

Youenn Le Prat, professeur agrégé d'histoire Léon, Landes Structure de recherche associée à la MRSH : HISTEMÉ Date : 05/04/2013 Lieu : MRSH Durée : 35:07 | ![]() |
Cette communication a été enregistrée dans le cadre du colloque international Cultures orales, histoires et mémoires des révoltes et contestations populaires en Europe, XVe-XVIIIe siècles organisé par le Centre de Recherches en Histoire Quantitative (CRHQ-UMR 6583 CNRS) de l'Université de Caen Basse-Normandie, avec la participation de la British Academy, l'Université d'Oxford, la Society for the Study of French History et la Maison Française d'Oxford, qui s'est tenu à Caen du 3 au 5 avril 2013.
Agrégé d'histoire et diplômé de l'IEP de Rennes, Y. Le Prat a enseigné à l'École navale et est actuellement professeur en classes préparatoires à Brest. Fondateur et membre du conseil scientifique des Géopolitiques, il a dirigé l'ouvrage Sorties de guerre paru aux PUR en 2008. Ses travaux portent principalement sur la captivité de guerre à l'époque moderne et sur les traces mémorielles des affrontements franco-britanniques dans les sources de tradition orale.
Résumé de la communication
Ce travail se donne pour objectif d'étudier les évolutions du répertoire des chansons qui témoignent des résistances à la Révolution dans le cadre breton, et plus particulièrement bas-breton. La durée relativement longue de ces résistances, et la mise en place d'un appareil répressif important ont amené à la production de sources qui éclairent le caractère alors foisonnant et composite de la chanson politique. Cette image n'est pas tout à fait conforme à celle qui a été constituée a posteriori par le travail d'érudits et de collecteurs appartenant majoritairement au clergé. Ces derniers se livrent à une entreprise d'anamnèse qui célèbre l'épisode de la chouannerie. Leur travail témoigne d'un clivage très net entre des chansons de facture cléricale qui ont peu ou pas circulé après les événements qui les ont suscités, et des chansons de tradition orale, collectées sur un terrain qui fut l'épicentre de la chouannerie, et qui témoignent d'une transmission sur plusieurs générations. Ce type de chant ne représente qu'une facette du répertoire des années 1790, et il doit sa pérennité à sa conformation aux canons esthétiques de la chanson de tradition orale comme à la réactivation de sa charge politique dans l'affrontement politique désormais pacifié.