vers le seiziéme siecle, in-8°.

A z.

  • item 56. 56. Recueil de traités de Philosophie au nombre de neuf, dont le premier, le septiéme & le neuviéme sont de la composition du celebre David Philosophe Armenien. Les autres, à la reserve d’un seul, sont d’Aristote, mais traduits par le même David surnommé par excellence le Philosophe. Il fleurissoit dans le cinquiéme siecle, transc. vers le quinziéme siecle, in-8°.

B a.

  • item 57. 57. Version en vers Arméniens du Roman du Chevalier Paris & de la Belle Vienne, faite à Marseille sur l’original François en 1581. par un Arménien qui sejourna quelque temps dans cette ville. Poëme sur le Martyre de saint Mennas d’Alexandrie, transc. vers le dix-septiéme siecle, in-12.

B b.

  • item 58. 58. Recueil de pieces de Theologie en faveur des Arméniens Schimatiques, transc. l’an 1702. in-12.

B c.

  • item 59. 59. Grammaires Arméniennes, dont la premiere est fort courte, la seconde est une compilation de preceptes & d’observations des plus celebres Grammairiens d’Armenie, donnée au public par le celebre Jean d’Eznik qui vivoit l’an de J. C. 1283. transc. vers le comm. du dix-septiéme siecle, in-12.

B d.

  • item 60. 60. Mélange de Theologie & de Philosophie, transc. vers le dix-septiéme siecle, in-12.

B e.

  • item 61. 61. Machetots, c’est-à-dire, Rituel d’Arménie pour l’administration des Sacremens avec la formule des benedictions qui sont en usage dans cette Eglise; ce livre a été ainsi appelé du nom de Machetots son Auteur, qui fut Grand Patriarche d’Armenie en 899. transc. en l’an 1620. in-12.

D f.

  • item 62. 62. Revolutions arrivées à la Cour Ottomane en 1702. Histoire d’Avetiq Patriarche Arménien de Constantinople vers le même temps, transc. l’an 1704. in-12.

B g.

  • item 63. 63. Recueil de pieces differentes parmi lesquelles il n’y en a que trois qui meritent attention; sçavoir, les Céremonies qui s’observent à la reception d’un Docteur d’Armenie. Le Poëme de Nerses IV. qui commence par ces mots: Jesus sils unique du Pere. Et l’indication des lieux Saints qui sont dans la Palestine, transc. à Marseille en 1672. in-2.

B h.

  • item 64. 64. Apologues, ou fables en partie composées en Langue Arménienne, & en partie traduite d’Esope par le Docteur Vardan, dont j’ai parlé plus haut, transc. en 1615. in-12.
  • item 65. 65. Pseautier Arménien, transc. en 1527. in-12.

B k.

  • item 66. 66. Charaknots, c’est-à-dire, Recueil de Cantiques qui se chantent à l’Office dans les Eglises d’Arménie, transc. vers le seiziéme siecle, in-12.

B l.

  • item 67. 67. Recueil de pieces composées en faveur des Schismatiques d’Arménie par les Docteurs Vardan & Mikhithar qui vivoient dans le treiziéme siecle; ces pieces sont suivies de quelques Lettres de Nerses IV. à l’Empereur Manuel, & de Manuel à Nerses IV. après lesquelles on trouve une Chronologie des grands Patriarches d’Arménie depuis saint Gregoire l’Illuminateur jusqu’à Nerses IV. transc. vers le comm. du dix-septiéme siecle, in-12.

B m.

  • item 68. 68. Imitation de J. C. traduite en Arménien en 1670. & transcrite dans ce volume en 1690. Après cette traduction on en trouve une autre d’un ouvrage Latin appellé Flos virtutum: cette version est suivie de la Lettre du Pape saint Leon à saint Flavien & d’un Catalogue des plus celebres Schismatiques & Heretiques d’Arménie. On voit ensuite un Vocabulaire Arménien très-court & quelques pieces de vers. La seconde partie de ce Manuscrit paroît d’une transcription plus ancienne que la premiere que nous venons de datter de 1690. on peut la rapporter au comm. du seiziéme siecle, in-12.

B n.

  • item 69. 69. Charaknots, c’est-à-dire, Recueil des Cantiques qui se chantent à l’Office Divin dans les Eglises d’Arménie, transc. vers la fin du seiziéme siecle, in-12.

B o.

  • item 70. 70. Glossaires Arméniens fort courts, à la réserve de celui qui a été composé pour l’intelligence de la version d’Homere en vers Arméniens; car il contient près de deux mille mots, transc. en 1597. in-12.

B p.

  • item 71. 71. Grammaire Arménienne du Docteur Simon de Julfa. Il vivoit dans le dix-septiéme siecle, transc. vers la fin du dix-septiéme siecle, in-12.

B q.

  • item 72. 72. Pseautier Arménien, transc. vers le milieu du dix-septiéme siecle, in-12.

B r.

  • item 73. 73. Histoire apocryphe de l’entrée de J. C. dans Jerusalem & de sa Passion, transc. vers la fin du seiziéme siecle, in-12.

B s.

  • item 74. 74. Traités Theologiques de l’unité de Dieu, de la Trinité, de la Divinité de J. C. & des natures Divine & humaine qui sont en lui, par le P. Jean Holove Religieux Arménien Catholique de l’Ordre de saint Antoine à Constantinople dans le dix-septiéme siecle, original écrit par l’Auteur même dans le dix-septiéme siecle, in-12.

B t.

  • item 75. 75. Heures Latines traduites en Arménien, transc. en 1724. in-12.

B u.

  • item 76. 76. Traité du Calendrier Arménien par Jacques Docteur de Krim, transc. vers le milieu du seiziéme siecle, in-12.

B x.

  • item 77. 77. Traité de Magie traduit de l’Arabe en Arménien, après lequel on trouve quantité de pratiques superstitieuses dans le goût des Arméniens, transc. vers le comm. du seiziéme siecle, in-12.

B y.

  • item 78. 78. Anatomie tirée de Galien. 289. Questions sur l’Ecriture, la Theologie & la Liturgie. Indication des lieux que les Pelerins d’Arménie visitent dans la Terre Sainte, huit pieces de vers parmi lesquelles il y en a une en Langue Turque, ce Manuscrit est de deux differentes mains dont l’une est du seiziéme siecle & l’autre du dix-septiéme, in-12.

B z.

  • item 79. 79. Traité sur la passibilité de J. C. par le P. Holove Religieux Arménien de l’Ordre de saint Antoine. Version Arménienne du Roman François le Chevalier Paris & la belle Vienne, j’en ai parlé plus haut; si l’on a égard à ce qui est marqué au bas de la premiere page, ces deux pieces ont été écrites de la main du P. Holove en 1692. in-12.

C a.

  • item 80. 80. Poëme de Nerses IV. dans lequel l’Auteur fait, dans un style énigmatique, les portraits des hommes celebres & la description de plusieurs choses naturelles; le mot de l’Enigme est en marge; après ce Poëme, qui est d’environ 360. vers, on trouve des ouvrages en faveur des Schismatiques Arméniens composés par les Docteurs Paul de Taron, Etienne Archevêque des Siouniens, Mikhithar & Grégoire Täthévatsi. Je ne sçais pas précisement le temps auquel vivoit Paul de Taron, mais il paroît qu’il est un des anciens Docteurs Schismatiques d’Arménie. Etienne de Sioun fleurissoit en l’an 774. Mikhithar a vêcu au commencement du treiziéme siecle & Tathévatsi est mort en 1410. ou 12. transc. vers le comm. du dix-septiéme siecle, in-12.

C b.

  • item 81. 81. Machetots ou Rituel d’Armenie. Voyez B e. transc. vers la fin du seiziéme siecle, in-12.

C c.

  • item 82. 82. Histoires de quelques Empereurs mêlées de fables, pieces de Theologie schismatique, formule de compliments Armeniens en vers rimés, transc. vers la fin du dix-septiéme siecle, in-12.
  • item 83. 83. Recueil d’Homelies de quelques Docteurs Armeniens & de quelques Peres de l’Eglise Greque traduites en langue Armenienne. Instructions sur quelques points de discipline, transc. vers la fin du seiziéme siecle, in-12.

C e.

  • item 84. 84. Charaknots, c’est-à-dire, Recueil des Cantiques qui se chantent à l’Office Divin dans les Eglises d’Armenie, transc. sur velin en l’an 1321. in-12.

C f.

  • item 85. 85. Recueil de petites pieces de vers dont deux seulement sont conservées en entier. La Ville d’Airain, conte Arabe, traduit en Armenien. transc. en 1615. in-12.

C g.

  • item 86. 86. Recueil de poësies sacrées qui roulent principalement sur le jugement dernier & sur la retribution dûë aux bonnes & aux mauvaises oeuvres. Ces pieces au nombre de 46. ont pour Auteurs Nerses IV. qui fut grand Patriarche d’Armenie en 1168. Arraqel qui fleurissoit en 1430. Le Docteur Gregoire, je ne scai dans quel tems il vivoit. Vardan qui a paru dans le treîziéme siecle. Jean Plouz qui a fleuri en 1300. Khatachatour, Naghrass, Karabiet & Josaphat ou Joasaph. Ces quatre derniers Docteurs me paroissent être modernes. Naghass fleurissoit en 1466. transc. vers la fin du quinziéme siécle in-12.

C h.

  • item 87. 87. Charaknots, c’est-à-dire, Recueil des Cantiques qui se chantent à l’Office dans les Eglises d’Armenie, transc. vers le commencement du quinziéme siecle, in-12.

C i.

  • item 88. 88. Parzatoumar ou Barzadoumar, c’est-à-dire, Canon Pascal ou Calendrier pour trouver en quel jour se celebrent la fête de Pâques & les Fêtes mobiles. transc. dans le seiziéme siecle, in-16.

C k.

  • item 89. 89. Pseautier Arménien sur du velin. transc. vers la fin du seiziéme siécle, in-16.

C l.

  • item 90. 90. Charaknots, ou Recueil des Cantiques qui se chantent à l’Office Divin dans les Eglises d’Armenie, transc. en 1603. in-16.

C m.

  • item 91. 91. Livre d’Office de l’Eglise Arménienne dans lequel est comprise la Liturgie; l’Office de la nuit ne s’y trouve pas. transc. en 1642. in-16.

C n.

  • item 92. 92. Petit livre d’Eglise dans lequel l’on trouve quelques Pseaumes, des parties de Pseaumes, des Cantiques de l’Ecriture Sainte & quelques prieres indiquées dans le volume precedent, transc. dans le seiziéme siécle, in-16.

C o.

  • item 93. 93. Recueil de piéces concernant la Religion, au nombre de douze, parmi lesquelles se trouve un traité sur le mouvement des Cieux composé en 688. par Jean d’Eznik, transc. en 1388. in-16.

C p.

  • item 94. 94. Recueil de plusieurs Cantiques tirés du Charaknots, ou Recueil general des Cantiques de l’Eglise d’Armenie. transc. en l’an 1429. in-16.

C q.

  • item 95. 95. Livre d’Office à l’usage de l’Eglise Arménienne, je ne scai pas le nom que les Armeniens donnent à ce livre. transc. dans le dix-septiéme siécle, in-16.
  • item 96. 96. Liturgie Arménienne dans laquelle on n’a mis que les prieres qui se disent par le Prêtre. On s’est contenté d’indiquer par les premiers mots ce que le Diacre, les Chantres & le peuple doivent prononcer ou chanter. Ce volume admirablement bien écrit est de l’an 1657. in-fol.

C s.

  • item 97. 97. Machetots, c’est-à-dire, Rituel d’Armenie. Voyez les Lettres B e. transc. en 1400. in-4°.

C t.

  • item 98. 98. Calendrier à l’usage de l’Eglise d’Armenie publié l’an de J. C. 553. par le Docteur Ananie de Chiraka. C’est au onziéme jour du mois d’Août de cette année 553. que commence l’Ere dont les Armeniens se sont servis & se servent encore depuis ce tems là. Ainsi quand on dit, l’an 300. de l’Ere Arménienne, on veut marquer par-là, l’an de J. C. 853. transc. dans le dix-septiéme siécle, in-4°.

C u.

  • item 99. 99. Grammaire Arménienne composée en François par un Arménien à la sollicitation de Monsieur l’Abbé Sévin, & envoyée de Constantinople à la Bibliotheque du Roi en 1731. in-fol.

Manuscrits Arméniens de l’acquisition de 1730. mais qui ne sont arrivés à Paris qu’en 1735.

C x.

  • item 100. 100. Commentaire sur les Proverbes, l’Ecclesiaste, & la Sagesse, par saint Nerses de Lambron ou Lampron; ce Docteur de l’Eglise d’Arménie & Archevêque de Tarse en Cilicie, mourut en 1200. Commentaire sur le Cantique des Cantiques & sur le Prophête Daniel par le Docteur Vardan, qui vivoit dans le 13. siécle, transc. dans le dix-huitiéme siécle, in-fol.

C y.

  • item 101. 101. Généalogie des Patriarches depuis {1023}{1023}
    Adam jusqu’à J. C. Posterité de Sem, Cham & Japhet. Chronologie des Rois & des Patriarches d’Arménie depuis J. C. selon les années des Olympiades, de l’Ere Chrétienne & de l’Ere Arménienne, avec quelques traits les plus remarquables de l’histoire d’Arménie & de l’histoire étrangere jusqu’à l’an 1337. par le Docteur Samuel. Histoire de Tamerlan, Histoire de Cyriaque grand Patriarche d’Arménie élû en 1443. & de son exil arrivé deux ans après son élection, par le Docteur Thomas, Auteur contemporain, transc. en l’an 1664. in-4°.

C z.

  • item 102. 102. Parzatoumar ou Barzadoumar, c’est-à-dire, Calendrier qui marque la fête de Pâques & les fêtes mobiles. A la suite de cet Ouvrage se trouvent huit petits Recueils de pronostics ou d’observations vaines & superstitieuses, tirées du cours des astres, des songes, des jours du mois & de la semaine, &c. transc. en l’année 1658. in-16.

Manuscrits de l’acquisition de 1730. qui ne sont pas reliés.

A a.

  • item 103. 103. Commentaire sur l’Apocalypse par Andre & Aretas Evêques de Cesarée, traduit du Grec en Arménien par Constant Métropolitain d’Hierapolis en 1181. selon l’ordre qu’il en avoit reçu de Gregoire IV. pour lors grand Patriarche d’Arménie. Ce manuscrit est très-ancien & d’autant plus précieux qu’il a été corrigé de la main du sçavant & illustre Archevêque de Tarse Nerses de Lambron ou Lampron fils d’un Prince d’Arménie, & qui mourut l’an 1200. de J. C. transc. sur la fin du douziéme siecle, in-4°.

B b.

  • item 104. 104. Traité contre les deux natures en J. C. par le schismatique Jean Odsnetsi, qui monta sur le trône Patriarchal d’Armenie l’an de J.C. 718. transc. en l’année 1300. in-8°.

C c.

  • item 105. 105. Fragment de manuscrit, qui contient 95. questions sur la Morale. Il est sans nom d’Auteur, transc. vers le treiziéme siécle, in-8°.

D d.

  • item 106. 106. Avertissement ou instructions de l’Abbé Evagre aux Solitaires, traduit du Grec en Arménien, transc. en l’année 1300. in-8°.

E e.

  • item 107. 107. Commentaire sur plusieurs passages des Epîtres de S. Paul, selon l’ordre que ces Epîtres gardent entr’elles, par Jean Orotnetsi avec un précis en marge que l’on croit être de Gregoire Tathévatsi. Si ce précis est de lui, le volume aura été transcrit au plûtard au commencement du 15e. siécle, in-8°.

F f.

  • item 108. 108. Traité de l’Eglise. Traité sur l’Eucharistie entant que sacrifice. Ces deux ouvrages sont de saint Nerses de Lambron ou Lampron Archevêque de Tarse. Deux Lettres du grand Patriarche Nerses IV. qui fut élû en 1168. Poëme que Nerses neveu de Nerses IV. a fait en l’honneur de son oncle, transc. l’an 1247. in-8°.

G g.

  • item 109. 109. Explication de la Liturgie Arménienne par les Docteurs S. Nerses de Lampron, Khosroës & Jean d’Argis. Ces deux derniers docteurs sont apparemment anterieurs ou contemporains de S. Nerses de Lambron, qui mourut en 1200. La transcription de ce manuscrit est de l’an 1179. in-8°.

H h.

  • item 110. 110. Commentaire sur l’Evangile S. Matthieu attribué à Grégoire Tathévatsi, transc. vers la fin du seiziéme siécle, in-8°.

I i.

  • item 111. 111. Traité de Médecine concernant les fievres par le Médecin Mikhithar. Ce sçavant homme sçavoit le Grec, l’Arabe & le Persan, il écrivoit en 1186. transc. dans le dix-septiéme siécle, in-8°.

K k.

  • item 112. 112. Traité de la Medecine en général; ce traité qui a plus de rapport à la Chirurgie qu’à la Medecine, a été trouvé à Constantinople en 1481. & de l’Arménien le plus pur, dans lequel il étoit écrit, il a été traduit en Arménien vulgaire, transc. vers le milieu du dix-septiéme siecle, in-8°.

L l.

  • item 113. 113. Traité de la Pierre Philosophale, sans nom d’Auteur, transc. vers le comm. du seiziéme siecle, in-8°.

M m.

  • item 114. 114. Quatre discours. Le premier est sur l’ouvrage des six jours. Le premier & le second jours sont dechirés. Le second est sur l’Institution du Carême. Une Homelie de saint Jean Chrysostome sur l’amour de Dieu forme le troisiéme discours. Le quatriéme presente une Homelie sur le Pseaume 45. & il ne nous en reste que deux pages, transc. vers le quatorziéme siecle, in-12.

N n.

  • item 115. 115. Traité en faveur des Monophysites, c’est-à-dire, de ceux qui ne reconnoissent qu’une nature en J. C. transc. dans le quinziéme siecle, in-12.

O o.

  • item 116. 116. La Ville d’Airain, Conte Arabe traduit en Arménien, transc. dans le seiziéme siecle, in-4°.

P p.

  • item 117. 117. Petits ouvrages de Philosophie & de Physique, parmi lesquels on a inseré deux Homelies, transc. vers le seiziéme siecle, in-12.

Q q.

  • item 118. 118. Commentaire sur le traité de la Hierarchie celeste, sans nom d’Auteur, transc. vers le quatorziéme siecle, in-12.

  • item 119. 119. Traités contre les Arriens traduits du Grec de saint Grégoire de Nazianze, le nom du Traducteur n’est point marqué, transc. en 1321. in-12.

S s.

  • item 120. 120. Grammaire Arménienne très-abregée, transc. vers le quinziéme siecle, in-12.

T t.

  • item 121. 121. Recueil de pieces tant Sacrées que Profanes, parmi lesquelles je ne trouve d’interessant, que les Instructions Chrétiennes de Jean d’Eznik qui vivoit l’an de J. C. 1733. transc. l’an 1634. in-12.

U u.

  • item 122. 122. Commentaire sur le Cantique des Cantiques composé par le Docteur Grégoire Prêtre, fils du Seigneur Khosroës, ouvrage dedié à un Roi d’Arménie. Je soupçonne que c’est Hethom premier que nous appellons Haiton, & qui monta sur le Trône en 1228. Ce Prince étoit sçavant & aimoit les gens de lettres, transc. vers le quatorziéme siecle, in-12.

V v.

  • item 123. 123. Traité de Morale. 1°. Sur les vertus. Et 2°. sur les vices, sans nom d’Auteur, peut-être est-ce une Traduction, transc. vers la fin du quinziéme ou le comm. du seiziéme siecle, in-12.

X x.

  • item 124. 124. Partie de la Somme de saint Thomas, c’est-à-dire, le traité de l’Incarnation de J. C. version Arménienne sans nom de Traducteur. Ce Manuscrit est défectueux au commencement & à la fin, il commence à la seconde question & finit à la 59. inclusivement, transc. vers la fin du quinziéme ou le comm. du seiziéme siecle, in-12.

Y y.

  • item 125. 125. Parzatoumar ou Barzadoumar, c’est-à-dire, Calendrier pour trouver quel jour se celebrent la Pâque & les autres Fêtes mobiles, transc. en 1649. in-12.

Z z.

  • item 126. 126. Recueil de piéces de poësie en vers rimés, parmi lesquelles se trouvent des Cantiques & autres petits ouvrages de pieté. Les plus considerables de ces morceaux de Poësie sont, 1°. Un poëme de 750. vers de 15. syllabes dont Alexandre le Grand fait la matiere; on y trouve plusieurs mots Turcs. 2°. Un poëme de 150. vers de 8. syllabes en l’honneur de Saint Gregoire l’Illuminateur. 3°. Un Poëme d’environ 560. vers de 10. syllabes sur St. Nerses premier. 4°. Un Poëme de 6 à 700. vers de 10 syllabes contenant la vie de Saint Barlaam & de Saint Josaphat. Ces 4. Poëmes sont de la composition d’Arraqel. On en trouve un cinquiéme de plus de 200. vers de 8. syllabes à la loüange de Saint Alexis par Jean de Thourkour. Les autres pieces au nombre de 27. parmi lesquelles on en trouve une en langue Turque, sont d’une très-mediocre longueur, & la plupart composées de quatrains. Ce petit Manuscrit est d’une forme extraordinaire. Il y a vingt ou vingt deux lignes de haut, trois pouces de large & dix lignes d’épaisseur, transc. dans le seiziéme siécle.

Ir. &&.

  • item 127. 127. Talisman en forme de bandes de papier avec figures. Il est large d’environ 3. pouces, & long de près de 3. aulnes. Cette bande est pleine de prieres superstitieuses pour être preservé des accidens que les sorciers peuvent causer, pour se concilier l’amitié des Princes, &c. transc. En 1642.

2d. &&.

  • item 128. 128. Bande de papier longue de plus de deux aulnes & large de 3. pouces & demi. Elle contient les neuf oraisons qui tiennent la derniere place dans le nombre des 24. que le grand Patriarche Nerses IV. a composées & à la recitation desquelles, les Arméniens ont une grande dévotion. transc. dans le dix-septiéme siécle.Fin du Catalogue des Manuscrits Arméniens de la Bibliotheque du Roi.
{1025}{1025}

REMARQUES SUR CE CATALOGUE.

Idée des Manuscrits les plus interessants.

I.

On ne sçauroit rendre trop de justice aux soins que Monsieur l’Abbé Sevin s’est donné pour réussir dans le choix des manuscrits Armeniens arrivés en France en 1730. Ce recueil, j’en conviens, n’est formé que de pieces ramassées chez differens particuliers, mais par les sages mesures employées par ce judicieux Abbé, nous n’avons qu’à nous louer d’un tel choix.

Je voudrois qu’il me fût permis de faire quelques reflexions sur le merite de la plûpart de ces manuscrits, mais je donnerois trop d’étenduë à ce petit ouvrage. Qu’il me suffise d’en toucher quelques uns en passant.

Les D-Jarrintirs sont un recueil d’Homelies très-estimé chez les Armeniens, car outre les discours moraux de plusieurs Peres de l’Eglise d’Armenie, ils renferment quantité d’Homelies des Peres de l’Eglise Grecque & de l’Eglise de Syrie, des actes des Martyrs, & plusieurs pieces qui concernent l’histoire Ecclesiastique. Le D-Jarrintir marqué à la lettre B. avec deux autres fragments considerables du même genre marqués aux lettres E. & F. sont écrits en caractere Oncial, & par consequent très-anciens. L’un d’eux paroît être du onziéme siecle, & les autres du dix ou onziéme.

Les Aïsmavourq ou Menologes sont un ouvrage si essentiel à une Eglise, que ce seroit manquer à ce qu’elle a de plus précieux si on n’en faisoit pas l’aquisition. Celui d’Armenie a cela d’interessant pour nous qu’il donne l’histoire non-seulement des Saints, mais encore des Hommes Illustres par leur sçavoir & par leurs dignités, quoique schismatiques d’ailleurs: c’est de ce Menologe que l’on tirera des faits essentiels & des dates necessaires à l’histoire d’Armenie.

Les Liturgies & les Rituels sont estimables dans toutes les Eglises, mais sur tout dans celle-ci. On ne peut rien de plus éloquent ni de plus touchant que leurs prieres, ni de plus auguste que les ceremonies Armeniennes.

Le Kanonakirk ou Livre de Canons, est un recueil d’autant plus précieux, qu’il contient les Canons des Apôtres, ceux de S. Thadée, ceux des Conciles les plus celebres d’avant le Synode Oecumenique de Nicée, ceux des quatre premiers Conciles generaux; les Decisions des Conciles d’Armenie, des Patriarches & des plus Illustres Evêques de cette nombreuse Eglise.

Les Charaknots, ou recueil des Cantiques d’Armenie, contiennent des ouvrages respectables, non-seulement par leur antiquité, mais aussi par leur Poësie pleine d’expressions nobles & d’idées sublimes. C’est aussi dans ce recueil que l’on peut voir jusqu’où la plûpart des Auteurs de ces Cantiques celebres ont porté leur goût pour la Musique.

Les Livres de controverse composés par les Schismatiques-mêmes, nous sont extrêmement necessaires pour connoître par nous-mêmes quelles sont les veritables opinions de ceux que l’on a souvent accusés sans les entendre. On doit ranger au nombre des controversistes, le sçavant Kakig ou Gaghik Roi d’Armenie, qui detrôné par les Grecs alla défendre à Constantinople la foi de son Eglise en plein Synode. C’est ce qu’on peut voir dans l’histoire d’Armenie par Matthieu au manuscrit A m. ou A t.

Les Commentateurs d’Armenie ont d’ordinaire trois qualités: La brieveté, la justesse & la solidité, mais ils aiment tous la précision.

Les Poëtes ont du feu, de la noblesse & de la facilité, cependant entre ces Poëtes, on doit distinguer Nerses IV. du nom, grand Patriarche d’Armenie, que les Armeniens regardent comme l’Homere de leur Nation. Mais en quel genre d’érudition ce celebre Patriarche n’a-t-il pas réussi? Le nombre des Poëtes dont nous avons les ouvrages dans ce Catalogue, monte à 22. ou 23. sans y comprendre Hethom que nous appellons Haiton Roi d’Armenie.

Les Grammairiens sont ici au nombre de quatre, deux Anonymes, Simon de Iulfa du siecle dernier, & le celebre Jean d’Eznik qui vivoit dans le treiziéme siecle. C’est à ce Grammairien que nous sommes redevables du plaisir que nous avons de lire encore les observations sur la Grammaire Armenienne faite par les Auteurs qui l’ont precedé, mais sur tout par le celebre Maghistros Prince d’Armenie.

L’ancienne Philosophie n’a pas été negligée dans cette terre de Sçavans. Le fameux David le Philosophe qui fleurissoit dans le cinquiéme siecle, possedoit le systême de Platon aussi-bien que celui d’Aristote, & sans être esclave ni de l’un ni de l’autre, il sçavoit établir ses opinions avec une précision & une clarté qui le met fort au-dessus des Philosophes ordinaires.

Les Historiens sont en petit nombre à la verité dans ce Catalogue, mais est-il extraordinaire que des particuliers veuillent se conserver un meuble aussi precieux par l’utile que par l’agreable? Cependant outre les D-Jarrintirs, ou recueil d’homelies & les Menologes, nous avons:

I°. Agathange que l’on dit avoir été Se-{1026}{1026}
cretaire du Roi d’Armenie, son histoire contient la vie de S. Gregoire l’Illuminateur, mais elle a besoin de passer par l’épreuve de la critique.

II°. Mesrop a composé la vie de Nerses I. du nom, sixiéme grand Patriarche d’Armenie. On y trouve des faits très-interessants. Cet Historien vivoit dans l’onziéme siecle, il est different du celebre Docteur Mesrop, qui dans le cinquiéme siecle fut l’inventeur des caracteres dont les Armeniens se servent aujourd’hui. Cette histoire de Nerses I. forme la premiere partie du volume A m. & se trouve repetée dans A t.

III°. Mathieu est Auteur d’une histoire d’Armenie depuis l’an de J. C. 954. jusqu’à l’an 1111. Le volume dans lequel elle se trouve est marqué A t. Le manuscrit A m. qui renferme la même histoire ne va que jusqu’à 1083. mais par la table qui est au commencement du volume, on voit que l’histoire de Mathieu a été portée au-delà d’onze-centonze, soit que cet Historien ait vêcu longtems, soit qu’il ait eu un continuateur. Il commençoit à écrire en 1063. Cet Auteur a pris, comme on le voit dans sa Preface, toutes les mesures imaginables pour remplir les devoirs d’un Historien fidele, exact & judicieux. L’histoire Byzantine, celle de Perse, de Georgie & des Sarrasins recevront des lumieres par le secours de cet Ecrivain, sans compter que nous y trouvons quelque chose sur la premiere Croisade.

IV°. Les Ouvrages du Docteur Samuel sont: 1°. Une Genealogie des Patriarches depuis Adam jusqu’à l’Ere Chrétienne. 2°. Une histoire abregée des trois familles de Sem, Cham, & Japhet. De Sem, on ne voit sortir ici que la famille d’Abraham dont les Hebreux sont descendans par Sara, les Arabes par Agar, & les Parthes par Cethura. De Cham sont issus les fondateurs des autres Monarchies, de l’Asie, de l’Afrique, de la Grece & du pays Latin. Mais de tous les descendans de Japhet, l’Auteur ne parle que des seuls Armeniens. Il fait le denombrement des Rois de cette nation, & marque leur nom & la durée de leur Regne depuis le déluge jusqu’à J. C. Il avertit que leur histoire est en désordre depuis Alexandre le Grand jusqu’à Valarsacès I. frere d’Arsacès le Grand Roi des Parthes, environ 200. ans avant l’Ere Chrétienne. 3°. Une Chronologie qui paroît faite avec toute l’éxactitude imaginable. Elle est à sept colonnes. 1°. L’on marque les Olympiades. 2°. Les années de l’Ere Chrétienne. 3°. Les Empereurs. 4°. Les Rois des Perses. 5°. Les Rois d’Armenie. 6°. Les Patriarches de cette Eglise, & 7°. Les années de l’Ere Armenienne qui a commencé à l’an de J. C. 553. Cette table chronologique est marquée année par année, l’on trouve en marge les faits les plus importans, soit de l’histoire d’Armenie, soit de l’histoire étrangere. J’ai observé que le Copiste a poussé la table chronologique jusqu’à l’an 1667. apparamment dans le dessein de continuer l’ouvrage qui ne va que jusqu’en 1337. il auroit sans doute emprunté ce qui lui étoit necessaire pour exécuter son dessein, car on trouve dans l’ouvrage d’Arraqel une chronologie qui va jusqu’en 1667.

V°. Le Docteur Thomas a écrit l’histoire de Tamerlan, & celle de Cyriaque grand Patriarche d’Armenie, qui fut élû vers 1443. les ouvrages de Samuel & de Thomas sont dans le même volume marqué C Y.

VI°. Michel Patriarche de Syrie a composé une histoire depuis Adam jusqu’à l’an de J. C. 1195. & traduite en Armenien par ordre de Constantin I. du nom Grand Patriarche d’Armenie, qui fut élû en 1223. Cette histoire est peu judicieuse à mon goût & paroît pleine de fables, mais on trouve dans le même volume une liste des Patriarches de Rome, d’Alexandrie, de Jerusalem, d’Antioche & d’Ephese dont Constantinople a pris la place, si l’on en veut croire l’Auteur. Cette liste est suivie d’un catalogue des Rois & des Patriarches d’Armenie. Le traducteur fait ensuite une description fort touchante des malheurs qui de son tems désoloient ce Royaume. Le manuscrit est marqué à la lettre N.

Voilà ce que nous avons d’historiens en manuscrit; mais il y en a encore deux parmi les imprimés, sçavoir, Moïse Khorenatsi, ou le Grammairien dont l’histoire commence au déluge & finit vers le milieu du 5. siécle, tems auquel vivoit cet Ecrivain. Cet ouvrage très-estimé chez les Armeniens merite bien de l’être. Arraqel Auteur moderne a composé l’histoire d’Armenie, depuis l’an 1443. jusqu’en 1667. Vous y verrez des piéces interessantes au sujet des Ottomans & des Persans. On ne sera pas fâché de les lire. Vous y trouverez de plus l’abregé chronologique, dont j’ai parlé plus haut, une liste des grands Patriarches d’Armenie depuis Nerses IV. qui fut élû en 1168. jusqu’au tems où l’Auteur vivoit; une liste des Empereurs Ottomans; une des Rois de Perse, & un catalogue où est marqué le nom de celui des Docteurs qui dans son tems tenoit le premier rang parmi les autres. Ce catalogue commence à Nerses IV. & finit en 1667. Tels sont les Historiens au nombre de huit, qui se trouvent à la Bibliotheque du Roi. Mais j’en ai découvert dix autres qui me paroissent anterieurs au treiziéme siécle. J’en ai donné un état à Monsieur l’Abbé Salier. Son goût pour toute sorte d’érudition; & sur tout pour l’Orientale, me répond que je ne pouvois pas le mettre en meilleures mains.

II.

Des Manuscrits doubles.

J’abuserois de la patience du lecteur, si je voulois parcourir chaque volume du catalogue pour en marquer le merite & l’utilité. J’observe simplement que s’il y en a quelques-uns de répétes, on ne doit pas regarder cette répétition comme onereuse ou comme inutile, les D-Jarrintirs, par exemple, quoiqu’au nombre de quatre sont tous d’une espece differente, & l’on trouve par consequent dans les uns des piéces qui ne se rencontrent pas dans les autres, comme je le démontrerai dans mes notices, où j’ai fait l’énumeration des piéces contenuës dans chaque volume.

Il en est de même des Machetots ou Rituels. {1027}{1027}
Les uns renferment de certains rits & certaines bénédictions que vous chercheriez en vain dans les autres. On pourroit dire qu’il y a trop de Charaknots ou livres de Cantiques, mais la multiplicité en ce genre n’est pas un mal. Cet excellent livre est l’ouvrage des meilleurs maîtres, soit en Poësie ancienne, soit en musique. Pourra-t-on les employer d’une maniere plus utile, qu’en les prêtant à ceux qui voudront étudier la langue Armenienne? J’en dis autant des autres livres doubles. Qu’il seroit à souhaiter que nous eussions deux ou trois exemplaires de la Bible, du Nouveau Testament, des Historiens, des ouvrages de Nerses IV. de S. Gregoire Narekatsi pour prêter aux éleves qui se présenteront: d’autant plus que les manuscrits & les imprimés Armeniens ne se trouvent point en France.

III.

De l’antiquité de certains manuscrits.

On ne sera pas fâché de voir ici d’un coup d’oeil le nombre d’anciens manuscrits qui se trouvent dans ce catalogue. Nous en avons trente-six que voici.

I°. Trois du dixiéme ou du onziéme siecle.

II°. Cinq du douziéme siécle, dont un a été corrigé de la propre main du célebre & saint Docteur Nerses de Lambron Archevêque de Tarse, mort en 1200.

III°. Sept du treiziéme siécle.

IV°. Vingt-un, depuis l’an 1300. jusqu’en 1400.

Ce qui fait plus d’un quart sur le total des 128. manuscrits apportés de Constantinople.

IV.

Avis pour la conservation de ces manuscrits.

Ce que je viens d’observer sur le merite de ces manuscrits, m’engage à donner ici un avis qui me paroît absolument nécessaire. L’humidité produit deux effets préjudiciables aux manuscrits. Le premier de ces effets est d’amolir l’encre qui n’est pas assez gommée & de coller ensemble les feuillets. Voulez-vous les décoller? l’écriture s’enleve en même tems. Le second est de faire naître sur les Lettres mêmes certaines petites taches blanches semblables à une espece de teigne, qui peu à peu ronge le caractere, & le fait ensuite disparoître. C’est ce que l’on appercevra facilement en examinant les pages de l’énorme D-Jarrintir que l’on a inseré dans des cartons.

J’estimerois par consequent qu’il seroit nécessaire pour la conservation des manuscrits Armeniens, de les placer dans un lieu sec sur des tablettes exposées à une croisée où le Soleil donne tous les jours, afin que ses rayons; pénétrant au travers des vitres, conservent ces volumes dans le degré de sécheresse qui leur est si convenable.

V.

Enfin j’avertis les personnes qui pendront interêt à ces livres Armeniens, & à qui ce catalogue ne suffiroit pas, qu’elles trouveront à la tête de chaque volume, une notice dans laquelle sont énoncées toutes les piéces contenuës dans le manuscrit.