

Posté le 30/09/2015 5548 lectures | ||
L'heure végétaleFrançois Bizet | ![]() | |
Cette communication a été donnée dans le cadre du colloque intitulé "Francis Ponge : ateliers contemporains" qui s'est tenu au Centre Culturel International de Cerisy du 24 au 31 août 2015, sous la direction de Lionel CUILLÉ, Gérard FARASSE (†), Jean-Marie GLEIZE et Bénédicte GORRILLOT. Actes du colloque Francis Ponge, ateliers contemporains Lionel Cuillé, Jean-Marie Gleize, Bénédicte Gorrillot (dir.) Éditions Classiques Garnier - 2019 ISBN : 978-2-406-08795-3 Présentation du colloque En 1975, au Centre Culturel International de Cerisy, Philippe Bonnefis et Pierre Oster organisaient, en présence de Ponge, un colloque titré "Ponge inventeur et classique" (dont les actes d'abord parus en 10/18 ont été réédités par les éditions Hermann dans la collection Cerisy/Archives) qui éclairait la proximité de l’écrivain aux démarches des néo-avant-gardes de l’époque (de Tel quel à Digraphe) et abordait son œuvre selon les approches en vogue de la "nouvelle critique" (poétiques formalistes, d’inspiration linguistique ou rhétorique). Quarante ans plus tard, il paraît indispensable de faire le point sur la place de cet auteur majeur dans le paysage littéraire, artistique et universitaire contemporain. Présentation de l'intervenant François Bizet est maître de conférences à l’université de Tôkyô. Il a publié Une communication sans échange. Georges Bataille critique de Jean Genet (Droz, 2008), un essai sur le bunraku : Tôzai !... Corps et cris des marionnettes d’Ôsaka (Belles Lettres, 2013), ainsi que des articles sur Pétrarque, Georges Perec, Pierre Guyotat et Antoine Volodine. Il a également collaboré à diverses revues (Le Nouveau Commerce, La Revue littéraire, Fusées, Nioques), qui ont accueilli des extraits de La Construction d'Ugarit et du Traité du corail. Résumé de la communication Qu’est-ce qu’être un arbre ? Un brin d’herbe ? Comment une fleur vit-elle son expansion dans l’espace et dans le temps ? L’atelier proposé est bien contemporain, mais légèrement décalé. C’est celui, grandeur nature, de l’homme devenu botaniste, et fasciné par une altérité radicale dans l’ordre du vivant: la plante, comme le savait aussi Francis Ponge, souvent cité par les biologistes du végétal d’aujourd’hui, c’est d’abord ce qui n’a "pas de tête", un méta-individu de structure polyarchique, un superorganisme dont le corps ne tient pas dans un volume, comme celui de l’animal, mais se réitère sans cesse en multiples surfaces de captation. La poétique de Ponge, par mimétisme, semble s’être fondue dans ce mode d’être singulier, autre façon sans doute de "sortir du manège" anthropocentrique, voire zoocentrique, auquel nous sommes voués. |